Mai 68, retour à la classe ouvrière

Message par Louis » 15 Nov 2007, 12:56

Pour une fois que libé me donne envie de lire un livre !

voila la présentation par libé

a écrit :Mai 68, retour à la classe ouvrière
Social. L’insurrection des usines démontée par Xavier Vigna.
OLIVIER WIEVIORKA


Mai 68 est généralement présenté comme un mouvement étudiant ayant légué à la postérité la contestation de l’autorité, la libération des mœurs et une rénovation culturelle. Il ne s’agit que de la face émergée de l’iceberg. Les événements de mai déclenchèrent aussi, peut-être surtout, une gigantesque mobilisation ouvrière, jetant des millions de salariés dans la bataille. Cette évidence, souvent occultée, est rappelée avec force dans le livre passionnant que Xavier Vigna consacre à l’insubordination ouvrière, une réalité qui court de 1968 à la fin des années 70.

Spontanée. Cette contestation suivit son rythme propre. Démarrant le 13 mai, plus tardivement que les luttes étudiantes, elle dura plus longtemps, la reprise s’effectuant laborieusement en juin, des grèves, parfois dures, perdurant dans les années qui suivirent. De nouvelles formes d’action, surtout, s’imposèrent. A l’occupation des usines inventée au temps du Front populaire s’ajoutèrent le sabotage de la production, la séquestration des cadres dirigeants, la dévastation des bureaux. Des catégories jusqu’alors silencieuses entrèrent dans la danse, qu’il s’agisse des femmes, des immigrés ou des OS, catégories auxquelles la CGT, arc-boutée sur la défense des ouvriers professionnels de sexe masculin, ne portait qu’une attention distante. Cette révolte, largement spontanée, peut surprendre. Elle s’explique par la rupture du compromis fordiste noué aux lendemains de la guerre.

Usé par le travail à la chaîne, récusant la course à la productivité, dénonçant des modes de promotion inégalitaires sacrifiant femmes, OS et immigrés, le monde ouvrier se tourna tant contre les patrons que contre des syndicats en voie de professionnalisation. Prônant la modération depuis les années 60, la CGT fit en partie les frais de cette révolte, la base prônant une autonomie que la centrale communiste, soumise au parti, n’était en aucun cas prête à lui concéder. La CFDT et les gauchistes élargirent en revanche leur audience en offrant leur voix aux catégories méprisées. Menaçant les fondements de l’ordre économique et social – le conflit Lip le révéla avec éclat –, cette subversion ne pouvait qu’alarmer le pouvoir pompidolien. Il s’employa donc à la combattre. Les employeurs privilégièrent le recrutement d’immigrés, jugés plus dociles, et s’efforcèrent, sous l’impulsion de François Ceyrac, d’aménager le taylorisme en encourageant l’amélioration des conditions de travail et l’élargissement des tâches. De façon moins amène, l’Etat mena une politique souvent répressive sous la houlette du ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin, qui se distingua par sa brutalité.

Sillage. Le bilan apparaît au total nuancé. Si la syndicalisation progressa, les gains obtenus à Grenelle débouchèrent sur des hausses salariales limitées, hormis peut-être pour les OS de province. Surtout, la combativité ouvrière s’émoussa au fil du temps. La CGT découragea les mouvements sociaux, subordonnant l’amélioration de la condition salariale à la victoire électorale d’une gauche désormais armée du programme commun. La CFDT se «recentra». Et la crise modifia la donne, la crainte du chômage brisant l’ardeur des salariés. Les difficultés économiques et l’offensive patronale auront eu raison des rêves d’autonomie et d’insubordination caressés dans le sillage de Mai. Ils avaient, pourtant, nourri les luttes d’un monde ouvrier rebelle dont Xavier Vigna restitue, avec chaleur, l’intelligence et la mémoire.


Franchement, ça donne envie (en tout cas à moi !)

y as t il quelqu'un qui aurait lu ce livre ?
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par Louis » 16 Nov 2007, 02:49

Ah ! j'ai la quatriéme de couverture

a écrit : Quatrième de couverture

L'Insubordination ouvrière dans les années 68

Essai d'histoire politique des usines

La mémoire de 68 a largement valorisé le mouvement étudiant. Pourtant, 68 constitue également le plus puissant mouvement de grèves ouvrières que la France a connu, et qui ouvre ensuite une phase décennale de contestation dans les usines. C'est cette séquence d'insubordination ouvrière que Xavier Vigna retrace dans une étude historique pionnière qui s'appuie sur des archives inédites. En croisant tracts, rapports de police et films militants, ce livre analyse d'abord l'événement que constituent les grèves de mai-juin 1968, bien au-delà de la seule scène parisienne souvent réduite à la « forteresse de Billancourt », et en montre le caractère inaugural. Dès lors, l'insubordination perdure et se traduit par de multiples illégalités. La parole ouvrière qui la nourrit conteste l'ensemble de l'organisation du travail. Relayée selon des modalités complexes par les organisations syndicales et les groupes d'extrême-gauche, cette insubordination échoue pourtant face à la crise économique.

Ainsi, ces années 68 constituent également une séquence ouvrière, dont cet essai d'histoire politique des usines entend restituer l'ampleur. Livre d'histoire par conséquent à rebours des discours convenus sur « Mai 68 », et d'une histoire ouvrière qui se confronte à la sociologie du travail d'alors, il renouvelle largement notre connaissance d'une période ardente et cruciale, celle des années 68.
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par roudoudou » 21 Nov 2007, 19:57

a écrit :Pour une fois que libé me donne envie de lire un livre !


Salut Louis :D

En effet il a l'air pas mal du tout se bouquin!!!! :w00t: :33:

a écrit :

Franchement, ça donne envie (en tout cas à moi !)

y as t il quelqu'un qui aurait lu ce livre ?


Franchement pour une fois, Louis écrit pas une bêtise répondez que diable. :-P


y as t il quelqu'un qui aurait lu ce livre :speech:
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
Avatar de l’utilisateur
roudoudou
 
Message(s) : 24
Inscription : 11 Jan 2006, 14:53


Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invité(s)