Livre "Lénine à Paris" de Aline

Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Cyrano » 23 Déc 2022, 11:51

Lénine à Paris
par Aline
La librairie matérialiste, 1929.

Humm, y'a des p'tits malins ou des grandes malines qui auraient ce livre? et qui l'auraient lu?
Peut-on trouver une version numérique quelque part ?
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Kéox2 » 24 Déc 2022, 12:11

Pas trouvé non plus en téléchargement. Le livre figure bien sur amazone mais ne semble pas disponible. Rien non plus sur l'auteure Aline, pseudo ? Mais je n'ai pas cherché suffisamment...
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Cyrano » 24 Déc 2022, 14:58

J'ai trouvé ce titre de bouquin dans le livre d'Alfred Rosmer, Le mouvement ouvrier pendant la première guerre Mondiale:
À la déclaration de guerre, le groupe bolchevique de Paris a flanché comme les autres : il y a eu des résistances – comme il y en a eu ailleurs – mais la guerre y a trouvé des partisans et même des volontaires. Les faits ont été relatés, notamment par Aline, dans son livre de souvenirs intitulé Lénine à Paris, dans lequel on trouve beaucoup plus à apprendre sur Lénine et sur le bolchevisme que dans les travaux plus prétentieux de nos pseudo-historiens.

C'est dans le tome 1 de l'édition Les bons caractères, page 470 - et Rosmer cite le bouquin sur presque 3 pages.
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par artza » 28 Déc 2022, 17:57

J'ai remonté ce petit livre de ma cave ce matin.

Je n'en avais aucun souvenir.
J'ai vu qu'il était dispo. pour 55 euros!!

Je ne peux que souscrire à ce qu'en dit Rosmer.

Le désarroi provoqué par la guerre y compris dans les rangs des bolcheviks de Paris . Nombre d'entre eux s'engagèrent dans l'armée française pour défendre la république contre le "féodalo-militarisme" allemand et autrichien.
Ils partirent pour la caserne en chantant l'Internationale.
Deux militants attachants trouvèrent la mort sur le front.

L'expulsion de France de Trotsky est brièvement rappelée sans faire mention du journal Nache Slovo

L'édition est de 1929 est-elle due à Rappoport ?

Un petit livre à lire et qui mériterait la réédition.
artza
 
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Kéox2 » 28 Déc 2022, 18:08

Merci pour l'info, mais qui était Aline ?
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Cyrano » 28 Déc 2022, 18:44

artza: «J'ai remonté ce petit livre de ma cave ce matin.»
Hein?! Quoi?! Je rêve? Dieu me tirlipote! cet artza, c'est un [censuré] de [censuré] de [censuré]! Il nous nargue...
Cyrano
 
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par Cyrano » 29 Déc 2022, 09:46

Aline est mentionné ici, là, et là aussi, dès que ça parle de Lénine in Paris. Mais qui c'est?!
Pour Kéox2 qui écrit: Rien non plus sur l'auteure Aline, pseudo ? L'auteure semble être un auteur.

Y'a une autre "Lénine à Paris", d'un certain Jean Fréville. Mais comme ce certain Fréville a participé à la rédaction des fameux "Fils du peuple" de Maurice Thorez, ça refroidit, on repose, on s'essuie discrètement la main.

Pour celles et ceux qu'on pas les volumes [mais est-ce possible?] dAlfred Rosmer, Le mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale, j'ai fais quelques scans. Rosmer cite Aline à la toute fin du premier tome (paru en 1936), juste avant les quelques pages de conclusion.

À la déclaration de guerre, le groupe bolchevique de Paris a flanché comme les autres; il y a eu des résistances – comme il y en a eu ailleurs – mais la guerre v a trouvé des partisans et même des volontaires. Les faits ont été relatés, notamment par Aline, dans son livre de souvenirs intitulé Lénine à Paris, dans lequel on trouve beaucoup plus à apprendre sur Lénine et sur le bolchevisme que dans les travaux plus prétentieux de nos pseudo-historiens. Le lecteur ne me reprochera certainement pas de citer longuement:
Le restaurant des émigrants, dans la rue de la Glacière, grouille toute la journée d'une foule nombreuse. Les conversations ne s'arrêtent pas un instant. On guette les nouvelles. Mais la question de l'attitude des socialistes à l'égard de la guerre n`est pas encore là et nombreux sont ceux qui n'admettent pas encore sa possibilité.
Lénine ne donne pas de nouvelles. N.-V. Sapojkov, secrétaire du bureau des groupes étrangers, a essayé de lui télégraphier mais on lui a déclaré à la poste qu'on ne garantit pas la transmission.
… Le 1er août... on afficha un petit bout de papier écrit à la main qui annonçait la mobilisation générale. L'émotion gagne le restaurant, qui est devenu ces jours-là le centre de réunion des émigrants.
Accepter ou ne pas accepter la guerre?
L'acceptation trouve plus de partisans. Et, à la suite, se pose fatalement la question de l'enrôlement volontaire.
La guerre est devenue un fait accompli. Tout passe au second plan devant la guerre. D'Allemagne est arrivée la nouvelle du vote des crédits de guerre par les social~démocrates. Les socialistes français ont suivi leur exemple.
Les milieux d'émigrants russes sont déconcertés. La confusion se fait sentir dans notre groupe. Lénine ne donne aucune nouvelle. On a appris par hasard qu'il avait été arrêté en Galicie. Sapojkov écrivit et télégraphia à quelqu'un en Suisse de s'aboucher avec Lénine ou avec Nadedja Constantinovna. Sans résultats. Les dépêches pour l'étranger restent en souffrance près de cinq jours. De même pour les lettres.
Dans cette confusion complète, on convoque la réunion du groupe; Elle a lieu dans la journée. On ne peut pas la faire le soir, car l'état de siège est décrété. Et puis, tout le monde est libre maintenant du matin au soir.
Dans le petit restaurant de la rue des Cordelières, presque tous les membres du groupe sont présents. À l`ordre du jour, une seule question: l'enrôlement volontaire. La réunion est désordonnée, la discussion anarchique, les passions s'animent. La réunion se termine dans un tumulte général. Tout le monde parle. L'atmosphère s'échauffe à l'extrême. Les partisans et les adversaires de l'engagement volontaire appelés par la suite défensistes et défaitistes échangent des paroles brutales. À la fin, le groupe des «défensistes» quitte démonstrativement la réunion. Quelqu'un leur crie:
– Renégats !
Mais cette exclamation ne trouve pas d'écho, ni beaucoup de sympathie. Ce n`était pas le moment des exclamations escomptant un effet facile. La réunion se déroulait au milieu d'une tension extrême; elle fut, du commencement à la fin, profondément dramatique. Le sentiment pour la responsabilité des décisions prises était effroyable. Il était pénible de comprendre que le départ signifiait la scission totale; qu'une brèche s`était ouverte dans l'organisation, unie jusqu'ici; que cette brèche devait se transformer par la suite en abîme.
Malgré les affirmations de nombreux «mémorialistes», que «tout s'est bien passé», qu'on s'est affirmé résolument du premier jour en faveur des principes internationalistes, il faut avouer que ceci n'est pas tout à fait exact. Le temps et les événements qui se sont passés depuis ont probablement légèrement voilé le souvenir de cette époque. Dans toute l'émigration, aussi bien chez les bolcheviks que chez les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires, la confusion et l'indétermination étaient extrêmes. Une attitude plus ou moins déterminée à l'égard de la guerre commença à se cristalliser plusieurs mois après son début.
… La question de l'enrôlement volontaire se posa avec acuité. Elle ne se heurtait pas à des objections résolues et ouvertes. Sur la place des Invalides, où s'inscrivaient les volontaires, les premiers groupes de Russes se montrèrent. Ç' était pour le moment des individualités. Mais, quelques jours plus tard, le mouvement prit un caractère plus organisé.
Dans la rue de la Reine-Blanche, près de l'avenue des Gobelins, dans le local miséreux du Club ouvrier dont le secrétaire était Antonov-0vséenko, commença, sous sa direction, l'inscription des émigrants volontaires. S'inscrivaient des bolcheviks, des mencheviks, des socialistes-révolutionnaires, des anarchistes.
Et en quelques jours le premier régiment républicain russe fut constitué, dans lequel entrèrent les membres suivants du groupe bolchevique: Sapojkov,Antonov-Popov, Mikhaïl Davidov, llia Djaparidsé (Moïsséev) et d”autres. Sur l'initiative de ces derniers fut élaborée, à la premiere réunion, une déclaration que je cite in extenso:
DÉCLARATION DES SOCIALISTES RUSSES
ENGAGÉS COMME VOLONTAIRES
DANS L'ARMEE FRANÇAISE

Nous, socialistes russes, entrons dans les rangs de l”armée de la République française. En pleine conscience de l°importance politique de notre acte, nous croyons indispensable de préciser clairement les motifs qui nous ont guidés dans cette décision.
La cause de la catastrophe internationale, la guerre actuelle, a été la politique impérialiste d'annexion des classes dominantes de tous les États européens et la responsabilité de la catastrophe leur incombe entièrement. Les gouvernements aristocratiques-féodaux de l`Allemagne et de l'Autriche, qui ont directement préparé et provoqué cette guerre, représentent le facteur principal de l'impérialisme mondial, un des suppôts essentiels de l'autocratie russe et la principale cause de l`alliance franco-russe dans sa forme réactionnaire actuelle. La victoire du militarisme féodal austro-allemand sur les puissances démocratiques de l'Europe occidentale amènerait fatalement le renforcement du militarisme international, cette entrave capitale au développement victorieux du socialisme international; elle serait une défaite de la démocratie de l'Europe occidentale et par conséquent constituerait un arrêt de l'évolution sociale de l'Europe et du libre développement du mouvement ouvrier; enfin, elle amènerait fatalement un arrêt du développement économique et social de la Russie, c`est-à-dire qu'elle renforcerait le régime autocratique.
Toutes ces conséquences de la victoire du gouvernement austro-allemand actuel constituent une menace terrible pour les intérêts vitaux du prolétariat international.
La défaite de l'Allemagne et de l'Autriche dominantes sera fatalement un triomphe et une consolidation de la démocratie, un coup mortel au militarisme et aux survivances de l'absolutisme féodal dans les États allemands; elle amènera fatalement la constitution d`une République allemande et ce fait privera l'autocratie russe de son suppôt international en supprimant les motifs et les intérêts qui obligent les gouvernements et la bourgeoisie européens de le soutenir et de le nourrir, supprimera en particulier les motifs de l'actuelle alliance franco-russe.
Considérant la guerre comme un fait accompli, l'lnternationale socialiste, qui n`a pu l'empêcher, est profondément intéressée à de tels résultats de la guerre. Cest pourquoi il est du devoir des socialistes de tous les pays d`influencer activement la marche de la guerre dans cette direction et d'étouffer toutes les tentatives possibles de la réaction de tous les pays intéressés à transformer la victoire sur l'Allemagne en une victoire de la réaction et du chauvinisme sur la démocratie, en particulier sur la démocratie allemande et russe.
C'est pour accomplir ce devoir, pour atteindre ces buts que nos camarades français participent activement à la guerre.
En prenant tout ceci en considération, nous, socialiste russes, sommes profondément convaincus que nous servons fidèlement les intérêts du prolétariat international, en restant des ennemis intransigeants de l'autocratie russe, et que nous manifestons, enfin, une volonté maximum d'une action socialiste consciente, en rentrant dans l`armée de la République française, avec les mots d'ordre:
Vive la démocratie!
Vive la République allemande I
À bas le tsarisme!
Vive le socialisme allemand I
(Suivent les signatures)
21 août 1914

Après cette longue citation, Alfred Rosmer conclut:
Il était d'autant plus malhonnête de tenter d'escamoter ces faits que la déclaration commune des enrôlés volontaires exprime un point de vue qu`il faut discuter. Point de vue erroné mais moins inconsistant que celui défendu généralement par les social-chauvins. C'est celui du choix entre les belligérants. Ce fut aussi celui de quelques camarades français. Nous ne croyons, disaient-ils, à aucune des histoires qu'on raconte; nous sommes fixés sur les causes et sur les responsabilités de la guerre; nous ne nous attendrissons pas sur le sort de la petite Serbie ni sur celui de la Belgique. Nous savons qu'il s'agit d'une lutte pour l'hégémonie entre l'Angleteffe et l'Allemagne, et si nous marchons, c'est que nous croyons l'hégémonie britannique plus favorable au développement ultérieur du mouvement ouvrier. Cette discussion nous conduit à la conclusion que nous voulons dégager de l'étude de cette première phase de la guerre.
C'est la fin tome 1, ensuite Rosmer rajoute une dizaine d epages pur la conclusion générale.
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par crazy horse » 29 Déc 2022, 12:11

https://imprimerie-union.org/annees-russes/lenine
Aline, qui se voit confier par Lénine à partir de 1911 la direction de l’Imprimerie-Expédition du Social-Démocrate, raconte : « L’imprimerie installée rue Antoine-Chantin ne présentait que des inconvénients. Comme il n’y avait pas d’électricité, on y travaillait, la nuit tombée, à la lueurs des lampes à pétroles ou même des bougies … Les typos finirent par dénicher un nouveau local dans un petit bâtiment en briques que bordait une allée plantée d’arbres. On y accédait par le porche du 110, avenue d’Orléans. Lénine s’en montra ravi. Les ateliers furent installés au rez-de-chaussée, le Comité Central se réserva des pièces au premier étage. C’est là désormais, que furent tirés Le Social-démocrate et Le Prolétaire »2. Ces informations et l’histoire de l’Imprimerie Union se recoupent dans le propos de Gérard Cogniot, même si l’on sait que Volf Chalit arrive à Paris en 1904 et Dimitri Snégaroff certainement en 1907 : « Une équipe d’ouvriers typographes russes suivit Lénine à Paris. Ils furent les créateurs de l’Imprimerie Union »3 .
QUAND LENINE VIVAIT A PARIS.
COGNIOT GEORGES
Edité par CLUB MESSIDOR, 1967 indiqué ici gerard cognot
https://imprimerie-union.org/annees-russes/lenine
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par com_71 » 23 Jan 2024, 00:35

Cyrano a écrit :Aline est mentionné ici, là, et là aussi, dès que ça parle de Lénine in Paris. Mais qui c'est?!
Pour Kéox2 qui écrit: Rien non plus sur l'auteure Aline, pseudo ? L'auteure semble être un auteur.

Y'a un autre "Lénine à Paris", d'un certain Jean Fréville.


Et aussi un, du à Georges Cogniot. pas envie de me le cogner...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Livre "Lénine à Paris" de Aline

Message par com_71 » 23 Jan 2024, 00:37

Tiens, je vois que
https://imprimerie-union.org/
était aussi signalé ici...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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