Voici la famille des
Muscicapidés alias
gobemouches de l'Ancien Monde (par opposition aux gobemouches américains ou moucherolles, de la famille des Tyrannidés).
C'est une famille d'oiseaux dont les espèces typiques sont les
gobemouches, majoritairement insectivores comme leur nom l'indique ; mais, alors que les insectivores que nous avons déjà vus chassaient en parcourant les branches, le feuillage ou en fouillant le sol, les gobemouches se postent le plus souvent à l'affut sur un perchoir d'où ils peuvent plonger sur leur cible, y compris lorsque celle-ci est en plein vol, d'où leur nom (Muscicapidé veut d'ailleurs dire "qui capture les mouches"). Ces oiseaux ont un bec fin mais large à la base et leurs commissures sont entourées de vibrisses, des plumes en forme de petits poils qui aident à guider les proies vers l'intérieur du bec et augmentent les chances de succès.
Comme la plupart des oiseaux à régime presque exclusivement insectivore, les gobemouches sont migrateurs car ils ne trouveraient pas, dans les contrées tempérées ou froides, de quoi se nourrir en hiver.
Gobemouche gris (Muscicapa striata)C'est l'espèce-type de la famille. Ce petit oiseau au plumage discret, grisâtre sur le dessus, pâle avec des stries brunâtres floues sur le dessous, et avec la calotte striée de brun, est répandu dans une grande partie de l'Europe (sauf l'extrême nord). On le trouve aussi en Afrique du Nord, en Asie mineure et de l'Asie centrale à la Mongolie. En France, on le rencontre entre mai et septembre dans les bois clairsemés, les lisières de forêts, les allées forestières et les parcs et jardins, pour peu qu'il y ait à la fois de grands arbres et des espaces découverts. Le reste de l'année, il hiverne dans toute l'Afrique au sud du Sahel. Bien que sa population soit en déclin en Europe (pesticides, destruction des forêts, exploitation plus précoce des arbres...), il ne semble pas encore en danger.
Cet oiseau capture un grand nombre d'insectes, principalement en vol, en particulier des mouches, moucherons, papillons, libellules, guêpes, mais il peut aussi capturer des proies sur les feuilles et les branches (chenilles, punaises, araignées...) Il guette ses proies depuis un perchoir bien en vue, branche, fil de fer ou autre, fond sur elles et revient au même endroit. En période de reproduction, il forme des couples qui restent unis jusqu'à ce que les petits prennent leur envol.
Ici, la spécialité du gobemouche gris, guetter les insectes volants depuis un perchoir, les capturer au vol et revenir à son emplacement initial :
https://www.youtube.com/watch?v=pRHzYnIAaN4Ici, la technique de chasse du gobemouche gris, vue de plus loin :
https://www.youtube.com/watch?v=YeKBnsJw3j4Ici, un gobemouche gris continue de chasser pour nourrir un jeune oiseau qui ne va pas tarder à devenir adulte :
https://www.youtube.com/watch?v=ivoO-K-aSOkGobemouche noir (Ficedula hypoleuca)Le gobemouche noir est un oiseau noir et blanc qui niche depuis l'Europe de l'Ouest (zones discontinues en Espagne, France et Grande-Bretagne) jusqu'à la Sibérie. Il privilégie les forêts de grands et vieux arbres. En France, on le trouve surtout dans le centre, le nord et l'est et c'est au mois d'août qu'il est le plus facile de le voir car les populations migratrices d'Europe du Nord traversent le pays et se posent sur des perchoirs dégagés dans des espaces ouverts. Le gobemouche noir passe l'hiver en Afrique. Contrairement au gobemouche gris, il est polygame.
Ici, un gobemouche noir gobant un insecte volant sans même décoller de son perchoir ; on note la rapidité du réflexe (un ralenti en fin de vidéo permet de mieux voir) :
https://www.youtube.com/watch?v=HPQipBDitdUIci, dans le Dartmoor (sud-ouest de l'Angleterre), un joli reportage sur l'installation d'un nichoir et le baguage d'un gobemouche noir ; au début de la vidéo, on aperçoit la grive musicienne, le rougequeue à front blanc et le gobemouche gris :
https://www.youtube.com/watch?v=8gkbJN2dNegGobemouche à collier (Ficedula albicollis) :
La troisième des espèces de gobemouches nichant en France ressemble beaucoup au gobemouche noir, mais s'en distingue par la zone blanche des parties inférieures qui se prolonge par un collier tout autour du cou. Elle aussi préfère les forêts matures, ce qui limite ses possibilités dans des régions où les forêts récentes issues de la reforestation ou du renouvellement des arbres de coupe sont devenues nombreuses. Elle vit en Italie et en Europe centrale (depuis l'ex-Yougoslavie jusqu'au sud de l'Allemagne et à l'ouest de la Russie) et pousse à l'ouest jusqu'à la Lorraine.
Ici, le manège incessant d'un couple de gobemouches à collier pour ramener des insectes aux oisillons, filmé en République Tchèque :
https://www.youtube.com/watch?v=NH5K0C-_jwsGobemouche nain (Ficedula parva)Le gobemouche nain est une espèce encore un peu plus orientale, qui niche de l'Allemagne et de la Suisse au Caucase et à la Russie d'Europe. Il atteint au nord le sud de la Suède et de la Finlande. Il traverse l'Europe de l'Ouest (dont la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne) uniquement lors des migrations, qui peuvent le conduire au Moyen-Orient et dans le sud de l'Asie (les trajets migratoires ne sont pas forcément directs). Cette espèce préfère les forêts de hêtres et de conifères. Le mâle ressemble vaguement à un rougegorge de petite taille.
Ici, un gobemouche nain avale une larve :
https://www.youtube.com/watch?v=jzbK2-aDzRMQuelques gobemouches exotiques :Ici, un gobemouche brun, espèce voisine du gobemouche gris, qui niche dans une bonne partie de l'Asie, de l'Himalaya et de l'Inde à la Mongolie, au Japon et à l'Indonésie ; les populations les plus nordiques passent l'hiver en Asie du Sud et du Sud-Est. Il arrive que ces oiseaux s'égarent en Europe, jusqu'en Grande-Bretagne ; filmé ici sur son perchoir, en Thaïlande :
https://www.youtube.com/watch?v=cVE2HuNbkmsIci, un
gobemouche ultramarin (Ficedula superciliaris), oiseau qui niche dans l'Himalaya et hiverne dans le sud de l'Inde :
https://www.youtube.com/watch?v=VFxza4jDyboIci, un
gobemouche de Hodgson (Ficedula hodgsoni), une espèce vivant de l'Himalaya à la Chine du Sud et à l'Asie du Sud-Est, filmée en Thaïlande :
https://www.youtube.com/watch?v=FkduBv6zsUwIci, un
gobemouche narcisse (Ficedula narcissina), une espèce d'Asie orientale, filmée à Taïwan :
https://www.youtube.com/watch?v=gaM9VTqOTx8Ici, un
gobemouche à face rousse (Anthipes solitaris, anciennement
Ficedula solitaris) filmé en Malaisie :
https://www.youtube.com/watch?v=535-y4WOYhAIci, un
gobemouche à gorge blanche (Anthipes monileger), sur un tronc mort, en Thaïlande :
https://www.youtube.com/watch?v=i4PwFM3XsN0Ici, un
gobemouche bleu (Cyanoptila cyanomelana), espèce qui niche en Mandchourie (nord-est de la Chine), en Corée et au Japon :
https://www.youtube.com/watch?v=pEyHJ58KBcEIci, un
gobemouche à menton bleu (Cyornis rubeculoides), un oiseau nichant dans le sous-continent indien, dans l'Himalaya et en Birmanie, filmé au bain dans le sud-ouest de l'Inde :
https://www.youtube.com/watch?v=IaAe7TjSQyUIci, un
gobemouche vert-de-gris (Eumyias thalassinus) aux prises avec un gros papillon de nuit, filmé dans l'Uttarakhand (Etat himalayen du nord de l'Inde) :
https://www.youtube.com/watch?v=TPzR-ZwCPHwIci, le
gobemouche sundara (Niltava sundara) mangeant un lombric, filmé au Sikkim (Etat himalayen du nord-est de l'Inde) :
https://www.youtube.com/watch?v=SVrSbli3hUoIci, une photo du
gobemouche argenté (Empidornis semipartitus), une espèce d'Afrique de l'Est :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empidorni ... Uganda.JPGIci, le
gobemouche drongo (Melaenornis edolioides), un oiseau d'Afrique vivant du Sénégal à la Tanzanie et à l'Ethiopie, filmé en Gambie :
https://www.youtube.com/watch?v=Jy1GtEThJP4Nombre d'oiseaux de la famille des
Muscicapidés n'y ont été
placés que récemment, après des études poussées de nature phylogénique (tentative de reconstruction de la parenté relative entre espèces à partir de critères anatomiques, biologiques ou autres, démarche largement enrichie par la génétique depuis les années 2000 grâce à l'évolution des connaissances dans ce domaine). Ils étaient auparavant le plus souvent avec les Turdidés (merles et grives) qui leur semblaient fortement apparentés. C'est le cas des
rougegorges, rougequeues, gorgebleues, traquets et rossignols. Certains portaient le nom de "merle" ou de "grive" qu'il a fallu abandonner pour limiter les confusions. Par exemple, la grive indigo est devenue l'arrenga siffleur, le merle shama est devenu le shama à croupion blanc, le merle de roche est devenu le monticole de roche et le merle bleu est devenu le monticole bleu.
De nouvelles espèces sont apparues, ainsi l'oiseau anciennement appelé traquet tarier a été remplacé par 3 espèces différentes de
tariers. Plusieurs autres espèces ont changé de genre (le genre est le premier des deux noms scientifiques en latin ou grec), quelques genres nouveaux ont été créés comme Larvivora ("mangeur de larves") qui réunit des oiseaux auparavant situés dans le même genre que le rossignol ou bien le rougegorge, et une douzaine de genres a été supprimée.
Quelques espèces provenant d'autres familles, comme les Sylviidés (fauvettes) ou les Timaliidés (timalies), ont été elles aussi replacées dans les Muscicapidés et donc éloignées des fauvettes et timalies.
En sens inverse,
de nombreux oiseaux qui étaient autrefois classés dans les Muscicapidés en sont sortis pour être transférés dans 6 autres familles existantes ou nouvelles ! Et ce n'est pas fini, les données génétiques encore incomplètes laissent penser qu'il y aura encore d'autres remaniements, au moins à l'intérieur de la famille. Bref, un vrai casse-tête pour déterminer quel oiseau est étroitement apparenté à quel autre. Dans une famille qui est loin d'être petite, puisqu'elle compte tout de même plus de 310 espèces, un nombre qui a peu évolué malgré les nombreuses entrées et sorties !
L'usage était pendant longtemps d'écrire
gobe-mouches,
rouge-gorge,
gorge-bleue ou
rouge-queue, mais l'orthographe officielle est désormais
gobemouche,
rougegorge,
gorgebleue et
rougequeue.
Rougegorge familier (Erithacus rubecula)Pendant la saison de nidification, le rougegorge est répandu depuis l'Europe de l'Ouest et l'Afrique du Nord jusqu'en Asie mineure et en Sibérie occidentale. Les populations des climats les plus froids sont migratrices (vers le pourtour méditerranéen et le golfe persique), les autres sont souvent sédentaires durant l'hiver. C'est l'un des oiseaux les plus faciles à voir en France durant la mauvaise saison qui le pousse à se rapprocher des habitations pour trouver de quoi compléter son régime alimentaire. Mais le rougegorge si familier en hiver qu'il se laisse approcher, peut aussi bien être un individu local sédentaire qu'un oiseau d'Europe centrale ou nordique hivernant en France.
Ici (en Angleterre), le rougegorge se rapproche des habitations pendant la mauvaise saison :
https://www.youtube.com/watch?v=B_-B66Tyns8Le rougegorge a longtemps été classé avec les merles et grives et c'est un oiseau qui, comme ces derniers, recherche son alimentation au sol ou près du sol. Il repère ses proies depuis un perchoir bas puis volète jusqu'à elles, ou plus rarement arpente le sol. Il chasse en particulier les insectes adultes (coléoptères, diptères = mouches et moustiques), en rejetant par le bec les éventuelles parties les plus dures. Il y ajoute des larves, des vers, des araignées, des mille-pattes, des limaces, des escargots. Au nid, les jeunes sont d'abord nourris de chenilles et de vers, puis passent très rapidement au régime des adultes.
Ici, un juvénile au plumage moucheté, déjà autonome pour se nourrir, se régalant d'une limace :
https://www.youtube.com/watch?v=YVPhob9AkQEA partir de l'automne, alors que les insectes se raréfient, le rougegorge se rabat sur certaines baies (sureau, sorbier, genévrier, if, cotoneaster...) et, en hiver, sur les fruits du lierre, riches en lipides. C'est grâce à cela qu'il peut passer l'hiver sans se réfugier dans des contrées chaudes.
Le rougegorge est un très bon chanteur et il utilise son chant à la fois en période de reproduction et le reste de l'année pour signaler son territoire et le défendre contre d'autres rougegorges. Ce caractère territorial touche aussi bien les mâles que les femelles - un fait exceptionnel chez les petits oiseaux de nos régions - une fois la saison de reproduction terminée, quand les couples se séparent, vers septembre. Les couples se reformeront à la fin de l'hiver et défendront ensemble un unique territoire.
Ici, le chant hivernal du rougegorge familier :
https://www.youtube.com/watch?v=kEUK1IGjPDILa nidification approchant, le mâle observe un rituel de nourrissage de la femelle qui permet à cette dernière de prendre des forces et se poursuivra lorsque la femelle couvera ; ce comportement a l'avantage de limiter les déplacements de celle-ci hors du nid pour s'alimenter. Les oeufs et les oisillons seront donc moins souvent laissés seuls. Le rituel du mâle sert aussi d'entraînement pour le futur nourrissage des oisillons.
Ici, le nourrissage de la femelle par le mâle (avec des vers de farine procurés par l'homme) :
https://www.youtube.com/watch?v=tZ_eZpgEk9kLe rougegorge est facile à repérer lorsque l'oiseau chante bruyamment en exhibant sa poitrine orangée, perché sur une branche bien en évidence. Il a un comportement très batailleur sur son propre territoire. En général l'intimidation suffit, sinon il s'attaque volontiers au rougegorge intrus, dans une bataille féroce (qui peut même exceptionnellement aboutir à la mort d'un des deux adversaires). Par contre, lorsqu'il pénètre sur le territoire d'un autre rougegorge, il se fait discret.
Ici, le rougegorge en posture menaçante face à un rival entré sur son territoire :
https://www.youtube.com/watch?v=gF8xIYyBICsGorgebleue à miroir (Luscinia svecica)La gorgebleue à miroir est une belle espèce surtout présente dans le nord, l'est et le centre de l'Europe, mais aussi en Asie centrale et orientale jusqu'au centre de la Chine et à la Sibérie, et même en Alaska. En France, on ne la trouve que dans quelques régions : les Flandres, une partie des Alpes, et la façade atlantique (de la Manche à la Gironde). Le mâle est très reconnaissable aux tons bleu, roux, blanc et noir de sa gorge et de sa poitrine. Au milieu de la bavette bleue, une tache appelée miroir est de couleur rousse ou blanche selon les sous-espèces (et même absente chez l'une d'entre elles). Par exemple, parmi la dizaine de sous-espèces, Luscinia svecica svecica (Scandinavie, Russie) a un large miroir roux, Luscinia svecica cyanecula (Europe centrale) un large miroir blanc, et Luscinia svecica namnetum (France), de taille plus petite, a un miroir blanc plus fin et parfois la bordure rousse sous la bavette bleue est elle aussi réduite.
Les gorgebleues sont de très bons chanteurs et y compris imitateurs d'autres espèces d'oiseaux (voire des insectes - au moins trois espèces de grillons - mais on ne sait pas s'il s'agit d'une imitation ou d'une coïncidence). Selon ma vieille encyclopédie, "
Leur habileté à imiter les cris des autres Oiseaux a été remarquée par les Lapons, qui appellent la Gorge-Bleue "le chanteur aux cent langues"".
Ici, le chant d'une gorgebleue à miroir (variété à miroir roux filmée en Norvège) :
https://www.youtube.com/watch?v=f9VIrDQmuboLa gorgebleue a un régime alimentaire semblable à celui du rougegorge, avec à la fois des insectes capturés au vol ou au sol et toutes sortes d'autres invertébrés du sol. Les populations vivant au bord de la mer capturent même des talitres (petits crustacés couramment appelés "puces de mer", que l'on peut voir sauter en nombre sur certaines plages). Les populations des toundras font une grosse consommation de moustiques.
Ici, des gorgebleues à miroir (blanc) ayant capturé des insectes volants :
https://www.youtube.com/watch?v=t8RdEb-4vAIIci, une gorgebleue à miroir capturant un invertébré au sol (un cloporte selon la traduction, mais j'ai un doute) :
https://www.youtube.com/watch?v=wfSQadmvARkLes gorgebleues vivent de préférence dans les zones humides. Elles sont migratrices et passent l'hiver dans une large aire géographique incluant l'Espagne, le Portugal, quelques îles méditerranéennes, le Maghreb, une zone allant du Sénégal au Soudan, le Moyen-Orient, le sud et le sud-est de l'Asie.
Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) et
rossignol progné (Luscinia luscinia) :
Le rossignol philomèle est un oiseau au plumage discret, qui reste souvent dissimulé dans les taillis et broussailles. Il est plutôt solitaire vis-à-vis des autres rossignols (et vit par couples en saison de reproduction) mais tolère bien la présence d'autres espèces d'oiseaux. Le rossignol niche en Europe de l'Ouest et du Centre, dans le Bassin méditerranéen depuis le Maghreb et la Péninsule ibérique jusqu'en Turquie, et en Asie centrale.
Il est célèbre par son chant, certes un peu moins mélodieux que celui du merle ou d'autres oiseaux bons chanteurs mais dont la complexité, l'étendue, la virtuosité, la variété des modulations, sont remarquables. Le rossignol a pour particularité de chanter aussi bien le jour que la nuit et c'est souvent la nuit qu'on le remarque en l'absence d'autres chants d'oiseaux.
Ici, le chant du rossignol philomèle :
https://www.youtube.com/watch?v=QaBqZxKKyoQIci, le chant du rossignol philomèle au ralenti permet de percevoir la complexité et la répétition très rapide des sons émis :
https://www.youtube.com/watch?v=pjqdMCQmQNgLe rossignol progné est une espèce très voisine qui vit depuis l'Europe centrale et orientale jusque dans l'ouest de la Sibérie. Il se distingue entre autres par sa poitrine pâle parsemée de petites touches de brun clair, alors qu'elle est unie et de couleur crème chez le rossignol philomèle. Il est lui aussi très bon chanteur, avec un chant plus fort et quelques différences.
Ici, le chant du rossignol progné :
https://www.youtube.com/watch?v=XdlIbNrki5oAgrobate roux (Cercotrichas galactotes) :
Voici un oiseau qui ressemble assez au rossignol mais vit dans des régions plus sèches et a des mœurs davantage terrestres. Parfois appelé "rossignol d'Afrique", l'agrobate roux se rencontre surtout en Afrique du Nord (il peut descendre jusqu'au Sénégal), Espagne et Portugal, ainsi qu'en Grèce, Turquie, Caucase et Moyen-Orient. Il est rare en France, où on ne peut le voir que dans les vignes, jardins, taillis et fourrés des régions du Midi. Il existe 9 autres espèces d'agrobates, toutes africaines.
L'agrobate roux était autrefois classé avec les fauvettes dans la famille des Sylviidés car les jeunes, comme ceux des fauvettes, ont un plumage non tacheté ; puis, leur comportement les rapprochant des rossignols, traquets etc., ils ont été placés dans les Turdidés (merles, grives)... jusqu'à ce que, en 2014, ils suivent les rossignols dans la famille des Muscicapidés !
Ici, l'agrobate roux, cherchant sa nourriture à terre ; cet oiseau est remarquable par sa queue rousse très mobile :
https://www.youtube.com/watch?v=gHrtD5jlJRMQuelques espèces exotiques apparentées aux rossignols et rougegorges :Ici, le
bradybate à queue rouge (Luscinia phoenicuroides), appelé rougequeue à ventre blanc par les anglophones, qui vit dans le sud et le sud-est de l'Asie :
https://www.youtube.com/watch?v=JhINyfIMuyEIci, le chant plein d'énergie du
rossignol akahigé (Larvivora akahige) ou rougegorge du Japon, une espèce présente au Japon et dans les îles russes voisines :
https://www.youtube.com/watch?v=R37p2aSShRUIci, le
rossignol bleu (Larvivora cyane) que l'on rencontre en Sibérie, en Chine, en Mongolie et au Japon :
https://www.youtube.com/watch?v=vF02ItN7BtgIci, le
rossignol siffleur (Larvivora sibilans), habitant le nord-est de l'Asie :
https://www.youtube.com/watch?v=wVEhu5EdkikIci, le
rossignol komadori (Larvivora komadori) ou rougegorge des Ryu-Kyu, qui peuple deux archipels entre le sud du Japon et Taïwan :
https://www.youtube.com/watch?v=cn4fcwF4xg0Ici, le
rossignol indien (Larvivora brunnea) qui vit dans l'Himalaya depuis l'Afghanistan jusqu'à la Birmanie en passant par le nord de l'Inde :
https://www.youtube.com/watch?v=cNUjINsubaMIci, le
rossignol calliope (Calliope calliope), une espèce sibérienne qui s'égare parfois en Europe :
https://www.youtube.com/watch?v=jUDq_G1HCzsIci, le
rossignol à gorge rubis (Calliope pectoralis), très voisin du précédent mais habitant l'Himalaya :
https://www.youtube.com/watch?v=PTNXLBGzWywIci, le
rossignol à flancs roux (Tarsiger cyanurus), une espèce présente de la Finlande à la Sibérie et au Japon, en lente expansion vers l'ouest :
https://www.youtube.com/watch?v=XrDLZW-w_IIIci, le
rossignol de Johnston (Tarsiger johnstoniae), une très belle espèce qui ne vit que dans l'île de Taïwan :
https://www.youtube.com/watch?v=9vHqwcPv6-oIci, la
brachyptère bleue (Brachypteryx montana) - les brachyptères sont de petits oiseaux à ailes courtes et longues pattes - filmée en Thaïlande :
https://www.youtube.com/watch?v=sTS7jemPYEQIci, la
brachyptère étoilée (Heteroxenicus stellatus), vivant de l'Himalaya au Vietnam :
https://www.youtube.com/watch?v=H-57WoI_fBIRougequeue noir (Phoenicurus ochruros) et
rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) :
Les rougequeues, familièrement appelés "rossignols des murailles", sont des petits oiseaux relativement communs en France. Les mâles des deux espèces sont en général faciles à distinguer : le rougequeue noir est presque entièrement sombre avec une calotte grise et la queue rousse, le rougequeue à front blanc est à dominante gris ardoisé sur le dessus et roux sur tout le dessous et la queue, avec un front nettement blanc se détachant de la face noire ; il existe néanmoins des variétés de rougequeue noir ressemblant un peu au rougequeue à front blanc (mais le rougequeue à front blanc n'a jamais la poitrine noire).
Le rougequeue noir est présent de l'Europe occidentale et du Maghreb jusqu'en Asie centrale et en Mongolie, mais il est absent d'Europe du Nord. Le rougequeue à front blanc se rencontre dans toute l'Europe (sauf l'Irlande, l'Islande et les îles méditerranéennes) et de là, jusqu'en Sibérie.
En allemand traduit, les deux espèces se nomment respectivement "rougequeue des maisons" (noir) et "rougequeue des jardins" (à front blanc), noms qui mettent l'accent sur la proximité humaine de ces espèces, et sur le fait que le premier affectionne plutôt les rochers et les murs et le second plutôt les arbres ; mais elles n'en sont pas moins farouches et, tout en vivant souvent près des hommes, ne se laissent pas facilement approcher.
D'après ma vieille encyclopédie : "
Marshall, qui divise les Oiseaux en deux groupes, celui des "partisans de la civilisation" et celui des "adversaires de la civilisation", écrit sur le Rouge-Queue noir : "A sa façon, il est, lui aussi, un partisan de la civilisation. Mais au lieu de suivre les progrès de l'agriculture, il suit les travaux du bâtiment, et sans doute estime-t-il, comme l'Hirondelle, que tous les édifices ne sont que des rochers qui se multiplient chaque année dans toute l'Europe et où habitent, pour son plus grand déplaisir, des Hommes, des enfants et des Chiens." (...)
"
Le Rouge-Queue noir niche aussi très volontiers dans les décombres. Après la Seconde Guerre mondiale, on constata à Londres un accroissement très net du nombre de ces Oiseaux, sans doute dû au fait qu'ils trouvaient dans les édifices démolis par les bombes un succédané de leur milieu naturel, qui est constitué par les rochers où ils nichent dans les fissures."
Ici, un
rougequeue noir mâle :
https://www.youtube.com/watch?v=ElpLCkpEB6kIci, un rougequeue noir femelle :
https://www.youtube.com/watch?v=ixzta32FpkwIci, un rougequeue noir mâle signale par ses cris la présence d'un chat, sous les yeux d'une femelle de merle (des cris assez semblables chez les deux espèces) :
https://www.youtube.com/watch?v=A7OpJ9H7plI&t=3s"
Comme il se montre peu difficile et mange les Papillons que les autres Oiseaux dédaignent, il se rend très utile en détruisant des espèces nuisibles."
Ici, un rougequeue noir mâle s'attaque à une grosse chenille velue :
https://www.youtube.com/watch?v=NoaJ_wstSSUIci, un couple de rougequeues noirs nourrissant ses petits ; le vidéaste a compté les proies : chenilles 7, araignées 3, papillons 6, libellule 1, sauterelles 4 :
https://www.youtube.com/watch?v=WGJhizcPxNkIci, un couple de
rougequeues à front blanc (dans l'ordre d'apparition, la femelle puis le mâle) se relayant pour nourrir les petits, dans un nid artificiel finalement bien abrité de l'attaque d'un geai :
https://www.youtube.com/watch?v=Qbeo48UhphgIci, le
rougequeue de Moussier (Phoenicurus moussieri), une espèce du Maghreb qui a été très rarement observée en Espagne, en France ou à Malte :
https://www.youtube.com/watch?v=VQlPOZOZ2HgIci, le
rougequeue de Güldenstädt (Phoenicurus erythrogaster), une espèce du Caucase qui s'égare exceptionnellement en Europe :
https://www.youtube.com/watch?v=qlytL6vF7tAIci, la
nymphée fuligineuse (Phoenicurus fuliginosus, anciennement
Rhyacornis fuliginosus), une espèce d'Asie du Sud et du Sud-Est que les anglophones nomment "rougequeue d'eau plombé" et qui, malgré ses liens étroits avec les cours d'eau, est bien un rougequeue :
https://www.youtube.com/watch?v=ki14f9D6RtwIdem pour le
torrentaire à calotte blanche (Phoenicurus leucocephalus, anciennement
Chaimarrornis leucocephalus), une espèce peuplant l'Himalaya et l'intérieur de la Chine et que les anglophones nomment "rougequeue d'eau à calotte blanche" :
https://www.youtube.com/watch?v=Q2nBHrB-u6MIci, une
iranie à gorge blanche (Irania gutturalis), un oiseau du Caucase et du Proche-Orient voisin des rougequeues mais plus grand (17 cm de long au lieu de 14 cm) et à la queue noirâtre, filmé ici dans le sud-ouest de la Turquie :
https://www.youtube.com/watch?v=g2EcctoX2AUTarier des prés (Saxicola rubetra)Le tarier des prés est un oiseau au comportement de type "gobemouche" - il guette les insectes volants depuis un perchoir bien dégagé - même s'il peut aussi s'alimenter au sol. Il se nourrit essentiellement d'insectes et d'araignées. Il niche en Europe et dans l'ouest de l'Asie et passe la mauvaise saison dans les savanes et pâturages d'Afrique.
Le tarier des prés, comme son nom l'indique, vit de préférence dans les espaces ouverts tels que prés, prairies fleuries, champs cultivés ou en jachère, avec peu de haies ou sans haies, en plaine comme en montagne. Il s'aperçoit souvent perché sur une herbe haute ou un épi de blé.
Ici, des mâles de tariers des prés en posture typique, chantant depuis un perchoir bien en vue :
https://www.youtube.com/watch?v=rMwYBw7zMmYLe tarier des prés a besoin d'une biodiversité importante en matière de plantes et d'insectes et sa disparition ou sa réapparition sont des indicateurs de la qualité du milieu.
Bien que l'espèce ne soit pas considérée comme menacée, elle est en fort recul dans la plupart des régions où elle était autrefois commune (un rapport de 2011 notait une régression de 90% de la population de tariers en 20 ans en Alsace). Il a été démontré que les causes de la diminution des populations de tariers des prés sont à rechercher non pas sur son lieu d'hivernage africain mais bel et bien en Europe, en lien étroit avec l'évolution des pratiques agricoles.
En effet, le tarier des prés fait son nid au sol, au milieu des champs ou des prairies, dans une touffe d'herbe. Les oisillons prennent leur envol vers la mi-juin. Or, la fenaison (fauchage de l'herbe et étapes suivantes pour faire du foin qui servira de fourrage pour le bétail) qui s'effectuait autrefois après l'envol des jeunes oiseaux, a désormais lieu plus tôt, souvent dès la mi-mai, et cette opération mécanisée détruit massivement les nids de tariers des prés. Certains tariers tentent alors une deuxième nichée, qui est elle aussi fauchée lors d'une seconde opération fin juillet-début août.
Ici, une petite vidéo sur la redoutable efficacité d'un engin de fenaison moderne (attention, les images d'archives de 1954 montrent le fauchage du blé, pas de l'herbe) :
https://www.youtube.com/watch?v=h0XUwrkgOe8(Pour limiter l'impact sur la faune, certains agriculteurs conscients équipent leurs engins de fauche d'une barre d'effarouchement qui fait fuir les animaux tels que les lièvres, mais cela reste sans effet sur les oisillons au nid).
Les prairies humides sont elles aussi en recul, car souvent replantées de peupliers, créant un milieu favorable à d'autres espèces mais pas aux tariers. Les tariers des prés ne font pas leur nid non plus dans les cultures herbagères intensives où l'utilisation d'engrais est importante. Les tariers des prés subsistent donc uniquement là où on les laisse se reproduire tranquillement, c'est-à-dire dans les champs en jachères - mais il y en a de moins en moins, la pratique de la jachère disparaissant -, les champs abandonnés, les prairies naturelles et les prairies artificielles où la fauche reste tardive. A condition que ces espaces ne soient pas trop petits.
Ici, un film édifiant de 12 mn autour du tarier des prés et de la question des prairies fleuries, fait par le Parc Naturel des Ballons des Vosges et par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) d'Alsace ; sans que cela soit dit formellement, on comprend pourquoi le tarier subsiste mieux en montagne qu'en plaine car les mesures à prendre ne conviennent pas forcément à tous les types d'agriculteurs et éleveurs :
https://www.youtube.com/watch?v=yYcQVVjTz0ATarier pâtre (Saxicola rubicola) et autres tariersLe tarier pâtre est un oiseau très voisin du tarier des prés et qui est confronté à des problématiques environnementales similaires, quoique l'habitude de faire son nid plutôt dans une cavité grattée à flanc de talus l'expose moins à la fauche des herbes. Il est également moins inféodé aux prairies et apprécie la présence de buissons. On peut y compris le rencontrer dans les landes ou la végétation basse des dunes en bord de plage. Il préfère les terrains incultes et a subi la mise en culture croissante de certaines terres. Il est en partie sédentaire, contrairement au tarier des prés qui est systématiquement migrateur. En France, il est présent partout à la belle saison mais ne se rencontre que dans l'ouest et le sud du pays en hiver, en particulier dans les zones littorales.
L'ancienne espèce dénommée tarier pâtre ou traquet pâtre (ex-Saxicola torquatus) et dont l'aire de répartition géographique était gigantesque, englobant une bonne partie de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, a été scindée en trois espèces qui restent néanmoins très ressemblantes :
- Le
tarier africain (Saxicola torquatus) répandu en Afrique
- Le
tarier de Sibérie (Saxicola maurus) présent du Caucase et de la Turquie jusqu'en Sibérie et en Chine
- Et le
tarier pâtre (Saxicola rubicola) proprement dit, désormais limité à l'Europe et à l'Afrique du Nord.
Ici, le mâle, le juvénile et la femelle de
tarier pâtre, perchés au sommet d'épis de blé, filmés en Auvergne :
https://www.youtube.com/watch?v=K3gXvtLBDE8Ici, un
tarier de Sibérie qui se différencie du tarier pâtre par sa poitrine orangée plus réduite, égaré aux Pays-Bas :
https://www.youtube.com/watch?v=TJ91cld5ZMUIci, un mâle de
tarier d'Afrique chantant :
https://www.youtube.com/watch?v=9IrtXDbJ9wQIci, une courte vidéo d'un youtubeur réunionnais sur une autre espèce de tarier, le
tarier de la Réunion (Saxicola tectes), familièrement appelé Tec-tec :
https://www.youtube.com/watch?v=qQ9LgwArHbYIci, le
tarier gris (Saxicola ferreus) qui vit dans l'Himalaya, le sud de la Chine et quelques régions d'Indochine :
https://www.youtube.com/watch?v=u8Qe_YLAnokIci, le
tarier pie (Saxicola caprata), répandu dans la moitié sud de l'Asie :
https://www.youtube.com/watch?v=qTg5kfYsqpETraquet motteux (Oenanthe oenanthe) :Les traquets sont très voisins des tariers mais sont un peu moins colorés et un peu plus grands. Le traquet motteux est la plus répandue des deux espèces que l'on peut rencontrer en France. Contrairement aux tariers, il préfère les zones de végétation rase et les rochers. Il niche dans une très vaste zone englobant presque toute l'Europe (hormis le sud-ouest de la péninsule ibérique), une grande partie de l'Asie depuis la Turquie, la Syrie et le Liban jusqu'en Sibérie et au nord de la Chine, et même en Alaska, dans le nord du Canada et au Groënland. Suivant la région, on le verra donc dans la toundra, les steppes, les prairies rases, les végétations basses des dunes côtières... En France il niche surtout sur le littoral de la Manche et de l'Atlantique, dans les massifs montagneux et sur certains plateaux, puis on peut le voir dans les plaines une fois la saison de reproduction passée, jusque fin septembre où il part pour l'Afrique équatoriale. Cette destination de migration est la même pour tous les oiseaux, y compris de Sibérie ou d'Amérique du Nord, ce qui est surprenant car la plupart des oiseaux migrateurs d'Amérique du Nord hivernent en Amérique du Sud (sans doute cet oiseau a-t-il colonisé ces contrées tout en gardant ses habitudes migratoires d'origine ?)
Le traquet motteux parcourt le sol, y compris en courant, pour y trouver sa nourriture composée de toutes sortes d'insectes, de larves et d'autres petits invertébrés.
Ici, un mâle de traquet motteux en plumage nuptial :
https://www.youtube.com/watch?v=NnxKBOVObgUIci, une femelle de traquet motteux chassant les insectes :
https://www.youtube.com/watch?v=B7YJ1Z6wQV0Ici, cette vidéo filmée en République Tchèque montre très bien la grande mobilité de ces oiseaux qui ne tiennent pas en place :
https://www.youtube.com/watch?v=vUjZEyRSzWETraquet oreillard (Oenanthe hispanica) :Très proche du traquet motteux auquel il ressemble (mais sa calotte et son dos sont blanc à ocre et non gris), il peut lui aussi se rencontrer en France, uniquement dans le Midi, mais il y est plutôt rare. C'est un oiseau qui niche sur le pourtour méditerranéen, en Turquie et dans le Caucase. Les populations occidentales migrent vers le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, les populations orientales viennent les remplacer en Méditerranée.
Ici, un mâle de traquet oreillard filmé dans le centre du Portugal :
https://www.youtube.com/watch?v=zi6A51mxN0ITraquet rieur (Oenanthe leucura) :Le traquet rieur ou traquet noir, au plumage noir avec la queue blanche, est surtout répandu en Espagne et en Afrique du Nord, mais niche aussi dans quelques régions d'Italie (Ligurie - région de Gênes, Sicile, Sardaigne) et se rencontre rarement dans le sud de la France (Roussillon et Provence). C'est un oiseau qui préfère les terrains arides et rocailleux, où il chasse les insectes et autres petits invertébrés, mais aussi les petits lézards. Il consomme aussi quelques baies.
Le nid du traquet rieur est construit à terre sous une touffe d'herbe ou bien dans une anfractuosité de rocher. Son entrée est vaguement protégée par une ceinture de petits galets construite par le mâle (et qui grossit chaque année au fur et à mesure que le nid est réutilisé). Quand les oisillons sont en mesure de s'éloigner du nid, leurs parents leur font explorer les rochers des environs et découvrir leur terrain de chasse, mais dès que l'un d'eux pousse un cri d'alerte, tous les oisillons disparaissent dans une fissure.
Ici, un mâle de traquet rieur se déplaçant sur les rochers :
https://www.youtube.com/watch?v=jNUG9BHkiwIAutres traquets :Ici, le
traquet isabelle (Oenanthe isabellina), qui vit de la Bulgarie, de la Roumanie et de l'Ukraine jusqu'en Asie centrale et du Proche-Orient au Pakistan :
https://www.youtube.com/watch?v=pbi7X6AmrRsIci, le
traquet du désert (Oenanthe deserti), une espèce qui vit en Afrique du Nord, au Sahara, en Arabie, au Proche-Orient et en Asie centrale, filmé à Chypre :
https://www.youtube.com/watch?v=HCMBG1OMFQQIci, le mâle puis la femelle du
traquet pie (Oenanthe pleschanka), d'une espèce vivant de la Bulgarie à l'Asie centrale, filmés en Bulgarie :
https://www.youtube.com/watch?v=x7-xV3h_w_EIci, le
traquet à tête blanche (Oenanthe leucopyga), un oiseau qui niche au Moyen-Orient et en bordure du Sahara, et s'égare parfois en Europe ; filmé ici au Maroc :
https://www.youtube.com/watch?v=GvIbvzUCdg4Ici, le
traquet bistré (Oenanthe fusca) qui vit en Inde :
https://www.youtube.com/watch?v=9LgrLhqMkT4Ici, le
traquet d'Arnott (Myrmecocichla arnotti), qui vit dans les savanes boisées du centre-sud de l'Afrique, et le
traquet fourmilier (Myrmecocichla formicivora) d'Afrique australe ; comme tous les traquets africains du genre Myrmecocichla, ces oiseaux consomment divers insectes dont notamment des fourmis et des termites :
https://www.youtube.com/watch?v=iyQ0NMo2hL8https://www.youtube.com/watch?v=kD1I87tnnVkIci, la parade nuptiale du mâle de
traquet à ventre roux (Thamnolaea cinnamomeiventris), espèce vivant du Sénégal au Soudan et à l'Afrique du Sud, pour séduire les femelles, filmée en Afrique du Sud :
https://www.youtube.com/watch?v=eJcPUS1jCD4Ici, une photo du
traquet afroalpin (Pinarochroa sordida) qui vit en Afrique orientale et est le principal pollinisateur d'une plante étonnante, le
Lobélia du Mont Kenya (photo suivante) :
https://www.facebook.com/abyssinianbird ... ater&ifg=1https://fr.wikipedia.org/wiki/Lobelia_d ... oriana.jpgIci, le
traquet tractrac (Emarginata tractrac), abondant dans les zones désertiques et semi-désertiques du sud-ouest de l'Afrique, filmé en Namibie :
https://www.youtube.com/watch?v=zT0voElqDT8Monticole de roche (Monticola saxatilis) :Cet oiseau de 18 cm de longueur, autrefois appelé merle de roche (Wikipédia l'appelle même "monticole merle-de-roche") et désormais bien séparé de la famille des merles, est un habitant des milieux montagnards et rocheux, assez discret et difficile à observer malgré les couleurs vives du plumage du mâle. Il court et sautille sur les rochers à la recherche d'insectes et autres petites proies, et se nourrit aussi de quelques baies. On peut le rencontrer dans une bonne partie de l'Europe du Sud et centrale (il a disparu de l'extrême sud de la Pologne), au Maghreb, en Turquie et dans le Caucase, jusque dans le sud de la Sibérie. Son aire de répartition est en régression depuis des décennies (mais il n'est pas considéré comme menacé).
En France, où il reste peu commun, cela fait des décennies qu'on ne l'observe plus dans les Vosges, le Jura ou la Bourgogne et il faut pour le rencontrer plutôt aller dans les Alpes, les Cévennes, les Pyrénées ou en Corse. Il n'est présent dans ces régions que d'avril-mai à août-septembre, car c'est un oiseau migrateur qui passe la mauvaise saison dans les savanes africaines au sud du Sahara.
Ici, un couple de monticoles de roche (le mâle très coloré, la femelle au plumage très écaillé) :
https://www.youtube.com/watch?v=EVKb7OwScFkMonticole bleu (Monticola solitarius)Le monticole bleu était autrefois appelé merle bleu (et Wikipédia le nomme "monticole merle-bleu"). Encore un peu plus grand que le monticole de roche (20 cm), et reconnaissable - du moins le mâle - à son plumage bleu ardoisé à reflets bleu ciel, cet oiseau tout aussi discret que le précédent affectionne les gorges peu accessibles, les ravins, les parois rocheuses pauvres en végétaux, les côtes rocheuses, mais il peut aussi apprécier les ruines, ou les clochers et cheminées des petits villages de montagne ; en Italie, il niche même en plein coeur de certaines villes comme Rome ! Il est répandu depuis le Portugal, l'Espagne et le Maghreb jusqu'au Japon en passant par le Moyen-Orient et l'Asie centrale. En France, on ne le rencontre que dans le Midi, où il est généralement rare, un peu moins rare sur la Côte Vermeille (Pyrénées Orientales, vers Collioure / Banyuls) et dans le Cap Corse (au nord de l'île). Ces oiseaux voient leur population régresser et semblent avoir pâti, d'une part de l'abandon de certains terrains très pauvres par l'agriculture ou l'élevage de montagne, d'autre part de l'augmentation des flux touristiques (marche, escalade) et des aménagements côtiers affectant leur milieu. La plupart des monticoles bleus d'Europe, d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient sont sédentaires, contrairement aux populations asiatiques qui migrent vers l'Afrique sub-saharienne ou le sud de l'Asie.
Ici, une vidéo qui donne une bonne idée du milieu et du comportement du monticole bleu ; à 2:26, on peut voir une femelle au plumage plus terne et plus écaillé :
https://www.youtube.com/watch?v=i_GMH_sP9hgQuelques autres muscicapidés exotiques :Ici, le
monticole à croupion roux (Monticola cinclorhynchus), un oiseau de l'Himalaya filmé ici dans le nord de l'Inde :
https://www.youtube.com/watch?v=wY1Df6Hp2MAIci, un
énicure ardoisé (Enicurus schistaceus), oiseau d'Asie du Sud et du Sud-Est, filmé ici en Thaïlande ; la longue queue mobile et l'attirance pour les cours d'eau des énicures les fait ressembler à nos bergeronnettes :
https://www.youtube.com/watch?v=cKB9V2uAFcsIci, un
énicure rousse-cape (Enicurus ruficapillus), espèce d'Asie du Sud-Est, ayant capturé un petit lézard :
https://www.youtube.com/watch?v=C2UjE9LlKTEIci, un
énicure tacheté (Enicurus maculatus), bel oiseau présent de l'Afghanistan et l'Himalaya jusqu'au sud de la Chine et à l'Indochine :
https://www.youtube.com/watch?v=1IjkZ4nqxJUIci, un
shama à croupion blanc (Copsychus malabaricus), une espèce du sud et du sud-est de l'Asie, également introduite aux îles Hawaii, bien connue des oiseleurs et auparavant appelée "merle shama", qui nous donne une idée de l'étendue de son répertoire de chant (filmé en Inde) :
https://www.youtube.com/watch?v=3mgVBLjaGPUIci, un
shama dayal (Copsychus saularis) qui capture un petit lézard gecko et tente de se cacher à la vue d'autres oiseaux intéressés :
https://www.youtube.com/watch?v=uSN4_SEFjcwIci, un
pseudotraquet indien (Copsychus fulicatus, anciennement
Saxicoloides fulicatus), espèce du sous-continent indien récemment mise avec les shamas dans le genre Copsychus ; les mâles des populations du nord ont le dos marron (comme sur cette vidéo), ceux du sud ont le dos noir :
https://www.youtube.com/watch?v=gYAHAxxzGfgIci, un
cossyphe à calotte neigeuse (Cossypha niveicapilla), espèce répandue dans une grande partie des régions équatoriales et tropicales humides d'Afrique, se régalant d'une larve :
https://www.youtube.com/watch?v=cX2udRMVdwsIci, le rare
cossyphe à tête blanche (Cossypha heinrichi) qui n'est présent que dans deux petites zones du sud-ouest du Congo RDC et du nord de l'Angola, est considéré comme une ressource précieuse et se retrouve au centre d'un
projet de tourisme aviaire soutenu par le gouvernement d'Angola (au côté d'autres oiseaux dont deux sont visibles dans la vidéo : à 1:47, touraco de Lady Ross (Musophaga rossii) et à 1:52, touraco de Pauline (Tauraco erythrolophus), des cousins éloignés des coucous) :
https://www.youtube.com/watch?v=npVkwbllHNcIci, un
arrenga de Malabar (Myophonus horsfieldii), une espèce vivant uniquement en Inde, s'attaquant à un petit serpent :
https://www.youtube.com/watch?v=T3Qd-MOwe5sDans cette mauvaise vidéo, on peut néanmoins entendre le chant étonnant de l'arrenga de Malabar (et un de ses congénères lui répond) :
https://www.youtube.com/watch?v=MyY8M76b4BUIci, une espèce voisine,
l'arrenga siffleur (Myophonus caeruleus), anciennement appelé "grive indigo" et habitant de l'Afghanistan et du Pakistan à la Chine et à l'Indonésie :
https://www.youtube.com/watch?v=ppG4ZBIZIpM