
Message de modération :
Perso je ne pense pas qu'untel ou un autre soit révolutionnaire plus qu'un troisième, militants ou non d'une organisation. Pour dire les choses très brièvement, on peut à mon avis considérer deux ou trois choses :
- Le prolétariat est la classe de la révolution communiste. Classe de la révolution : parce que ses intérêts sont irréductiblement opposés à ceux du capital, parce que les rapports sociaux de domination du capital (exploitation par le sur-travail, aliénation par auto-reproduction du processus marchand, etc...) ne peuvent, dans la durée, objectivement que conduire à la rupture avec ce système lui-même. Révolution communiste : parce qu'en rompant avec le système économique de la marchandise, de sa valeur et de sa reproduction, le prolétariat ne s'instaure pas en "nouvelle" classe dominante, mais abolit les rapports économiques de classes, et dès l'instant où cesse tout mécanisme de production économique, par ce fait même cessent tous besoins et contraintes de classes. C'est assez "brut de fonderie", j'en conviens. Une lecture du "Manifeste" (*) éclairerait bien mieux cette réalité et nécessité historique (le terme "nécessité" n'a pas valeur déterministe mais dialectique, en gros on peut dire que le capitalisme porte son propre cancer, même si c'est une image un peu simpliste et réductrice).
- Je partage ce que dis Bennie dans son post : tout ça commence par la révolte.
- Etre révolutionnaire en 2006 : ma foi, c'est sûrement la même chose qu'en 1848 ou 1870, n'en déplaise aux modes "alter-XYZ" qui fleurissent comme les chrysanthèmes en Novembre pour cacher le deuil qu'elles font à la révolution. La différence avec le 19me siècle n'est pour autant pas mince, le capital a aujourd'hui subordonné la classe ouvrière à ses besoins, et - par exemple - ceux qui produisent la plus-value sont aujourd'hui plus chinois ou mexicains que français ou américains. C'est la grande force du capital que d'adapter le "monde" à son image, et c'est aussi un paradoxe qui détermine sa défaite : si localement la classe ouvrière décroit, elle s'accroit mondialement, et qui plus est la masse des salariés (le prolétariat, en gros) s'apauvrit. Les fameuses (fumeuses ?) "classes moyennes" qui se croyaient riches il y a 30 ans seulement sont aujourd'hui aussi précaires que l'OS du Billancourt des années 60. Tout se nivelle par le bas, pour une masse de profit toujours plus énorme, et un taux de profit toujours moindre. C'est là que réside la contradiction du capital : cette foutue baisse tendantielle (pour notre plus grand espoir, sur le long terme). Et c'est aussi cela qui rend inconditionellement toujours vrai et toujours tangible le constat internationaliste de Marx dans son "Manifeste" (**).
Avec tout ça, je me suis peut être un peu éloigné du sujet au fait...
(*) "L'histoire de toutes la société [connue jusqu'à nos jours] est l'histoire de la lutte de classes" - "A la place d'une société avec ses classes et ses antagonismes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous".
(**) "Les prolétaires n'ont pas de patrie (...) prolétaires de tous les pays, unissez-vous"
a écrit :En cas de hors-sujet Bernard a invité les modérateurs a déplacer ses posts. Avec joie...
a écrit :Alors voilà, puisqu'on me l'a suggéré je crée ce sujet. Ma question est tout simple : ça veut dire quoi "être révolutionnaire" en 2006?
Perso je ne pense pas qu'untel ou un autre soit révolutionnaire plus qu'un troisième, militants ou non d'une organisation. Pour dire les choses très brièvement, on peut à mon avis considérer deux ou trois choses :
- Le prolétariat est la classe de la révolution communiste. Classe de la révolution : parce que ses intérêts sont irréductiblement opposés à ceux du capital, parce que les rapports sociaux de domination du capital (exploitation par le sur-travail, aliénation par auto-reproduction du processus marchand, etc...) ne peuvent, dans la durée, objectivement que conduire à la rupture avec ce système lui-même. Révolution communiste : parce qu'en rompant avec le système économique de la marchandise, de sa valeur et de sa reproduction, le prolétariat ne s'instaure pas en "nouvelle" classe dominante, mais abolit les rapports économiques de classes, et dès l'instant où cesse tout mécanisme de production économique, par ce fait même cessent tous besoins et contraintes de classes. C'est assez "brut de fonderie", j'en conviens. Une lecture du "Manifeste" (*) éclairerait bien mieux cette réalité et nécessité historique (le terme "nécessité" n'a pas valeur déterministe mais dialectique, en gros on peut dire que le capitalisme porte son propre cancer, même si c'est une image un peu simpliste et réductrice).
- Je partage ce que dis Bennie dans son post : tout ça commence par la révolte.
- Etre révolutionnaire en 2006 : ma foi, c'est sûrement la même chose qu'en 1848 ou 1870, n'en déplaise aux modes "alter-XYZ" qui fleurissent comme les chrysanthèmes en Novembre pour cacher le deuil qu'elles font à la révolution. La différence avec le 19me siècle n'est pour autant pas mince, le capital a aujourd'hui subordonné la classe ouvrière à ses besoins, et - par exemple - ceux qui produisent la plus-value sont aujourd'hui plus chinois ou mexicains que français ou américains. C'est la grande force du capital que d'adapter le "monde" à son image, et c'est aussi un paradoxe qui détermine sa défaite : si localement la classe ouvrière décroit, elle s'accroit mondialement, et qui plus est la masse des salariés (le prolétariat, en gros) s'apauvrit. Les fameuses (fumeuses ?) "classes moyennes" qui se croyaient riches il y a 30 ans seulement sont aujourd'hui aussi précaires que l'OS du Billancourt des années 60. Tout se nivelle par le bas, pour une masse de profit toujours plus énorme, et un taux de profit toujours moindre. C'est là que réside la contradiction du capital : cette foutue baisse tendantielle (pour notre plus grand espoir, sur le long terme). Et c'est aussi cela qui rend inconditionellement toujours vrai et toujours tangible le constat internationaliste de Marx dans son "Manifeste" (**).
Avec tout ça, je me suis peut être un peu éloigné du sujet au fait...
(*) "L'histoire de toutes la société [connue jusqu'à nos jours] est l'histoire de la lutte de classes" - "A la place d'une société avec ses classes et ses antagonismes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous".
(**) "Les prolétaires n'ont pas de patrie (...) prolétaires de tous les pays, unissez-vous"