(Ynohtna a écrit :Par contre , on est favorable au report de l'âge de retraite, normal au fond vue que nous vivons plus longtemps.
"On" ? Dois-je en conclure que tu es encarté au Centre ?
Quel est le lien de cause à effet ?
Le lien implicite dit "Les caisses se vident parce que la durée de la vie moyenne augmente."
Mais c'est faux.
Voici un exposé sur les retraites par LO...
http://www.lutte-ouvriere.org/documents/ar...-faire-face-a-lIl faut le lire in extenso à mon avis, mais voici un extrait significatif :
(LO a écrit :Le vol organisé des salariés
Non seulement on obligea les salariés à cotiser pour leur propre retraite mais l’État n’eut aucun scrupule à puiser dans les caisses du régime général de la Sécurité sociale et faire payer aux salariés, sur leurs cotisations, d’innombrables dépenses qui auraient dû être prises en charge par le budget de l’État. C’est ce qu’on appelle les charges indues, qui comme nous l’avons vu, ne datent pas d’aujourd’hui.
Ainsi l’Allocation des vieux travailleurs salariés, qui était une sorte de minimum vieillesse pour les salariés, mais qui était versée à de nombreux agriculteurs non salariés, n’aurait pas dû être payée sur les cotisations des assurés sociaux. Le gouvernement de la Libération a agi exactement comme celui de Vichy et pris sur les cotisations des salariés du régime général pour assurer ce minimum.
L’État prit donc l’habitude de faire financer par les cotisations de ces derniers un certain nombre de prestations sociales qui ne sont pas destinées aux assurés sociaux. Ne parlons même pas de la branche maladie qui est encore bien plus largement mise à contribution pour financer la construction des hôpitaux, les études médicales, les profits des trusts pharmaceutiques, etc. - mais ce n’est pas le sujet de ce soir, quoique le budget de la Sécurité sociale forme un tout.
Il n’est guère étonnant que les pensions de retraite aient été réduites à la portion congrue car, pendant que le régime général servait de vache à lait pour toute une série de dépenses relevant des autres régimes ou de l’État, ses ressources enregistraient, elles, de multiples manques à gagner.
Par exemple la non revalorisation régulière du plafond au-dessus duquel la Sécurité sociale ne perçoit plus de cotisation sociale sur le salaire aboutit à priver son budget de ressources importantes. En 1958, la moitié des salariés seulement cotisaient à la Sécurité sociale sur la totalité de leur salaire. Cette situation favorisa les cadres qui purent alimenter plus largement leur propre caisse, mais c’était autant de rentrées en moins pour le régime général. Les petits salaires supportaient donc le gros de la charge.
Et puis il n’était pas facile de faire rentrer les cotisations. Le gouvernement a confié aux patrons le soin de retenir les cotisations à la source et de les verser à l’organisme chargé de les percevoir, l’URSSAF. Or la plupart des employeurs, s’ils n’oubliaient jamais de retenir les cotisations sur les salaires, n’effectuaient les versements qu’avec retard ou pas du tout ! L’argent des assurés sociaux servait de fonds de roulement aux patrons. La législation sanctionnant cette pratique était inopérante car pas appliquée. À l’époque la priorité allait à la relance de la production : ce n’était pas le moment de faire des difficultés aux patrons, le gouvernement était aux petits soins pour eux. En 1948, les heures supplémentaires au-delà de 44 heures par semaine furent même pendant un temps exonérées de toute cotisation sociale ! En 1951 les pénalités contre les mauvais payeurs furent réduites avec le but proclamé d’arriver à une meilleure entente avec les patrons. Peine perdue, les caisses n’eurent jamais les moyens de faire rentrer tout l’argent dû. D’ailleurs dans les années 1950, l’URSSAF renonça à poursuivre le recouvrement des impayés au-dessous de dix salariés. Aujourd’hui il ne reste officiellement que 1 % de cotisations impayées, ce qui représente tout de même environ 20 milliards de francs chaque année. Mais évidemment les patrons payent selon ce qu’ils ont eux-mêmes déclaré et les contrôles, trop rares, effectués par l’URSSAF montrent que la moitié de ceux qui sont contrôlés trichent et parfois beaucoup. Pour ne prendre pour exemple qu’une des entreprises les plus profitables du pays, L’Oréal, elle, a été redressée en 2001 de 91 millions d’euros !
Quant à l’État-patron, il n’est pas du tout contrôlé et il cherche à payer le moins possible. D’ailleurs il s’est lui-même exonéré de cotisations sociales sur les primes et les heures supplémentaires payées aux fonctionnaires, quelque 100 milliards de francs, et personne ne peut dire s’il paye ce qu’il doit sur le reste.
C’est dire que les comptes sont loin d’être transparents. L’argent des cotisants est mis à toutes les sauces et la comptabilité est si complexe que l’enchevêtrement des dettes et des crédits jette un voile opaque sur ces prélèvements indus dont sont victimes les salariés. Il arrive parfois que l’État reconnaisse devoir de l’argent et verse en rattrapage une somme plus ou moins arbitraire. Ce fut le cas en 1951 et en 1959 par exemple. Il n’est pas facile même pour des spécialistes de calculer le montant des charges indues mais des estimations ont été faites : entre 1947 et 1958, ces charges ont représenté 83 % du déficit de la Sécurité sociale.
(Ynohtna a écrit :Enfin , je compte vraiment sur vous pour me dire si dans les catégories vide, LO possède bien des idées ( officiel ).
Je te retourne la question : tu n'as pas mis de rubrique "faim dans le monde", tu n'as donc aucune opinion là-dessus, c'est une question qui ne t'intéresse pas ?
Je fais là un raisonnement par analogie. Les rubriques que tu as mises sont celles que mettent les journalistes comme si tous les partis affichaient les mêmes priorités, je pense au contraire que chaque parti a le droit d'afficher ses propres priorités.
Ta rubrique "Défense" par exemple, m'a bien fait sourire. Défense de quoi ? de la patrie ?
Damned, LO a plein de trucs à dire sur cette infecte notion de patrie bourgeoise, mais surtout pas pour la défendre, ni en paroles, ni surtout par les armes.