a écrit :un dernier élement, le materialisme historique non plus ne nie pas le role du hasard. ex: on peut considerer que sans direction révolutionnaire la révolution russe aurait échoué. et si lenine et trotsky avaient été retenus à l'étranger ou assassinés le reste de la direction du parti bolchevik aurait-il pris les bonnes décisions au bon moment? ces evenements aleatoires étaient loins d'être à exclure, ils étaient hautement vraisemblables. alors pourquoi refuser le hasard dans les sciences de la nature si nous admettons son role, limité mais important en période de crise, dans les sciences sociales
Comme quoi, le parallélisme entre philosophie en sciences naturelles et philosophie en sciences sociales, une fois chassé par la porte, revient par la fenêtre...
Mais Canardos, depuis que l'on discute de Gould, tu ne réponds vraiment pas aux questions posées. Personne ici - je crois - ne nie l'existence et le rôle du hasard, ni dans un domaine, ni dans l'autre. Personne ne nie non plus le rôle (assez grand, grand, très grand, peu importe) des crises dans l'évolution. Oui, nous sommes tous d'accord, l'Histoire (biologique ou sociale) est une suite de hasards. Mais la question est : n'est-elle
que cela ?
Pour reprendre ton exemple : oui, la révolution russe a tenu, dans une large mesure, à peu de choses, et le hasard aurait facilement pu faire que les événements soient tout autres. Mais à l'échelle du monde, il y avait bien peu de Lénine et de Trotsky. Etait-ce là encore un hasard ? Ou déjà moins ?
Oui, la révolution russe était improbable. Mais avec le recul, on peut dire aujourd'hui que sa généralisation l'était encore bien plus (malgré tous les efforts des militants). Il y a des situations "mûres", où certaines possibilités sont largement probables. Et il y a des situations qui le sont moins, où les choses sont hautement improbables, voire franchement impossibles.
Alors, encore une fois, à une certaine échelle de temps, il y a des hasards. Mais à une échelle de temps plus grande, il y en a beaucoup moins. Et nier cela, cette nécessité qui s'impose sous la forme d'une suite de hasards, en proclamant qu'il n'y pas de "sens de l'histoire", ça n'est pas moins faux que nier les hasards eux-mêmes (ce que d'ailleurs personne n'a fait ici, à ma connaissance).