Editorial des bulletins d'entreprise LO du 13 septembre 2021

Réunions publiques, fêtes et autre...

Editorial des bulletins d'entreprise LO du 13 septembre 2021

Message par Bertrand » 14 Sep 2021, 08:23

Les travailleurs n'ont pas besoin de promesses électorales, mais d'un plan de luttes !

Primaire écologiste, candidature d’Hidalgo, gesticulations de Zemmour et de Le Pen, course à l’échalote à droite… C’est parti pour huit mois de promesses et d’annonces démagogiques. Ce week-end nous en a donné un avant-goût.

Augmentation de 10 % des salaires, Smic net à 1400 €, doublement des salaires des enseignants, nationalisation des autoroutes, réindustrialisation ou planification écologique, avec des centaines de milliers d’emplois à la clé... qui dit mieux ?

Tous les cinq ans, le même cirque se répète, avec des comédiens s’engageant, la main sur le cœur, à être le président du changement, du redressement, du pouvoir d’achat ou de la sécurité… Alors, rappelons-nous que les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

Il faut se souvenir de toutes les promesses oubliées ou piétinées dès que l’heureux élu accède au pouvoir. Qu’ils soient de gauche ou de droite, qu’ils soient issus de la finance comme Macron ou qu’ils l’aient dénoncée comme Hollande, une fois président, ils se transforment tous en paillasson de la bourgeoisie. Et l’essentiel de leur job consiste à justifier les mesures antiouvrières dictées par le grand patronat.

Rien ne sera donné aux travailleurs. Les augmentations de salaire ? Il faudra aller les arracher nous-mêmes au grand patronat, au travers de nos luttes, de nos grèves, de nos mobilisations. Les embauches nécessaires pour répartir le travail entre tous ? Il faudra les imposer aussi !

C’est vrai aussi pour la levée des brevets sur les vaccins, qui reste essentielle pour lutter contre la pandémie. C’est vrai pour un grand nombre de mesures contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la planète. C’est vrai pour tout ce qui représente un coût ou un manque à gagner dans ce système capitaliste.

Aujourd'hui, les cours boursiers et les fortunes des milliardaires crèvent les plafonds. Les profits des grands groupes devraient exploser en 2021. Les perspectives économiques - c’est le gouvernement et le Medef qui le disent - sont excellentes pour l’ensemble du patronat. Mais elles le sont parce que le monde du travail n’a jamais été autant pressuré.

C’est en augmentant les rythmes et le temps de travail, en accentuant la précarité, en fermant des usines entières et en bloquant les salaires que la minorité capitaliste accumule des sommes exorbitantes. Cet enrichissement se fait au prix d’une exploitation de plus en plus dure, au prix d’une lutte de classe acharnée, au prix de la montée du chômage et de la misère.

Tant qu’il n’y a pas de réactions dans le monde du travail, les attaques patronales se poursuivront et le grand capital agira comme un rouleau compresseur sur toute la société.

Alors, il ne faut pas rester spectateurs. Sans attendre la présidentielle, les travailleurs doivent se battre pour défendre leurs intérêts. Ils doivent profiter de toutes les occasions pour le faire. La journée de mobilisation interprofessionnelle du mardi 5 octobre, appelée par la CGT, FO, FSU et Solidaires, est un objectif dont il faut se saisir dans la perspective d’inverser le rapport de force avec le gouvernement et le patronat et de rendre les coups.

Les travailleurs doivent être unis et offensifs sur leurs intérêts essentiels : leur emploi, leur salaire, leurs conditions de travail, leur retraite, comme leurs droits aux allocations chômage. Ce combat correspond aux intérêts de toute la société, car la classe qui domine n’est pas seulement parasitaire, elle est aussi irresponsable vis-à-vis de la société.

Chercher un bon candidat susceptible de mieux gérer le système capitaliste est une impasse. Celui-ci ne fonctionne bien que pour les riches, il nous condamne à la concurrence, aux crises, au pillage et au dénuement d’une grande partie du monde. Il nous condamne aux rivalités et aux guerres. Et il tue la planète à petit feu.

Ce n’est pas Hidalgo, Mélenchon, Roussel et encore moins Pécresse ou Le Pen qui détiennent les solutions pour changer le sort des exploités et l’avenir de la société. Ce sont les travailleurs eux-mêmes et cela dépend de leurs luttes.

Il appartient aux travailleurs, à tous ceux qui sont aujourd'hui mal payés, méprisés, humiliés, de changer cet ordre social. Je suis candidate à l’élection présidentielle pour défendre cette perspective-là.

Ceux qui la partagent pourront se regrouper autour de ma candidature. Ils affirmeront que le seul camp porteur d’avenir est le camp des travailleurs. Ils affirmeront que le seul programme qui vaille pour les travailleurs, ce n’est pas un programme électoral, c’est un plan de luttes.

Nathalie Arthaud
Avatar de l’utilisateur
Bertrand
 
Message(s) : 731
Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

Re: Editorial des bulletins d'entreprise LO du 13 septembre

Message par Gayraud de Mazars » 16 Sep 2021, 13:29

Salut camarades,

Voilà un article bien clair qui tombe à pic ! On va pas se laisser emboucaner par les bureaucrates syndicaux et les défaitistes de tous bords, Unité d'action et action dans l'Unité de la classe ouvrière... "Quand tous les pauvres s'y mettront", pour que ça branle dans le manche !

Le 5 octobre et après : quelles perspectives pour les travailleurs ?
15 septembre 2021, dans le journal Lutte Ouvrière n°2772
Par Marion Ajar

https://journal.lutte-ouvriere.org/2021 ... 74938.html

Les directions de différentes centrales syndicales, CGT, FO, FSU…, ont appelé à une journée interprofessionnelle de mobilisation et de grève le 5 octobre. Les travailleurs qui veulent se saisir de cette journée pour en faire une réussite et exprimer leur colère ont raison. Comme ils ont raison de vouloir répondre aux reculs imposés au monde du travail et aller dans le sens d’une réaction d’ensemble.

Cela nécessite aussi de poser le problème de l’attitude des directions syndicales. Force est de constater que cet appel ne compense pas, loin s’en faut, leur manque de réactions depuis des mois, alors que les attaques pleuvent sur les travailleurs. Les capitalistes ont profité de la pandémie pour licencier, imposer des reculs de salaires, des horaires à rallonge ou changeants, des jours fériés travaillés, des augmentations de cadences inouïes. Tous ces coups se sont traduits par des profits en hausse pour toutes les grandes entreprises du pays.

Les plus précaires, les intérimaires, les jeunes, les femmes en temps partiel ont subi encore plus cette offensive patronale. Et, de surcroît, l’application de la réforme de l’assurance chômage va jeter dans la pauvreté bien des chômeurs et peser sur tous les travailleurs pour les forcer à accepter des salaires encore plus bas.

Face à cela, les directions syndicales n’ont guère réagi. Elles n’ont pas cherché à faire entendre les intérêts des travailleurs, à organiser une protestation ouvrière. Bien sûr, elles se défendent en évoquant la faible mobilisation. Mais cet argument est choquant. Même sans mobilisation, ceux qui se posent en direction de la classe ouvrière peuvent et doivent dénoncer les attaques actuelles, la volonté délibérée des ennemis des travailleurs, ainsi que les mauvais coups en préparation.

Réagir à cette politique aurait permis que ceux des militants et des travailleurs qui ne baissent pas les bras se fassent entendre, au lieu de les laisser isolés. Ainsi, ils auraient au moins pu se faire les propagandistes de la nécessaire réaction collective de la classe ouvrière.

Les manifestations de cet été contre le passe sanitaire obligatoire ont bien montré que certains travailleurs voulaient exprimer leur colère, même sans perspective. Dénoncer la présence de l’extrême droite dans ces manifestations pour ne pas y participer est trop facile, pour des directions syndicales qui n’ont même pas essayé de donner la possibilité aux travailleurs de s’exprimer autrement.

Même aujourd’hui où elles appellent enfin à une mobilisation interprofessionnelle, bien tardivement et bien faiblement, les directions syndicales affaiblissent le mouvement en multipliant les appels catégoriels, le 14 septembre pour les soignants, le 23 septembre pour les enseignants et le 1er octobre pour les retraités. Quel sens y a-t-il à présenter les problèmes comme séparés ? Et quel sens y a-t-il à faire croire que les travailleurs seront plus forts en étant plus divisés ? N’est-ce pas une façon de disperser le mouvement avant même qu’il n’existe ?

Bien sûr, cela n’empêchera pas les plus conscients des travailleurs de vouloir faire de cette journée une réussite qui puisse remonter le moral du plus grand nombre possible. Mais il est aussi nécessaire de discuter des perspectives indispensables pour que les travailleurs se défendent. Il ne suffit pas de déplorer le manque de combativité actuel, il faut militer dans le sens d’un regain des luttes et les préparer. Une journée de mobilisation, même réussie, si elle reste sans suite et sans perspective ne mènera pas à une plus grande conscience, à une plus grande combativité. Les travailleurs devront se donner les moyens de définir eux-mêmes cette perspective.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18


Retour vers Actualité de Lutte Ouvrière

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 14 invité(s)