Je viens de voir Kippour d'Amos Gitaï. On y voit des réservistes de Tsahal* qui seront secouristes, de la guerre du kippour. Commençant par l'attaque surprise des armées syriennes et égyptiennes pendant yom kippour et le ramadan.
Au début, de la peinture étalée, bleu sur blanc, le drapeau d'Israël, puis noir, vert, rouge, couleurs du drapeau palestinien et de nombreux pays arabes baasistes. Scène de sexe, et le vert prédominera. Comme un écho aux uniformes de Tsahal d'alors.
Sur la route pour rejoindre leur affectation, deux jeunes réservistes en voiture. L'un lieutenant, content d'avoir enfin l'âge pour avoir "sa guerre". L'autre parlant de surconsommation et conseillant de lire Marcuse...
On voit une armée informelle, sur la discipline, pas de têtes rasées, probablement, la réserve, la désorganisation du début. On voit fugacement des femmes en unités au combat.
Puis, les morts, les blessés, les mutilés, puis l'épuisement, le désarroi, les traumatismes, syndromes de stress post-traumatiques.
Quelques chars de Tsahal ont servi au tournage mais pas de parti pris nationaliste, si ce n'est un pacifisme en montrant le vrai visage de la guerre. Le film fait documentaire, suivant ces brancardiers. Pas de glorification, d'héroïsme. Rien du côté arabe.
Ce film m'évoque également l'excellent Valse avec Bachir, qui va bien plus loin.
* : j'ai entendu plusieurs fois qu'il ne fallait pas employer le mot de Tsahal (Tsva Haganah Lev Israeli, "milice d'auto-défense d'Israël", si mes souvenirs sont bons) pour désigner l'armée israélienne. Ce serait connoté partisan d'Israël. Pourtant le terme évoque juste une armée, en l'occurrence un garde-chiourme de l'impérialisme. Et cela ne la rend pas plus sympathique ou moins sinistre.
Disponible jusqu'au 31 juillet prochain sur la chaîne Artze, la chaîne préférée d'artza.
L'article de LO