Les groupes d'EG et LO-LCR

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par alex » 16 Jan 2004, 13:20

Voici le document final de CARRE ROUGE :




L’accord LO-LCR et le moment de la situation politique française

Lutte Ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire ont décidé de se présenter sur des listes communes aux élections régionales en mars 2004 et aux élections européennes en juin. Elles ont signé un protocole d’accord qui couvre les deux élections et une profession de foi commune pour les élections régionales.

Un vote de rejet et de rupture

Dans le cadre de ces deux élections, les listes LO-LCR représentent l’unique possibilité pour les salarié(e)s et les jeunes d’exprimer sur le terrain électoral, à l’échelle d’à peu près l’ensemble des régions , un vote clair contre la réforme des retraites, contre les licenciements massifs, contre la précarisation du travail qui s’accroît de jour en jour, contre le RMA et le nouveau régime d’indemnisation du chômage, contre le démantèlement de la Sécurité sociale et du système de santé publique, contre la privatisation des entreprises de service publics, contre la privatisation rampante de la recherche et de l’enseignement supérieur, contre la politique sécuritaire dirigée contre les émigrés et les jeunes des banlieues. Soutenir les candidats LO-LCR aux régionales comme aux européennes, est un moyen de poursuivre et d’amplifier la lutte très difficile que les salariés mènent contre le gouvernement Chirac-Raffarin. Que ce soit par les grèves, par les manifestations et par le vote en cas d’élections, l’objectif est le même : porter un coup d’arrêt aux mesures du gouvernement, l’affaiblir politiquement, parvenir à en finir au plus vite avec lui. C’est pourquoi ces campagnes doivent s’adresser tout autant à tous ceux et celles qui sont privés du droit de vote : aux travailleurs émigrés et aux jeunes, qui sont parmi les plus touchés par le système.

La politique de Chirac-Raffarin a été préparée par les mesures que le gouvernement de Lionel Jospin, Dominique Strauss Kahn, Laurent Fabius, Claude Allègre, Jean-Claude Gayssot et Dominique Voynet, a prises ou préparés sur l’école, la recherche, la privatisation des services publics ou la « réforme de l’Etat », par les dispositions qu’ils approuvés dans les « sommets » européens d’Amsterdam à Barcelone et Séville. Les salariés et les jeunes ont entendu les déclarations faites par les dirigeants socialistes au moment du combat contre la loi Fillon et ont bien compris que le Parti socialiste, seul ou flanqué du Parti communiste et des Verts, imposerait lui aussi une réforme des retraites reposant sur les « sacrifices » demandés aux travailleurs au nom de la compétitivité exigée par la « mondialisation ». Ils ont constaté qu’en Corse et aux Antilles les socialistes ont soutenu les projets réactionnaires du gouvernement rejetés par les citoyens. Le vote LO-LCR exprimera sur tous les terrains l’opposition à la politique Chirac-Raffarin en même temps que la rupture avec la politique pro-capitaliste menée dans le cadre de « l’alternance » par les partis de la gauche plurielle.

Les salariés et les jeunes ont pu constater que les « réserves » faites par le Parti socialiste sur les conditions de « l’élargissement de l’Europe » ou sur les « principes » inscrits dans le projet de « constitution européenne », ne l’ont pas empêché de continuer à être partie prenante de la construction d’une Europe capitaliste, une Europe de la déréglementation et des privatisations, une Europe où s’est organisée une mise en concurrence terrible des travailleurs des différents pays. Le PCF n’a pas voté contre cette Europe : il s’est borné à abstenir !

En votant « l’élargissement », les socialistes ont apporté leur soutien à Chirac, Schroeder, Blair, Aznar, Berlusconi, à la mondialisation capitaliste qui se mène contre les peuples, contre les salariés, à la botte des marchés financiers. Il est vrai que la « constitution européenne » a été co-rédigée sous la houlette de Giscard d’Estaing par les partis réactionnaires de « droite », mais aussi les Socialistes emmenés par Pierre Moscovici et les Verts par Daniel Cohn-Bendit, réunis dans une prétendue « convention » qui prétend inscrire dans un texte constitutionnel intangible la toute puissance de la propriété privée et du « marché » contre la démocratie, contre les travailleurs. Ce texte dont l’adoption a été reportée pourrait être opposés aux lois nationales et rendrait plus facile encore le démantèlement des acquis des luttes antérieures des salariés, dont il reste des traces dans les lois françaises. Les élections européennes de 2004 seront l’occasion de marquer le rejet de cette politique, d’exprimer la nécessité de se fixer comme objectif le combat pour les Etats-Unis socialistes d’Europe.

Carré Rouge prend position en faveur de l’accord LO-LCR et appelle à voter pour les listes communes. L’union réalisée entre LO et la LCR pour ces élections est un accord a minima. Mais les attaques et les agressions qui ont salué l’annonce de la conclusion de l’alliance entre LO et la LCR à l’UMP comme au Parti socialiste et au PCF ainsi que sur tout l’échiquier médiatique, contribuent à apprécier cet accord pour ce qu’il est : un pôle de contestation et de résistance anti-capitalistes. Ce front de classe peut s’élargir. Il peut rassembler des millions de salariés, de jeunes, de citoyens et de citoyennes. L’enjeu est d’aider ceux-ci à devenir une force politique collective agissante en faisant de la campagne une composante des luttes, y compris pour les travailleurs et les jeunes qui sont interdit de vote. Les deux campagnes deviendront une composante des luttes d’autant plus facilement qu’elles entreront en résonance avec certains secteurs en lutte depuis l’été, à commencer par les intermittents du spectacle qui ont décidé de continuer de mener le combat tant que les dispositions de l’accord MEDEF-CFDT n’auront pas été abrogées.

Rien n’est acquis, tout dépendra de la teneur de la campagne

Comme le 21 avril 2002, un très grand nombre de salariés et de jeunes voteront LO-LCR. Mais l’ampleur du vote LO-LCR aux élections de 2004 n’est d’aucune manière acquis d’avance. Une partie des trois millions d’électeurs et d’électrices du 21 avril devront être gagnés de nouveau. En outre, n’oublions pas que les résultats du 21 avril ont été marqués aussi par une abstention ouvrière massive, ainsi que par le report sur le Front National de voix exprimant un désarroi politique et social profond.

L’ampleur du vote, le succès des candidatures, le degré auquel une force politique aura commencer à dresser une alternative face à la progression de la droite autoritaire et de l’extrême droite vont donc dépendre de la nature de la campagne. Ces deux campagnes séparées de quelques semaines doivent être l’occasion de dire ce qui est, dénoncer systématiquement, de manière vivante, populaire, chiffres et faits à l’appui, la politique du gouvernement du MEDEF, prendre résolument la défense des opprimés, des plus opprimés, des exploités, des plus exploités, des salariés du public et du privé, des précarisés, des chômeurs et des exclus, pour aider à leur rassemblement, classe contre classe, pour les soutenir dans leurs combats, les aider à surmonter leur désarroi, voire leur désespoir.

Une agitation de ce type peut contribuer à rendre confiance. Il faut donner des raisons fortes, argumentées, aux millions d’abstentionnistes des quartiers populaires dévastés, de voter comme on se prépare au combat, à la grève, bientôt peut-être à la grève générale lorsqu’il y aura chez les travailleurs et les travailleuses une conviction partagée qu’elle représente un pas nécessaire pour bloquer les agressions, pour changer les rapports politiques.

Le vote LO-LCR est un moyen qui unit la lutte pour les revendications élémentaires, à la construction d’un débouché politique anti-capitaliste. La campagne ne peut pas être menée à la manière des autres formations politiques. Elle doit prendre appui sur les formes diversifiées de résistance sociale et en être le prolongement sur le terrain électoral. Celui-ci a toujours été défavorable à ceux qui combattent le patronat et le gouvernement, qui luttent contre le capitalisme. Les modalités imposées par le gouvernement et l’UMP pour ces deux scrutins les rendent particulièrement difficiles. Il faut prendre appui sur l’expérience des luttes récentes. Par leurs actions médiatiques de rupture, les intermittents du spectacle, qui savent à quel point les médias privés et publics officiels participent à la domination du capital, ont réussi à occuper une partie de l'espace public contrôlé (l’intervention lors du journal de France2 par exemple). La lutte contre le formatage idéologique est un des terrains pour "faire la politique autrement", formule usée jusqu'à la corde par la gauche plurielle. Des milliers de femmes et d’hommes attendent d'apporter leur expérience, leur réflexion et leur appui pratique à une campagne politique différente dans la forme comme dans le fond, une campagne anticapitaliste et anti-impérialiste, socialiste et démocratique.

Ouvrir une perspective aux plus exploités, montrer que tous les salariés sont menacés


Au long de 2003, la situation économique et sociale quotidienne des travailleurs et de nombreux secteurs de jeunes s’est constamment dégradée. Lorsqu’ils conservent la maîtrise de leurs luttes, les salariés montrent qu’ils ont toujours de grandes réserves de combativité. Mais il n’y a que la perspective d’un changement politique et social qui puisse vraiment contrecarrer le désarroi qui gagne les salariés, aussi bien ceux et celles qui ont été licenciés que ceux et celles qui ont encore un emploi mais qui subissent les effets d’une précarisation sans cesse accrûe.

La campagne doit s’adresser particulièrement aux chômeurs de longue durée, aux jeunes exclus, précarisé pour les aider à mener solidairement avec les autres salariés un combat solidaire. La transformation du RMI en RMA a eu lieu sans la moindre réaction des centrales syndicales. Cela n’a pas échappé aux travailleurs et en premier au chômeurs. Beaucoup ont l’impression d’être abandonné à leur propre sort. Il faut marteler sur une idée forte, qui nourrit l’angoisse et en partie le désespoir du plus grand nombre : aujourd’hui le capitalisme menace tous les salariés, public, privé, chômeurs, exclus. Cette campagne doit être l’occasion d’une campagne d’alarme et de mobilisation.

Alors que les fermetures d’usines et les « plans sociaux » s’accélèrent et se développeront encore plus vite dans les mois à venir, la réduction drastique des indemnités de chômage comme de la durée des droits à les percevoir va se traduire par une accentuation du processus de paupérisation. La transformation du RMI en RMA n’est pas un fait secondaire. Si ce changement parvenait à s’enraciner durablement il constituerait un changement dans les rapports de domination vécus quotidiennement par les masses laborieuses. Maintenant il faudra mériter l’assistance en travaillant au moins 20 heures par semaine. La libéralisation, la déréglementation et la mondialisation permettent aux grands groupes capitalistes de mettre en œuvre des stratégies pour la pleine satisfaction des actionnaires qui condamnent 10% de la population active au chômage. L’Etat ne sera pas en reste : les budgets publics sont soumis à des coupes sombres, mais le RMA va fournir des « emplois publics » à vil prix. Au nom de la réinsertion … et sans doute de la rééducation par le travail.

Il ne suffit plus de dénoncer, il faut ouvrir une voie

Nous ne sommes plus, ni en 1999, ni en 2002. Parallèlement à la détérioration de la situation économique et sociale des exploités, grâce à la mobilisation de mai et de juin 2003, une crise politique a commencé à mûrir. La bourgeoisie française comme classe, ses élites dirigeantes, ses partis et son dispositif politique sont profondément divisés face à la mondialisation et à ses impacts. Au cours de l’automne 2003, un an et demi après avoir écrasé électoralement le PS et la gauche plurielle et avoir récupéré les commandes directes de l’ensemble des leviers de l’Etat, la majorité présidentielle s’est déchirée sur tous les sujets. Devant le processus de dislocation progressive du gouvernement de Raffarin, Chirac est maintenant obligé de monter en première ligne. La crise politique en cours ne se développera pas de façon linéaire et tout sera fait pour la colmater. Mais son existence fait partie du contexte des élections de 2004 et celles-ci peuvent l’accélérer.

Dans leur écrasante majorité, les travailleurs et les jeunes n’attendent plus rien du Parti socialiste et encore moins du PCF. Les effets du 21 avril se prolongent et s’approfondissent. Ils nourrissent une crise politique de type « existentiel » au Parti socialiste et achèvent l’agonie du PCF. De ce fait, un terme définitif a été mis à « l’alternance » instaurée par Mitterrand dont le gouvernement Jospin de 1997 a été le dernier avatar.

Nos responsabilités en sont d’autant plus importantes : pas seulement celles de la LCR et de LO, mais celles de tous les groupes, de tous les militants ouvriers ou intellectuels, membres ou non d’une organisation, qui se positionnent face au capitalisme et à l’impérialisme. Il ne suffit plus, comme aux élections européennes de 1999, ou aux présidentielles de 2001, que l’extrême gauche stigmatise, avec raison, les politiques capitalistes menée en alternance par la droite et par la gauche en France comme au sein de l’Union européenne. Il ne suffit plus de dénoncer. Il faut ouvrir une voie. Un chemin.

Trois millions de citoyens, ont voté pour l’extrême gauche contre la droite, le Front National et la gauche plurielle gouvernementale. Puis une large fraction de ces trois millions ont été les animateurs de la lutte contre le projet Fillon, le gouvernement Raffarin. Nombre d’entre eux ont agi pour imposer la grève générale aux dirigeants confédéraux qui la refusaient. Les intermittents ont engagé – et de quelle manière ! – une lutte contre l’accord MEDEF-CFDT qui a commencé à priver plusieurs milliers de femmes et d’hommes d’indemnités de chômage. Dans le mouvement syndical, la radicalisation a commencé à s’exprimer également. Elle prend la forme d’initiatives indépendantes, y compris au sein des grandes confédérations, d’équipes militantes de terrain, respectées par les salariés pour leur volonté de poursuivre le combat, en tout indépendance. Elle s’exprime dans des congrès syndicaux ainsi que dans les résultats des élections professionnelles.

Les organisations et les militants d’extrême gauche ont été au premier rang des mobilisations de mai et de juin, comme du combat des intermittents. Le premier grand enjeu des élections de 2004 est de commencer à cesser de se comporter en éternel minoritaire. Il ne suffit plus de dénoncer le capitalisme, les mesures du gouvernement de Chirac-Raffarin et la politique de l’ex-gauche plurielle.

Il faut répondre précisément à l’attente des militants et des salariés : « quelles propositions soumettez-vous, soumettons-nous durant cette campagne à la réflexion des citoyens et des citoyennes pour conjurer la catastrophe économique, sociale, écologique, culturelle que ce système, ce gouvernement, comme hier la gauche plurielle, font peser sur toute la société ? » Il faut que nous soyons capables de répondre aussi à la question : « quel gouvernement anti-capitaliste préconisez-vous, quel rôle devrons-nous jouer pour assurer sa formation ? »

Les dirigeants de l’ex-gauche plurielle, qui sont responsables de la venue au pouvoir de Chirac et de Raffarin, qui ont privatisé à tout va, mis en œuvre la politique des traités de Maastricht et d’Amsterdam, déréglementé le droit du travail, préparer le terrain pour les fonds de pension et le RMA, osent attaquer l’extrême gauche. Les dirigeants de l’ex-gauche plurielle glapissent : « L’extrême gauche, les trotskistes, ne savent que dénoncer. Ils n’ont rien à proposer, ils ne veulent pas gouverner ».

Il faut répondre à ces attaques. Il faut relever le gant : expliciter et défendre nos mesures anti-capitalistes de rupture avec la propriété privée et son échafaudage politique, avancer des propositions pour que les travailleurs se portent candidats à la direction de la société, pour gouverner le pays. Des millions de salariés, de jeunes, de citoyens attendent des candidats LO-LCR une telle audace tranquille. Il faut que la campagne soit l’occasion immédiate pour leur dire : oui, l’extrême gauche est prête à gouverner pour nationaliser sans indemnité les grands groupes privatisés ainsi que le secteur financier et bancaire, pour abroger les réformes Balladur/Fillon sur les retraites et l’accord MEDEF-CFDT, pour abroger les lois liberticides, dénoncer les traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice, etc.

Instaurer avec les travailleurs et les jeunes un dialogue d’égal à égal

La dimension complémentaire d’une orientation qui peut donner à la candidature commune LO-LCR un sens nouveau réside dans la capacité des candidats à établir un dialogue d’égal à égal entre les organisations et les travailleurs. Une des conditions d’un tournant politique majeur est de libérer les potentialités d’action propre chez ceux-ci. José Bové a eu raison lors du rassemblement du Larzac, d’appeler chaque femme et chaque homme engagé dans le combat contre la mondialisation capitaliste à devenir « porte-parole de la lutte de tous les opprimés ».

La simultanéité des attaques du printemps 2003 -- décentralisation, politique scolaire, loi sur les retraites, annonce de mesures similaires pour l’assurance maladie à la rentrée, atteinte grave au statut des intermittents -- a provoqué dans un secteur des salariés la prise de conscience d’être à un tournant de civilisation. Ce sentiment a été une dimension essentielle des grèves et des manifestations, mais aussi des assemblées nombreuses qui se sont réunies et qui ont cherché à se donner les moyens de durer après la fin de la grève. Les enseignants sont allés dans les assemblées des cheminots, des traminots ou des agents de la RATP et inversement. Celles et ceux qui ont été les organisateurs spontanés des grèves de mai-juin ont assisté nombreux en juillet aux assemblées des intermittents. 150 000 ou 200 000 se sont ensuite retrouvés au Larzac.

La façon dont les salariés et les jeunes cherchent à établir un rapport aux organisations d’un type très différent de celui qui a régné dans le passé, fait le désespoir de ceux qui continuent à prôner, comme les dirigeants d’Attac, une conception de la politique où il y a des « enseignants » et des « enseignés ». La CGT en a fait l’expérience à ses dépens chez les intermittents du spectacle, après que tous les appareils syndicaux aient eu le plus grand mal à en venir à bout lors des grèves de mai et de juin.

Ces changements doivent trouver leur expression dans la préparation et la conduite de la campagne commune, comme dans l’intervention des militants dans les luttes revendicatives et donc aussi dans l’exercice des responsabilités syndicales. Les travailleurs et les travailleuses qui ont parcouru le chemin de la compréhension de la nature pro-capitaliste du Parti socialiste et de la gauche plurielle et qui ont refusé le chantage du « vote utile », qui ont mené de grandes luttes en cherchant à s’organiser eux-mêmes, ne donnent plus carte blanche à quiconque et sont à la recherche de relations nouvelles avec les organisations qui leur demandent leurs voix aux élections. Il n’y aura plus jamais de « grand parti de la classe ouvrière » auquel les salariés délègueraient leur espoir et leur intelligence ainsi que l’essentiel de leur capacité d’initiative politique et sociale. La même chose vaut pour les dirigeants syndicaux.

L’élaboration par des centaines et des milliers des voies de l’émancipation sociale

La campagne politique commune de LO et de la LCR dans le cadre des élections de 2004, doit être l’occasion pour associer les salariés et les jeunes à l’élaboration des voies de l’émancipation sociale, à savoir l’établissement de formes d’organisation politiques et sociales différentes qui permettent de mener une autre politique, une politique qui réponde aux besoins des salariés comme des exploités et des opprimés, des immigrés et des exclus, et non du capital mondialisé dont les groupes industriels, les banques et les société d’assurance français sont une composante. Les nouvelles institutions nécessaires ne concernent pas seulement les organes de délibération, de décision et d’exécution politiques formalisées dans des lois et une Constitution. Elles ont trait aussi et même d’abord à la propriété sociale des services publics et des grandes entreprises, dont les finalités doivent être modifiées de fond en comble pour satisfaire les besoins sociaux pressants. Elles portent aussi sur les mesures à prendre pour mener une vraie politique écologique, de même que pour réunir les moyens matériels et humains permettant de mener à bien les projets locaux qui cherchent aujourd’hui à se matérialiser par le biais des réseaux de l’économie solidaire. Insistons sur un point. C’est le contenu de cette « autre politique » élaborée en vue de besoins sociaux et individuels bien déterminés, très différents de ceux du capital, qui déterminera la nature et la configuration des organes de délibération, de décision et d’exécution politiques. C’est par là qu’il faut commencer, prenant ainsi à revers tous ceux qui veulent commencer par la « réforme des institutions », de façon à nous piéger dans une discussion sur la configuration de cette « VI° République » dont la crise politique en gestation paraît devoir créer bientôt la nécessité. Un gouvernement des salariés, au service des salariés et de leurs alliés sociaux, voilà nous semble-t-il, l’axe d’une campagne anti-capitaliste à même de mobiliser des milliers de femmes et d’hommes.

En 2002, la LCR a lancé l’idée d’organiser des forums anti-capitalistes qui se sont concrétisés dans quelques endroits. Les campagnes électorales de 2004 sont l’occasion d’engager le travail d’élaboration d’une autre politique qui doit être « l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Elles offrent l’occasion de dire aux salariés et aux jeunes « voici le travail à faire , l’inventaire des besoins pressants à satisfaire comme des dégâts sociaux et écologiques à réparer, l’inventaire des moyens humains et techniques qui existent pour y répondre, l’inventaire des mesures constitutifs d’un programme ». Mais aussi ceci : « sur ces questions, il existe déjà des propositions faites au sein de nos organisations, ainsi que dans le mouvement anti-mondialiste, qui peuvent servir à ce travail collectif ». Et plus clairement encore, « voici le type de mesures que nous pensons qu’il faut prendre et que nous serions prêtes à mettre en œuvre aux côtés des travailleurs le jour où apparaîtront les conditions politiques pour un gouvernement nouveau, un gouvernement représentatif des exploités. Nous les soumettons à votre réflexion ».





Pour peu que la campagne devienne un événement dont l’ensemble du mouvement anti-capitaliste et tous les travailleurs puissent se saisir, les données de la vie politique française en seront bouleversées. Une perspective s’ouvrira vraiment. Sur de telles bases beaucoup de militants qui demeurent sceptiques n’hésiteront plus à rejoindre la campagne.

Résumons-nous. La situation politique n’est pas bloquée. Au contraire. Nous ne sommes plus condamnés à des gouvernements UMP-UDF alternant avec ceux de la gauche capitaliste ! En rejetant le Parti Communiste, en refusant d’être les otages de la politique social-libérale du Parti Socialiste et de la gauche plurielle, les salariés cherchent un autre chemin pour changer la vie. Pour renouer avec l’espoir.

Qu’importe si LO et la Ligue n’ont pas toujours les mêmes réponses sur tel ou tel point. Ce n’est pas une faiblesse. Au contraire. Les salariés ne croient plus depuis longtemps aux miracles, aux programmes clefs en mains, aux chefs qui savent tout. Ils veulent participer à l’élaboration politique de leur avenir, de celui de leurs enfants aux côtés de ceux-ci et avec eux. Ils veuillent en finir avec le système failli qui leur demandent de déléguer à quelques uns les responsabilités et le pouvoir. Tout l’enjeu de cette période électorale est de leur donner les moyens, qu’ils aient le droit de vote ou non, d’en décider eux-mêmes.

À partir du socle commun contenu dans l’accord, le débat démocratique vivant, doit enclencher une dynamique populaire qui contribuera à reconstruire le mouvement ouvrier. Voilà pourquoi, à notre échelle, nous ferons campagne pour le succès des candidats de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Ensemble, mobilisons les centaines de milliers de salariés des grèves et des manifestations pour organiser la résistance anti-capitaliste. Pour proposer l’avenir. Il est temps de redonner au socialisme un contenu attractif et mobilisateur pour des millions d’hommes et de femmes.
alex
 
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Message par com_71 » 29 Jan 2004, 00:01

a écrit :Et La Commune?
appellent à voter LO-LCR et présents sur une liste.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par stef » 29 Jan 2004, 00:06

a écrit :
Il faut que nous soyons capables de répondre aussi à la question : « quel gouvernement anti-capitaliste préconisez-vous, quel rôle devrons-nous jouer pour assurer sa formation ? »

(...)

Il faut relever le gant : expliciter et défendre nos mesures anti-capitalistes de rupture avec la propriété privée et son échafaudage politique, avancer des propositions pour que les travailleurs se portent candidats à la direction de la société, pour gouverner le pays. Des millions de salariés, de jeunes, de citoyens attendent des candidats LO-LCR une telle audace tranquille. Il faut que la campagne soit l’occasion immédiate pour leur dire : oui, l’extrême gauche est prête à gouverner pour nationaliser sans indemnité les grands groupes privatisés ainsi que le secteur financier et bancaire, pour abroger les réformes Balladur/Fillon sur les retraites et l’accord MEDEF-CFDT, pour abroger les lois liberticides, dénoncer les traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice, etc.


Si je comprends bien la réponse de Carré Rouge à la question du pouvoir, c'est le gouvernement LO-LCR sans ministres PS ? J'ai juste ?
stef
 
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Message par com_71 » 29 Jan 2004, 01:57

Comme quoi on peut mettre bien des chose derrière "gouvernement ouvrier".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par alex » 29 Jan 2004, 14:43

Si je comprends bien la réponse de Carré Rouge à la question du pouvoir, c'est le gouvernement LO-LCR :halalala: sans ministres PS ? J'ai juste ? :halalala:


a écrit :...pour que les travailleurs se portent candidats à la direction de la société, pour gouverner le pays.
alex
 
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Message par stef » 29 Jan 2004, 16:01

Comme "les travailleurs" en soi ne peuvent être au gouvernement... je ne comprends rien. De quels représentations politiques parlons-nous à part de LCR-LO ? Et ne parlons pas de gouvernement des comités : il n'y en a pas trace dans ce pays !

De quel gouvernement parle-t-on alors ? Moi j'suis un gars précis qui aime bien les réponses précises...
stef
 
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Message par alex » 29 Jan 2004, 17:34

Il n'y a pas trace de comités dans le pays mais l'accession des travailleurs au gouvernement ne me semble pas non plus en vue dans l'immédiat:
"expliciter et défendre...avancer des propositions pour ..."

La réponse est précisément dans le texte :247:
alex
 
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Message par stef » 29 Jan 2004, 18:19

Je crois commencer à comprendre.

Si je retourne la proposition, elle signifie que la seule chose qui compte serait un gouvernement LCR-LO. J'ai juste ?
stef
 
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Message par quijote » 29 Jan 2004, 21:53

Vaste programme ; le" gouvernement des travailleurs" Plusieurs expèriences historiques ont eu lieu : .La Commune avec ses délégués élus et révocables , devant endre des comptes à chaque instant les Soviets en 1917 en Russie , les ouvriers des comités en Espagne (1936). des délégués dont la rémunération n était pas supérieure à celle d' un ouvrier moyen .; le goyuvernement des trav ailleurs suppose la destruction de l' etat bourgeois , ses tribunaux , sa police permanente , son armée de métier .. l' état des travailleurs est un état bon , réduit au minimum dans un premeir temps ( lis si tu peux : l' Etat et la Révolution de lénine ) marché ... pour l' instant , nous en sommes loin : notre objectif présent est d ' interveniir dans les luttes , de mettre enb avant un programme ( l 'interdiction dees licenciements , la transparence des comptes des bôîtes )de recruter des militantsz sur cette base .. es-tu d' accord avec nous ? alors , si tu ne l' as déjà fait , prends contact avec nos militants , nos vendeurs de journaux , ou alors écris à LO .
quijote
 
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