L. Hughes

Message par com_71 » 07 Sep 2008, 13:15

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 07 Sep 2008, 13:34

L'article de Wikipédia :

a écrit :Langston Hughes

Langston Hughes (1er février 1902 – 22 mai 1967) est un poète, nouvelliste, dramaturge et éditorialiste américain du XXe siècle. Sa renommée est dûe en grande partie à son implication dans le mouvement culturel qui a secoué Harlem dans les années 1920 plus communément appelé Renaissance de Harlem.

De son vrai nom, James Mercer Langston Hughes, Langston Hughes naquit à Joplin dans le Missouri d'une mère professeur, Carrie Langston Hughes et de James Nathaniel Hughes. Après son divorce, le père de Langston émigra dans un premier temps à Cuba puis à Mexico en raison du racisme qu'il subissait aux États-Unis. Après la séparation de ses parents, le jeune Langston quitta le domicile familial pour aller vivre chez une de ses grand-mère, Mary Langston à Lawrence dans le Kansas. Mary insistera énormément auprès de Langston sur la fierté raciale du peuple noir. Après la mort de sa grand-mère, il ira vivre avec des amis de la famille, James et Mary Reed pendant deux ans. Cette période de la vie de Langston ne se révèle pas heureuse, bien qu'elle influencera considérablement le poète en devenir, en raison notamment d'une vie agitée . Plus tard, il rejoindra sa mère, qui s'est entre-temps remariée, à Lincoln dans l'Illinois pour finalement s'installer à Cleveland dans l'Ohio où il suivra son enseignement secondaire.

A son école de Cleveland, Hughes participera au journal étudiant et écrira ses premières nouvelles, poésies et pièces de théâtre. C'est durant cette période qu'il découvrira son amour pour les livres. Parmi les références du jeune poète figurent le poète américain Paul Laurence Dunbar ou encore le poète d'origine suèdoise Carl Sandburg. En 1919, Hughes ira rejoindre son père à Mexico pour une courte période caractérisée par des tensions entre les deux hommes qui aménera Langston à faire plusieurs tentatives de suicide. Après avoir terminé son enseignement secondaire en Juin 1920, Langston retournera voir son père afin de convaincre celui-ci de financer ses études à l'Université Columbia. Or, les points de vue des deux hommes divergent: tandis que Langston se voit écrivain, James, le père, espère voir son fils suivre une carrière d'ingénieur. Malgré cela les deux hommes arrivent à se mettre d'accord et il est décidé que Langston étudiera à Columbia aussi longtemps qu'il poursuivra en parallèle des études d'ingénierie. Ses études à Columbia se révèleront relativement concluantes bien qu'il décidéra en 1922 de quitter l'institution ayant subi entre autres le racisme de ses camarades de cours. Sorti de son université, Langston privilégiera les joies de la rue d'Harlem à sa scolarité.

Pour vivre, Langston cumule donc les petits boulots comme celui d'équipier sur le S.S Malone qui sillonera durant l'année 1923 les côtes de l'Afrique occidentale et de l'Europe. Après un court séjour parisien, Hughes retournera à Washington où il rejoindra sa mère. De nouveau, Langston cumule les petits boulots avant de devenir l'assistant personnel du professeur Carter G. Woodson à l'Association Pour l'Étude de la Vie et l'Histoire du Peuple Afro-Américain ou "Association for the Study of African American Life and History". Non content des contraintes imposées par le professeur Woodson, Langston passera son temps à écrire. Il quittera finalement son emploi pour celui de serveur dans un hôtel où il fera la rencontre du poète Vachel Lindsay. Impressionné par les quelques poèmes que Langston veut bien lui montrer, Vachel souhaite les voir publier, bien que certains des poèmes de Hughes aient été déjà publiés dans divers magazines et son premier recueil en voie de finialisation.

Ses études à l'Université de Lincoln en Pennsylvanie qu'il débutera à la fin des années 20 se voient sanctionnées en 1943 par l'obtention de l'équivalent américain du Doctorat en littérature. Grand voyageur, il multipliera aussi les expéditions à travers le monde bien que se sentant profondément harlémois dans son cœur.

Langston Hughes est mort à l'âge de 65 ans, le 22 mai 1967 à New York des suites d'un cancer de la prostate. Ses cendres ont été dispersées à proximité du Centre Arthur Schomberg pour la Recherche sur la Culture Noire situé à Harlem (véritable nom en anglais: "Arthur Schomberg Center for Research in Black Culture").

L'orientation sexuelle de Langston a longtemps été discutée entre des attirances bisexuelle ou homosexuelle mais il est communément admis aujourd'hui parmi ses biographes que certains de ses poèmes "trahissaient" une homosexualité évidente de la même manière qu'un autre poète américain, Walt Whitman.

Effectuant ses débuts d'écrivain en tant que journaliste pour le journal officiel du NAACP, The Crisis, Langston fait publier en 1926 son premier recueil de poèmes The Weary Blues dont est extrait l'un de ses poèmes les plus célèbre: The Negro Speaks Rivers ou Le Nègre parle des fleuves dont voici une traduction libre :

        J'ai connu des fleuves:
        J'ai connu des fleuves anciens comme le monde et plus vieux
        que le flux du sang humain dans les veines humaines.

        Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves..

        Je me suis baigné dans l'Euphrate quand les aubes étaient neuves.
        J'ai bâti ma hutte près du Congo et il a bercé mon sommeil.
        J'ai contemplé le Nil et au-dessus j'ai construit les pyramides.
        J'ai entendu le chant du Mississipi quand Abe Lincoln descendit
        à la Nouvelle-Orléans, et j'ai vu ses nappes boueuses transfigurées
        en or au soleil couchant.

        J'ai connu des fleuves:
        Fleuves anciens et ténébreux.

        Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves..

Acteur majeur du mouvement culturel de l'Harlem Renaissance qui verra émerger toute une série d'artistes noirs, il écrira en 1926 dans l'hebdomadaire politique américain The Nation le texte The Negro Artist and the Racial Mountain que beaucoup considèrent comme le manifeste de l'engagement artistique noir.

Traduction libre:

        Les jeunes artistes Nègres créent aujourd'hui dans le but de s'exprimer
        notre propre peau noire, à notre manière, sans peur, ni honte
        Si les blancs sont satisfaits, nous sommes ravis. S'ils ne le sont pas
        ça n'a pas d'importance. Nous savons que nous sommes beaux. Et laids à la fois.
        Le tom-tom pleure, et le tom-tom rit. Si les gens de couleurs
        sont satisfaits, nous sommes ravis. S'ils ne le sont pas, leur mécontentement
        importe peu non plus. Nous construisons nos temples pour demain,
        fort comme nous savons comment, et nous sommes devant la montagne
        libres à l'intérieur de nous.

Langston dépeint dans ses œuvres de la vie des prolétaires noirs partagée entre joies, désillusions, espoir, etc. le tout teinté de jazz et de blues. Ainsi Hughes dira plus tard: "J'ai cherché à comprendre et à décrire la vie des noirs aux États-Unis et d'une manière éloignée, celle de tout humain". Par son travail, Hughes a cherché à montrer l'importante d'une "conscience noire" et d'un nationalisme culturel qui unit les hommes plutôt que les oppose. Cette fierté a par la suite été reprise par de nombreux hommes de lettres comme Jacques Roumain, Nicolás Guillén , Léopold Sédar Senghor ou encore Aimé Césaire.

Après la publication de multiples recueils de poésies, de pièces de théâtre, d'essais ou encore de scénarios pour le cinéma, Hughes entreprend la rédaction de deux autobiographies sur les encouragements de ses amis: The Big Sea qui sera traduit en français sous le titre Les Grandes Profondeurs par les éditions Pierre Seghers en 1947 et I Wonder as I Wander, celui-là non traduit.

Dans les années 50-60, la popularité de Huges parmi les auteurs Afro-Américains a décliné en même temps que celle-ci s'est développée à travers le monde. Il lui a été reproché de n'avoir pas modernisé son discours de la "fierté noire" par rapport à l'évolution de la condition des noirs aux États-Unis qui s'est améliorée à cette période. Néanmoins il reste un modèle pour bon nombre d'écrivains.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par charpital » 07 Sep 2008, 15:04

Deux livres de Langston Hugues sont a ma connaissance disponible en français

Histoires de blancs aux éditions complexes

L'ingénu de harlem aux éditions la découverte

J'ai pas lu le second, mais le premier est une suite de nouvelles féroces -et hilarantes sur les petits bourgeois blancs "bobo" (enfin, leur ancétres, mais on les reconnait trés bien) qui se piquent d'aimer le jazz, les blacks, etc et les rapports compliqués (et ambivalents) que les noirs "qui veulent s'en sortir" entretiennent avec eux !
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Re: L. Hughes

Message par Byrrh » 07 Nov 2022, 23:07

Histoires de Blancs de Langston Hughes doit reparaître aux éditions Les Lapidaires en janvier 2023 : https://leslapidaires.fr/a-paraitre

Déjà paru chez ce même éditeur : La Faim de Sergueï Semionov (Serge Séménov).

À paraître également en janvier 2023, La Servante de Gustave Geffroy, auteur qu'on avait évoqué sur ce forum pour sa remarquable biographie d'Auguste Blanqui : viewtopic.php?p=339214#p339214
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