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Hey ben, faut l'assumer notre programme commun, le programme communiste !

Je revoyais récemment l'interview de Laguiller pour les élections de 95, où on l'accuse de vouloir avec LO "détruire l'appareil d'état". Elle s'est trés bien défendue par ailleurs, en disant à la fois qu'elle se présentait sur un programme de défense des intérêts des travailleurs, et en faisant comprendre qu'elle ne cachait pas son drapeau trotskiste.

En même temps, elle botte en touche en n'expliquant pas, dans des termes saisissables, pourquoi nous pensons qu'à terme détruire l'appareil d'état bourgeois est une nécessité vitale, en allant jusqu'à dire qu'il faut des moyens pour la police dans sa lutte contre les gangsters pour se distancier de l'image "gauchiste anti-flic".

C'est vrai c'est difficile d'expliquer tout ça entouré de journalistes hostiles, en même temps en regardant les vieux clips de la LCR ou de LO des années 70, et ce que disent aujourd'hui ces mêmes organisations, je me dis que le discours adapté à la situation actuelle doit se situer entre les deux. A la fois tenir en compte du recul significatif de la conscience socialiste et du mouvement ouvrier organisé, mais aussi des facteurs de recomposition, radicalité, etc.

Sinon ouais le discours de Krivine est pas mal, sauf peut-être comme le remarque Apfelstrudel la référence à Che Guevara - effectivement c'est pas nouveau.

C'est d'un lourd ce discours. Incroyable le nombre d'effets de manche. Je ne prends peut être pas la mesure de la conscience des travailleurs en 1969, mais là c'est vraiment déconner, surtout à la mesure de l'audience de la LCR...

Enfin bon, au moins c'est le genre de discours qui en période de paix sociale fait plaisir aux puig antich scandalisés par l'idée d'augmenter les moyens publics contre les mobsters.

Les quoi ?

J'ai revu ces vidéos, on voit l'évolution de 69 à 74. En 69, c'est un discours adressé à un meeting gauchiste, à des convaincus ou des proches. Il a recueilli un peu plus de 1%. Et les anciens de LO (qui avaient appelé à voter pour lui) se souviennent d'un immense gâchis. Enfin, il représentait 68, avec son verbiage, ses qualités et ses défauts.

En 74, il était parti pour recommencer la même chose, puis il a subi l'influence de la campagne d'Arlette et a infléchi son disours. Ici, c'est un discours de la fin, qui reprend même mot à mot des formules d'Arlette "pas de chèque en blanc à Mitterrrand". Pourquoi s'était-il présenté d'ailleurs ? pourquoi n'avait-il pas appelé à voter Arlette... il a fait 0,36 % et Arlette 2,33.

Enfin le passé est le passé, mais cela ne sert à rien de le ressortir de façon admirative. 69 est le contre-exemple, le symbole même de ce qu'il ne faut pas faie. Et pour 74, voir l'original (Arlette) plutôt que la copie, puisque la LCR de l'époque s'est finalement ralliée à ce quelle disait.

En 1974 la LCR souhaitait une candidature "des luttes" c'est à dire de Piaget le syndicaliste CFDT qui avait mené la bagarre contre les licenciements chez Lip à Besançon.

Militant ouvrier honnête mais catholique pratiquant et profondément réformiste (PSU), Piaget ne pouvait accepter de se présenter face à Mitterrand sur lequel il partageait les illusions des gens de gauche.

La LCR accueillit avec des grincements de dents la candidature d'Arlette lui reprochant de diviser.
Diviser qui d'abord?
et puis ne ne pas être une si bonne candidate car elle était militante syndicale à FO...

Finalement Krivine se présenta contraint et forcé de son point de vue mais en ayant pas grand chose à dire au départ.

Au cours de la campagne il reprit toute une partie des arguments développés par Arlette car il put constater qu'ils rencontraient sinon l'adhésion du moins l'écoute de nombreux travailleurs.

En gros c'est ce que refit Besancenot en 2002 avec plus de succès que Krivine il est vrai mais sans nuire à Arlette qui eut même un petit peu plus de voix qu'en 2002.