Les délocalisations

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par justedepassage » 13 Jan 2005, 14:33

Ne comptez pas sur moi pour entrer dans vos intentions de jeu polémique. Je souhaite que nombre de lecteurs trouvent intérêt à l'information portée sous l'intitulé du présent fil et auront le souci de suivre l'évolution qui sera donnée à cette tentative de déplacement non réversible des personnels TOS qui se présente comme le précurseur de bien d'autres délocalisations à venir.
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Message par Gaby » 13 Jan 2005, 14:43

(justedepassage @ jeudi 13 janvier 2005 à 14:33 a écrit : Je souhaite que nombre de lecteurs trouvent intérêt à l'information portée sous l'intitulé du présent fil et auront le souci de suivre l'évolution qui sera donnée à cette tentative de déplacement non réversible des personnels TOS qui se présente comme le précurseur de bien d'autres délocalisations à venir.
Balaise l'enchevêtrement des propositions dans cette phrase.
Bon sinon, je veux bien te laisser à tes quelques illusions et erreurs grossières (l'ennemi c'est l'OMC, la décentralisation de l'enseignement national est une délocalisation)...
Mais par contre, je tiens quand même à te signaler une chose : le "nombre de lecteurs", tu l'idéalises.
Gaby
 
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Message par Urriko » 11 Juin 2005, 13:00

Pour compléter les informations données par la Lutte De Classe, un autre article de la Lutte Ouvrière du 10 juin 2005 avec quelques chiffres afin de pouvoir couper court à la désinformation et la propagande du patronat et des politiciens qui lui servent de laquais, sur la soi-disant inéluctabilité des délocalisations permettant de résister à la concurrence internationale.

(Lutte Ouvrière a écrit :Lutte Ouvrière n°1923 du 10 juin 2005

Délocalisations : Contre les mensonges patronaux

Les délocalisations sont évoquées à tout propos pour persuader les travailleurs qu'ils sont en permanence en concurrence avec les travailleurs beaucoup moins bien payés des pays pauvres, que les patrons ne peuvent guère résister à l'attrait d'une main-d'oeuvre bien moins coûteuse et que, s'ils demandent à leurs salariés des sacrifices pour pouvoir résister à la concurrence internationale, ceux-ci ont intérêt à y consentir et à céder au chantage. Faute de quoi, c'est toute l'industrie et les emplois qui vont partir à l'étranger.

Le patronat a tout intérêt à accréditer de telles idées et à faire oublier que, loin d'être pris à la gorge par la concurrence internationale, c'est tout simplement son avidité à engranger toujours plus de profits qui explique la dégradation des conditions de travail et les licenciements.

Une étude de l'Insee permet de remettre à sa juste place ce chantage permanent exercé sur les travailleurs, non seulement parce que les licenciements dus à des délocalisations vers des pays à bas salaires ne représentent qu'une toute petite minorité des licenciements, mais aussi parce que la plupart sont le fait de très grands groupes industriels, riches à milliards.

Cette étude de l'Insee, publiée le 1er juin, portant sur "les délocalisations et les réductions d'effectifs dans l'industrie française", estime que 95000 emplois industriels auraient été supprimés en France et délocalisés à l'étranger entre 1995 et 2001, soit 13500 par an, alors que l'ensemble des suppressions d'emplois dans l'industrie (licenciements et fins de CDD) est de l'ordre de 500000 par an.

"Environ une fermeture d'établissement industriel sur 280 correspondrait à une délocalisation vers un pays à bas salaires, soit un peu moins d'un emploi détruit sur vingt" ajoute l'étude de l'Insee. En fait, la majorité des emplois délocalisés (7175 par an) l'est vers les pays développés, l'Espagne arrivant en tête devant l'Italie, l'Allemagne et les États-Unis.

L'étude montre enfin que les délocalisations sont surtout le fait de très grands groupes: "Les groupes ou entreprises indépendantes de plus de 500 salariés représentent moins de la moitié de l'emploi industriel, mais plus des deux tiers des emplois délocalisés." Les très grands groupes employant plus de 5000 salariés en France représentent à eux seuls plus de la moitié des emplois délocalisés. Et sur la période 1995-2001, seulement dix d'entre eux ont concentré près du quart des suppressions d'emplois dans le cadre de délocalisations, toujours d'après l'Insee.

Cette étude va donc à l'encontre de la propagande des patrons et du gouvernement qui amplifient volontairement le phénomène des délocalisations, avec le soutien zélé des médias. Comme le montre l'enquête de l'Insee, ceux qui délocalisent sont le plus souvent les grands groupes qui font d'énormes profits qui leur permettent justement, entre autres, d'acheter des entreprises dans d'autres pays. Ils ont de quoi maintenir leurs emplois tout en investissant ailleurs. Et les travailleurs ont toutes les raisons de s'opposer aux suppressions d'emplois, délocalisations ou pas!

Aline RETESSE


L’étude en question peut être consultée par celles et ceux qui le voudraient en utilisant le moteur de recherche du site de l'INSEE. Indiquez « délocalisations » comme mot clef : le premier article indiqué est le bon.
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Message par Philippe » 11 Juin 2005, 14:59

Dans l'article du début, très bien fait :

L'intérêt des travailleurs n'est certainement pas de mener une vaine agitation contre les investissements de « nos » capitalistes dans les pays de l'Est européen, en Afrique ou en Chine. Leur intérêt est, au contraire, que le prolétariat de ces pays se renforce et, par là même, acquière la combativité qui l'amène à lutter pour ses conditions d'existence et à imposer des salaires corrects.

Combat des plus pertinent mais il est parfois dur, hélas, de faire comprendre ce concept autour de soi....
Philippe
 
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Message par logan » 11 Juin 2005, 15:55

a écrit :Cette étude de l'Insee, publiée le 1er juin, portant sur "les délocalisations et les réductions d'effectifs dans l'industrie française", estime que 95000 emplois industriels auraient été supprimés en France et délocalisés à l'étranger entre 1995 et 2001, soit 13500 par an, alors que l'ensemble des suppressions d'emplois dans l'industrie (licenciements et fins de CDD) est de l'ordre de 500000 par an.


Et oui les délocalisations sont un phénomène hyper-minoritaire dans les pertes d'emploi... ca fait des mois qu'on le dit sur ce forum 8)

Le problème du chômage ce n'est pas du à la mondialisation ou aux délocalisations mais aux capitalistes bien de chez nous et à leur système, ici et maintenant.
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Message par Gaston » 11 Juin 2005, 16:57

Avec du retard, sur le premier article:

a écrit :C'est une revendication réactionnaire pour cette autre raison encore qu'elle suggère que, pour conserver les emplois des travailleurs d'ici, il faut priver d'emplois les travailleurs d'ailleurs.


C'est réactionnaire d'opposer les travailleurs d'ici et ceux d'ailleurs. Mais il me semble que la "création d'emplois" dans les pays pauvres, c'est surtout arracher des paysans à leur mode de vie traditionnel pour en faire une masse de sans-emplois, qui pourront devenir "candidats prolétaires" et peut-être (re)trouver une activité. Drôle de façon de créer des emplois... Il me semble (si mes souvenirs sont bons) que RL explique dans l'accumulation du capital cette destruction de l'économie primitive.
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Message par Jacquemart » 11 Juin 2005, 18:03

Gaston, connais-tu une autre façon pour le capitalisme de fabriquer des prolétaires ? C'est ainsi qu'il procède aujourd'hui dans le Tiers-Monde, et c'est ainsi qu'il a toujours procédé ici en Occident, depuis sa naissance. C'est ignoble, c'est barbare, c'est aveugle, c'est tout ce qu'on veut, mais c'est tout de même progressiste, de la manière dont le capitalisme peut l'être.

Quant au bouquin de Rosa Luxemburg, il parle de cela, mais ce n'est pas son propos essentiel. Si tu veux en parler davantag, le mieux sera d'ouvrir un fil à ce sujet...
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Message par Gaston » 11 Juin 2005, 18:34

Ce n'était pas réactionnaire qui me gênait, mais de dire "priver d'emplois". Ne pas "fabriquer des prolétaires" ne veut pas dire "priver d'emplois". Les prolétaires fabriqués avaient une activité auparavant...
Aprés, OK sur l'aspect progressiste, avec toutes les dimensions que tu as donné.
Gaston
 
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Message par Jacquemart » 11 Juin 2005, 19:25

Sauf que le capitalisme n'a pas besoin de créer des emplois de prolétarires pour priver les paysans de leur gagne-pain... Là aussi, cela a été historiquement le cas en Europe, notamment en Angleterre, où les "enclosures" ont privé des centaines de milliers de paysans de travail... deux siècles avant que l'industrie naissante ne commence à en embaucher.
Et dans le Tiers-Monde actuel, qu'il y ait un développement industriel ou non, les petits paysans continuent d'être chassés de leurs terres et de venir grossir les rangs des damnés de la terre, miséreux des trottoirs et des bidonvilles.
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