Le service civique : un miroir aux alouettes
Cette loi votée par l’Assemblée Nationale quasi unanime est plus qu’une entorse au code du travail
La loi du 31 mars 2006 a institué un service civil volontaire.
Le gouvernement a décidé de créer un service civique, plus lisible et plus attractif.
L’Assemblée Nationale quasi unanime a voté cette nouvelle loi le 4 février 2010!?
Les média n’arrêtent pas de nous rabattre les oreilles.
Pour une fois la gauche et la droite seraient d’accord.? !
L’humaniste chrétien qui dirigeait Emmaüs France, à l’ombre du fameux abbé Pierre aurait réussi à réconcilier tous les gens raisonnables pour la défense d’une cause noble.
Qui pourrait d’ailleurs s’opposer au fameux service civil à qui Martin Hirsch souhaite donner une deuxième vie ?
Quelques milliers de jeunes de 16 à 25 ans seulement ont déjà « choisi » de s’engager pour une cause au côté d’une collectivité territoriale ou d’une association.
Il faut absolument que le hérault des petits boulots et des faux semblants réussisse l’impossible :
75?000 jeunes doivent pouvoir répondre à l’appel !
C’est écrit sur la feuille de route que lui a confiée son mentor, hôte actuel de l’Elysée. ;
Pour aider l’un des chouchous du président, le gouvernement a mis les petits plats dans les grands et prévu dans sa loi le versement aux structures d’accueils associatifs d’un forfait d’accompagnement.
Tout va pour le mieux.
Qui pourrait trouver une mesure plus sociale que celle-ci.
Des associations en difficultés vont pouvoir poursuivre leur mission sociale au moindre coût.
Des jeunes vont avoir le pied à l’étrier pour une bonne cause : l’aide aux personnes âgées, le développement social des quartiers, la médiation, les travaux d’aménagement…. Et j’en passe.
Le gouvernement affiche, avec la complicité d’une certaine « gauche » une politique volontariste à l’allure progressiste en masquant la réalité.
Ces jeunes vont toucher entre 540 et 640 euros bruts par mois et même si les structures d’accueils rajoutent 100 € en espèces ou en nature comme le prévoit la loi, les indemnités seront inférieures au SMIC et même au seuil actuel de pauvreté !
Il s’agit là de faire accepter une mesure qui remette en cause le code du travail et le salaire minimum garanti pour une activité qui ressemble à s’y méprendre-et pour cause- à du vrai travail.
Pour quelques associations qui osent encore se réclamer de l’éducation populaire, il s’agit là d’un pain béni.
Elles vont ainsi disposer d’une main d’œuvre au moindre coût, corvéable et motivée pour assurer les missions dévolues hier à des personnels mieux payés et relevant de conventions collectives.
Si effectivement la loi interdit-encore- la substitution d’anciens emplois permanents par des emplois précaires, il suffit aux employeurs de modifier les profils et le tour est joué.
Le service "civique" est un véritable cheval de Troie dont la mission première est de remettre en cause les acquis sociaux et le code du travail.
Aucune association d’éducation populaire, ni aucune collectivité territoriale ne doit accepter de faire ainsi le lit du libéralisme !
Si nous n’avons aucune illusion sur la droite aux affaires, nous pensons que la gauche peut encore se ressaisir et refuser ce miroir aux alouettes qu’est ce service civique.