Ensuite, "Convoi vers Samarcande". Qui parmi les lecteurs ici arrive à réaliser ce que signifie la famine... ? Famine poussant des humains aux confins du cannibalisme, voire de l''auto-cannibalisme - des enfants mangent littéralement leurs doigts.
4e de couverture, dans l'air du temps a écrit :Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d’évacuation pour sauver les enfants. C’est l’un de ces trains que l’officier de l’Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu’il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu’à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d’abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l’Oural, puis les déserts d’Asie centrale.
Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent – héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l’infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s’élevant contre les crimes de l’État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption.
L'auteure n'est pas communiste, mais cette présentation est mensongère. Comme dans "Zouleikha ouvre les yeux", ce n'est pas le "pouvoir soviétique" qui est dénoncé, mais l'extrême brutalité, inhumanité, de la période. Deïev et ses camarades ne s'élèvent pas contre "les crimes de l’État soviétique". Ils agissent, pour la plupart, au nom du pouvoir, dans un dénuement total de moyens, pour essayer de sauver quelques vies. Et pour cela, il est nécessaire que les quelques bribes d'aliments disponibles ne soient pas livrées au pillage, même s'il faut sortir son revolver...