a écrit :Rebondissements
dans l’ affaire Veuillet
contre l’Education Nationale
Le Tribunal Administratif de Lyon vient de statuer sur les décisions du ministère contre le syndicaliste : Les magistrats considèrent qu’elles présentent un doute sérieux de légalité, et ils engagent une procédure en urgence, en convoquant une audience en « référé » le mardi 6 octobre, à 14 h. 30 ( salle 4 ).
Les faits : Le militant syndical avait été sanctionné en 2003, lors de la grève et avait été muté d’office à Lyon (il était en poste à Nîmes).
Depuis cette date, le ministère refuse de le rapatrier dans le Gard où vit pourtant toutes sa famille (3 enfants).
Ce maintien artificiel dans le Rhône est effectué en dehors de tout cadre législatif ou réglementaire, ce qui se traduit par une prolongation indéfinie de la sanction et constitue « une double peine ».
Ainsi, l’enseignant syndicaliste vient d’effectuer sa 7ème rentrée scolaire au collège Paul Eluard aux Minguettes à Vénissieux.
Sur le fond : Roland a toujours contesté l’intégralité des faits reprochés et demandé la saisine d’une Enquête Administrative (refusée par le ministère). Depuis le début, il se bat avec constance pour faire annuler cette mesure de répression anti-syndicale prise pour casser une grève. Il associe à cette démarche sa réintégration sur le poste qu’il occupait alors au lycée Dhuoda de Nîmes. L’affaire est encore entre les mains de la justice, actuellement devant la Cour Européenne.
Sur la forme : L’ensemble de la procédure pour l’ annulation est long. Cependant actuellement Roland est toujours à Lyon car le ministère s’obstine à refuser son retour à Nîmes. Or aucun motif ne justifie ce positionnement. C’est pour cela que Roland vient d’engager le 16 septembre un recours devant le Tribunal administratif de Lyon. Les magistrats lui ont donné raison en répondant favorablement à sa requête.
Les enjeux sont énormes : Cette affaire met en cause plusieurs lacunes du Code de la Fonction Publique (CFP). Tout d’abord l’audience du 6 octobre sera confrontée à un vide juridique qu’elle devra combler par une jurisprudence : Le CFP ne définit pas la durée des sanctions (contrairement au Code Pénal), et cela permet de graves abus de pouvoir. Ensuite les magistrats devront trancher sur la régularité des dispositions de l’Education de l’Education Nationale en matière de mutation des personnels, qui permettent elles aussi des mesures de rétorsion.
Certes les magistrats ne se prononceront pas sur le caractère arbitraire et politique de la sanction, puisqu’ils jugent sur la forme et jamais sur le fond. C’est aussi une lacune du Code de la Fonction Publique.
LE COMITE DE SOUTIEN
http://ro