Nuit debout

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Re: Nuit debout

Message par com_71 » 21 Avr 2016, 11:08

Ce qu'en disait le 6 avril François Ruffin, l'un des initiateurs :

http://www.telerama.fr/monde/francois-r ... 140743.php
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Nuit debout

Message par com_71 » 21 Avr 2016, 11:45

Gaby a écrit :Si tout ce que tu trouves comme arguments, c'est procès d'intention...

Que de contre-sens dans ta réponse, Gaby. Juste un point ou deux.

Où ai-je parlé de sympathie d'aucun participant à "Nuit Debout" avec le gaullisme ? J'ai évoqué l'attitude politique d'une organisation trotskyste qui, je n'en doute pas, n'avait nulle sympathie pour le gaullisme. Mais qui s'est déguisée dans les habits de la Résistance, avant comme après la "Libération". C'était un choix politique de militants qui combattaient pour la construction d'un parti révolutionnaire. Cette attitude et d'autres du même type n'ont rien donné. Au fil des années cela a plutôt amené à l'étiolement politique et organisationnel de l'organisation concernée (PCI-LCR-etc.).
VO-LO n'ont pas eu non plus de succès décisif, en ce sens la question reste ouverte. Mais leur attitude contraire, à VO-LO, toujours apparaître pour ce qu'ils sont, les a plutôt aidé à résister.

Gaby a écrit :une grande qualité de LO était sa volonté de militer dans la classe ouvrière, avec un mode d'intervention... que ce mouvement de petits bourgeois adopte...

Merci pour eux (la qualité...) mais tu pourrais te rappeler que ces choix ont été faits dans le cadre d'un objectif politique bien défini, celui de participer à la construction d'un parti révolutionnaire.

Pour Nuit Debout, le mouvement est ce qu'il est. LO est dans son rôle en instruisant à son sujet les travailleurs qui lisent sa presse. Cela n'a rien à voir avec une critique hautaine de tel ou tel participant.
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Re: Nuit debout

Message par artza » 22 Avr 2016, 06:21

L'Anticapitaliste (NPA) du 21 avril consacre deux pleines pages à Nuit debout qui aurait atteint déjà trois objectifs:

" Leur faire peur" ...au FN, aux flics, au PS, aux réacs...

"Casser l'état d'urgence. En occupant des places dans tout le pays, en lançant des actions et des manifestations sauvages, Nuit debout a démontré que nous pouvons reprendre l'espace public."

"Redonner espoir...le mouvement montre l'attente et l'audience qui existent pour une critique radicale...(mais) dans la réalité rien n'a encore changé."

"C'est un mouvement national...
Venu de loin mais ancré place de la République, il a ensuite enflammé plusieurs grandes villes, avant de s'étendre à une partie des régions."

Enfin l'Anticap conclut par un premier bilan
"Quelque soit l'issue de l'importante bataille pour le retrait de la loi travail, les milliers de jeunes et moins jeunes qui ont goûté aux joies de l'émancipation, de la réappropriation des places publiques, de l'apprentissage de la démocratie directe, en sortiront plus forts, plus déterminés, et plus que jamais décidés à continuer le combat."
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Re: Nuit debout

Message par spartacre » 22 Avr 2016, 15:37

Toujours ce triomphalisme.. et ces illusions ..
Non , les occupation de l Répu ne font pas peur au pouvoir dans la mesure où les intervenants se contentent de discuter d ..C 'est bien gentil , commenté avec bienveillance par tous les médias.. ils "débattent" , refont le monde , pensent-ils .. en comptant sur l épuisement du mouvement....
Non , ce qui ferait peur au pouvoir , ce serait une grève massive, des manifs comme celles du CPE..
Est -ce qu 'après les vacances en zone C, ça va reprendre ?
Je l 'espère mais c 'est pas sûr , avec suffisamment de force en tous cas..
Non , il ne faut pas se bercer d 'ullusions et je critique l 'attitude du NPA qui s 'enthousiasme tout de suite pour n 'importe quel mouvement à la "mode" , qui semble marcher et qui bénéficie d 'un certain engouement..
pas nouveau et ça débouche sur de déconvenues ..
Cela dit , de la part de quelqu'un qui a des sympathies pour ces rassemblements qui peuvent nous permettre de discuter , de se faire des ciontacts , de dire aussi ce qu 'on pense.....
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 22 Avr 2016, 23:03

Non , les occupation de l Répu ne font pas peur au pouvoir dans la mesure où les intervenants se contentent de discuter d ..C 'est bien gentil , commenté avec bienveillance par tous les médias..

Ce n'est pas vrai. C'est ce que le PS et les médias veulent voir, et c'est dommage que l'on relaie cette image déformée ici à des fins disqualifiantes. On l'a vu avec les commentaires des éditorialistes autour de l'affaire Finkelkraut : "comment, ce n'est pas juste un espace participatif dans lequel tout le monde a sa place ?". Non. C'est un mouvement qui est parti de la lutte contre la loi travail et ses logiques. Et la tonalité générale du mouvement, c'est de faire essaimer des protestations partout.
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Re: Nuit debout

Message par Phileas » 26 Avr 2016, 10:38

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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 26 Avr 2016, 11:14

Encore une fois, un portrait bien loin de la réalité avec cet "humour" publié par je-ne-sais quel misanthrope et parcouru d'homophobie.

Décidément, on attendra bien longtemps les véritables signes de sympathie à l'égard du mouvement sur le FALO même s'ils sont professés. Tout ce qu'il y a c'est de l'hostilité.

Pendant que tu rigoles dans ton coin Phileas (ou peut-être étais-tu entouré de véritables travailleurs pendant la lecture ?), voilà l'actualité de Nuit Debout.
https://www.facebook.com/RevolutionPerm ... nref=story
Des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l'Odéon ces temps-ci. Des militants de Nuit Debout et de la CGT voulaient les rejoindre, pacifiquement. L'Etat a décidé que cela ne devait pas se passer comme ça, et a tapé dans le tas.
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Re: Nuit debout

Message par com_71 » 26 Avr 2016, 12:29

extrait 1er article ldc n° 175 a écrit :Nuit debout et ses limites

Depuis début avril les projecteurs des médias sont braqués sur Nuit debout, ce rassemblement-forum quotidien, qui se tient sur la place de la République à Paris, imité depuis dans plusieurs villes de province, en en faisant avec une bonne dose d’exagération un élément phare de la mobilisation. Nuit debout, qui rassemble selon les jours de quelques centaines à quelques milliers de participants dans tout le pays, est un produit du mouvement et contribue, à sa façon, à maintenir l’agitation contre la loi El Khomri et contre la politique du gouvernement. Ceux des participants, en particulier les plus jeunes, qui s’éveillent à la politique et expriment sur cette place leur révolte face aux multiples barbaries et injustices de la société et rêvent de construire un monde meilleur, suscitent de la sympathie. La façon dont les responsables politiques, du Parti socialiste au Front national, s’en sont violemment démarqués en exigeant pour certains l’évacuation physique de la place, renforce cette sympathie. Mais sympathie et solidarité ne doivent pas cacher les limites de ces Nuits debout.

Les participants à ces forums proviennent de la petite bourgeoisie intellectuelle, plus ou moins précaire. Ce n’est pas une critique mais un constat fait par certains des initiateurs eux-mêmes, comme le cinéaste François Ruffin, auteur du film Merci patron !, ou Frédéric Lordon, économiste altermondialiste, qui répètent : « Il faut nous méfier de notre entre-soi. » Mais en organisant ces forums le soir, en plein centre de Paris, il faut une certaine cécité sociale pour s’étonner que Nuit debout écarte tous ceux qui se lèvent tôt le matin, pour rejoindre leurs usines ou leurs bureaux, après des heures de transport depuis leur banlieue, autrement dit l’immense majorité des travailleurs !

Cette composition sociale se reflète inévitablement dans les débats et les objectifs affichés du mouvement. Outre l’hétérogénéité de leurs préoccupations, qui vont de la dictature de la finance sur l’économie à la façon optimale de manger bio, les participants sont très sensibles à la forme des débats dans laquelle la parole est censée être libre, avec des temps de parole strictement limités pour tous et des prises de position dites horizontales. Sous prétexte d’une démocratie « directe et participative », il est de mise, sur la place de la République, de rejeter toute forme d’organisation politique, trop verticale à leurs yeux. Les participants affirment vouloir lancer « un nouveau mouvement démocratique, en dehors de tout parti et de toute organisation ».

Accessoirement, cet apolitisme est d’une immense naïveté et permet à des intellectuels très politisés, comme Frédéric Lordon, partisan de la sortie de l’euro et défenseur de la « souveraineté nationale », ou des militants politiques de diverses tendances, comme Aline Paillet, ex-députée du PCF qui n’a pas eu peur d’écrire « Je déteste les appareils qui arrêtent toujours les mouvements », d’être à la manœuvre.

Plus fondamentalement, le rejet des partis politiques qui défendent, élections après élections, le « système » et la pérennité de l’ordre social ne peut être fécond que s’il conduit à comprendre les ressorts de la société de classes dans laquelle nous vivons. « L’oligarchie financière et politique » que dénoncent volontiers les participants à Nuit debout, autrement dit la bourgeoisie capitaliste, ne bavarde pas sur la démocratie directe supposée affaiblir l’État ! Elle dispose justement, dans chaque pays, d’un appareil d’État c’est-à-dire d’une justice, d’une armée, d’une police pour protéger sa propriété privée, pour condamner et réprimer ceux qui contestent l’exploitation, son ordre social, pour lui garantir l’accès aux matières premières ou l’exclusivité sur tel ou tel marché.

Pour construire un monde meilleur, il ne suffira pas de le rêver sur une place, fut-elle noire de monde, il ne suffira pas d’inventer une « démocratie directe et horizontale », il faudra renverser la dictature du capital. Or cette dictature repose sur l’exploitation des travailleurs et des opprimés. Pour la renverser, il faut que les opprimés prennent conscience qu’ils représentent une force sociale, une puissance collective avec des intérêts politiques opposés à ceux des capitalistes.

Quand une fraction significative de la classe ouvrière redressera la tête et retrouvera le chemin des luttes, que ce soit pour s’opposer à la loi El Khomri ou à une prochaine attaque qui tombera inévitablement, il serait dramatique qu’elle se laisse fourvoyer derrière une mouvance qui érige l’apolitisme en vertu supérieure. La classe ouvrière, par son nombre, par son rôle déterminant à tous les niveaux de la production ou de la distribution des richesses, est la seule classe sociale à pouvoir renverser la dictature du capital. Elle doit prendre la tête de ce combat sans se laisser illusionner par les bavardages stériles dans une certaine petite bourgeoisie même bien intentionnée.

Et si Nuit debout durait et prenait de l’ampleur c’est ce qui pourrait se passer. Certains voient déjà en elle une direction potentielle du mouvement. C’est ce que développe par exemple une tribune libre publiée sur le site du NPA et intitulée sans rire « Faire briller les pierres précieuses ». On peut y lire : « Nuit Debout commence à représenter potentiellement une direction alternative à celle des directions syndicales qui reculent devant la perspective d’un mouvement qui se met à leur échapper et d’une confrontation totale avec le gouvernement. » Cette tribune n’engage peut-être que son auteur, mais elle est significative des raisonnements de ceux qui s’extasient avec lyrisme devant Nuit debout.

Si, dans le mouvement actuel ou dans un prochain, la combativité des travailleurs augmentait au point de dépasser les limites acceptables par les directions syndicales, la question de se doter d’une direction alternative devra évidemment se poser. Mais une telle direction devra être l’émanation des grévistes et des assemblées de grévistes, élue, reconnue et contrôlée par elles, à l’échelle locale comme à l’échelle nationale. C’est au niveau d’une entreprise, d’un secteur géographique, d’une zone industrielle avant de le faire au niveau d’une ville, que les travailleurs peuvent s’organiser démocratiquement. C’est à cette échelle qu’ils se connaissent et peuvent vérifier la pertinence et l’efficacité des idées ou des actions avancées par les uns et les autres.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Nuit debout

Message par Phileas » 26 Avr 2016, 15:56

Gaby a écrit :Encore une fois, un portrait bien loin de la réalité avec cet "humour" publié par je-ne-sais quel misanthrope et parcouru d'homophobie.

Décidément, on attendra bien longtemps les véritables signes de sympathie à l'égard du mouvement sur le FALO même s'ils sont professés. Tout ce qu'il y a c'est de l'hostilité.

Pendant que tu rigoles dans ton coin Phileas (ou peut-être étais-tu entouré de véritables travailleurs pendant la lecture ?), voilà l'actualité de Nuit Debout.
https://www.facebook.com/RevolutionPerm ... nref=story
Des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l'Odéon ces temps-ci. Des militants de Nuit Debout et de la CGT voulaient les rejoindre, pacifiquement. L'Etat a décidé que cela ne devait pas se passer comme ça, et a tapé dans le tas.


Mon coin est malheureusement bien trop loin de toute place fréquentée pour que je puisse apporter une aide au théâtre de l'Odéon.
Je regarde avec sympathie ce mouvement (de loin toujours), je me suis très souvent connecté à TVDebout ou RadioDebout. Ce dessin m'a tout de même fait rire et j'avoue y avoir raté la partie homophobe.
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Re: Nuit debout

Message par Matrok » 26 Avr 2016, 22:36

Un dossier intéressant (quoique souvent à gros traits) qui met en lumière le nationalisme et le caractère confus voire volontairement confus des initiateurs et ténors de la Nuit Debout :
http://confusionnisme.info/2016/04/23/r ... debout/#21
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