Faisons entendre notre colère et défendons nos intérêts de travailleurs !
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a abandonné l’idée de supprimer deux jours fériés, qui sonnait comme une provocation pour les travailleurs.
Restent toutes les autres attaques annoncées : l’augmentation des jours de carence en cas d’arrêt maladie ; le doublement des franchises médicales ; le blocage des allocations, des salaires des fonctionnaires, des pensions des retraités ; les coupes dans les services utiles aux classes populaires ; les attaques contre les chômeurs, etc… Et n’oublions pas les 730 jours qui nous ont été volés suite au report de la retraite à 64 ans !
Ce faux recul, peut-être prévu dès le début, ne peut tromper aucun travailleur : Lecornu est là pour mener la guerre sociale, main dans la main avec le grand patronat.
Cela n’est pas dû au fait qu’il soit proche de Macron, c’est la crise profonde du capitalisme qui conduit à l’offensive contre le monde du travail. Tandis que les profits s’envolent pour une poignée de capitalistes, des secteurs entiers de l’économie s’enfoncent dans le marasme. La guerre commerciale fait rage avec la hausse des tarifs douaniers. Les caisses de l’État sont vides, mais le futur budget prévoit des milliards supplémentaires pour l’armée, car l’état-major prépare la guerre.
Sur qui pèseront les sacrifices humains et financiers exigés par une telle situation ? Sur les travailleurs, sur le monde ouvrier, sur les classes populaires, comme toujours !
Car c’est aux travailleurs qu’il est demandé d’être toujours plus compétitifs, plus flexibles et plus productifs. Nous le payons collectivement depuis des années par des salaires insuffisants, par des suppressions d’emplois et le manque de personnel, par des cadences et des horaires de travail délirants et une précarité généralisée.
Dans cette jungle capitaliste, l’État a mis les capitalistes sous perfusion d’argent public, transférant des centaines de milliards des caisses publiques aux coffres forts privés des actionnaires. Nous en avons payé le prix fort avec le recul de nos droits et le saccage de l’éducation de nos enfants et des hôpitaux. Et au prétexte d’une dette qui serait devenue insoutenable, il faudrait encore payer !
La stratégie de Lecornu est de faire croire à des efforts partagés, et il se dit ouvert à taxer, un peu, les plus riches. Nul doute qu’une telle taxation serait plus que symbolique, car on connaît la fidélité de Macron aux intérêts de son monde de riches, de financiers et de milliardaires ! Mais la simple évocation d’une contribution modique exaspère les grands patrons. « Il n’est pas question de payer un euro de plus ! », a affirmé le chef du Medef, en menaçant « d’une grande mobilisation patronale ».
Eh bien, on peut être sûr que les patrons n’auront pas trop à user leur semelle sur le pavé pour être entendus ! Entendus, ils le sont en permanence, puisqu’une confrérie de chroniqueurs porte leur propagande dans les médias 24 heures sur 24. Ces derniers nous expliquent, à qui mieux mieux, que la taxation de 2 % proposée par l’économiste Gabriel Zucman et reprise par les partis de gauche, plongerait le pays dans la catastrophe économique. Quel cinéma !
Il s’agirait de taxer le patrimoine de ceux qui possèdent plus de 100 millions. Oui, vous avez bien lu, plus de 100 millions ! Cela concernerait 1800 personnes qui seraient taxées à 2 % et cela ne les rendrait pas moins riches, car leur fortune progresse de 8 % chaque année. Ce serait tout de même le minimum du minimum.
Cette taxation, dénoncée comme une folie économique par la bourgeoisie, est même dérisoire au regard de l’évolution de la société.
La véritable folie, c’est que toutes les richesses créées dans la société sont accaparées par une poignée de parasites et conduisent au recul des conditions de vie de la classe qui produit tout, la classe ouvrière. La folie est ce système capitaliste qui provoque crise sur crise et nous condamne à une guerre commerciale destructrice. C’est la loi du marché qui empêche de planifier la production rationnellement. C’est la course aux profits qui empêche les entreprises de fonctionner pour répondre aux besoins humains. Et cette folie est en train de nous conduire à la guerre mondiale.
Alors, n’acceptons pas de nous sacrifier pour un système aussi fou ! Disons-le le 18 septembre, en faisant grève et en manifestant !
La contestation du 10 septembre a été un premier pas. L’appel des confédérations syndicales pour ce jeudi 18 septembre nous permet d’en faire un second. Faisons-le en nous regroupant et en nous organisant à la base, en décidant de nos revendications et des actions, c’est-à-dire en nous donnant les moyens de diriger nous-mêmes une lutte qui n’en est qu’à ses débuts.
Nathalie ARTHAUD