Ce qu'en disait le 6 avril François Ruffin, l'un des initiateurs :
http://www.telerama.fr/monde/francois-r ... 140743.php
Gaby a écrit :Si tout ce que tu trouves comme arguments, c'est procès d'intention...
Gaby a écrit :une grande qualité de LO était sa volonté de militer dans la classe ouvrière, avec un mode d'intervention... que ce mouvement de petits bourgeois adopte...
Non , les occupation de l Répu ne font pas peur au pouvoir dans la mesure où les intervenants se contentent de discuter d ..C 'est bien gentil , commenté avec bienveillance par tous les médias..
extrait 1er article ldc n° 175 a écrit :Nuit debout et ses limites
Depuis début avril les projecteurs des médias sont braqués sur Nuit debout, ce rassemblement-forum quotidien, qui se tient sur la place de la République à Paris, imité depuis dans plusieurs villes de province, en en faisant avec une bonne dose d’exagération un élément phare de la mobilisation. Nuit debout, qui rassemble selon les jours de quelques centaines à quelques milliers de participants dans tout le pays, est un produit du mouvement et contribue, à sa façon, à maintenir l’agitation contre la loi El Khomri et contre la politique du gouvernement. Ceux des participants, en particulier les plus jeunes, qui s’éveillent à la politique et expriment sur cette place leur révolte face aux multiples barbaries et injustices de la société et rêvent de construire un monde meilleur, suscitent de la sympathie. La façon dont les responsables politiques, du Parti socialiste au Front national, s’en sont violemment démarqués en exigeant pour certains l’évacuation physique de la place, renforce cette sympathie. Mais sympathie et solidarité ne doivent pas cacher les limites de ces Nuits debout.
Les participants à ces forums proviennent de la petite bourgeoisie intellectuelle, plus ou moins précaire. Ce n’est pas une critique mais un constat fait par certains des initiateurs eux-mêmes, comme le cinéaste François Ruffin, auteur du film Merci patron !, ou Frédéric Lordon, économiste altermondialiste, qui répètent : « Il faut nous méfier de notre entre-soi. » Mais en organisant ces forums le soir, en plein centre de Paris, il faut une certaine cécité sociale pour s’étonner que Nuit debout écarte tous ceux qui se lèvent tôt le matin, pour rejoindre leurs usines ou leurs bureaux, après des heures de transport depuis leur banlieue, autrement dit l’immense majorité des travailleurs !
Cette composition sociale se reflète inévitablement dans les débats et les objectifs affichés du mouvement. Outre l’hétérogénéité de leurs préoccupations, qui vont de la dictature de la finance sur l’économie à la façon optimale de manger bio, les participants sont très sensibles à la forme des débats dans laquelle la parole est censée être libre, avec des temps de parole strictement limités pour tous et des prises de position dites horizontales. Sous prétexte d’une démocratie « directe et participative », il est de mise, sur la place de la République, de rejeter toute forme d’organisation politique, trop verticale à leurs yeux. Les participants affirment vouloir lancer « un nouveau mouvement démocratique, en dehors de tout parti et de toute organisation ».
Accessoirement, cet apolitisme est d’une immense naïveté et permet à des intellectuels très politisés, comme Frédéric Lordon, partisan de la sortie de l’euro et défenseur de la « souveraineté nationale », ou des militants politiques de diverses tendances, comme Aline Paillet, ex-députée du PCF qui n’a pas eu peur d’écrire « Je déteste les appareils qui arrêtent toujours les mouvements », d’être à la manœuvre.
Plus fondamentalement, le rejet des partis politiques qui défendent, élections après élections, le « système » et la pérennité de l’ordre social ne peut être fécond que s’il conduit à comprendre les ressorts de la société de classes dans laquelle nous vivons. « L’oligarchie financière et politique » que dénoncent volontiers les participants à Nuit debout, autrement dit la bourgeoisie capitaliste, ne bavarde pas sur la démocratie directe supposée affaiblir l’État ! Elle dispose justement, dans chaque pays, d’un appareil d’État c’est-à-dire d’une justice, d’une armée, d’une police pour protéger sa propriété privée, pour condamner et réprimer ceux qui contestent l’exploitation, son ordre social, pour lui garantir l’accès aux matières premières ou l’exclusivité sur tel ou tel marché.
Pour construire un monde meilleur, il ne suffira pas de le rêver sur une place, fut-elle noire de monde, il ne suffira pas d’inventer une « démocratie directe et horizontale », il faudra renverser la dictature du capital. Or cette dictature repose sur l’exploitation des travailleurs et des opprimés. Pour la renverser, il faut que les opprimés prennent conscience qu’ils représentent une force sociale, une puissance collective avec des intérêts politiques opposés à ceux des capitalistes.
Quand une fraction significative de la classe ouvrière redressera la tête et retrouvera le chemin des luttes, que ce soit pour s’opposer à la loi El Khomri ou à une prochaine attaque qui tombera inévitablement, il serait dramatique qu’elle se laisse fourvoyer derrière une mouvance qui érige l’apolitisme en vertu supérieure. La classe ouvrière, par son nombre, par son rôle déterminant à tous les niveaux de la production ou de la distribution des richesses, est la seule classe sociale à pouvoir renverser la dictature du capital. Elle doit prendre la tête de ce combat sans se laisser illusionner par les bavardages stériles dans une certaine petite bourgeoisie même bien intentionnée.
Et si Nuit debout durait et prenait de l’ampleur c’est ce qui pourrait se passer. Certains voient déjà en elle une direction potentielle du mouvement. C’est ce que développe par exemple une tribune libre publiée sur le site du NPA et intitulée sans rire « Faire briller les pierres précieuses ». On peut y lire : « Nuit Debout commence à représenter potentiellement une direction alternative à celle des directions syndicales qui reculent devant la perspective d’un mouvement qui se met à leur échapper et d’une confrontation totale avec le gouvernement. » Cette tribune n’engage peut-être que son auteur, mais elle est significative des raisonnements de ceux qui s’extasient avec lyrisme devant Nuit debout.
Si, dans le mouvement actuel ou dans un prochain, la combativité des travailleurs augmentait au point de dépasser les limites acceptables par les directions syndicales, la question de se doter d’une direction alternative devra évidemment se poser. Mais une telle direction devra être l’émanation des grévistes et des assemblées de grévistes, élue, reconnue et contrôlée par elles, à l’échelle locale comme à l’échelle nationale. C’est au niveau d’une entreprise, d’un secteur géographique, d’une zone industrielle avant de le faire au niveau d’une ville, que les travailleurs peuvent s’organiser démocratiquement. C’est à cette échelle qu’ils se connaissent et peuvent vérifier la pertinence et l’efficacité des idées ou des actions avancées par les uns et les autres.
Gaby a écrit :Encore une fois, un portrait bien loin de la réalité avec cet "humour" publié par je-ne-sais quel misanthrope et parcouru d'homophobie.
Décidément, on attendra bien longtemps les véritables signes de sympathie à l'égard du mouvement sur le FALO même s'ils sont professés. Tout ce qu'il y a c'est de l'hostilité.
Pendant que tu rigoles dans ton coin Phileas (ou peut-être étais-tu entouré de véritables travailleurs pendant la lecture ?), voilà l'actualité de Nuit Debout.
https://www.facebook.com/RevolutionPerm ... nref=story
Des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l'Odéon ces temps-ci. Des militants de Nuit Debout et de la CGT voulaient les rejoindre, pacifiquement. L'Etat a décidé que cela ne devait pas se passer comme ça, et a tapé dans le tas.
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