« Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguiller

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« Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguiller

Message par Gayraud de Mazars » 12 Oct 2021, 16:33

Salut camarades,

Excellente interview d'Arlette !

LCP « Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguiller
29 min 07 VIDÉO... 10/10/2021

https://www.lutte-ouvriere.org/multimed ... 80950.html

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Arlette Laguiller
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"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: « Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguill

Message par Gayraud de Mazars » 08 Déc 2021, 07:28

Salut camarades,

La camarade Arlette Laguiller est toujours en forme et motivée...

Public Sénat : Un monde, un regard - Interview d'Arlette Laguiller
Vidéo de 29 minutes
03/12/2021

https://www.lutte-ouvriere.org/multimed ... 90677.html

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Re: « Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguill

Message par Gayraud de Mazars » 15 Déc 2021, 18:44

Salut camarades,

Long interview d'Arlette Laguiller, toujours sur la brèche la camarade... Et fidèle à ses idées révolutionnaires !

Que devient Arlette Laguiller, première femme candidate à l’élection présidentielle ?
Correspondance, Nicolas MONTARD
article publié sur le site de Ouest-France

https://www.ouest-france.fr/leditiondus ... 4fbfdad96b

Première femme à se présenter à l’élection présidentielle, six fois candidate (un record), Arlette Laguiller n’a jamais dépassé les 6 % des voix, mais elle a marqué les esprits. Que devient-elle, à 81 ans ? Quel regard porte-t-elle sur ses expériences passées comme sur le monde actuel ? Entretien.

Pour trouver Arlette Laguiller, il ne faut pas chercher bien longtemps. L’ex-porte-parole de Lutte ouvrière (LO) est souvent à Pantin, en banlieue parisienne. C’est ici que se trouvent les discrets locaux de LO. Arlette Laguiller y a encore son bureau, qu’elle partage avec celle qui lui a succédé dans l’aventure présidentielle, Nathalie Arthaud. De quoi glisser à cette dernière quelques conseils, confie la révolutionnaire aux six candidatures présidentielles, qui se replonge de bon gré dans ses souvenirs, pour l’édition du soir d’Ouest-France.

Arlette Laguiller, que devenez-vous depuis 2007 et votre dernière candidature ?

Comme vous le voyez, je suis toujours là ! Je viens régulièrement dans les locaux de Lutte ouvrière où je partage ce bureau avec Nathalie Arthaud depuis 2012. Nous échangeons beaucoup sur la campagne, ses rencontres en France, ses retours, les arguments, ses interventions médiatiques.

Parallèlement, je m’occupe toujours du journal du parti. Je suis donc toujours là, même si vu mon âge, bientôt 82 ans, je ne vends plus le journal dans les rues et je ne distribue plus de tracts aux portes des entreprises ! Parfois, je prends la parole dans les meetings de Nathalie Arthaud, mais pas toujours. Ça a été assez difficile pour elle d’arriver après moi car j’étais très identifiée, donc j’essaie de ne pas empiéter sur son territoire.

Justement, six fois candidate à l’élection présidentielle, c’est un record… On vous reconnaît encore dans la rue ?

Sans le masque, oui. Six fois candidate… on ne m’a pas oubliée. Au moins deux générations m’ont connue. Des trentenaires, qui me reconnaissent, me disent : « On vous écoutait avec mes parents, mon grand-père votait pour vous… »

Pourquoi avoir passé la main en 2007 ?

Il était temps ! Cette dernière campagne était dure, fatigante, on ne peut pas continuer à représenter son parti ad vitam æternam quand on n’a plus la force. Vous êtes sans arrêt en déplacement sur les routes, à dormir chez les uns, chez les autres, tout va très vite, tout est très intense, pour essayer d’aller dans un maximum de villes rencontrer un maximum de militants... Et une organisation révolutionnaire a le devoir de se renouveler.

Ces six candidatures sont-elles une source de fierté ? Ou vous êtes indifférente ?

C’est plutôt une fierté. Ça a permis de faire connaître Lutte ouvrière. À l’époque, le traitement était à peu près égalitaire entre les candidats dans les médias, donc on voyait les « petits » candidats. La télé et la radio nous ont permis une visibilité auprès de millions de personnes. Sans aucune mesure avec notre activité quotidienne de militants.

« Je n’ai pas été inutile »

Que vous évoque la première campagne en 1974 ? Vous étiez la première femme candidate…

Quand le milieu politique m’a vue arriver, ils se sont dit : « Oh, il faut qu’on s’intéresse aux femmes, car on n’en parle pas. » Tous les partis se sont donc mis à parler des femmes, de leurs problèmes... Ça obligeait tout le monde à se positionner sur les doubles journées de travail des femmes, leur faible retraite, l’avortement. Donc, je n’ai pas été inutile, même si je n’ai fait que 2 %. Ce qui représentait tout de même 600 000 voix. Ça a beaucoup étonné, pour quelqu’un qui venait de nulle part. J’ai un peu secoué le cocotier de ce côté-là. D’ailleurs, comme je l’avais dit, Françoise Giroud, nommée secrétaire d’État à la Condition féminine par Valéry Giscard d’Estaing, me doit un peu sa place !

Avez-vous ressenti le machisme en politique dans les années 1970 ? Et par la suite ?

Non, pas tant que ça. Il y a eu des interviews un peu bébêtes sur la féminité. Mais ça n’a pas été la majorité. Parfois, ça venait même de journalistes femmes qui me demandaient pourquoi je ne me maquillais pas. C’était dans l’air du temps… Aujourd’hui, on ne parlerait plus de maquillage ni de façon de s’habiller. Les femmes se sont battues et continuent à se battre pour faire de la politique au-delà des apparences. Finalement, les critiques n’ont pas tant été misogynes que sociales. Oui, j’ai plus ressenti le côté social : qu’est-ce que la dactylo venait faire dans cette compétition présidentielle ?

Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo : pour le moment, quatre femmes sont en lice dans cette présidentielle 2022. Est-ce une bonne nouvelle ? Ou la bonne nouvelle sera quand on ne posera plus la question ?

La montée des idées actuelles d’extrême droite, de droite extrême ou de droite réactionnaire m’inciterait plus à dire qu’il faut que les femmes continuent vraiment à se battre, que ce n’est pas gagné. Voyez la misogynie d’un Zemmour… Donc, vigilance, d’autant que même si les choses se sont améliorées, la double journée pour la femme – appelée « charge mentale » désormais – continue, il y a plus de femmes qui sacrifient leur carrière que les hommes. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire, surtout quand on voit ce qu’il se passe en Europe, avec la Pologne sur le droit à l’avortement.

Quelle a été votre campagne préférée ?

Celles de 1974 et 2002. 1974, c’est la première, je découvrais tout d’une campagne, de la télévision. C’était une véritable expérience. Les campagnes de 1995 et 2002, surtout 2002, ont été intenses. En 2002, je me souviens d’un Zénith rempli de militants qui criaient : « Et 7, et 8, et 9 et 10 % ! » À l’époque, nous étions crédité de 6 %, il y avait une euphorie des camarades, un article avait titré sur le fait que le troisième homme pourrait être une femme [en l’occurrence, Arlette Laguiller, NdlR]. Je n’y croyais pas plus que ça, mais cette euphorie m’a portée. J’espère ne pas les avoir déçus avec les 5,72 % !

Vous soulignez un point : vous n’avez jamais participé à l’élection présidentielle en espérant gagner un jour ?

Non… Si j’avais été élue, il y aurait eu la révolution en même temps. On aurait donné le pouvoir au monde du travail. Je faisais mienne la phrase de Marx disant que l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Je considérais faire entendre la voix des travailleurs. Et vous savez, les grèves importantes, les révolutions, les révoltes, ça ne prévient pas. Nous, les révolutionnaires, nous sommes une petite organisation, implantée dans les entreprises, donc nous sentons les choses, mais pas suffisamment pour prévoir quoi que ce soit.

Les révolutions et révoltes viennent de la base, pas forcément des milieux syndiqués. Les Gilets Jaunes, qui ne sont pas un mouvement de la classe ouvrière, sont un exemple intéressant. C’est un mouvement populaire que personne n’a vu venir, même pas nous. Et pourtant, un jour, la France s’est retrouvée avec 300 000 personnes sur les ronds-points.

Y a-t-il des souvenirs plus douloureux dans ces campagnes électorales ?

Non, une campagne, telle que nous la menons à LO, c’est très enrichissant. Les témoignages de la population qui souffre peuvent être très émouvants, douloureux, bien sûr. Mais ça nous conforte dans notre dénonciation de l’injustice sociale.

Revenons au présent. Pourquoi les Français se sentent-ils plus prêts à voter pour l’extrême droite que l’extrême gauche ?

Si on en juge par les sondages, la gauche paraît hors course et on a trois candidats d’extrême droite ou de droite extrême [Arlette Laguiller compte ici Marine Le Pen, Éric Zemmour et Valérie Pécresse, NdlR] qui ne sont pas loin des 50 %. Pourquoi ? Parce que la gauche, les gouvernements de gauche ont déçu. En 1981, j’avais mis en garde contre François Mitterrand, même si j’avais appelé à voter pour lui au second tour. J’étais très méfiante, j’avais dénoncé le fait qu’il trahirait. La déception est venue rapidement. La gauche a mené une politique pro-patronale, pro-grandes entreprises. Elle paie toujours le fait de ne pas avoir mené une politique très différente de la droite.

Est-il facile de porter encore vos idées dans le monde actuel ?

Non, ce n’est pas facile. Mais la force des révolutionnaires, c’est de croire aux idées pour changer le monde. Regardez le gouvernement indien qui vient de reculer sur le projet de réforme agricole face à la classe paysanne. En Chine, la classe ouvrière se bat aussi parfois, partout des gens se battent...

Nous restons persuadés que, quelque part dans le monde, la classe ouvrière démarrera une lutte qui entraînera un changement de société. Nous n’avons pas le choix, que ce soit pour le sort de la classe ouvrière ou pour le climat. Si les gens ne luttent pas, nous nous enfoncerons forcément dans des crises économiques. Nous sommes sur un volcan, avec une terrible lutte économique entre les pays. Rien ne nous rend optimistes si la classe ouvrière ne se réveille pas.

Un conseil aux candidats en lice pour 2022 ?

À part à Nathalie Arthaud, je n’ai pas de conseils à donner aux autres ! Je lui conseille juste d’être fière de ses idées, de les défendre du mieux possible. Et nous sommes tous derrière elle.


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Re: « Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguill

Message par Zorglub » 15 Déc 2021, 19:00

Merci Gayraud pour ce "postage".
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Re: « Les grands entretiens » : Interview d'Arlette Laguill

Message par Gayraud de Mazars » 18 Jan 2022, 17:51

Salut camarades,

Dans Causette, Hors série Hiver 2021/2022, Histoire de femmes qui ont révolutionné la politique, un reportage sur Arlette...

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Arlette Laguiller
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https://boutique.causette.fr/version-pa ... ie-18.html

Portrait | En 1974, une audacieuse dactylo de 34 ans nommée Arlette Laguiller ose briguer le plus haut poste de la Ve République. C’est la 1ère femme à se présenter à une élection présidentielle et à défier les hommes dans leur bastion le mieux gardé.

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