Pandémie de Covid19 et charlatans

[Plestin]

Deux vidéos (une troisième est promise) de "Tronche de Fake" sur les charlatans du coronavirus :

- Une épidémie révélatrice : bullshit religieux

https://www.youtube.com/watch?v=49TZpD1pDoo

- Virus & pseudosciences

https://www.youtube.com/watch?v=HzYKPsSQySY


Tous les discours et les actes des charlatans en question sont effarants, mais j'avoue avoir été particulièrement choqué par la séquence avec le prêtre en Haïti (à 7 mn dans la première vidéo)...

[Plestin]

Voici la vidéo "Le virus, le Nobel et le complot" contre les arguments de Luc Montagnier sur l'origine "manipulée" du coronavirus SARS-CoV-2.

https://www.youtube.com/watch?v=UPMKUNFkYGY

J'en profite pour mettre le lien évoqué dans la vidéo sur la "maladie du Nobel" ou "nobélite" :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_du_Nobel

[Cyrano]

Il y a aussi des charlatans dans "Journal de l'Année de la Peste", de Daniel Defoe (voir "S'occuper en relisant" dans rubrique "Livres, Films, etc.").

« Les malheureux ne furent pas moins empressés à courir chercher médecines et remèdes chez les charlatans, médicastres et bonnes femmes. Ils faisaient provision d’une telle quantité de pilules, de potions et de préservatifs, comme on disait, que non seulement ils y gaspillaient leur argent, mais encore ils s'empoisonnaient à l’avance par crainte du poison de l’infection et préparaient ainsi leur corps à la peste au lieu de le prémunir contre elle. »

Pas besoin d'internet pour faire sa pub… :

« D'autre part; on ne peut croire – à peine est-ce même imaginable – à quel point les montants de porte des maisons et. les coins des rues étaient couverts d’avis de médecins et de bulletins de personnages ignares, charlatanant dans les drogues, qui invitaient le public à venir à eux pour obtenir des remèdes. On pouvait ainsi lire des proclamations telles que :
« Pilules préventives infaillibles contre la peste », « Préservatifs absolument sûrs contre l’infection », « Cordiaux souverains contre la corruption de l’air », « Potion incomparable contre la plaie, jamais découverte jusqu'à ce jour », « Remède universel pour la peste », « Le seul véritable élixir de la peste », « L’antidote royal à toutes les infections connues », et tant d'autres, que je ne saurais me souvenir de tous ; en serais-je capable, que la nomenclature en remplirait un volume entier.

D'autres affichaient des placards invitant les gens à venir chercher à domicile avis et instructions pour le cas d’infection. Ceux-ci portaient aussi des titres assez captieux :
« Un éminent médecin de la Haute-Allemagne, récemment arrivé de Hollande, où il a résidé durant tout le temps de la grande peste de l’an dernier à Amsterdam, et où il a guéri des multitudes de personnes véritablement atteintes par la maladie. »
« Une dame italienne, tout juste arrivée de Naples, détient un précieux secret pour se préserver de l’infection, qu’elle a découvert grâce à sa grande expérience et par lequel elle a effectué de merveilleuses guérisons au cours de la dernière peste, qui eut lieu dans cette ville et où il mourut 20000 personnes en un seul jour. »
« Une dame de grand âge, qui a pratiqué son art avec grand succès au cours de la dernière peste dans notre ville, en 1636, donne ses avis aux personnes du sexe féminin. S'adresser personnellement à elle, etc. »
« Un médecin de grande expérience, qui a longtemps étudié la doctrine des antidotes contre toutes les sortes de poisons et d'infections, a atteint, après quarante ans de pratique, une compétence qui lui permet, Dieu aidant, d’indiquer aux personnes la façon de se garantir de toute maladie contagieuse. Les pauvres recevront ses indications gratis. »

Gratuit pour les pauvres

« Je ne puis passer sous silence une roublardise de l'un de ces charlatans, grâce à laquelle il attira en foule les jobards pauvres ; mais il ne faisait jamais rien pour eux que contre argent comptant. Il avait ajouté sur les billets qu’il distribuait dans les rues cette annonce en lettres capitales : "Il donne ses avis aux pauvres pour rien."
Un grand nombre de gens pauvres vinrent donc à lui. Il leur tenait beaucoup de beaux discours, examinait l’état de leur santé et leur complexion, et leur donnait force bons conseils sans grande portée. Mais l’aboutissement de tout cela c’est qu’il avait une préparation, dont il suffisait de prendre telle quantité chaque matin, et il mettrait sa main au feu que l’on n’attraperait jamais la peste, dût-on vivre dans la maison même où régnait l’infection. Cette affirmation poussait tous les gens à vouloir prendre la drogue ; mais ils s’apercevaient alors que le prix en était très élevé – une demi-couronne, je crois.

– Mais, Monsieur, dit une pauvre femme, je ne suis qu’une indigente et je subsiste aux frais de la paroisse ; or, vos billets disent que vous donnez vos soins aux pauvres pour rien.
– Eh oui, ma bonne femme, répondit le médecin, je le fais bien comme j’ai dit. Je donne mes conseils aux pauvres pour rien, mais non mon médicament.
– Hélas, Monsieur! C’est un piège fait pour attraper les pauvres, alors; car si vous leur donnez votre avis pour rien, cela revient à dire que vous leur conseillez gratuitement d’acheter votre drogue avec leur bon argent. C’est ce que font tous les commerçants pour leur marchandise.

Sur ce, la femme se mit à l’agonir d'injures. Elle resta toute la journée devant la porte du charlatan pour raconter son histoire à tous ceux qui venaient. Si bien que l'autre, voyant qu’elle éloignait la clientèle, dut la rappeler et lui donner sa boîte de pilules pour rien – et peut-être ne valurent-elles rien non plus, quand elle les prit.»

Quand l'épidémie s'éloigna, les charlatans survivants s'éloignent aussi

« Il est une chose que je ne puis omettre de remarquer, c’est ce qui arriva à l’un des charlatans qui avait publié qu’il avait un très excellent préservatif contre la peste et que quiconque le garderait par-devers lui ne serait jamais infecté ni même passible de l’être. Cet homme, dont on peut supposer avec quelque raison qu'il ne circulait jamais sans un échantillon de cet excellent préservatif dans la poche, fut pourtant atteint de la maladie et succomba en l’espace de deux ou trois jours. […]

«Quant aux charlatans et aux saltimbanques, dont la ville était si remplie, je n'en écoutai aucun, et j'ai souvent remarqué depuis, non sans étonnement, que, de deux ans après la peste, je n'en vis plus à Londres et n’entendis même parler d’aucun. Certaines personnes s’imaginèrent qu'ils avaient été tous jusqu'au dernier emportés par l'infection, et elles se plurent à dire que c'était une marque particulière de la vengeance de Dieu à leur égard pour avoir conduit les pauvres gens dans l'enfer de la destruction par simple esprit de lucre et pour les quelques sous qu'ils pouvaient en tirer. Mais je ne saurais aller jusque-là.»

Il y a de fortes chances pur que les escrocs se carapatent dès que l'inutilité de leurs produits devenait évidente. Rappel: ce qui est décrit se passait en 1665, voici 300 ans.