Tournées d'été, journées d'action etc.

Réunions publiques, fêtes et autre...

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 01 Juil 2022, 17:43

La tournée d'été de la région havraise va commencer lundi 4 juillet.

Les étapes seront : Le Havre (Seine-Maritime) le 4 juillet ; Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime) et Honfleur (Calvados)* le 5 juillet ; Lillebonne (Seine-Maritime) le 6 juillet ; Fécamp (Seine-Maritime) le 7 juillet ; Bolbec (Seine-Maritime) le 8 juillet ; et à nouveau Le Havre le 9 juillet.

*C'est bien Honfleur qui est indiqué sur le journal, j'ignore si c'est une erreur ou pas ; habituellement, quand ce type de circuit est fait, c'est un duo Gonfreville-l'Orcher / Harfleur qui est comme Gonfreville une banlieue du Havre alors que Honfleur est une petite ville du Calvados également située près du Havre mais de l'autre côté de l'estuaire de la Seine.

Hormis Fécamp qui est un port de pêche en déclin et, par ailleurs, n'est-ce pas camarade com_71 ;) , le berceau de la fameuse Bénédictine (fabriquée ici par seulement quelques personnes et embouteillée dans le Gard), les autres villes sont toutes situées dans la vallée de la Seine (Lillebonne, Gonfreville) ou à proximité immédiate (Bolbec) ou à son embouchure (Le Havre, Honfleur).

Le Havre est une ville de 168.000 habitants, au centre d'une unité urbaine de 233.000 habitants qui inclut également Montivilliers (15.500 habitant), Gonfreville-l'Orcher (9.100 habitants), Harfleur (8.300 habitants), Sainte-Adresse (7.300 habitants), Octeville-sur-Mer (6.000 habitants) etc. En face du Havre sur l'estuaire de la Seine, Honfleur (6.700 habitants) est reliée au Havre par le pont de Normandie. Plus en amont sur la Seine, en direction de l'est, Lillebonne (8.800 habitants) forme une unité urbaine de 21.000 habitants avec trois autres communes, dont la commune nouvelle de Port-Jérôme-sur-Seine (10.200 habitants) elle-même issue de la fusion de Notre-Dame-de-Gravenchon avec trois autres communes. Sur le plateau du pays de Caux dominant la vallée au-dessus de Lillebonne, Bolbec (11.600 habitants) forme une unité urbaine d'environ 18.000 habitants avec 4 de ses voisines. Enfin, plus au nord sur le littoral de la Manche, Fécamp compte près de 20.000 habitants.

C'est une région très ouvrière et très industrielle avec Le Havre comme ancien bastion du PCF où il est encore très implanté via la CGT (qu'il doit partager avec LFI) même s'il a perdu la mairie en 1995 au profit de la droite. L'actuel maire du Havre est Edouard Philippe.

L'économie tourne autour de l'activité du port du Havre, 2ème port maritime de commerce en France après Marseille et premier port de conteneurs. Ancien port négrier ayant bien enrichi la bourgeoisie française, c'est aujourd'hui un centre d'échanges de marchandises majeur avec l'Asie (dans les deux sens), devant l'Europe et les Amériques. Parmi les principaux produits transitant par ce port on trouve les produits pétroliers et l'automobile (véhicules neufs). Le Havre est également un port maritime de voyageurs desservant de nombreuses destinations. Le port du Havre dans ses différentes composantes emploie 16.000 personnes en direct (dont plus de 2.000 dans la manutention, les dockers proprement dits, fortement organisés dans une CGT puissante), sans compter les emplois induits. Le trafic de conteneurs est en expansion et vient de franchir le cap des 3 millions de conteneurs par an (loin derrière Rotterdam 15 millions ou Anvers 12 millions), mais ce phénomène s'accompagne aussi d'une hausse du trafic de cocaïne qui empoisonne l'ambiance locale, les gangsters menaçant de plus en plus souvent certains dockers pour les obliger à devenir leurs complices (en 2021, un docker membre de la CGT a été enlevé, séquestré, torturé puis battu à mort).

L'industrie est elle-même en grande partie liée aux activités du port.

La métallurgie emploie près de 11.000 personnes avec notamment l'automobile représentée par Renault à Sandouville. Cette usine réalise le montage de l'utilitaire Trafic. Elle emploie 1.677 personnes en CDI, sans compter les intérimaires qui selon les époques peuvent rajouter 700 personnes voire bien plus à l'effectif. Elle va peut-être battre un record de production cette année, mais elle est loin d'atteindre son effectif passé, jusqu'à 13.000 personnes au maximum et encore 4.650 personnes en 2006. L'usine a été très perturbée par le manque de composants (notamment électroniques) depuis l'été 2021 mais la situation semble s'améliorer. L'aéronautique est également présente dans le secteur avec l'usine Safran Nacelles (ex-Aircelle, ex-Hispano-Suiza) qui emploie 1.700 personnes et vient d'investir dans une nouvelle ligne qui devrait lui permettre de doubler sa production de corps arrière de nacelles d'avions en 2022. Dans le secteur des éoliennes offshore, la nouvelle usine Siemens Gamesa Renewable Energy vient d'ouvrir ses portes au Havre et embauche, elle compte déjà 500 personnes et vise les 750 dans les mois qui viennent ; mais le même groupe Siemens est propriétaire depuis 2015 d'une autre usine métallurgique, historique du Havre, Dresser Rand (pompes et compresseurs) où il a annoncé en 2021 la suppression de 300 emplois sur 500. Autre usine métallurgique importante dans le secteur, Sidel à Octeville-sur-Mer a largement bénéficié de l'essor de la bouteille en PET à la place de celle en PVC (eaux minérales etc.) et fabrique des lignes d'extrusion-soufflage pour les bouteilles PET, mais elle a réduit ses effectifs en 2015 en annonçant 206 suppressions d'emplois sur 840.

Autre secteur très développé dans la région havraise : la chimie et le pétrole, avec près de 6.000 emplois dans ce qui est le 1er pôle chimique et pétrochimique français. Au nord du Havre on trouve le terminal pétrolier en eau profonde d'Antifer qui réceptionne le pétrole importé pour l'envoyer par oléoduc dans les bacs de stockage de la C.I.M. au Havre, avant d'alimenter toute cette filière. Le complexe de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher est le fruit de la fusion de deux usines voisines et liées, une raffinerie de pétrole dite Raffinerie de Normandie (historiquement Total) et une usine pétrochimique (historiquement Elf-Atochem), lors de la fusion TotalFina / Elf en 2000 ; après la fusion Total a développé au maximum les synergies industrielles entre les deux unités (échanges de matières...) Outre les carburants et combustibles fabriqués par la raffinerie, celle-ci produit une essence particulière appelée naphta qui sert de matière première à l'usine pétrochimique ; celle-ci "craque" le naphta dans un vapocraqueur (une batterie de fours) pour donner naissance à des molécules qui servent de briques élémentaires à la chimie : l'éthylène, le propylène, le benzène, le butadiène, permettant d'en synthétiser d'autres comme le styrène etc. Certaines de ces matières sont polymérisées sur place pour donner naissance à différents plastiques tels que le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP) et le polystyrène (PS), d'autres sont vendues à différents industriels de la région ou à l'export. Total possède aussi une usine de fluides spéciaux hydrocarbonés (pour peintures, vernis, phytosanitaires...) à Oudalle. En tout, TotalEnergies emploie directement autour de 2.000 personnes près du Havre et c'est l'un de ses deux plus grands complexes intégrés d'Europe avec Anvers en Belgique.

Un second complexe pétrochimique sur le même modèle (et alimenté en hydrocarbures depuis Le Havre par pipelines) est celui du groupe américain ExxonMobil ("Esso") situé non loin du pont de Tancarville, à cheval sur les communes de Port-Jérôme-sur-Seine et Lillebonne. Il est issu du rapprochement en 2002 de deux raffineries voisines, l'une Esso (dite de "Port-Jérôme") et l'autre Mobil (dite de "Notre-Dame-de-Gravenchon"), suite à la fusion Exxon / Mobil de 1999 qui a donné naissance au premier groupe pétrolier mondial. Ces deux raffineries ont été restructurées pour n'en faire qu'une et comportent différentes unités pétrochimiques et chimiques ainsi qu'une usine de lubrifiants, le tout formant ce qui s'appelle aujourd'hui la plateforme "de Gravenchon" ; celle-ci emploie directement 2.150 personnes et est le plus grand complexe intégré d'ExxonMobil en Europe. Les produits fabriqués par la raffinerie sont des carburants et combustibles variés, ainsi que des bases lubrifiantes et des bitumes, en plus du naphta qui alimente le vapocraqueur de Gravenchon ; ce dernier produit notamment de l'éthylène et du propylène transformés en plastiques PE et PP (cf. Total), mais aussi du butadiène ; l'usine produit divers autres polymères, résines et additifs.

Différentes usines chimiques liées ou pas à la pétrochimie sont présentes à proximité de ces deux complexes, par exemple Chevron Oronite à Gonfreville-l'Orcher (additifs pour carburants et lubrifiants, environ 600 personnes), Lubrizol à Oudalle (même type de production, environ 250 personnes), Synthomer à Sandouville (ex-Omnova, ex-Goodyear, caoutchoucs, résines et latex synthétiques, 200 personnes) et Arlanxeo Elastomères (ex-Firestone, ex-Bayer Elastomères, ex-Lanxess, caoutchoucs synthétiques en solution à base de butadiène, 200 personnes). Le sucrier Tereos possède aussi à Lillebonne une usine de production de bioéthanol (biocarburant) à partir de blé, d'environ 150 personnes. A Gonfreville, le groupe norvégien Yara possède une usine d'ammoniac et d'engrais azotés de 150 personnes fonctionnant de manière plus ou moins épisodique en fonction de l'évolution des prix de la principale matière première, le gaz naturel ; elle a ainsi connu une interruption d'activité de 3 semaines au tout début de la guerre en Ukraine quand le prix du gaz a atteint des sommets, mais elle a repris son activité depuis. Dans un tout autre domaine de la chimie, l'usine Oril Industrie à Bolbec est l'usine de principes actifs pharmaceutiques du laboratoire Servier (cardiovasculaires, neuropsychiatriques...) et emploie près de 800 personnes sur deux sites ; elle a pollué la nappe phréatique en 2012 ; elle investit 100 millions d'euros actuellement pour doubler la capacité de production du principe actif d'un médicament contre "les jambes lourdes" parfaitement inutile, le Daflon, dont Servier prévoit que la demande mondiale devrait doubler en quelques années ; Oril promet 100 embauches en lien avec ce projet. Bolbec a été touché en 2011 par la fermeture de l'usine de joints d'étanchéité en caoutchouc Cooper Standard, qui a licencié 316 personnes.

Comme toujours dans la chimie, les effectifs de chaque site en comptant les emplois induits dans la sous-traitance (maintenance mécanique ou électrique, logistique, gestion des pipelines, conditionnement des granulés de plastique etc.) sont à multiplier par 2, 3 ou 4 selon les cas. Quelques autres secteurs industriels sont représentés, avec notamment une cimenterie, un peu d'agroalimentaire et de plasturgie.

Dans le secteur de l'énergie, la centrale thermique au charbon du Havre, qui employait environ 200 personnes, a fermé en 2021.

Le Havre compte également de gros employeurs dans le secteur des administrations et des services, notamment le Groupe Hospitalier du Havre (Hôpital Jacques Monod, Hôpital Flaubert, Hôpital psychiatrique Pierre Janet et quelques petits satellites) qui emploie 4.500 personnes et est le premier employeur de la ville devant la Mairie. Quant à la SNCF, elle n'emploie plus que 200 personnes contre 1.000 dans les années 1980, et la gare de triage de Soquence n'est plus que l'ombre d'elle-même.

De son côté, Honfleur est une petite ville à la fois touristique et industrielle. Elle a le même passé de port négrier que Le Havre et a aussi longtemps été un port de pêche à la morue. L'industrie du bois y est historiquement développée. L'usine de plaquage et tranchage Plysorol (ex-Isoroy) a fermé en 2002 et son successeur Essences Fines (placage seul) a été liquidé en 2017, licenciant les 30 derniers travailleurs. Mais une autre société, Norsilk, produisant du bois pour bardage, terrasses, lambris et ossatures de maisons, emploie 110 personnes dans le village voisin de Boulleville (Eure), tandis qu'ISB-Silverwood, spécialisée dans le bois d'aménagement, de rénovation ou de construction en emploie près de 100 à Honfleur. L'autre usine significative relève de la chimie : Arkema (ex-CECA) emploie 135 personnes à la fabrication de tamis moléculaires et de lévilite (minéraux micro-poreux à base de silice, utilisés pour filtrer les gaz et les liquides) ; cette usine est un fournisseur de la pétrochimie. Honfleur a accueilli entre 1983 et 1997 une éphémère usine de magnétoscopes puis de lecteurs de CD, Akaï Electric France, filiale d'un groupe japonais, qui a employé jusqu'à 691 personnes et empoché des aides publiques avant de mettre la clé sous la porte.

Du côté de Fécamp, ancien premier port français de pêche à la morue, les nombreuses pêcheries ont fermé ainsi que les usines de salaison du poisson qui employaient beaucoup de femmes. Aujourd'hui, Fécamp est davantage un port de plaisance qu'un port de pêche. Le secteur textile qui travaillait surtout le lin a également disparu et la liqueur Bénédictine ne génère plus qu'une activité confidentielle. Il y a malgré tout quelques usines de la métallurgie et de l'agroalimentaire dans une zone industrielle située à cheval sur deux villages limitrophes, Saint-Léonard et Epreville : la société de constructions électriques 2H Energy (une filiale de Fiat, produisant des groupes électrogènes, tableaux basse tension etc., y compris pour sous-marins, 150 personnes) ; la société Paumier et Fils (équipements de génie climatique et froid pour navires, 90 personnes) ; Delpierre (première usine française de harengs fumés, filiale du groupe Labeyrie, 250 personnes) ; Traiteur de Paris (pâtisserie surgelée, traiteur surgelé haut de gamme, 200 personnes, où une explosion en 2021 a fait 5 blessés dont 2 graves) ; et le groupe Olvea, héritier d'une ancienne entreprise fécampoise d'huile de foie de morue, qui s'est diversifiée dans les huiles végétales (amande douce etc.) dans les années 1970 et, surtout, dans les années 1990, dans les huiles de poisson riches en oméga-3 largement utilisées dans les compléments alimentaires, les produits pharmaceutiques etc. : Olvea emploie environ 150 personnes sur la zone industrielle. Fécamp accueille le Centre Hospitalier Intercommunal, récemment reconstruit sur les hauteurs de la ville, qui avec ses unités satellites emploie 900 personnes et est le premier employeur devant la mairie.

Au large de Fécamp, un gigantesque parc de 71 éoliennes en mer est en cours de création et de raccordement au réseau électrique. Au-delà de Fécamp, à 25 km plus au nord-est sur la côte, on note la présence de la centrale nucléaire de Paluel qui emploie 2.110 personnes en comptant les personnels d'EDF et les sous-traitants sur site : un grand nombre habitent dans la zone qui nous intéresse.

* * * * *

La présence de LO dans la région du Havre n'a jamais été très importante. Il y a eu pendant des années une petite présence à la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher, mais la présence de LO en Seine-Maritime a diminué avec l'exclusion de VDT en 1997 qui a beaucoup touché Rouen (comme Bordeaux) et le peu du Havre qu'il y avait. Aujourd'hui, cette présence de LO est reconstituée mais les militants sont encore peu nombreux au Havre ; ils n'en sont pas moins parvenus, déjà à deux reprises, à monter une liste LO aux Municipales dans la ville du Havre, chose qui n'avait jamais été possible avant. Il reste néanmoins beaucoup à faire en comparaison de la très forte implantation que peuvent avoir localement le PCF, LFI et bien sûr la CGT.

- Ici, la manifestation des dockers du Havre contre la loi Travail ("El Khomri") en 2016 :

https://www.youtube.com/watch?v=Zw9wRglTX3M

Alors, bon courage aux camarades qui participeront à cette tournée d'été, car renforcer LO dans ce secteur qui est l'un des plus ouvriers et stratégiques du pays est essentiel pour l'avenir !
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Zorglub » 01 Juil 2022, 18:41

Merci Plestin.
Je rajouterais la maison de Satie à Honfleur à la scénographie très amusante.
Zorglub
 
Message(s) : 959
Inscription : 27 Fév 2009, 01:26

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Zorglub » 01 Juil 2022, 18:45

C'est vrai que ça ne doit pas employer grand monde, mais ça vaut le détour. :D
Zorglub
 
Message(s) : 959
Inscription : 27 Fév 2009, 01:26

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 02 Juil 2022, 15:05

Zorglub a écrit :C'est vrai que ça ne doit pas employer grand monde, mais ça vaut le détour. :D

Cela fait partie de l'économie touristique :D et, mises bout à bout, les activités touristiques ça fait du monde, même à Honfleur !

Plestin a écrit :*C'est bien Honfleur qui est indiqué sur le journal, j'ignore si c'est une erreur ou pas ; habituellement, quand ce type de circuit est fait, c'est un duo Gonfreville-l'Orcher / Harfleur qui est comme Gonfreville une banlieue du Havre alors que Honfleur est une petite ville du Calvados également située près du Havre mais de l'autre côté de l'estuaire de la Seine.

Eh bien cela était effectivement une erreur dans le journal, qui est rectifiée sur le site de Lutte ouvrière. Il s'agissait bien de Harfleur et pas de Honfleur !
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 04 Juil 2022, 08:01

..........
La tournée d'été dite Orne-Calvados commence également ce lundi 4 juillet.

Les étapes seront : Caen (Calvados) le 4 juillet ; Rives-d'Andaine (Orne) le 5 juillet ; Flers (Orne) le 6 juillet ; Falaise (Calvados) le 7 juillet ; à nouveau Caen et Rives-d'Andaine le 8 juillet ; et enfin, Verneuil d'Avre et d'Iton (Eure) le 9 juillet.

Cette tournée d'été fait uniquement étape dans des villes où il y a déjà eu une liste LO aux dernières municipales de 2020.


Caen est une ville de 106.000 habitants formant le coeur d'une unité urbaine de 207.000 habitants ; les principales banlieues sont Hérouville-Saint-Clair (22.500 habitants, une ville-champignon abritant de nombreux travailleurs), Ifs (11.700 habitants), Mondeville (10.000 habitants), Colombelles (7.000 habitants), Cormelles-le-Royal (5.000 habitants), Fleury-sur-Orne (4.900 habitants), Giberville (4.900 habitants), Bretteville-sur-Odon (4.000 habitants) et 15 autres communes plus petites. On peut y ajouter Blainville-sur-Orne (5.900 habitants) qui forme une unité urbaine distincte mais n'est qu'à 8 km de Caen.

Il s'agit d'un secteur très industriel qui a souffert de la disparition de plusieurs grandes entreprises.

Parmi elles, la SMN - Société Métallurgique de Normandie - à cheval sur Mondeville et Colombelles (deux banlieues est de Caen), dans la sidérurgie, était une filiale d'USINOR-SACILOR (l'actuel ArcelorMittal) qui a employé jusqu'à 6.400 personnes mais a fermé en 1993 ; elle est à l'origine de plusieurs cités ouvrières de Mondeville, Colombelles et Giberville et de nombreux travailleurs habitaient à Colombelles. Selon Wikipédia :

La dernière coulée a lieu le 5 novembre 1993, malgré l'acharnement des employés pour maintenir l'activité. De nombreuses manifestations se déroulent dans le centre-ville de Caen, allant parfois jusqu'à l'affrontement avec la police. La direction de la SMN, le patronat local, et la droite, ont affirmé dans la presse locale qu’il est « normal que les travailleurs de la SMN soient reclassés en perdant de l’argent, voire la moitié de leurs salaires ». La ville de Colombelles est ruinée, une grande partie de la population était « métallo » et les taxes constituaient 65 % du budget de la commune.

L'agglomération a aussi souffert de la fermeture de Philips à Caen. Cette usine d'électronique (semi-conducteurs), située au nord de la ville près du CHU, dépendait à l'origine de la société La Radiotechnique, filiale de Philips basée à Suresnes (dans les Hauts-de-Seine actuels) qui s'est engagée dans un grand mouvement de décentralisation durant les années 1950 et a installé de nombreux sites de production "à la campagne" à l'ouest de l'agglomération : Rambouillet (actuelles Yvelines), Chartres (Eure-et-Loir), Evreux (Eure), Dreux (Eure-et-Loir), Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), Caen (Calvados) ouverte en 1957, Le Mans (Sarthe)... De tout cet empire industriel qui employait des centaines voire des milliers de travailleurs dans chaque ville, pour la fabrication de radios, téléviseurs et de leurs composants, il ne reste pratiquement plus rien, alors que, en 1969 selon Wikipédia :

La Radiotechnique compte neuf sites de production avec ses différentes filiales, dont RTC (Radiotechnique-Compelec), spécialisée dans les composants. L'entreprise comptait alors 10 000 personnes et produisait 25% des téléviseurs fabriqués en France, 50% des électrophones et 50% des tubes électroniques.

L'intégration totale dans Philips Electronique Grand Public en 1990 permet au groupe néerlandais d'organiser le déclin de cette entreprise dans un contexte d'évolutions technologiques dont elle ne bénéficiera pas (Philips sortira d'ailleurs définitivement de l'électronique grand public à l'échelle mondiale en 2014).

L'usine de Caen a employé jusqu'à 1.800 personnes dans les années 1980 mais n'a cessé de décliner ensuite. Philips a créé en 2003 un centre de recherche installé sur l'ancien site de la SMN à Colombelles, centre construit pour 200 millions d'euros dont entre 33 et 53 millions d'aides publiques de toutes origines. Puis, Philips a scissionné mondialement ses activités dans les composants électroniques, qui ont pris le nom de NXP Semiconductors en 2006 : en 2008, NXP employait encore 1.100 personnes autour de Caen, dont seulement 330 dans l'usine de Caen et 770 dans le nouveau centre de recherche ; elle a alors annoncé la vente ou, à défaut, la fermeture de l'usine ; ce sera la fermeture, en 2009. Aujourd'hui, il ne subsiste que le centre de recherche de NXP, dont l'effectif a été ramené à moins de 300 personnes. Une start-up incubée dans les locaux de l'usine Philips puis NXP, dénommée successivement IPDiA puis Murata, emploie aujourd'hui 170 personnes et fabrique des condensateurs 3D en silicium, permettant la miniaturisation de certains objets contenant de l'électronique (ex. : stimulateurs cardiaques ne nécessitant plus une intervention à coeur ouvert).

Le troisième grand naufrage industriel ayant touché l'agglomération caennaise a été Moulinex dans le petit électroménager. Moulinex s'était tout comme Philips implanté dans de nombreuses villes de l'Ouest à l'occasion de la décentralisation et alors qu'il avait déjà une base à Alençon (Orne) depuis 1937 : s'y sont ajoutés Argentan (Orne), Mamers (Sarthe), Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), Villaines-la-Juhel (Mayenne), Saint-Lô (Manche), Granville (Manche), Bayeux (Calvados), Falaise (Calvados), Domfront (Orne), Mayenne (Mayenne)... et les environs de Caen avec deux sites. La principale usine caennaise était implantée à Cormelles-le-Royal (banlieue sud) et comptait 1.300 personnes vers l'année 2000 (contre 3.800 personnes en 1973) ; elle produisait des fours à micro-ondes. Une seconde usine plus petite était basée à Carpiquet (banlieue ouest) avec environ 400 personnes vers 1995 qui fabriquaient elles aussi des micro-ondes ainsi que des petits moteurs électriques (les micro-ondes seront transférés à Cormelles dès 2000).

Le groupe Moulinex était engagé dans un déclin évident depuis les années 1980, avec un plan de départs "volontaires" pratiquement tous les deux ans et la fermeture de Mamers en 1996. La faillite organisée de tout le groupe Moulinex en septembre 2001, alors qu'il n'employait plus que 5.600 personnes (contre 10.700 personnes en 1980), a eu des conséquences terribles. La reprise par le groupe SEB ne concernera que les usines de Villaines-la-Juhel, Mayenne et Fresnay-sur-Sarthe soit seulement 1.850 personnes. La plupart des autres sites seront fermés brutalement, dont Cormelles-le-Royal. Le site de Carpiquet avec une partie du personnel sera repris (comme celui de Saint-Lô) par Euromoteurs, vivant des commandes du groupe SEB-Moulinex, mais ce dernier ne tiendra pas ses engagements de volumes et Carpiquet fermera dès 2004, licenciant ses 176 travailleurs. Les usines Moulinex employaient de nombreuses femmes ayant passé toute leur vie professionnelle chez Moulinex et approchant de la retraite, dont beaucoup n'ont pu retrouver du travail ailleurs et ont terminé au chômage. Ces usines employaient aussi un certain Thierry Lepaon qui deviendra secrétaire général de la CGT de mars 2013 à janvier 2015 et occupera ensuite des fonctions plus ou moins honorifiques auxquelles le nommeront Manuel Valls puis Emmanuel Macron.

Malgré toutes ces fermetures, l'agglomération de Caen a conservé des industries importantes, notamment dans le secteur automobile qui a beaucoup licencié mais dont les usines elles aussi issues de la décentralisation des années 1960 sont toujours présentes. L'usine Renault Trucks (ex-Renault Véhicules Industriels, ex-Saviem), filiale du groupe suédois Volvo consacrée aux poids lourds, emploie 1.650 personnes en CDI à Blainville-sur-Orne (banlieue nord-est) à l'assemblage de cabines et de camions de moyen tonnage, sans compter des intérimaires qui peuvent être plusieurs centaines (350 en 2020) ; mais en 1976, elle employait près de 7.800 personnes en CDI ! En janvier 1968, elle avait été le théâtre d'un des principaux conflits annonçant mai 68 (dans cette usine employant alors 25% de travailleurs de moins de 25 ans, une grève a été violemment réprimée par la police qui a fait de nombreux blessés, d'où en retour des émeutes toute la soirée dans Caen). L'usine Stellantis (ex-PSA, ex-Citroën) située à Cormelles-le-Royal (banlieue sud) est un site de production de transmissions et de composants de châssis d'automobiles ; elle emploie 1.200 personnes (contre 2.500 en 2005) ; ses activités ont été concentrées au fil du temps sur une même partie de l'usine (20 hectares sur 60 hectares) et l'autre partie, à cheval sur Cormelles-le-Royal et Mondeville, vient d'être revendue et démolie pour laisser la place à une nouvelle zone d'activités. L'usine Valéo SC2N spécialisée dans les systèmes de commandes, capteurs et commutateurs pour l'automobile, emploie un peu plus de 300 personnes. Dans le secteur électronique il reste aussi Robert Bosch à Mondeville, usine et siège de la division mondiale de sous-traitance de composants électroniques (pour tous secteurs d'activité), 500 personnes. Dans le secteur de la transformation du papier, à la limite Caen / Hérouville-Saint-Clair au nord de Caen, les Papeteries Hamelin (blocs de feuilles à carreaux et cahiers Oxford, 450 personnes en comptant les précaires) produisent 100 millions de cahiers par an mais vont perdre 5 machines qui seront transférées fin 2022 vers d'autres usines européennes : les emplois précaires vont disparaître.

Enfin, plusieurs usines du secteur pharmaceutique et médical sont implantées à Hérouville-Saint-Clair. Les Laboratoires Gilbert emploient 319 personnes sur trois sites (avenue du Général de Gaulle 133 personnes, avenue de Haut Crepon 40 personnes et avenue de Cambridge 146 personnes) et se spécialisent dans les produits de parapharmacie, antiseptiques, pansements, trousses de secours, sérum physiologique en unidoses, coricides, naturothérapie etc. L'usine Farmaclair (ex-GSK jusqu'en 2008, ex-SmithKline Beecham Liquides Industrie, ex-Sanofi il y a très longtemps), du groupe de sous-traitance Fareva, est spécialisée dans le façonnage de médicaments sous formes liquides (sirops, solutions, suspensions, sprays) et pâteuses (gels, crèmes, pommades, suppositoires) et emploie environ 300 personnes. L'usine Cenexi (ex-MSD, ex-Schering Plough) n'est un sous-traitant que depuis 2017 quand Merck-MSD s'est désengagé ; elle emploie 250 personnes à la fabrication de formes pâteuses (crèmes, pommades) et stériles injectables (seringues, ampoules) alors que l'effectif avait atteint 550 personnes dans les années 2000. Enfin, l'usine LISI Medical Orthopaedics (ex-Stryker, ex-Benoist-Girard une ancienne filiale de Pfizer) est une usine métallurgique qui fabrique des prothèses de hanche, de genou et d'épaule en titane et en inox avec 365 personnes.

Dans l'agglomération de Caen, on rencontre bien entendu tous les services attendus dans une concentration urbaine de cette taille. Le plus gros employeur de la ville est l'hôpital Côte de Nacre, situé au nord de la ville, avec 4.885 personnes ; il fait partie du CHU Caen Normandie qui inclut d'autres établissements, notamment l'hôpital Clemenceau (800 personnes) situé en ville. Parmi les autres entreprises de service, on trouve Orange (ex-France Télécom) qui possède ici l'un de ses centres de recherche européens, dénommé Orange Lab, employant 250 personnes ; ou encore la Caisse Régionale du Crédit Agricole de Normandie (de très nombreux Normands ont leur compte au Crédit Agricole). La grande distribution est très présente avec ses magasins, mais à Mondeville (ancien siège social du groupe Promodès / Continent racheté par Carrefour) le groupe Carrefour possède encore d'importants services administratifs employant 640 personnes. Caen est aussi une ville portuaire avec le Port de Caen - Ouistreham qui s'étale sur 14 km le long du canal de Caen à la mer, mais la fermeture de la SMN a considérablement réduit son trafic. Par ailleurs, depuis la fusion de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie, c'est Caen (et non Rouen) qui a le statut de capitale régionale.


Falaise est une petite ville de 8.000 habitants à 44 km au sud de Caen. Elle aussi a souffert de la fermeture en 2001 de son usine Moulinex, qui faisait initialement des moteurs électriques, puis des aspirateurs. Moulinex a employé jusqu'à 1.000 personnes dans la ville et comptait encore 304 personnes au moment de la fermeture. L'usine Tartefrais (tartes aux pommes, éclairs, millefeuilles...) s'est développée au point d'employer 250 personnes. Hormis celle-ci, Falaise ne possède plus que quelques usines de petite taille. Cosmesoap est une filiale des Laboratoires Gilbert (cf. plus haut) installée dans les anciens locaux de Moulinex, qui emploie 51 personnes mais a pris jusqu'à 30 intérimaires durant la pandémie pour faire face à la demande en gel hydroalcoolique (marque Bactidose) et en savon liquide. L'usine Frial (plats cuisinés, sauces) emploie un peu plus de 50 personnes mais a succédé à une ancienne usine, Allis, qui avait disparu en licenciant 80 personnes après avoir touché des subventions pour créer 35 emplois supplémentaires. L'usine Qovans Industrie (cloisons amovibles de bureaux) emploie 90 personnes. L'usine ERCA (fabrication de machines de thermoformage pour l'industrie agroalimentaire, notamment thermoformage des pots de yaourt) emploie 65 personnes. Le premier employeur de la ville est le Centre Hospitalier de Falaise avec près de 800 personnes, mais la maternité a fermé en 2015.


Flers est une ville de 14.800 habitants, située encore un peu plus au sud-ouest (à 61 km de Caen), dans le nord-ouest du département de l'Orne. C'est la 2ème ville de l'Orne après Alençon et devant Argentan et elle forme une petite agglomération avec ses voisines Athis - Val de Rouvre (4.200 habitants), Saint-Georges-des-Groseillers (3.150 habitants), Messei (1.850 habitants) etc. mais il existe un regroupement administratif appelé Flers Agglo (près de 54.000 habitants) qui va bien plus loin vers le sud et englobe jusqu'à la Ferté-Macé tout en excluant des communes plus proches. Flers est une ancienne ville du textile et de la métallurgie, dont l'industrie a beaucoup décliné (le textile a pratiquement disparu). Elle se situe dans une zone de tradition métallurgique englobant bien des villes voisines jusque dans le Calvados limitrophe (où Condé-en-Normandie, ex-Condé-sur-Noireau, a abrité des usines de l'actuel Valéo qui ont été responsables d'expositions massives à l'amiante) ; on rencontre d'ailleurs en partie les mêmes entreprises côté Orne et côté Calvados. Aux alentours de Flers, le principal employeur industriel est aujourd'hui Faurecia (équipementier automobile) avec deux sites : l'un, Faurecia Sièges d'Automobile (usine de mécanismes de sièges + centre technique, 1.100 personnes) à Caligny au nord de Flers, a regroupé les activités de plusieurs usines Faurecia auparavant situées dans Flers et à Saint-Georges-des-Groseillers (et qui employaient 2.000 personnes dans les années 2000) ; l'autre Faurecia Echappements (usine de lignes d'échappement automobile, 180 personnes) à Messei au sud de Flers, est l'héritière d'une ancienne usine Luchaire qui a employé jusqu'à 2.000 personnes en 1973 et encore 750 personnes en 1988. On trouve également une petite usine Valéo Matériaux de Friction à Athis Val de Rouvre, au nord-est de Flers, qui n'emploie que 80 salariés et fabrique du fil pour disques d'embrayages et des filtres pour systèmes de climatisation. Toujours à Athis, l'usine MPO (outillage, emboutissage, décolletage, plasturgie) produit des pièces pour l'automobile avec environ 200 personnes. L'usine Lemoine France à Caligny (250 personnes), qui fabriquait des cotons-tiges et dont la préoccupation principale en 2019 était encore de survivre à l'interdiction des cotons-tiges à bâton plastique, a su opportunément se repositionner sur la fabrication d'écouvillons nasaux à la faveur de la pandémie de Covid-19 ; une seconde usine Lemoine à Athis s'est orientée vers la fabrication de masques chirurgicaux. A Flers même, il existe une importante usine Charal (transformation de viande et plats cuisinés, 600 personnes) ainsi qu'une usine de produits de soin et d'hygiène (savons, cosmétiques...), Roval, d'environ 350 personnes (dont 75 récemment embauchées en CDI à la faveur d'une croissance de l'entreprise).


Rives-d'Andaine : je ne m'étends pas sur cette ville que j'ai déjà décrite dans le post du 25 mai 2022, concernant une réunion publique à La Ferté-Macé.


Verneuil d'Avre et d'Iton, dans le sud du département de l'Eure : idem, ville décrite à l'occasion d'une élection municipale partielle le 15 mars 2021 (à la fin du post du 30 janvier 2021).

viewtopic.php?f=9&t=34760

* * * *

Dans ce secteur, la présence de Lutte ouvrière est assez ancienne. Celle à Verneuil d'Avre et d'Iton (Verneuil-sur-Avre à l'époque) date, si je ne m'abuse, de l'effort de la fin des années 1980 en direction des "villes nouvelles" (il y a eu un moment un bulletin chez Safet-Embamet) tandis qu'il existait déjà une petite présence à Caen (il y a eu aussi un bulletin d'entreprise dans un abattoir à Villers-Bocage, à 30 km au sud-ouest de Caen). Aujourd'hui, Lutte ouvrière s'est bien développée à Caen avec un groupe dynamique. L'un des militants locaux les plus connus travaille à La Poste comme facteur dans les petites banlieues ouvrières de l'est de Caen, l'autre est enseignant-chercheur. Il existe aussi un bulletin d'entreprise chez Stellantis-PSA à Cormelles-le-Royal. Cette présence me semble prometteuse pour le développement futur de LO dans la région.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 01 Mars 2023, 08:12

Ces derniers jours on note pour la seconde fois des journées d'action à Saumur (Maine-et-Loire) et Bressuire (Deux-Sèvres).

Une nouveauté dans la Vienne : en plus de Poitiers aujourd'hui 1er mars et Châtellerault demain 2 mars, on note pour le 3 mars l'apparition d'une journée à Buxerolles (10.000 habitants, une banlieue nord-est de Poitiers, qui est aussi la 3ème ville du département après Poitiers et Châtellerault) et à Naintré (6.000 habitants, une banlieue sud de Châtellerault, 10ème ville du département mais en-dessous de Buxerolles 12 communes sont dans un mouchoir de poche).
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 25 Juin 2023, 19:52

La première tournée d'été commence ce lundi, en Franche-Comté :

- Belfort (Territoire-de-Belfort) le lundi 26 juin.
- Pays de Montbéliard (Doubs) le mardi 27 juin et le mercredi 28 juin.
- Vesoul (Haute-Saône) le jeudi 29 juin.
- Pontarlier (Doubs) le vendredi 30 juin.
- Besançon (Doubs) le samedi 1er juillet.

Il s'agit de villes habituelles, dont Pontarlier qui est fait de façon épisodique (cf. mon post du 30 juin 2022) et qui est la seule ville de cette série sans liste LO aux dernières municipales.

L'appellation "Pays de Montbéliard" désigne bien sûr la ville de Montbéliard mais aussi les nombreuses petites villes qui l'entourent (pour mémoire, aux municipales LO y avait présenté des listes à Montbéliard, Valentigney, Audincourt, Grand-Charmont, Hérimoncourt et, dans la Haute-Saône limitrophe, Héricourt).
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Gayraud de Mazars » 25 Juin 2023, 20:49

Salut camarade Pestin

Plestin a écrit :- Pontarlier (Doubs) le vendredi 30 juin.

Pontarlier qui est fait de façon épisodique (cf. mon post du 30 juin 2022) et qui est la seule ville de cette série sans liste LO aux dernières municipales.


Comme pour Fécamp et la Bénédictine, à Pontarlier, il y a le "Pont", un « pontarlier » désigne historiquement le « Pontarlier-Anis » et est familièrement nommé le "Pont" !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Plestin » 04 Juil 2023, 14:23

.
Tournée "Picardie" :

- Beauvais (Oise) le lundi 3 juillet.
- Amiens (Somme) le mardi 4 juillet.
- Le Tréport (Seine-Maritime) le mercredi 5 juillet.
- Amiens (Somme) le jeudi 6 juillet.
- Beauvais (Oise) le vendredi 7 juillet. Complété par une réunion-débat avec Jean-Pierre MERCIER à 18h00, Salle des Fêtes de Voisinlieu, 163, rue de Paris. https://www.lutte-ouvriere.org/en-regio ... 25166.html
- Abbeville (Somme) le samedi 8 juillet. Complété par une réunion-débat avec Jean-Pierre MERCIER à 17h00, Salle du 7, rue des Carmes.

Beauvais, 57.000 habitants est une ville industrielle marquée par la présence d'une grande usine de tracteurs (AGCO, ex-Massey-Ferguson) et de nombreuses entreprises de taille moyenne. Elle a subi la fermeture de l'usine Bosch en 2010 (ex-Lockheed, DBA, Bendix puis Allied Signal, produisant des systèmes de freinage) puis de Froneri (ex-Nestlé / Findus, fabricant des glaces Nestlé) en 2019, qui furent toutes deux des usines importantes. Nestlé employait 1.470 personnes en 1997 et encore 317 à l'annonce de la fermeture, l'activité étant délocalisée dans le Finistère. Bosch avait employé jusqu'à 2.400 personnes dans les années 1970 et 240 à la fermeture et les travailleurs exposés à l'amiante y ont été nombreux. Par contre le site AGCO est en expansion et doit s'étendre sur des terrains libérés par Froneri, tandis qu'un nouveau magasin de pièces a été créé ; l'effectif d'AGCO et de deux autres filiales présentes sur le site (dont GIMA qui fait des transmissions, et AGCO Finance) doit théoriquement atteindre les 2.500 personnes, par contre 1.000 personnes ont été mises en chômage partiel en 2022 du fait de la pénurie de composants électroniques et de pneus (redémarrage post-Covid + guerre en Ukraine). Parmi les autres usines : Viskase (200 personnes), usine de boyaux cellulosiques pour la charcuterie ; Biocodex (200 personnes), usine pharmaceutique produisant notamment les gélules d'Ultra-Levure ; Spontex (250 personnes), usine d'éponges cellulosiques ; LVMH Fragrance Brands (ex-Givenchy, 350 personnes), usine de parfumerie produisant les marques Givenchy et Kenzo, etc. LO a une présence de longue date dans la ville (il y eut des bulletins chez Nestlé et Bosch et il y en a à La Poste et au Centre Hospitalier).

Amiens, 134.000 habitants a un profil assez similaire avec une présence historique de nombreuses grandes entreprises. L'usine Procter & Gamble (lessives liquides et autres produits d'entretien de marques Ariel, Lenor, Mr. Propre...) emploie environ 1.000 personnes (en augmentation malgré la délocalisation d'un service de 60 personnes à Varsovie) et est devenue le premier employeur privé local ; l'usine Valeo (transmissions et systèmes d'embrayage), un peu moins de 1.000 personnes, rebondit grâce à de nouveaux contrats sur les systèmes pour véhicules hybrides et électriques ; Goodyear, qui s'est illustré par la fermeture de l'usine de pneumatiques d'Amiens Nord en 2014 (qui comptait 1.000 personnes), vient de décider d'investir 150 millions d'euros (dont 44 payés par l'Etat, complétés par un prêt de 85 millions de l'Etat !) dans celle d'Amiens Sud (ex-Dunlop) qui compte 800 travailleurs ; Wabtec Faiveley Transports (systèmes de freinage ferroviaires) emploie 440 personnes ; le sous-traitant pharmaceutique Unither (unidoses stériles) qui emploie 380 personnes, annonce l'implantation de 3 nouvelles lignes et l'embauche de 200 personnes supplémentaires d'ici 2027. Dans la commune voisine de Poulainville, la société Ynsect annonce l'implantation de la plus grande ferme verticale d'insectes au monde, dans une tour de 35 mètres de hauteur, avec 95 emplois directs la première année et jusqu'à 500 en comptant les emplois induits dans les 3 ans (nous verrons si c'est le cas...) ; elle produira des scarabées molitor (et leur larve, le fameux "ver de farine") pour l'alimentation animale et les engrais. Par contre, l'usine de joints pour l'aéronautique JPR-Hutchinson est passée de 350 à 310 personnes en 2020. L'usine Mersen France (ex-Carbone-Lorraine, balais électriques et porte-balais pour moteurs dans le ferroviaire et l'éolien) n'emploie plus que 280 personnes, beaucoup moins que par le passé (plus de 1.000 dans les années 1970 et 400 dans les années 1990). Et surtout, second séisme avec Goodyear, l'usine d'électroménager Whirlpool qui employait un peu plus de 600 personnes a fermé en 2018, hormis une partie reprise qui a finalement rencontré l'échec ; il ne subsiste qu'une petite activité avec 44 personnes. Amiens dispose d'un très gros CHU et la petite ville de Longueau à proximité fut un centre ferroviaire important (il l'est moins aujourd'hui). A Amiens, LO a aussi une présence ancienne et il y eut par le passé (années 1990 ?) un bulletin SNCF Longueau puis, plus récemment, un bulletin Goodyear Amiens (l'usine fermée).

Le Tréport, 4.400 habitants, est un petit port de pêche, de commerce et de plaisance et également une station balnéaire populaire. Elle forme avec ses voisines Eu (Seine-Maritime, 6.600 habitants) et Mers-les-Bains (Somme, 2.500 habitants) une petite agglomération dénommée les "Villes Soeurs", marquée par les activités touristiques mais aussi l'industrie. Il existe (tout au long de la vallée de la Bresle marquant la limite entre Seine-Maritime et Somme) une tradition industrielle importante dans l'industrie verrière, spécialement pour le flaconnage. Ainsi, l'ancienne grande verrerie Saint-Gobain à Mers-les-Bains est devenue Verescence (800 personnes, flacons pour parfumerie et cosmétiques) et commence à passer au four électrique, tandis que la partie verrerie pharmaceutique a quitté l'usine pour s'implanter sur un nouveau site à Saint-Quentin-la-Motte (à quelques km) sous le nom de SGD Pharma (ex-Saint-Gobain-Desjonquères, 270 personnes, flacons type bouteille de sirop) ; la tradition électronique de la ville d'Eu, incarnée par Alcatel-Lucent jusqu'en 2015, perdure depuis à travers un repreneur franco-marocain, EINEA (250 personnes), du groupe Selha, qui se redéveloppe un peu. Le secteur fait régulièrement l'objet de tournées d'été de LO, tantôt au Tréport, tantôt à Eu ou Mers-les-Bains, mais il n'y a jamais eu de liste LO aux Municipales dans cette zone.

Abbeville, 22.000 habitants, est le deuxième centre urbain de la Somme après Amiens. La ville accueille des activités touristiques (notamment en lien avec la Baie de Somme) et plusieurs industries. La principale usine métallurgique est Valeo (225 personnes, alternateurs pour l'automobile), suivie par COMAP - groupe Aalberts (140 personnes, robinetterie et raccords en laiton), Schlumberger Vector (100 personnes, câblerie pour l'industrie pétrolière). Abbeville a, comme Mers-les-Bains, une verrerie Verescence (360 personnes, flaconnage de parfumerie, annonce de 50 embauches à venir). La ville accueille aussi la laiterie Lactinov et sa filiale Babydrink (près de 300 personnes, lait en bouteilles plastiques, beurre, nutrition infantile). En 2020, pour la première fois, il y a eu une liste LO aux Municipales dans cette ville.


Tournée "Yonne" :

- Auxerre (Yonne) le lundi 3 juillet.
- Avallon (Yonne) le mardi 4 juillet.
- Avallon (Yonne) le mercredi 5 juillet.
- Sens (Yonne) le jeudi 6 juillet.
- Montbard (Côte-d'Or) le vendredi 7 juillet.
- Montbard (Côte-d'Or) le samedi 8 juillet.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Tournées d'été, journées d'action etc.

Message par Gayraud de Mazars » 04 Juil 2023, 15:15

Salut camarade Plestin,

Plestin a écrit :.
- Montbard (Côte-d'Or) le vendredi 7 juillet.
- Montbard (Côte-d'Or) le samedi 8 juillet.


La Côte-d'Or, je connais bien, j'y habite et la camarade Isabelle Marchal, que je connais depuis plus de 35 ans, menait la liste pour Lutte Ouvrière à Montbard dans le Nord du département 21, dans cette cité de 5 000 habitants, dans cet ancien bastion communiste et ouvrier. Elle avait fait en 2020, 45 voix et 2,81% des voix exprimées. Pas si mal !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

PrécédentSuivant

Retour vers Actualité de Lutte Ouvrière

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)