La chute du mur

[Matrok]

Bien sûr que la chute du mur a été un progrès ! Et la casse des droits sociaux des Allemands de l'Est, une régression. Mais pour ce qui est du mur de Berlin lui-même, et du "Rideau de Fer" en général, on ne va pas le pleurer quand même ? D'ailleurs, il reste bien des murs à abattre, certains virtuels, mais certains bien réels, entre Israël et les Territoires Palestiniens, entre le Mexique et les Etats-Unis, autour des enclaves de Ceuta et Mellila, entre les deux Corées, etc...

[Crockette]

on va pas pleurer sur ces régimes de l'est qui n'hésitaient pas à faire bosser les ouvriers comme des chiens sur des semaines de 90 heures parfois pour appliquer leur plans...certes.

mais les camarades ici ne doivent pas oublier que nous avons bcp d'infos capitalistes...et nous sommes tous conditionnés par les images...de gens heureux qui cassent et franchissent le mur...


aujourd'hui un sondage resté très très discret, révèle que 7 allemands de l'est sur 10 sont nostalgiques du régime de DDR.
les trostkistes doivent avoir du respect pour les petits gens ceux qui ont perdu leur job de caissière, ouvrier, couturière etc et qui sont nostalgiques.
j'ai passé des vacances à l'est et c'était pas l'enfer non plus...j'ai plutot de bons souvenirs de cette période (certes il aurait fallu que j'y vive au moins un an pour vérifier à 100% mon analyse) et de cotoyer des gens heureux oui, j'ai pa shonte de le dire.
la majorité de segns qui se cassaient à l'est avaient des professions libérale sou d'ingénieurs, une fois bien formé à l'est ils se tiraient à l'ouest négocier de bons salaires, un peu ce qui se passe aujourd'hui avec l'afrique et l'europe.

quand je vois aujourd'hui comment les collegues de boulot se regardent, se critiquent, , s'observent, comment les leches bottes du monde du travail pullulent, le désastre des suicides oui moi aussi j'ai un peu de nostalgie de cette période.

je pense que les allemands de l'ets voulaient en majorité changer le régime mais pas forcément rejoindre la RFA, voilà mon opinion. et des forces capitalistes financières et logistiques colossales ont profité de l'idiot de Honecher et du réformiste déguisé de gorbatchev pour accomplir le hold up intellectuel du siècle.

[yannalan]

Si la DDR a construit le "rempart antifasciste", c'est pour éviter la fuite d'un bon nombre de ses citoyens vers l'Ouest, et pas seulement les plus formés.
Il ne faut pas sous-estimer le phénomène d'oubli dans l'Ostalgie : on se souvient plus facilement des bonnes choses que des mauvaises En discutant avec des habitants de l'ex-RDA,ils disaient qu'ils étaient fiers d'avoir réussi à construire un pays malgré le poids des russes. C'est vrai qu'il n'y avait pas de chômage, mais l'économie était gérée n'importe comment et la classe ouvrière n'avait rien à dire. Les essais de RDA à régime modifié ont cédé devant la poussée de masse pour l'unification qui débordé ceux qui étaient à l'origine des mouvements.
L'autre solution, envisagée un moment, était la solution "Tien an Men".Il semble que l'armée n'y était pas prête moralement.

[Vérié]

La propagande sur l'anniversaire de la chute du mur est répugnante. Ce sont les vainqueurs (provisoires) de l'histoire qui fêtent la disparition de ce qu'ils appelaient "le communisme" ou "le socialisme"... comme les staliniens. Et ces régimes repoussoirs qui n'avaient rien à voir avec le socialisme leur étaient bien utiles. Ils leurs sont d'ailleurs toujours utiles aujourd'hui pour nous faire croire que le socialisme, ça ne peut donner que des régimes de ce genre, donc qu'il vaut mieux accepter le capitalisme et sa crise, car nous avons au moins la "démocratie".

Que cette propagande soit répugnante et qu'elle exagère les horreurs de la RDA, tout comme elle exagère les bienfaits du capitalisme occidental libéral - dont les ostistes ont découvert les charmes - ne doit pas nous faire tomber dans la nostalgie du stalinisme réellement existant. Pas davantage pour la RDA que pour l'URSS. Il est inutile d'embellir ces régimes anti-ouvriers pour dénoncer l'hypocrisie des capitalistes et de leurs larbins qui se livrent à cette fête obscène.

La RDA et l'Allemagne de l'Ouest ne sont que deux faces d'une même médaille, deux façons d'exploiter les prolétaires, pour le compte de patrons privés à l'Ouest, pour celui d'une bureaucratie hautement privilégiée et corrompue à l'Est, qui a usurpé et souillé le drapeau du communisme.

[Vérié]

Edito de L'Etincelle

A quand la chute du mur de l’argent ?


Hillary Clinton, Gordon Brown, Dimitri Medvedev, et Nicolas Sarkozy se sont précipités à Berlin pour fêter, avec Angela Merkel, les 20 ans de la chute du mur. Poutine manquait au tableau, lui qui est un exemple des réussites de cette fin du « bloc soviétique », qui l’a fait passer d’obscur lieutenant-colonel du KGB, qu’il était en 1989 en Allemagne de l’Est, au rang d’homme fort d’une Russie rentrée dans le giron du monde capitaliste, de l’argent roi et de la corruption.
Ce mur, construit pour arrêter l’hémorragie de ceux qui quittaient l’Est pour l’Ouest, où le niveau de vie était nettement plus élevé, faisait de ce demi pays qui n’avait de communiste que le nom et où toute opposition politique était réprimée, une prison pour les peuples. La frontière entre les deux Europe, dont le mur de Berlin n’était qu’un maillon, était une monstruosité. Mais les grandes puissances qui en fêtent la fin, ne sont-elles pas celles qui avaient décidé, d’un commun accord à l’issue de la guerre mondiale, de couper l’Europe en deux ?
Dans l’Allemagne réunifiée les inégalités demeurent avec des salaires toujours plus faibles à l’est qu’à l’ouest et un taux de chômage plus fort. Et surtout elles s’accroissent entre les riches et les pauvres dans l’ensemble du pays, comme ici en France, avec la crise.
La fin du bloc de l’Est a surtout été une fête pour les financiers de Wall Street (la « Rue du mur »… et de l’argent), des bourses de Paris, Londres ou Tokyo qui peuvent faire valser leurs capitaux d’un bout à l’autre de la planète, exploiter la main d’œuvre en Roumanie, Russie ou Chine. Mais elle a plus facilité la libre circulation des marchandises et des capitaux que celle des peuples.
Car pour un mur de perdu, dix de retrouvés.
730 kilomètres de mur ont été érigés par le gouvernement d’Israël pour séparer les ghettos de misère où il cantonne la population palestinienne, des colonies israéliennes implantées en Cisjordanie. Un mur dont, vendredi dernier, les habitants du petit village palestinien de Nilin ont symboliquement abattu un pan.
Et c’est un rideau de fer de 1 200 kilomètres de long, longé par un no man’s land bardé de dispositifs électroniques, caméras, senseurs terrestres, que construisent les Etats-Unis à la frontière du Mexique pour empêcher l’immigration clandestine. Le mur de Berlin a fait 137 morts entre 1961 et 1989. Mais plus de 5 000 émigrants sont morts en tendant de passer du Mexique aux USA au cours de 15 dernières années, tués par les garde-frontière, ou décédés en tentant de passer par les zones montagneuses et désertiques moins surveillées.
Les gouvernements de France, d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie n’ont pas besoin de murs pour faire la chasse aux immigrés venus des pays du sud. Ils ont les mers. Le 25 septembre dernier, une petite embarcation, avec 60 émigrants de Guinée et du Sénégal, a chaviré, entre le Maroc et l’Espagne. Les 11 survivants ont été aussitôt réexpédiés en Afrique. En août, 73 autres, venus d’Ethiopie et d’Erythrée, étaient morts de faim et de soif sur un bateau au large de la Sicile. Le gouvernement italien a instauré un délit d’aide à l’immigration clandestine pour les pêcheurs qui viendraient à secourir ces embarcations d’infortune. Comme le gouvernement français a fait de l’aide aux réfugiés de Calais un délit. Et Sarkozy et Brown organisent en commun des charters pour renvoyer des émigrés afghans vers leur pays d’origine, là où la France, l’Angleterre et les USA, entretiennent une guerre sanglante.
Murs, barbelés, chasses à l’homme n’empêchent pas des millions de femmes et d’hommes, quittant les pays où les grandes puissances et leurs trusts entretiennent la misère, d’affluer au risque de leur vie vers les pays riches pour y trouver de quoi faire survivre leurs familles. D’autant que les patrons d’ici sont trop contents de pouvoir les sous-payer parce que sans droits. Jusqu’à ce que ceux-ci, travailleurs comme nous tous, se rebiffent collectivement pour imposer leurs droits, comme les 5 000 travailleurs sans papiers actuellement en grève en région parisienne.
Pour en finir avec ces barrières que les gouvernants érigent un peu partout dans le monde pour protéger les possédants de la misère qu’eux même engendrent, il faudra en finir avec les banques, les grands trusts qui dominent le monde.
C’est le mur du fric qu’il faudra faire sauter.

[logan]

Dans Le Monde un sondage faisait état de 60% des russes qui pensaient que la fin de l'URSS n'était pas une bonne chose