Cela fait partie d'une stratégie que l'on retrouve chez pratiquement tous les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux, qui cherchent à séparer des activités ne donnant pas la même lisibilité aux actionnaires sur la rentabilité future.
En l'occurrence, la pharmacie dite "innovante" est marquée par un risque d'échec important de la recherche, dont le coût est énorme, mais aussi par l'espoir qu'elle réussisse et débouche sur un nouveau médicament qui - indépendamment de son niveau d'utilité pour les patients - pourrait porter à des sommets les bénéfices de demain. Cela intéresse des actionnaires prêts à des paris risqués pour pouvoir décrocher éventuellement le gros lot.
Les activités de santé grand public ont, elles, un profil très différent. Elles s'appuient sur des produits de marque généralement anciens à la notoriété plus ou moins établie (justifiée ou pas), dont les actionnaires peuvent avoir l'assurance qu'ils se vendront peu ou prou, chaque nouvelle campagne publicitaire étant susceptible de renforcer momentanément la part de marché de la marque, exactement comme pour les lessives, les couches-culottes ou les confiseries. Ce genre d'activité intéresse des actionnaires recherchant la "vache à lait", la rente régulière et relativement garantie sur le long terme, malgré des variations inévitables d'une année à l'autre (ex. : années à forte ou faible pathologie hivernale) : des activités parfaites pour des fonds de pension devant payer régulièrement des retraites par exemple.
Historiquement, les deux activités plongent leurs racines dans le passé de l'industrie pharmaceutique. Elles ont pu cohabiter pendant longtemps, car pour des groupes prenant le risque relatif de la pharmacie innovante, disposer à côté de cela d'un matelas de revenus réguliers est tout de même un sacré amortisseur en cas de mauvaises surprises du côté de la recherche. D'un autre côté, vendre une activité grand public est une façon de faire rentrer du cash qui peut permettre de procéder à une grosse acquisition stratégique dans la pharmacie innovante et donc, depuis fort longtemps, les groupes tantôt se diversifient, tantôt se spécialisent, au gré des opportunités qui se présentent. Ainsi, le fameux Sanofi avait déjà vendu dans les années 1990 son activité santé grand public de l'époque à un laboratoire britannique, SmithKline Beecham, ce qui l'avait aidé à financer l'acquisition de la pharmacie innovante de Kodak, Sterling-Winthrop, lui donnant un accès direct au marché américain ; mais Sanofi avait récupéré une autre activité santé grand public en 2004, à l'occasion de sa fusion avec Aventis, autre groupe issu de la fusion de certaines activités des chimistes Rhône-Poulenc (France) et Hoechst (Allemagne).
Toutefois, depuis les années 2000 (et le phénomène s'accélère), les activités de pharmacie innovante et de santé grand public tendent à se séparer, à devenir deux industries distinctes, sous la pression des principaux actionnaires mondiaux.
Ainsi, Sanofi est l'avant-dernier grand laboratoire pharmaceutique à avoir une activité de santé grand public, le dernier étant l'Allemand Bayer qui n'a pas encore franchi le pas mais montre lui aussi des signes en ce sens. Pfizer et GSK ont récemment sorti leur activité grand public sous le nom d'Haleon, Johnson & Johnson a fait de même sous le nouveau nom de Kenvue et Sanofi s'apprête à le faire sous le nom d'Opella. Tous les autres grands l'ont déjà fait auparavant et leurs activités grand public côtoient aujourd'hui (ou appartiennent à) des groupes comme Reckitt Benckiser, Procter & Gamble etc., ou à des fabricants de génériques dont le modèle économique est assez proche.
Les mêmes grands actionnaires que l'on retrouve en proportions variables dans pratiquement tous ces groupes - les fonds d'investissement Black Rock, Vanguard, la Norges Bank (Norvège) et beaucoup d'autres Américains et Européens - font pression pour davantage de lisibilité et préfèrent choisir eux-mêmes quelles proportions d'une activité risquée et quelles proportions d'une activité "vache à lait" ils veulent détenir, plutôt que ce soient les entreprises elles-mêmes qui aient un profil mixte.
Voici donc que Sanofi s'apprête à faire sortir Opella, ce qui depuis des mois déjà alimente une abondante chronique journalistique chauvine, de droite comme de gauche, concernant la "souveraineté nationale" à propos du Doliprane. Le phénomène redouble à l'occasion du choix par Sanofi d'un repreneur qui est un fonds d'investissement américain dénommé CD&R. Tous s'y mettent, du PCF et LFI à l'extrême-droite en passant par les écologistes, le PS, LR et les macronistes.
Un exemple, parmi beaucoup d'autres, d'article de presse à ce sujet, ici le 11 octobre 2024 sur le site bfmtv.com :
https://www.bfmtv.com/economie/impensab ... 10626.html
"IMPENSABLE", "SCANDALE": LES PARLEMENTAIRES S'INSURGENT CONTRE LA VENTE DU DOLIPRANE A UN FONDS AMERICAIN
Théodore Laurent
Le 11/10/2024
De nombreux parlementaires ont alerté sur les risques pour la souveraineté sanitaire d'une telle opération. Ils demandent au gouvernement d'agir pour stopper la cession de la filiale de Sanofi Opella, qui produit et commercialise le Doliprane en France.
La classe politique monte au créneau. Après l'annonce ce vendredi de la probable cession d'Opella, filiale de Sanofi qui produit et commercialise le Doliprane en France, au fonds américain CD&R, de nombreux élus de tous bords ont dénoncé les risques qu'une telle opération ferait peser sur la "souveraineté sanitaire" de la France et ont appelé le gouvernement à s'y opposer.
Jeudi 10 octobre, le conseil d'administration de Sanofi a choisi d'écarter la proposition du fonds d'investissements français PAI au profit de son rival américain. Ce dernier aurait proposé une offre plus intéressante, de l'ordre 15,5 milliards pour une participation de contrôle de 50% dans Opella.
Souveraineté remise en question ?
De quoi faire bondir une large partie de la classe politique française. "Il est impensable d'abandonner notre souveraineté sur la production de ce type de médicament", s'est offusqué Éric Coquerel, président de la commission des Finances et député LFI sur X. Son groupe politique a ainsi demandé le blocage de la cession dans un communiqué où il dénonce une "fumisterie totale" de la part d'Emmanuel Macron sur sa stratégie industrielle.
En effet, le président de la République s'est lancé dans un vaste projet de réindustrialisation au nom de la souveraineté française. Après les épisodes de pénuries de ces dernières années, le chef de l'Etat avait promis des mesures de relocalisation pour certains médicaments jugés essentiels.
Hasard du calendrier, pour son premier déplacement depuis la nomination de Michel Barnier, Emmanuel Macron s'était rendu dans... une usine Sanofi en région lyonnaise. Le groupe avait expliqué répondre à l'enjeu de souveraineté. Le président y avait loué un site qui sert "notre besoin d'innovation, de prévention, de souveraineté".
"Les capacités de production resteront en France"
De son côté, la députée écologiste, Marine Tondelier, a dénoncé "un véritable scandale". "Aucune leçon n’aura été tirée du Covid, je demande à ce que la France s’oppose à la vente d’Opella, fabricant du Doliprane, à un fonds américain", a-t-elle dit.
La gauche n'est pas seule à s'indigner sur ce sujet. Cette vente "pose un enjeu très préoccupant pour notre sécurité nationale", écrivent une soixantaine de députés issus des groupes Ensemble pour la République (ex-Renaissance), Horizons, Démocrate (ex-MoDem) et Droite républicaine (ex-LR), à l'initiative du député Charles Rodwell (EPR). "Le Doliprane est un médicament essentiel pour la santé de millions de Français", un "succès pour le groupe Sanofi", et l'opération irait à l'encontre du "rétablissement de la souveraineté française en matière de santé", alertent-ils dans un courrier commun au ministre de l'Economie Antoine Armand.
Le patron du groupe Droite républicaine Laurent Wauquiez, et le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale Yannick Neuder (DR), ont également écrit au ministre avec la même demande: "il est indispensable que l'Etat agisse pour protéger nos fleurons industriels et assurer la souveraineté sanitaire de la France".
Eric Ciotti a, lui, appelé "l'État à être particulièrement vigilant sur ce dossier: rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur le Covid, j'avais déjà alerté sur l'impérieuse nécessité de protéger notre souveraineté en matière de santé", a-t-il expliqué X.
"La vente à la découpe de la France se poursuit, a aussi déclaré l'eurodéputé Jordan Bardella sur X. Les risques sur notre souveraineté sanitaire et sur l'emploi sont considérables : il serait incompréhensible que l'Etat laisse faire".
Les parlementaires craignent notamment de potentielles délocalisations qui pourraient avoir des conséquences sur les emplois sur le sol français. "L'offre de CD&R est une offre de développement d'Opella en France et à l'international, répond une source proche du Fonds américain CD&R à BFM TV. C'est une entreprise française qui restera en France et qui continuera à se développer en France. Les capacités de production resteront en France."
De son côté, le ministre de l'Economie, Antoine Armand, et celui de l'Industrie, Marc Ferracci, "respectent le choix de Sanofi de poursuivre des discussions exclusives avec CD&R". Ils estiment qu’il s’agit "d’un fonds d'investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d'Opella ainsi que pour les sites implantés en France". Toutefois, "un certain nombre d'engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R" assurent-ils.
Théodore Laurent
Une déferlante chauvine qui brouille les pistes et masque la réalité
Pratiquement tous les autres articles sur le sujet sont de la même eau. On y retrouve par exemple l'idée, véhiculée par des journalistes voire des experts économiques mal informés, que pour des questions de rentabilité, d'autres pays que la France pourraient être servis en priorité, provoquant des pénuries en France. (Ce genre de chose a pu se produire pour d'autres médicaments, mais là, ils oublient juste que la marque Doliprane n'existe pratiquement nulle part hors de France, hormis dans quelques anciennes colonies ; ailleurs, ce sont d'autres laboratoires concurrents qui détiennent d'autres grandes marques locales de paracétamol et si le repreneur essayait d'exporter Doliprane, il aurait bien du mal à y vendre des millions de boîtes, car la place est déjà prise !)
Le Doliprane est fabriqué, aujourd'hui, dans plusieurs usines :
- Lisieux (Calvados) qui est la seule usine "100% Doliprane". Elle fait des comprimés, gélules, poudres en sachets et suppositoires. C'est probablement l'une des usines les plus performantes et productives du monde dans son domaine et aucun site industriel basé dans des pays à bas coût de main-d'oeuvre même l'Inde ne fait le poids. Elle est en train de doubler sa capacité de fabrication.
- Compiègne (Oise) qui est une usine produisant plus ou moins de Doliprane en comprimés, en complément de Lisieux, mais qui fabrique beaucoup d'autres médicaments. Elle avait une activité mixte pharmacie grand public / pharmacie de prescription mature ou innovante mais est en cours de recentrage sur la seule activité grand public, perdant la plupart de ses médicaments historiques (cardiovasculaires, antibiotiques etc.) au profit d'autres sites, aujourd'hui, dans le cadre du groupe français Sanofi, pour récupérer des volumes de Dulcolax, Allervie/Allegra ou d'autres produits au détriment de sous-traitants en France ou ailleurs.
- Veres (Hongrie) qui est lui aussi un site d'appoint de Lisieux pour alimenter le marché français en comprimés de Doliprane, mais qui, malgré les bas coûts de main-d'oeuvre de la Hongrie par rapport à la France, perd quelques volumes au bénéfice de Lisieux.
- Rzeszow (Pologne), site de conditionnement d'appoint, qui devrait lui aussi perdre le peu d'activité qu'il a en Doliprane au bénéfice de Lisieux.
- Cologne (Allemagne) qui est le seul site produisant le Doliprane sous forme de comprimés effervescents ainsi que la forme buvable pédiatrique (ces formes ne sont donc PAS fabriquées en France, déjà, aujourd'hui et depuis fort longtemps).
- Mégrine (Tunisie) qui produit uniquement pour les marchés du Maghreb (surtout la Tunisie) et d'Afrique subsaharienne, où Doliprane est présent, et a récupéré quelques volumes à destination de ces régions que Lisieux, saturé, ne pouvait pas faire. Les exportations de Tunisie vers l'Europe ne sont par contre pas autorisées par la réglementation européenne.
En résumé, le gros de la production de Doliprane se répartit entre la France et l'Allemagne, un peu la Hongrie et beaucoup moins les autres pays.
Dans ce contexte, tous les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale tentent de faire croire que ce qui compte, c'est la nationalité de l'actionnaire. Mais c'est un mensonge éhonté.
Que le futur actionnaire soit français, américain ou autre ne changera rien au fait que Lisieux est l'usine la plus productive du monde et que Doliprane n'existe pratiquement qu'en France, ce qui n'est pas un facteur favorable à une délocalisation. Si, dans le cadre de la future stratégie industrielle patronale, un site est menacé, il faut davantage craindre pour la Pologne ou la Hongrie, menacées par la productivité de Lisieux, qui va encore augmenter après l'investissement de 20 millions d'euros pour en doubler la capacité de fabrication ! Mais il ne faudra pas compter sur les chauvins français pour le dénoncer.
Le site de Compiègne est exposé à certains risques. Le fait que Sanofi lui enlève des volumes de produits de prescription qui génèrent une activité variée, nécessitant beaucoup de personnel, et les remplace par de la grosse cavalerie de produits grand public avec peu de références qui seront produites sur des lignes plus productives nécessitant moins de monde, représente un risque évident pour le volume d'emploi mais encore une fois cela n'a rien à voir avec la nationalité de l'actionnaire. L'autre conséquence possible concerne les conditions de travail et en particulier la flexibilité et la précarité : en se recentrant sur des gammes de produits qui sont davantage sujettes à des variations de volumes en fonction de la saison (rhumes de l'hiver, allergies du printemps...) et des campagnes promotionnelles du moment, la pression sera forte pour que les plus grandes variations d'activité soient absorbées par davantage de flexibilité pour le personnel en CDI ou par le recours accru à des personnels précaires.
La question des pénuries n'a rien à voir avec la nationalité des actionnaires
Mais, diront certains, il y a quand même bien eu un problème de pénuries dans les pharmacies ces dernières années ?
C'est un fait incontestable mais, contrairement à certains autres médicaments qui se sont retrouvés en pénurie parce que de moins en moins de laboratoires les produisent, le cas du paracétamol relève d'un autre phénomène : l'énorme augmentation de la "consommation" qui a accompagné la pandémie de Covid-19 et qui, bien qu'en partie retombée, reste à un niveau bien supérieur à ce qu'elle était avant.
En effet, lors de la pandémie de Covid-19, des recommandations spécifiques ont bénéficié au paracétamol comme anti-douleur. Les molécules anti-inflammatoires comme l'ibuprofène étant considérées comme susceptibles d'aggraver l'infection, les pouvoirs publics ont déconseillé l'ibuprofène et recommandé le paracétamol, qui a "mordu" un peu sur les ventes d'ibuprofène. Puis, les vaccins sont arrivés, avec de possibles et fréquentes réactions douloureuses dans la foulée et les personnels vaccinants étaient nombreux à recommander, pendant un ou deux jours après le vaccin, la prise de paracétamol, nommant même souvent directement le Doliprane (la marque la plus répandue). Ceci a constitué un gigantesque appel d'air et toutes les usines Sanofi tournant à fond, avec des équipes de nuit et de week-end, n'ont pas suffi à fournir les quantités supplémentaires nécessaires, d'où des pénuries. Le même phénomène a d'ailleurs concerné les autres fabricants comme UPSA (qui, bien que détenu par un actionnaire japonais qui a succédé à un Américain, produit toujours en France...) Le niveau des vaccinations est retombé, mais il semble que la pratique consistant à prendre du paracétamol en cas de douleur se soit davantage ancrée dans les habitudes de la population, maintenant un niveau de demande assez élevé.
Des problèmes spécifiques ont surgi, notamment pour les formes buvables pédiatriques (mais aussi les effervescents), du fait que l'usine allemande de Cologne, étant la seule à faire ce type de formule, a été submergée par la demande alors même qu'elle avait subi d'importantes pertes de compétence en production et en maintenance des installations, suite au départ de personnels anciens expérimentés n'ayant pas eu l'occasion ou le temps de transmettre leurs connaissances aux nouveaux. Les pénuries de Doliprane pour les enfants ont particulièrement frappé le ressenti collectif en France. La situation s'est calmée depuis, mais il ne serait pas surprenant que le futur Opella valide au moins un second lieu de fabrication pour les liquides et les effervescents, par sécurité.
Par contre, Sanofi a déjà, en mai de cette année, décidé de confier ses trois centres de distribution de médicaments (dont le Doliprane qui représente un gros morceau) à la multinationale allemande de la logistique, DHL, en faisant dégringoler au passage les revenus du personnel qui passe de la convention collective de la pharmacie à celle des transports (privés). Un vrai risque de perturbations dans la distribution existe, au moins la première année après la transition ; ce risque provient d'une décision de Sanofi et des aléas possibles du changement de systèmes informatiques, pas de la nationalité allemande du nouvel actionnaire de ces sites.
Un discours qui trompe les travailleurs et les détourne des vrais problèmes
Parmi les travailleurs de Sanofi, beaucoup se sont inquiétés du fait que l'activité santé grand public était vendue, ce qui est bien normal. Mais le bruit a couru (propagé par certains cadres, avec un certain fonds de vérité) que le gouvernement ne laisserait pas vendre Doliprane à n'importe qui, et cette comédie dure depuis des mois. Sauf que l'activité grand public, ce n'est pas que Doliprane, c'est aussi toute une série d'autres produits, Dulcolax, Lysopaïne, Phytoxil, MagnéVie B6 et bien d'autres. L'hypothèse a été maintes fois évoquée que le gouvernement empêche la cession de Doliprane à une entreprise étrangère tout en autorisant la sortie du reste. Ceci a tout bonnement paniqué, d'une part certains travailleurs de Compiègne se posant la question d'un site écartelé entre Doliprane et le reste ("on va devenir un sous-traitant"), d'autre part des équipes commerciales dont le rôle est de placer chez les pharmaciens tous les autres produits en s'appuyant sur la force de négociation que leur donne l'incontournable Doliprane sur toutes les pharmacies du pays ; sans Doliprane comme véhicule pour le reste, ils deviendraient du jour au lendemain des commerciaux sans levier d'action. Et donc, ces travailleurs se retrouvaient sur des positions différentes, préférant encore qu'Opella soit cédé en bloc par Sanofi à une entreprise étrangère plutôt que coupé en deux pour "garder Doliprane français".
Dans cette affaire, tous les discours chauvins sur Doliprane permettent aux politiciens, de gauche, du centre, de droite, d'extrême-droite, de faire croire qu'ils se battent pour le compte des travailleurs de Sanofi et des patients en France et contre les pénuries de médicaments. Mais c'est de l'enfumage.
Certains vont jusqu'à défendre la reprise de l'activité par un fonds d'investissement français, PAI, parce qu'il est français précisément... (Peu importe que, parce qu'il n'a pas les épaules assez larges, il ait été contraint de s'associer dans le projet à des financiers de Singapour et d'Abu Dhabi et à une caisse de retraites canadienne !) La nouvelle polémique en train de naître, porte sur le conflit d'intérêts qui aurait conduit Sanofi à choisir le fonds "américain" plutôt que le fonds "français" ! Et c'est reparti pour un tour de piste... Tout ce cirque n'a pas grand-chose à voir avec les intérêts des travailleurs.