Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par com_71 » 06 Avr 2019, 11:41

Vient de paraître. Je l'ai vu en librairie. Quelqu'un a-t-il quelque chose à en dire ?
https://www.lesnuitsrouges.com/produit/ ... ut-tracee/
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par artza » 18 Avr 2019, 04:57

Petrograd la rouge, pas mal d'entre nous l'ont lu avec intérêt est du même auteur chez le même éditeur.

Le titre du bouquin est inspiré d'une belle citation de Lu Xun (Ma vieille maison)
L'espoir ne peut être ni affirmé ni nié.
L'espoir est comme un chemin de chèvre.
D'abord il n'y a pas de chemin
-mais quand beaucoup de gens
cheminent dans la même direction,
la voie est tracée.

montre le point de vue de l'auteur. Le stalinisme ça n'existe pas.

J'ai commencé la lecture...
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Re: Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par artza » 03 Mai 2019, 08:42

Pas fastoche. Pour bien suivre il faut en tête les événements, les enjeux et les points de vue des uns et des autres.

Je confirme que pour l'auteur bolchevisme et stalinisme c'est du kif.
Du coup j'ai interrompu la lecture pour reprendre les deux romans de Malraux, la critique par Trotsky et la tragédie de la révo chinoise (Isaacs).

Le bouquin d'Isaacs fut édité en France en 1967 dans une version modifiée par l'auteur et sans la préface de Trotsky.

Cette préface n'est pas sur marxists.org mais sur l'édition papier oeuvres t.16 p.146
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Re: Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par com_71 » 03 Mai 2019, 10:59

artza a écrit :Cette préface n'est pas sur marxists.org mais sur l'édition papier oeuvres t.16 p. 146


On trouve en ligne d'autres textes de Trotsky relatifs à Malraux et la Révolution chinoise.

https://www.marxists.org/francais/trots ... /rp12.html ou en .pdf :

https://www.marxists.org/francais/trots ... rature.pdf (p. 161)

https://www.marxists.org/francais/trots ... 331109.htm

https://www.marxists.org/francais/trots ... /rp13.html

https://www.marxists.org/francais/trots ... 370409.htm
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Re: Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par com_71 » 03 Mai 2019, 11:37

On peut signaler, en anglais, un texte ultérieur de 1934 de H. Issacs sur la guerre des paysans en Chine :
https://www.marxists.org/history/etol/w ... asants.htm
Sa conclusion :
traduction automatique a écrit :...Mais qu’elle se poursuive sous forme dispersée de guérilla (comme ce sera probablement le cas au cours de la prochaine longue période) ou qu’elle parvienne à établir une nouvelle base plus ou moins permanente, la guerre paysanne ne peut avoir aucune perspective de victoire révolutionnaire tant que la classe ouvrière chinoise dans les centres industriels restera, comme elle est aujourd’hui, prostrée. Tant que le Kuo Min Tang, avec le soutien d’exploiteurs nationaux et étrangers, pourra continuer à contrôler les principales artères de la vie économique du pays, il pourra tenir tête à la paysannerie. Seule la réanimation du mouvement ouvrier peut sortir de cette impasse et instaurer un nouvel équilibre des forces en faveur de la révolution.

L'espoir stalinien de la capture de villes par les armées rouges n'est pas exclu. Mais même dans une telle éventualité, il n'y a aucune raison de supposer que la différenciation inévitable au sein de la paysannerie ne conduira pas ses dirigeants dans les bras de la bourgeoisie si - là encore - il n'existe pas un puissant mouvement ouvrier organisé et un parti de la classe ouvrière capable d'utiliser une telle situation dans l'intérêt de la révolution prolétarienne. Sans cela, la perspective ne peut être que l'épuisement mutuel, un effondrement économique plus profond, la mort, la destruction, le chaos dans lequel une intervention impérialiste jouerait certainement son rôle.

Car c’est précisément parce que la classe ouvrière a été étranglée que le Kuo Min Tang peut lancer armée après armée contre les paysans sans craindre un coup de force révolutionnaire mortel dans ses propres bastions. L’absence de mouvement ouvrier est la cause fondamentale des défaites des armées paysannes d’aujourd’hui. Les staliniens ne l'ont jamais compris et l'ont cyniquement l’ignoré. Avec la même légèreté criminelle qui a caractérisé tout leur cours catastrophique en Chine, les staliniens attribuent à la paysannerie non seulement un rôle indépendant dans la révolution, mais également un rôle de premier plan. Cela n’est pas seulement implicite dans la théorie de la «dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie», qui a mené à la catastrophe, mais est explicite dans le cours de leur action. À cette politique et à cette ligne de conduite, il faut imputer une responsabilité majeure dans les coups reçus et les sacrifices lourds que les armées paysannes sont aujourd'hui obligés de faire.

Mais une évaluation correcte du rôle et de l'importance de la guerre paysanne est une condition nécessaire à un programme bolchevique-léniniste efficace. La réaction au basculement stalinien du prolétariat à la paysannerie a créé dans l'esprit de nombreux camarades une réaction psychologique qui se traduit par une passivité envers les armées paysannes. Dans les défaites paysannes, ils ont souvent tendance à ne pas voir un coup porté contre la révolution mais une confirmation de leurs points de vue anti-staliniens. Les armées paysannes rouges ont en fait été calomniées comme «bandits» par certains de ces camarades. Une telle vision ne peut avoir rien de commun avec celle d'aucun révolutionnaire marxiste. Pour que le drapeau du léninisme soit relevé en Chine, elle doit être fermement répudié.

Dans les armées paysannes, la classe ouvrière et son avant-garde doivent reconnaître les alliés révolutionnaires. Mais ces armées ne peuvent pas être dissimulées dans un vêtement prolétarien. D'autre part, la grande signification progressive de la guerre paysanne doit être pleinement comprise. Les slogans de la révolution agraire et au moins leur application partielle sont véhiculés sous des bannières révolutionnaires sur de vastes étendues. De tous les mouvements politiques opérant aujourd'hui en Chine, il est le seul à être progressiste. Lui seul constitue une menace permanente pour les militaristes rapaces. Certes, les victoires épisodiques des armées paysannes devançant les classes ouvrières ne peuvent être substituées, comme le voudraient les staliniens, à un programme indépendant de la classe ouvrière. Mais la persistance de la guerre paysanne, dans la mesure où elle continue de contraindre Chiang Kai-shek et le Kuo Min Tang à dépenser l'essentiel de leurs ressources pour la supprimer, constitue un facteur d'importance vitale pour la classe ouvrière. Chaque progrès paysan, chaque succès paysan améliore les opportunités qui existent encore dans les villes pour la relance du mouvement ouvrier. De même, chaque défaite paysanne, chaque victoire du Kuo Min Tang réduit ces opportunités.

Les conditions existantes font du sort de la guerre paysanne le plus grand sujet du moment pour tous les bolcheviks-léninistes. Mais cela ne signifie pas qu'ils peuvent attendre passivement le résultat. Il est d’autant plus pressant et urgent aujourd’hui de construire un nouveau parti indépendant, de la classe ouvrière, doté d’un programme de classe indépendant, qui corresponde concrètement aux besoins du prolétariat. Ainsi armé, et seulement ainsi, le prolétariat pourra-t-il rejoindre et diriger un front uni des couches révolutionnaires de la paysannerie et de la petite bourgeoisie et assurer la victoire de la troisième révolution chinoise.
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Re: Et la voie fût tracée de Stephen A. SMITH

Message par Byrrh » 15 Avr 2025, 14:40

Les modérateurs déplaceront mon message s'il existe un fil plus approprié.

Le 30 avril 2025, les éditions Science Marxiste feront paraître Écrits et correspondances sur la révolution en Chine en 1927 de Victor Serge et Léon Trotsky (308 pages, 15 euros, ISBN : 978-2-490073-79-5).

Présentation de l'éditeur :
L’épisode de 1927 reste dans les mémoires comme une défaite du prolétariat, comme il y en a eu d’autres depuis 1848 dans l’histoire internationale de la jeune classe salariée. L’assaut du ciel par les communards de Shanghai et de Canton fait partie des « premiers feux » allumés en Asie par la grande lutte entre les classes modernes, qui commença en Europe avec la révolution industrielle et l’essor du capital. Les fusillades et les décapitations de la main de la canaille bourgeoise ne pouvaient assurément pas effacer cette tentative généreuse, et rendaient plutôt indélébile la leçon apprise à la dure école de la lutte entre les classes et transmise aux futurs continuateurs de l’œuvre d’émancipation communiste de la société.

1927 fut une occasion manquée, qui rendit impossible la connexion entre la révolution chinoise et la révolution européenne, qui aurait pu forcer le maillon le plus faible en Chine pour s’attaquer au maillon le plus fort en Allemagne, selon l’approche de Lénine. Arrigo Cervetto écrit :

« En Chine se sont trouvées réunies les conditions objectives qui auraient pu permettre à un parti communiste révolutionnaire, en conduisant au maximum la réforme agraire et en utilisant le mouvement des masses paysannes, de conquérir le pouvoir comme en Russie, d’exercer la dictature du prolétariat et de mettre ce pouvoir socialiste à la disposition de la stratégie révolutionnaire de l’Internationale communiste. La rupture de ce “second maillon” aurait porté un coup formidable à l’impérialisme européen déjà ébranlé, et aurait accéléré et radicalisé la lutte de classe des puissances impérialistes. La dégénérescence soviétique a renvoyé à un autre rendez-vous historique l’occasion de pouvoir souder en une stratégie mondiale deux révolutions aussi puissantes. On peut discuter tant qu’on le voudra, mais cette occasion s’est perdue avec 1927. »

Le rendez-vous historique n’est que reporté, et attend les révolutionnaires qui sauront se mesurer à l’inédit stratégique du nouveau siècle.
Byrrh
 
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