
"Profonde douleur" de Benoît XVI après l'ordination d'un évêque par Pékin
AF
AFP 02.12.06
Benoît XVI a appris "avec une profonde douleur" l'ordination "illégitime" par Pékin le 30 novembre de l'évêque Wang Renlei sans l'approbation du Vatican, annonce samedi un communiqué officiel du Saint-Siège. L'ordination de cet évêque à Xuzhou, dans l'est de la Chine, est "la dernière de ces ordinations épiscopales illégitimes qui tourmentent l'Eglise catholique en Chine depuis quelques dizaines d'années, créent des divisions dans la communauté diocésaine et troublent les sentiments religieux de nombreux prêtres et fidèles", affirme le communiqué. Ces actes "extrêmement graves" sont la conséquence "d'une vision de l'Eglise qui ne correspond pas à la doctrine catholique et qui s'oppose aux principes fondamentaux de sa structure hiérarchique", affirme le communiqué. Le Saint-Siège n'a eu connaissance du projet d'ordination "qu'au dernier moment" mais n'a "pas manqué d'entreprendre les démarches possibles dans ce court laps de temps pour qu'on n'en arrive pas à un acte qui provoquerait une nouvelle déchirure au sein de la communion ecclésiale", poursuit le communiqué. Cette ordination, la quatrième par Pékin depuis le début de l'année, n'avait été annoncée qu'en début de semaine par l'Eglise officielle chinoise. Le Vatican rappelle que le droit canon prévoit des "sanctions sévères pour ceux qui confèrent et ceux qui reçoivent cette ordination épiscopale, si l'acte est accompli dans des conditions de liberté réelle. Le communiqué ne précise pas si l'ordination de Xuzhou ressort de cette catégorie mais indique que le Vatican "déplore le mode de procéder dans l'ordination sacerdotale de Xuzhou et espère que des incidents de ce genre ne se répéteront pas à l'avenir". "Il est consolant de constater que malgré les difficultés passées et présentes la quasi-totalité des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses et des laïcs de Chine (...) maintiennent une profonde communauté de foi" avec Rome, note encore le Saint-Siège. La Chine compte plusieurs millions de catholiques divisés entre une Eglise "patriotique", dont le nombre de fidèles serait d'environ quatre millions, et une Eglise clandestine fidèle au Vatican, qui rassemblerait une dizaine de millions de croyants. L'ordination au printemps de trois évêques chinois sans l'aval du Saint-Siège avait déjà conduit le pape Benoît XVI à dénoncer une "grave violation de la liberté religieuse", malgré des discussions en cours entre Pékin et le Vatican visant à une normalisation des relations bilatérales rompues au début des années 1950.