et la "nature humaine" ?

Message par sylvestre » 29 Mai 2007, 10:25

Un bon argumentaire sur le sujet : La nature humaine est-elle un obstacle au socialisme ? de John Molyneux.
sylvestre
 
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Message par jamesbataille » 30 Mai 2007, 18:45

(Byrrh @ mercredi 30 mai 2007 à 15:03 a écrit :
(jamesbataille @ vendredi 25 mai 2007 à 14:12 a écrit : Pour ce qui est d'imaginer ses mentalités... on peut "un peu" le faire... En étudiant les différents groupes d'utopistes qui ont essayé de vivre autrement ces deux derniers siècles... ou en s'intéressant à certaines tribus "dites primitives" qui peuvent aussi avoir un mode de vie et des mentalités très différentes des notres...

Je crois qu'il faut se garder d'idéaliser les modes de vie des populations tribales non-industrielles... Je laisse ce genre de fantaisie réac aux décroissanteurs et autres babas. Idem pour les nostalgiques des "phalanstères".

Nous vivons à l'ère industrielle, et le socialisme ne se construira pas sur la base d'un retour aux conditions des époques précédentes. Le mode de vie socialiste n'ira pas à rebours des conditions créées par la bourgeoisie au XIXème siècle, dans ce que celle-ci a pu apporter de progressiste quand elle a précipité la fin de la société féodale et agraire, qu'elle a domestiqué la nature, dynamisé et sophistiqué l'industrie, les arts et les sciences, le mode de vie urbain. Le prolétariat se devra de poursuivre et d'achever cette oeuvre à son propre compte et au compte de l'espèce humaine entière, dans un but non plus individualiste et lucratif mais socialiste. Dans le même temps, des rapports humains nouveaux verront le jour, mais il est hasardeux d'essayer de les imaginer aujourd'hui. Tout ce qu'on peut dire pour le moment, c'est que l'humanité libre de demain ne sortira pas du néant, et qu'elle ne partira pas de rien : elle portera dans sa substance constitutive toute l'Histoire, toute l'expérience et toute l'intelligence des siècles passés. Ce sera enfin une humanité sans classes, qui vivra et s'organisera en fonction de cette formule : "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Riche de potentialités nouvelles, l'être humain deviendra plus complexe et plus intelligent que jamais.

Je n'ai jamais prétendu idéaliser une quelconque société ni jamais souhaité un retour dans un quelconque passé... mdr, sinon pour le reste je suis tout à fait d'accord avec toi !
jamesbataille
 
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Message par zeanticpe » 31 Mai 2007, 02:22

(novi @ vendredi 25 mai 2007 à 13:27 a écrit :
a écrit :
Si on fait une révolution communiste en gardant les même valeurs, la même mentalité que dans la société capitaliste, on va se retrouver avec un grand risque de reproduire le même schéma qu'aujourd'hui et avec le risque d'une confiscation de la révolution par une nouvelle classe de privilégié...


de toute façon ce n'est pas possible, si on fait une révolution c'est que les mentalités ont changées, sans cela ça n'arrive pas... mais c'est quand même vrai que les mentalités seront vraiment différentes dans la société communiste, et on ne peut pas vraiment l'imaginer parce que nous sommes justement en plein capitalisme, et que les mentalités dépendent de la société dans laquelle on vit, si on est dans une société égalitaire les liens sont différents et les idées aussi, forcément.

Je suis d'accord avec l'ensemble de ta réponse, mais sauf la phrase que j'ai mise en gras. C est les rapports de economiques qui determinent les rapports sociaux d'ou decoulent les mentalités.
j'y vois plus dans ce sens.
zeanticpe
 
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Message par jeug » 01 Juin 2007, 12:20

(Byrrh @ mercredi 30 mai 2007 à 15:03 a écrit :
(jamesbataille @ vendredi 25 mai 2007 à 14:12 a écrit : Pour ce qui est d'imaginer ses mentalités... on peut "un peu" le faire... En étudiant les différents groupes d'utopistes qui ont essayé de vivre autrement ces deux derniers siècles... ou en s'intéressant à certaines tribus "dites primitives" qui peuvent aussi avoir un mode de vie et des mentalités très différentes des notres...

Je crois qu'il faut se garder d'idéaliser les modes de vie des populations tribales non-industrielles... Je laisse ce genre de fantaisie réac aux décroissanteurs et autres babas. Idem pour les nostalgiques des "phalanstères".

Nous vivons à l'ère industrielle, et le socialisme ne se construira pas sur la base d'un retour aux conditions des époques précédentes. Le mode de vie socialiste n'ira pas à rebours des conditions créées par la bourgeoisie au XIXème siècle, dans ce que celle-ci a pu apporter de progressiste quand elle a précipité la fin de la société féodale et agraire, qu'elle a domestiqué la nature, dynamisé et sophistiqué l'industrie, les arts et les sciences, le mode de vie urbain. Le prolétariat se devra de poursuivre et d'achever cette oeuvre à son propre compte et au compte de l'espèce humaine entière, dans un but non plus individualiste et lucratif mais socialiste. Dans le même temps, des rapports humains nouveaux verront le jour, mais il est hasardeux d'essayer de les imaginer aujourd'hui. Tout ce qu'on peut dire pour le moment, c'est que l'humanité libre de demain ne sortira pas du néant, et qu'elle ne partira pas de rien : elle portera dans sa substance constitutive toute l'Histoire, toute l'expérience et toute l'intelligence des siècles passés. Ce sera enfin une humanité sans classes, qui vivra et s'organisera en fonction de cette formule : "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Riche de potentialités nouvelles, l'être humain deviendra plus complexe et plus intelligent que jamais.

Très intéressant ton post Byrrh
Juste 2 détails :

1 - la référence aux sociétés primitive a quand même un sens (dans un fil sur la nature humaine !) pour rappeler que la solidarité collective a déjà été organisée sur d'autres critères (certainement plus absolus) que ceux d'aujourd'hui.

2 - je ne suis pas sûr qu'il soit "hasardeux" "d'imaginer aujourd'hui" les "rapports humains nouveaux" qui "verront le jour".
Je pense qu'on peut en avoir une assez bonne idée au contraire. Il suffit d'extrapoler (en généralisant par la pensée) les occasions où ces rapports humains existent déjà dans le présent.
D'une part, la solidarité et autres nobles sentiments, on connaît déjà ça. On a aujourd'hui de multiples exemples de l'expression de sentiments ou d'actions tout à fait désintéressés.
D'autre part, les rapports humains fondés sur autre chose qu'un rapport de domination ou assujettis à l'intérêt privé, on connaît également.
Les rapports humains de demain sont (à mon avis) rien d'autre que les mêmes mais généralisés, c'est à dire sans les entraves individuelles et surtout collectives imposées par le système capitaliste.
Je ne veux pas dire que l'homme de demain ne sera pas différent de celui d'ajourd'hui, bien sûr que si. Mais à mon avis, il est quand même faux de dire qu'il est hasardeux d'essayer d'imaginer aujourd'hui les rapports humains dans une société socialiste.
jeug
 
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Message par jeug » 01 Juin 2007, 12:26

Pour illustrer : aujourd'hui, au sein d'une même classe sociale on a des exemples de rapports fraternels tels qu'on les prendrait bien pour exemple dans une société à construire.
C'est vrai dans le milieu ouvrier mais les grands bourgeois savent aussi donner entre eux des exemples de cette solidarité désintéressée.
Pour moi, la généralisation n'attend plus que la disparition des classes.
jeug
 
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Message par canardos » 01 Juin 2007, 12:34

mais il y a encore beaucoup d'égoistes si je reprend la définition d'Alphonse Allais:

"un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi!"
canardos
 
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Message par jeug » 01 Juin 2007, 12:41

(zeanticpe @ jeudi 31 mai 2007 à 02:22 a écrit :C est les rapports de economiques qui determinent les rapports sociaux d'ou decoulent les mentalités.

Absolument d'accord avec ça !
Il faut lutter contre cette idée trop répandue que faire la révolution ça commence par changer les mentalités.
C'est un argument toujours employé pour ne rien faire.
Parce que les mentalités, on ne peut justement pas les changer tant qu'on n'a pas changé la société, c'est à dire dans ses rapports de force économiques, comme dit Zéanticipe, qui anticipe bien.
Donc, le seul changement de mentalités par lequel il faut commencer c'est celui de redonner la confiance politique en eux-mêmes aux travailleurs.
Et de cultiver ensuite cette confiance, pour éviter l'appropriation des fruits de leur luttes (y compris la révolution) par quelques uns.

Edit : orthographe !
jeug
 
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