La riposte à la contre - réforme des retraites !

par **com_71** » 01 Fév 2023, 18:48

artza a écrit :Encore un peu plus de monde à ce qu'on dit et à ce qu'on voit.

Mais on a déjà vu la rue plus coléreuse !

par **Gayraud de Mazars** » 01 Fév 2023, 19:02

Salut camarades,

dadicool a écrit :Ne peut-on pas profiter du samedi pour organiser une montée en masse à Paris ( trains et bus gratuits) pour exiger le retrait du projet de "réforme" des retraites, contre le patronat soutien de cette contre-réforme, contre Macron et son gouvernement ?

Oui, le camarade dadicool est pertinent (bienvenue sur le FALO) une montée à Paris serait un pas immense pour centraliser les luttes, par des milliers de bus, des centaines de trains, pour montrer encore et encore la colère et la détermination de la Classe Ouvrière et de la jeunesse, où se joue le pouvoir ! Elevons plus encore le rapport de force... Convergeons sur la capitale !

Alors c'est pour quand "le Feu sur le quartier général" de la Bourgeoisie si j'ose dire ?

Fraternellement,
GdM

par **Cyrano** » 01 Fév 2023, 19:37

Ça fait un peu Gilets jaunes, se concentrer à Paris - Paris où se concentrerait le pouvoir.
Et si on s'éparpillait plutôt? Si on s' éparpillait par des grèves où se concentre le vrai pouvoir: les entreprises, les commerces, les bureaux, les banques, les services.
Si on arrêtait de jeter des poignées de sel par-dessus notre épaule et qu'on leur rentre vraiment dans le lard? C'est ce qu'on peut espérer - pour une fois soyons donc so british: en grève!

par **Gayraud de Mazars** » 01 Fév 2023, 19:55

Salut camarade Cyrano,

Cyrano a écrit :soyons donc so british: en grève!

Un camarade de La Riposte m'a envoyé ce message ce matin sur les grèves en Grande Bretagne pour illustrer tes dire !

Nouvelle vague de grèves, ou plutôt la même, qui se poursuit par un système de roulement. Pour les trains, par exemple, tout le monde n'est pas en grève en même temps, mais les travailleurs font en sorte que les corps de métier dans l'industrie qui sont en grève à tour de rôle aient pour effet d'arrêter les trains de rouler. Infirmiers, pompiers, fonctionnaires, transports, même la police des frontières, sont en grève. Le gouvernement a dû envoyer l'armée pour contrôler les passagers dans les aéroports.

Le niveau d'implication des travailleurs dans le mouvement est très élevé, et cela s'explique par l'implantation des syndicats mais aussi par leur fonctionnement démocratique. Ce fonctionnement fait que les grèves sont rares, mais aussi que quand elles ont lieu, elles sont très solides. Pour pouvoir déclarer une grève, tous les adhérents doivent recevoir un bulletin de vote et au moins 50% de ces adhérents doivent voter. La grève n'aura lieu que si ce seuil de participation est atteint et si une majorité des votants y est favorable. Cela met les travailleurs actifs et militants au jour le jour dans les syndicats dans une petite minorité des décideurs, C'est donc difficile, ordinairement, d'obtenir un vote assez massif pour lancer une grève. Par contre, quand ça arrive, l'implication des travailleurs est très importante, parce que la décision était vraiment la leur.

Exemple : Dans les grèves de cette semaine, l'un des syndicats dans le système éducatif; la NEU, a environ 550 000 adhérents. Il fallait donc que 275 000 enseignants votent, et que la majorité de ceux-là vote pour la grève. Le seuil de participation a été largement dépassé, et près de 80% des votants ont voté la grève. La plupart du temps, par respect pour la procédure, les salariés qui ne veulent pas une grève vont la faire quand même, parce que la majorité est pour. Suivant le même système 88 % des pompiers votant étaient pour la grève. Le PCS (PCS - Union des fonctionnaires), avec 300 000 adhérents, est en grève aussi. Mais un autre aspect de ce développement que je trouve très intéressant, c'est que, premièrement, le nombre de syndiqués dans le pays est en nette augmentation depuis le début des grèves, de l'ordre de +500 000, portant le nombre de syndiqués à près de 6 millions au niveau national. La NEU a pris 40 000 adhérents supplémentaires en une semaine ! (La semaine dernière). Aussi, les syndicats qui n'obtient pas des majorités favorables aux grèves perdent des adhérents à la faveur des syndicats plus combatifs. C'est une situation incroyable.

Fraternellement,
GdM

par **Zorglub** » 01 Fév 2023, 21:50

...mais aussi par leur fonctionnement démocratique.

Cela demande des éclaircissements. La grève tournante ça use aussi les travailleurs, qui plus est s'ils n'ont pas eux-mêmes décidés de cela, et l'opinion. Qu'en est-il d'AG, de comités de grève ?
Car ici comme outre-Manche, la question est quand les syndicats vont lâcher le mouvement pour un plat de lentilles ? Et si tous ces travailleurs mobilisés sauront passer outre les bureaucrates. Parce que ce sont les mêmes (ou leurs fils politiques) à la manœuvre qu'en 1984.

par **com_71** » 02 Fév 2023, 00:19

Gayraud de Mazars, relayant un de ses camarades a écrit :...Le niveau d'implication des travailleurs dans le mouvement est très élevé, et cela s'explique par l'implantation des syndicats mais aussi par leur fonctionnement démocratique. Ce fonctionnement fait que les grèves sont rares, mais aussi que quand elles ont lieu, elles sont très solides. Pour pouvoir déclarer une grève, tous les adhérents doivent recevoir un bulletin de vote et au moins 50% de ces adhérents doivent voter. La grève n'aura lieu que si ce seuil de participation est atteint et si une majorité des votants y est favorable. Cela met les travailleurs actifs et militants au jour le jour dans les syndicats dans une petite minorité des décideurs, C'est donc difficile, ordinairement, d'obtenir un vote assez massif pour lancer une grève. Par contre, quand ça arrive, l'implication des travailleurs est très importante, parce que la décision était vraiment la leur...

Il faudrait quand-même arrêter de raconter n'importe quoi ! On reçoit un bulletin par la poste, si la direction syndicale veut bien l'envoyer, on vote par courrier, et des observateurs un peu martiens nous parlent de fonctionnement démocratique.
Dans Sainte Jeanne des Abattoirs, B. Brecht nous parlait déjà d'une militante "Sainte", qui dirigeait une grève par lettre. Au moins, lui, ne prétendait pas exprimer un point de vue trotskyste...

par **com_71** » 02 Fév 2023, 00:28

Tiens, le dernier édito de "Workers Fight" :

Workers Fight, 25 January 2023 a écrit :Tous dehors le 1er février ! ...et chassons les escrocs pendant que nous y sommes !

Tous dehors le 1er février !

Plus de 1,2 million de travailleurs sont descendus dans la rue à travers la France jeudi dernier, pour protester contre le projet de réforme des retraites de l'État, notamment l'augmentation de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans. Les écoles ont été fermées et les transports arrêtés alors que les travailleurs sont sortis pour rejoindre les manifestations. Une autre grève "générale" - appelée par les 8 plus grands syndicats français - est prévue pour le 31 janvier.

En fait, c'est juste un jour avant que "notre" TUC [Trades Union Congress, organisation fédératrice des syndicats britanniques] n'appelle sa "Journée nationale d'action", pour " protéger le droit de grève ", contre le projet de loi sur les niveaux de service minimum du gouvernement qui vise à empêcher les grèves totales dans les secteurs publics "vitaux"...

En attendant, la liste des nouvelles grèves ne cesse de s'allonger. Cette semaine, les travailleurs d'Amazon à Coventry feront leur première grève "officielle" ! Et d'autres journées de grève ont été annoncées par les ambulanciers paramédicaux et les infirmières, tandis que 45 000 jeunes médecins de la BMA sont au milieu de leur premier scrutin de grève depuis 2016 (d'autres ont déjà voté pour la grève). Les travailleurs de Royal Mail votent à nouveau pour poursuivre leur grève et les cheminots l'ont déjà fait !

En fait, le 1er février verra la grève la plus importante depuis le début de cette vague de grèves il y a 6 mois. Les enseignants, les fonctionnaires, les universitaires, les conducteurs de train (et peut-être les pompiers) seront de sortie – au total, cela fait plus d'un demi-million de travailleurs en grève !

C'est donc un pas en avant. Même si beaucoup de travailleurs savent que c'est une véritable grève généralisée qui est nécessaire pour sortir de l'impasse actuelle. En d'autres termes, une force maximale - c'est-à-dire tous les travailleurs en grève et qui restent dehors, aussi longtemps qu'il le faudra - pour gagner en un minimum (ou un peu plus !) de temps.

Le fait que les dirigeants syndicaux des chemins de fer et des postes aient eu peur d'appeler à des grèves « totales » au cours des 6 derniers mois signifie qu'ils ont fait le jeu direct des gouvernements et des patrons. Qu'ils le veuillent ou non, ils sont de connivence avec l'autre partie, qui a délibérément utilisé des tactiques dilatoires, tout en s'en tenant à leurs propres armes - pensant que les travailleurs commenceront à retourner au travail pendant qu'ils imposent leurs attaques.

Et l'ironie est que le projet de loi en cours d'examen au Parlement vise à arrêter les grèves à 100 % alors qu'aucune n'a été à 100 % de toute façon ! En effet, les travailleurs du NHS [la Santé] fournissaient eux-mêmes des niveaux de service minimum, même si ce minimum existe à peine en période normale, en raison de la crise du NHS.

Quant au TUC, sa timide « journée d'action nationale » n'est même pas nationale. Comme les dirigeants de la grève, il ne se joint pas aux protestations des travailleurs à travers le pays. Il est censé y avoir des protestations séparées dans chaque ville... Donc, encore une fois, c'est à l'initiative des travailleurs de « s'unir » ! Et qui plus est de tout mettre en œuvre, afin de créer la grande force nécessaire pour venir à bout du refus de payer des patrons et du gouvernement ! Et pourquoi s'arrêter là ? Ce n'est pas seulement d'augmentations salariales dont la classe ouvrière a besoin, mais d'une transformation sociale de haut en bas, sous le contrôle des travailleurs (et non des bureaucrates syndicaux) !

...et chassons les escrocs pendant qu'on y est !

Que disent les ministres du gouvernement lorsqu'on les interroge sur les agissements véreux des copains millionnaires au pouvoir ? Comme le scandale fiscal qui empêtre l'ancien « ministre des impôts » Nadhim Zahawi ?

En fait, ils la rejettent comme une « diversion » - ce qu'elle est, mais pas dans le sens où ils l'entendent ! Leur corruption, leur double jeu, leurs mensonges et la dissimulation d'actifs sont tout à fait prévisibles. Après tout, ils ne sont que les représentants pourris d'un système capitaliste pourri.

Ainsi, interrogés sur la tentative d'évasion fiscale de Zahawi, les porte-parole conservateurs ont déclaré qu'ils préféraient parler de leur « stratégie de croissance » et de la manière dont ils allaient « contrôler l'inflation ».

Oubliez la pire crise sociale en 45 ans ! Oubliez le fait que "Rome brûle" tout autour de leurs oreilles ! Oubliez la pire crise de la pauvreté qui a donné lieu à la plus grande vague de grèves salariales, en 45 ans !

Pour eux, tout cela se résume à la nécessité de « maîtriser l'inflation ». Ils refusent donc d'augmenter le salaire des travailleurs, défiant ainsi la réalité économique, qui pour une fois a révélé que l'inflation d'aujourd'hui était due à des hausses de prix sans précédent dues à une demande supérieure à l'offre, post-pandémie !

Et peu importe non plus, que c'était la politique de Sunak d'encourager les incroyables hausses de prix de 100 à 300 % des compagnies énergétiques qui ont contribué à alimenter cette inflation ! Il a choisi de contracter une énorme dette du Trésor pour subventionner les consommateurs, et donc les profits des géants avides, au lieu de contrôler leurs hausses de prix !

Les instances officielles prétendent aujourd'hui que l'inflation a désormais "pic" et qu'elle redescendra d'ici la fin de l'année, à 4%-5%... Alors les ministres/patrons sautent dessus pour justifier d'offrir juste 4% ou 5% % d'augmentation de salaire.

Mais bien sûr le RPI, CPI, CPIH, mesure juste la hausse de l'inflation par rapport à l'année précédente. Donc, si l'inflation était de 14 % l'année dernière et que les prix augmentaient encore de 5 % cette année, les travailleurs auraient besoin de 19 % de salaire en plus pour suivre le rythme - et ce n'est que pour 2022-23 !

Pour secouer de telles augmentations de salaire des poches du Trésor et des riches escrocs derrière, les grévistes n'ont d'autre choix que de transformer les grèves disparates d'aujourd'hui en une grande grève générale tous azimuts, sur la base du « un pour tous et tous pour un ». ”! C'est le seul moyen de changer l'équilibre des forces en notre faveur, à l'avenir...

par **Fée Néant** » 05 Fév 2023, 09:57

Gayraud de Mazars a écrit :
(...) ce gouvernement Borne - Macron, autiste, (...)

Sans vouloir faire mon pénible, je pense qu'il serait bon d'éviter ce genre d'expression. Le trouble du spectre autistique (ainsi que d'autres formes de handicap / maladie ou différences neuropsychologiques) ne devrait pas être utilisé comme une insulte. Je sais bien que c'est le genre d'expression toute faite que l'on peut dire sans réfléchir à leur sens, mais il serait bon de les bannir au sein du mouvement ouvrier au même titre que les insultes à connotation homophobe ou sexiste.

par **Gayraud de Mazars** » 05 Fév 2023, 11:39

Salut Fée Néant,

Bienvenue sur le FALO...

Oui tu as raison, je n'aurai pas du caractériser ainsi le gouvernement ! Mais pour moi c'est pas une insulte...

Fraternellement,
GdM

par **Gayraud de Mazars** » 10 Fév 2023, 07:56

Salut camarades,

Chaque journée de lutte en France est un succès, réunissant des centaines de milliers de travailleurs. Après le 19 janvier 2023, le 31 janvier et le 7 février, c'est demain samedi que l'Intersyndicale unie, appelle à la lutte ! Mais cela n'est pas qu'en France... Un demi-million de travailleurs en grève et en manifestation, le 1er février, toutes professions confondues en Grande Bretagne : « La plus puissante journée de grève depuis des décennies. Le pays est presque à l'arrêt », écrit The Guardian.

A quand la grève générale reconductible, beaucoup de travailleurs se posent la question, et la montée sur Paris de tout le pays ?

Fraternellement,
GdM