Ephéméride

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Message par piemme » 15 Fév 2013, 10:39

15 février (1896 : parution de L'État juif, livre fondateur du sionisme)
- 1894 : la France et l'Allemagne signent un accord sur le tracé des frontières entre le Congo et le Cameroun
- 1929 : Allemagne : 3 500 000 chômeurs.
- 1943 : Grèce : dans le petit village de Domeniko, 150 hommes et adolescents sont exécutés par les fascistes italiens. Des dizaines d'autres massacres ont lieu en Grèce occupée suivant une politique de terreur organisée.
- 1947 : "La classe ouvrière n'a pas besoin d'un "avocat des pauvres" ; elle ne mendie pas un morceau de pain ; elle REVENDIQUE, parce que de ses revendications et de son sort dépend le sort de toute la société" (Barta)
- 1955 : Algérie : Soustelle s'installe à Alger : Un choix a été fait par la France : l'intégration"
- 1956 : Algérie : François Mitterrand approuve la décision d'exécuter les peines capitales prononcées à titre d'avertissement en Algérie, au cours d'un réunion secrète du gouvernement, qui vit d'autres ministres de la gauche (Pierre Mendès France, Alain Savary, Gaston Deferre) voter contre. 45 condamnés à mort algériens seront guillotinés (222 ont été exécutés pendant toute la durée de la guerre). Mitterrand refuse presque systématiquement la grâce.
- 1972 : Grande-Bretagne : plusieurs milliers de mineurs manifestent devant le Parlement. Les mineurs obtiennent satisfaction avec une hausse de 8% après 47 jours de conflit.
- 1990 : en Suède, le gouvernement social démocrate démissionne, mettant fin à 52 ans de pouvoir de gauche. La prétendue expérience socialiste suédoise
- 1999 : Turquie : arrestation au Kenya d'Abdullah Öcalan, « Apo », leader kurde du PKK, avec l'aide des États-Unis et d'Israël. Condamné à mort en juin pour « trahison à la nation », sa peine sera commuée en prison à vie lorsque la Turquie a abolira la peine de mort en 2002. Extrait du CLT 70 du 8 novembre 1996 :
a écrit : [...] dans les années quatre-vingt, une fraction de la jeunesse kurde a choisi de répondre à la violence par la violence et n’a vu d’issue, pour lutter contre la violence du régime, que dans les mouvements de lutte armée qui ont recommencé à se développer.
Le principal de ces mouvements est aujourd’hui le PKK, le Parti des Travailleurs kurdes dont le dirigeant est Abdullah Öcalan, dit « Apo », mouvement qui a déclenché la guérilla au Kurdistan de Turquie en 1984 et qui la poursuit depuis.
Öcalan commença à jeter les bases du PKK en 1974, alors qu’il était étudiant en sciences politiques à l’université d’Ankara, en créant de petits groupes d’étudiants et de jeunes diffusant une propagande nationaliste radicale et se réclamant du marxisme. Très vite cependant, une partie de l’activité du groupe consista à éliminer ses concurrents, ou simplement les militants qui l’abandonnaient ou qui se trouvaient en désaccord avec la politique du leader. Öcalan prit vite l’habitude de « liquider » de façon expéditive ses opposants et aussi, souvent, les militants d’autres partis politiques kurdes. Le PKK voulait s’implanter au Kurdistan turc et y être le seul parti.
Un peu avant le coup d’État militaire qui eut lieu en Turquie en 1980, le leader du PKK s’enfuit en Syrie, où il eut l’aide du régime pour installer des camps d’entraînement, à partir desquels les militants du PKK purent s’infiltrer en territoire turc et mener des opérations de guérilla. Les commandos du PKK attaquaient la police et l’armée, mais faisaient aussi des opérations punitives contre les villages accusés de collaboration, tuant même parfois femmes et enfants. Le calcul du PKK et de celui qu’on appelle Apo était clair : il s’agissait de créer un fossé entre Kurdes et Turcs, et une situation obligeant la population kurde à choisir son camp et à soutenir le PKK.
Sur ce plan, la réaction de l’armée et de l’État turcs le servit en fait considérablement. Elle consista en une politique de terreur, menée en grand : expéditions punitives contre les villages, organisation de « commandos de la mort » pour assassiner les militants ou personnalités connus, déportations de population. Et peu à peu on s’est enfoncé au Kurdistan de Turquie dans l’engrenage d’une véritable guerre, la présence militaire s’accroissant sans cesse pour tenter d’ « en finir avec le PKK ». L’armée ne veut pas entendre parler de la moindre concession aux revendications d’autonomie kurde, mais ce sont ses propres actions qui rejettent une partie de la population, et en particulier de la jeunesse, du côté du PKK et qui lui fournissent des combattants.
Mais que proposent le PKK et Abdullah Öcalan à la population kurde de Turquie ? Comme le montre le nom de « Parti des travailleurs du Kurdistan », Apo s’est réclamé des travailleurs, du socialisme, car évidemment la population à laquelle il s’adresse est formée majoritairement de travailleurs, de petites gens et pas de bourgeois ou de notables. Mais il s’inspire de l’expérience de bien des fronts de libération nationalistes des pays du Tiers Monde et de leur tactique pour tenter de s’imposer à la tête de leur peuple comme ses représentants exclusifs, avec lesquels l’adversaire doit traiter. Vis-à-vis de son propre peuple, au nom duquel il prétend lutter, il n’a pas la moindre préoccupation démocratique. Les méthodes qu’il utilise laissent présager le type de pouvoir qu’il établirait s’il réussissait : une dictature, qui ne serait évidemment nullement celle des « travailleurs du Kurdistan », mais celle de la bourgeoisie et des grands propriétaires kurdes.
Car c’est en réalité pour ces classes-là qu’il se bat. C’est de ces classes-là qu’il recherche le soutien. On l’a vu il y a quelque temps dans la région de Botan, où les paysans avaient commencé à occuper des terres et où le PKK s’y est opposé, pour ne pas s’aliéner le soutien des grands propriétaires kurdes qui versent de l’argent au PKK.
Apo fait périodiquement des offres de négociation aux dirigeants turcs, et il a maintenant précisé que son parti n’est plus marxiste. Et lorsque, récemment, la Turquie a eu pour Premier ministre le dirigeant du parti islamiste, Erbakan, celui-ci a même eu droit à une lettre de félicitations du leader du PKK !
Si dans ces conditions le PKK bénéficie certainement d’un soutien large dans la population kurde de Turquie, c’est bien parce que celle-ci se trouve contrainte de choisir entre deux repoussoirs : d’un côté l’État turc, son armée et sa police, de l’autre Apo et ses méthodes qui ne disent rien de bon sur l’État et le régime qu’il instaurerait si jamais il parvenait à ses fins.
piemme
 
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