Editorial des bulletins d'entreprise LO du 1er sept. 2025

Réunions publiques, fêtes et autre...

Editorial des bulletins d'entreprise LO du 1er sept. 2025

Message par com_71 » 01 Sep 2025, 15:14

Seuls ceux qui lutteront se feront entendre !

Pour nous faire accepter toujours plus de sacrifices, Bayrou se répand dans les médias pour expliquer qu’avec 3 300 milliards de dettes, le pays serait au bord de la faillite.

Eh bien, puisqu'il est question de gros sous, rappelons quelques vérités ! Oui, la dette a explosé entre 2017 et aujourd'hui. Mais en 2017, il y avait 39 milliardaires et ils sont 145 aujourd'hui. Quant à la fortune des 500 plus riches, elle a doublé atteignant un total cumulé de 1 100 milliards d’euros.

Les caisses publiques se sont vidées et les coffres forts de la grande bourgeoisie se sont remplis, et ce n’est pas un hasard du calendrier !

Non contents de prospérer en exploitant les travailleurs, les grands actionnaires ont siphonné les caisses de l’État avec la complicité de Macron et de ses gouvernements successifs. Les aides de l’État au patronat sont estimées à plus de 211 milliards d’euros par an. Et celles-ci ne se sont pas transformées en augmentations de salaires, en embauches ou en investissements !

Les caisses de l’État ont été vidées pour remplir celles du grand patronat, des financiers et des grands actionnaires au lieu de financer les hôpitaux ou l’Éducation. C’est déjà révoltant, mais quand en plus, un Premier ministre vient nous expliquer que les travailleurs sont responsables parce qu’ils ne travaillent pas assez, les malades parce qu’ils se soignent trop, les chômeurs parce qu’ils ne trouvent pas de travail assez vite et les retraités « boomers » parce qu’ils ont vécu la belle vie, c’est tout simplement insupportable !

Ces attaques ne s’arrêteront pas quand Bayrou débarrassera le plancher, ni même quand Macron partira, car cette guerre sociale est la condition d’existence de la grande bourgeoisie. Elle l’est d’autant plus que les capitalistes sont confrontés à une concurrence et une guerre économique de plus en plus féroces à l’échelle du monde.

Pour ses profits, ses marchés et sa domination, la classe capitaliste est capable de nous tuer au travail et de détruire l’environnement. Elle est aussi en train de nous embarquer dans une nouvelle guerre mondiale, qu’elle prépare intensément. Tous les partis, qui s’apprêtent à renverser Bayrou et prétendent proposer un budget plus juste s’ils arrivent au pouvoir, PCF, LFI, PS ou RN, sont d’ailleurs d’accord pour dilapider des milliards en Rafale, en sous-marins de combat ou en chars d’assaut. Au-delà de la suppression de deux jours fériés, bien d’autres menaces pèsent sur nous.

Il n’y a pourtant aucune raison de se résigner à cet avenir de plus en plus barbare. La crise économique, politique et morale dans laquelle la société s’enfonce est de la responsabilité exclusive d’une classe, la bourgeoisie. Eh bien, il faut la combattre en s’opposant à ses attaques, à son pouvoir et à son système, c’est-à-dire viser à son renversement ! C’est dans cette perspective que les travailleurs doivent retrouver le chemin de la lutte collective, et cette rentrée nous offre l’occasion d’en discuter largement.

Des travailleurs ont décidé de profiter de l’appel à se mobiliser le 10 septembre, lancé sur les réseaux sociaux, pour exprimer leur colère, même si beaucoup se méfient, à raison, des récupérations. Car il ne s’agit pas de tirer les marrons du feu pour des politiciens qui n’aspirent qu’à prendre la place de Bayrou pour taper eux aussi sur les travailleurs.

De leur côté, les confédérations syndicales, qui craignent comme la peste les mobilisations qui leur échappent, n’ont pas appelé nationalement au 10 septembre et ont décidé de le faire pour le 18. Elles créent ainsi un facteur d’hésitation et de division supplémentaire et montrent, une fois de plus, qu’elles ne sont pas prêtes à s’engager dans un combat déterminé pour défendre les intérêts vitaux des travailleurs. Elles ne méritent pas plus notre confiance que les politiciens.

Mais rien de cela ne doit conduire les travailleurs à rester spectateurs. Au contraire, il nous faut agir en nous donnant les moyens de contrôler notre lutte en la dirigeant nous-mêmes. Ce sera possible si nous organisons nos propres comités de lutte permettant à tous les travailleurs, syndiqués ou non, de définir collectivement leurs revendications et de choisir leurs représentants, leur stratégie et leurs actions.

Une chose est sûre : seuls ceux qui lutteront pourront espérer se faire entendre. Et pour cela les travailleurs possèdent une arme bien plus puissante que toutes les pétitions en ligne, les boycotts et les blocages : celle de la grève. C’est cette force collective que le grand patronat craint et c’est cette force que la classe ouvrière doit redécouvrir pour partir au combat.

Nathalie ARTHAUD
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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