On commencera bien évidemment par La guerre des paysans en Allemagne d'Engels qui été rééditée en 2021 par les Editions sociales, avec une préface d'Eric Vuillard.
En couverture, il y a une gravure du projet de Dürer de monument aux paysans soulevés.
Eric Vuillard, l'auteur de L'ordre du jour (Goncourt 2017), a ensuite écrit ce bon La guerre des pauvres (éd° Actes sud), sur la bauernkrieg et Thomas Müntzer.
Plusieurs artistes de l'époque ont pu soutenir le mouvement. Outre Dürer qui fît ce projet de monument et de superbes gravures, notamment sur les paysans au quotidien, on retrouve également Urs Graf, Martin Schongauer, grand graveur alsacien, Hans Sebald Beham ou celui que l'on appelait le Maître de Pétrarque. On en aura le détail avec le magnifique livre de Maurice Pianzola, Peintres et vilains (merci à celui qui m'en a parlé), Les artistes de la Renaissance et la grande guerre des paysans de 1525 (éd° L'insomniaque).
Maurice Pianzola a également écrit un Thomas Munzer ou La guerre des paysans (éd° Ludd) agrémenté de gravures, réédité en poche et que l'on trouve parfois à la Fête.
On peut remonter à la source avec les écrits de Thomas Muntzer, Ecrits théologiques et politiques aux Presses universitaires de Lyon et qui ont également été réédités en 2021, avec un nouveau titre, Christianisme et révolution, et préfacés par Johan Chapoutot, historien spécialiste de l'Allemagne et de l'extrême-droite, et à nouveau par Eric Vuillard. On y retrouve le menaçant Sermon aux princes. Le livre est accessible par chapitre sur Open Edition.
Chapoutot et Vuillard feront des présentations de cette nouvelle édition :
- Conférence aux RV de l'histoire de Blois avec Vuillard et Chapoutot pour présenter la réédition, pas inintéressante mais dispensable pour une large part
Et sur Le média
Nous avons ensuite Thomas Muntzer, théologien de la révolution d'Ernst Bloch (éd° Les prairies ordinaires, merci Com) réédité par les éditions Amsterdam (préface de Thierry Labica). Toujours d'Ernst Bloch, il y a l'intéressant La philosophie de la Renaissance, dans laquelle Muntzer est évoqué aux côtés de Paracelse, More, Galilée mais aussi Jakob Böhme, dialecticien autodidacte, admiré par Hegel.
Il y a également le livre de Kautsky, Communism in Central Europe in the time of Reformation, disponible qu'en anglais, sur MIA. Il parle notamment de la révolte hussite et de ses éléments les plus radicaux, les Taborites et les Picards. J'ai trouvé un dossier sur ce livre, sur le site «Parti matérialiste dialectique» à l'exergue de Mao... (on attend la création du Parti hégélien à l'endroit). Je n'ai encore lu ni l'un ni l'autre.
Le petit livre de Nikos Foufas commentant le livre d'Engels présenté ici par pouchtaxi. Pouchtaxi signale les errements de traduction. L'auteur a fait ses études en France, mais en effet cela semble mal traduit, avec un certain nombre de coquilles, de non sens, qui, personnellement, ont gêné la lecture. Ce livre n'aurait pas dû sortir en l'état.
Il y a aussi une vidéo de Gilets jaunes sur Müntzer, qui, au-delà des limites politiques, montre peut-être un regain d'intérêt historique.
Il y a un film de 1956 est-allemand disponible sur YT : https://www.youtube.com/watch?v=ebBC6A8CsJU. Je ne sais pas ce que cela vaut.
Pas lus non plus :
- Georges Bischoff, La guerre des paysans en Alsace
Gautier Heuman, La guerre des paysans d'Alsace et de Moselle
A noter que le Land de Thuringe organisera des expositions pour les 500 ans avec un site dédié avec des textes de présentation, traduits en français, que je n'ai pas encore lus non plus.
Pour finir, deux BD, La guerre des paysans de Eric Libergé et Gérard Mordillat. Je ne sais pas ce que cela donne, mais c'est Mordillat...
Et surtout, une magnifique BD, La passion des Anabaptistes, trois tomes regroupés en intégrale, retraçant le parcours de trois dirigeants des révoltes paysannes : Joss Fritz du Bundschuh, Thomas Muntzer et Jean de Leyde (sursaut avant déchéance à Munstzer). Une BD aux dessins superbes, sombres, dont certains portraits font gravure et qui met en parallèle la vie de Luther et celles de ces dirigeants plus ou moins révolutionnaires. Malgré la fin que l'on sait tragique, on regrette un côté trop sombre et où les paysans apparaissent surtout comme masse de manœuvre sans montrer ce que l'on pourrait imaginer de l'effet libérateur de la révolte.
Omnia sunt communia.