Ah non, tout le monde n'est pas couché ! (ça sent la grasse matinée demain avant la manif

)
(gerard%wegan a écrit :Louis n'a pas tort : et W. Reich dans tout ça ?
on n'y peut rien, granit qui est le premier à avoir évoqué reich, est aussi partisan de la scientificité de Freud.
Alors maintenant, la discussion est lancée, non ?
Bon en tout cas MOI je suis lancée.
(Louis a écrit :ça va calmer cette discussion -dont je ne verrais probablement pas le bout !
Forcément, je suis sûre que t'étais là la dernière fois qu'il y a eu la discussion :dry:
Alors on a le droit de vider son sac chacun son tour ! :sleep:
J'ai pas fini
Les modos y z'ont qu'à dédoubler encore le fil. (créer un fil Alexandra Kollontaï par exemple :bleh: )
Du moment qu'on respecte la charte... :28:
(Zelda @ mardi 16 octobre 2007, à 13h07 a écrit :Freud, je le vois comme un précurseur.
Il fait de la recherche en psychologie à une époque où les connaissances de la façon matérielle dont fonctionne le cerveau se réduisent à... zéro, puisqu'il faut attendre une époque toute récente pour voir une technologie un peu fiable dans le domaine, et même la création de nouveaux domaines, comme celui de la neuro-psychiatrie.
Alors son seul outil d'études et son seul moyen d'intervention, c'est le dialogue et l'écoute d'êtres vivants qui souffrent de pathologies. Sur cette base bien fragile, bien extérieure et bien peu objective, il construit des théories, qui s'avèrent parfois troublantes (et je mets pour ma part la théorie du complexe d'Oedipe dans ces apports les plus intéressants).
Je ne sais pas s'il a falsifié consciemment des preuves. Je sais que dès le départ, il a le mérite de se pencher sur le plus gros mystère pour la biologie de l'époque et encore d'aujourd'hui, le cerveau et les relations entre l'objet physique et chimique du cerveau, les pensées (le discours que l'on se tient), les émotions etc.
Et il est indéniable que les mots peuvent être un des moyens, avec les traitements chimiques, de marcher vers la guérison. Il est évident aussi que pour ce type de pathologies, on guérit rarement définitivement. L'objectif est de soulager le patient, à défaut de pouvoir le guérir.
Donc en ce qui me concerne, je ne jure pas par Freud aujourd'hui, car je pense qu'il est dépassé, mais je ne pense pas qu'il faille le traiter comme un fieffé charlatan. C'est un initiateur, et le plus important.
Il y a toujours eu des malades, même quand les médecins ne savaient rien, et donc des gens prêts à se mettre entre les mains de n'importe qui prétendait pouvoir leur apporter le soulagement (gratuitement ou non). Le besoin crée l'organe. En l'occurence, il a longtemps surtout créé le charlatan.
Et c'est vrai qu'à cause de l'effet placébo, le charlatan peut effectivement soulager
Si, à l'époque de Freud, il y avait des psychologues - certes ils n'étaient pas spécialisés dans l'"écoute", mais dans l'étude et la classification des cas cliniques ; en l'absence de médicaments agissant sur le cerveau, ils utilisaient l'hypnose, par exemple.
Il y avait même des neurologues. Freud a commencé par là. Mais évidemment la neurologie n'apportait pas les connaissances et les réponses suffisantes pour soigner des malades.
Les spécialistes de l'"écoute", c'étaient les curés. Et ils soulageaient effectivement les âmes d'une certaine façon. Les mots peuvent agir dans le cerveau comme de l'opium (

).
Zelda, quand tu dis
(Zelda a écrit :Et il est indéniable que les mots peuvent être un des moyens, avec les traitements chimiques, de marcher vers la guérison
pourquoi ne ferais-tu pas un rapprochement avec l'effet des mots de la religion ?
Alors à une époque où la médecine des curés pouvaient faire de moins en moins d'effet - le paradis après la mort et autre résurrection étant de plus en plus difficile à avaler, même lorsqu'on était très mal, il y avait de la place pour un Freud.
C'est comme cela que je vois les choses.
(Zelda a écrit :à une époque où les connaissances de la façon matérielle dont fonctionne le cerveau se réduisent à... zéro
(Zelda a écrit :Si tu devais deviner comment fonctionne une Mazzerati en regardant uniquement son fonctionnement de l'extérieur, en entendant vrombir le moteur et sans avoir le droit d'ouvrir le capot... Tu serais mal non ?
Dans ces conditions il y a ceux qui se refusent à spéculer et qui renoncent à vouloir comprendre ce qui est hors de leur portée pour s'attacher à faire avancer des connaissances sur des bases solides, non spéculatives.
A l'aide de la chimie, de la physique, la neurologie a finalement pu faire des progrès.
Sinon, spéculer, ça a toujours été une activité intellectuelle très répandue (Freud n'est pas un "initiateur" à cet égard). Même Saint Thomas d'Aquin peut être relu avec profit, pour l'agilité intellectuelle dont il fait preuve et qui a pu faire avancer certains aspects de la logique. Or c'était un pur théologien (si je ne m'abuse).
En ce qui concerne Freud, c'est vrai qu'il est époustouflant. Je me souviens de "Gradiva" : comme un puzzle, et à l'aide de quelques éléments épars qui n'ont apparemment pas de rapport les uns avec les autres, il construit un édifice fabuleusement et comme mirâculeusement cohérent. C'est frappant.
Tant de virtuosité, d'imagination ne peut sans doute pas avoir été produite en vain - j'en ai repris un peu la lecture - Mais certainement en séparant le bon grain de l'ivraie
Et puis il ne faut pas négliger les sources naturelles de production d'endorphine du plaisir
