(El convidado de piedra @ vendredi 9 novembre 2007 à 17:30 a écrit :a écrit :ce sont les émotions qui m'interessent.
Voila le centre de la question!
Et ne vous fachez alors pas si je vous dit que ce sont deux points de vue radicalement opposés. Deux conceptions du monde de deux classes différentes.
Moi, ce sont les raisonnements qui m'intéressent.
C'est encore la vieille bataille entre la Raison et le Romantisme, l'anti-raison, l'intuitionnisme; de Hégel et Marx contre Schoppenhauer et Nietsche.
Dans l'opposition dialéctique émotions-raisons on peu mettre le centre où on veut: sur la raison ou sur les émotions. Ce n'est pas une polémique futile; c'est la resultante de deux courants de pensée qui se combattent depuis plus d'un siècle.
Tout le monde peut et doit prendre position la dessus, chacun est "libre" comme on dit...(ou comme disent ceux qui vendent la "liberté" dans la presse qu'ils controlent) mais il ne faut pas crier après si on est montré du doigt...a écrit :Pour le reste on peut aussi discuter du caractère réactionnaire et impérialiste de la cuisine. et des recettes.... il y a peu de plats rouges.
Et pourtant , à l'époque de l'unité populaire au chili, il y a meme eu cassure sur ce sujet, et une cuisine populaire c'est développée en oppposition au "raffinement" des "momios"...Mais je crois que même ici il y a quelque différences entre le populaire pot au feu et des mets plus raffinés. Ou tout le monde mange chez Bocuse?
Bref, la politique pour certains moments, mais dans ma vie privée, "cachez ce sein que je ne saurais voir!"
Tu mets les lignes de fracture où tu veux Convivado, moi je les mets ailleurs.
Je vois dans ta position celle qui sépare un militant inorganisé de quelqu'un qui s'attache à la construction d'une organisation.
Toi qui es toujours à faire référence aux masses, on dirait pour le coup que tu les tiens pour des abruties de s'adonner au plaisir de la lecture et du cinéma, que tu appelles un peu rapidement un divertissement.
Dois-je te rappeler que pour beaucoup c'est déjà un effort d'ouvrir un livre ou d'aller au cinéma ?
Nous, on cherche à discuter avec des gens, avec le maximum de gens, pour les gagner à nos idées et aussi, si possible, à une façon de faire.
Mais pour parler, il faut trouver des portes d'entrée dans la conversation, et ne cesser d'en chercher toujours de nouvelles.
Si tous tes collègues rebondissent et embrayent pour une discussion dès que tu fais une allusion politique, tant mieux pour toi.
Mais comme ce n'est pas toujours le cas, on peut parler des choses qui plaisent, parce que c'est celles-là qui peuvent être échangées. Et là dedans, il y a les romans, les films etc, mais aussi d'autres sujets comme la pêche ou le bricolage... voir le foot ou la cuisine et les enfants, enfin, tout ce qui touche aux émotions d'une manière ou d'une autre.
Tout ce qui fait "jouir" en somme comme tu l'as écrit. Mais surtout ce qui fait plaisir ensemble, et donc ce qui fait partager des choses, etc, ce qui crée du lien. Et ça pour moi, c'est fondamental.
Ce lien humain est le seul terreau très fertile, le seul sur lequel on puisse construire quelque chose qui tienne la route.
L'art, tous les arts, et d'une manière plus large tous les domaines où entrent les sentiments est un moyen de l'enrichir et de provoquer des discussions, et encore du lien grâce à la circulation des textes ou des oeuvres que les gens aiment, pour des qualités pas seulement politiques.
Tu peux dire qu'à la fête de LO tu te moques de savoir si la bouffe sera bonne, si les artistes plairont ou la décoration sera belle ? Car rien de tout cela n'est du domaine de "l'idée politique" en effet ...
Mais avec de tels raisonnements il y aurait cent fois moins de monde .
Plutôt que de stigmatiser "la jouissance" comme symptôme d'une idéologie petite-bourgeoise, demande-toi plutôt pourquoi tout le monde n'y aurait pas droit.
Je ne vois pas qu'on puisse le reprocher à quelque travailleur que ce soit de chercher ce que les bourgeois lui refusent : faire que cette vie ne soit pas un océan de malheur, de tristesse ... et de plainte.