par Puig Antich » 12 Fév 2013, 03:34
Il y a un aspect que je ne comprends pas dans l'orientation défendue dans cet article.
Il se termine très justement sur la nécessité de lutter et contre les licenciements, et contre les accords d'entreprise qui augmentent férocement l'exploitation par les modulations horaires / salariales.
Mais nous avons face à nous un accord national qui permet justement et les licenciements de masse, dans des proportions nouvelles, et des accords de surexploitation encore plus féroces - et il n'est pas mentionné.
Nous avons donc un terrain de lutte qui concerne donc non seulement les salariés des sites menacés, les secteurs de l'industrie en proie avec cette batterie d' "accords", mais aussi tous/tes les autres salariés, qui, plus ou moins à l'abri pour l'instant, seront visés demain.
Or, la perspective offerte pour l'instant aux salariés des boîtes qui licencient, par les milieux confédéraux et du front de gauche, mais aussi parfois parmi l'extrême-gauche, c'est la fameuse " loi contre les licenciements " - dont nous savons bien qu'elle est une tartuferie (à tel point qu'elle vient de recevoir le soutien du président lui-même).
Quant à la lutte contre l'accord, il est pour l'instant laissé entre les mains des dirigeants syndicaux, qui réclament son amendement, sur la base de discussions avec les députés.
Ce qu'il faudrait, et c'est évident, c'est montrer le lien entre cet accord, et toutes les luttes qui se déroulent en ce moment contre les premières manifestations des traductions pratiques qu'il aura en bien plus grave, si il était par malheur adopté. Les boîtes en lutte pourraient être le fer de lance de cette bataille pour l'abandon pur et simple de l'ANI, car elles ont aujourd'hui la possibilité d'expliquer son contenu devant les travailleurs/ses, et d'y trouver un écho. Et c'est cette extension de la lutte qui permettra en retour un meilleur rapport de force, face aux directions d'entreprise, prises isolément.
Du coup, comme dit le titre de l'article, si on se bat, on peut perdre, mais si on ne se bat pas, on est sûr de perdre. Donc, et sans vouloir faire la leçon ce n'est pas mon habitude, je pose cette question : pourquoi l'extrême-gauche, et notamment LO, ne met pas ses forces dans cette direction, en commençant par proposer un objectif clair (l'abandon / le retrait), là où les syndicats restent confus ?
Car nous savons bien que si la majorité a les mains libres pour voter cette loi, le rapport de force se dégradera partout, les luttes dans telle ou telle entreprise, à PSA ou à Renault, devenant encore plus défensives, encore plus désespérées qu'elles ne le sont déjà... Nous ne pouvons pas permettre, accompagner cela. Il faut expliquer les enjeux aux travailleurs/ses.