Constitution européenne

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Screw » 05 Oct 2004, 19:24

Ce qui va véritablement détruire les services publics et les statuts, c'est la LOLF mise en place par le leader du NON, Fabius, en 2002 et votée à l'unanimité par le Parlement sauf le groupe communiste au Sénat!
Screw
 
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Message par Screw » 05 Oct 2004, 19:48

(canardos @ mardi 5 octobre 2004 à 20:38 a écrit : moi je sais ce que c'est que la LOLF mais je te laisse le soin de l'expliquer et de préciser en quoi elle remet en cause les services publics....

:D
C'est bien de se moquer... mais en quoi la déconcentration au niveau régional ne peut-elle pas aboutir à un démantélement des services publics de l'état?
Screw
 
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Message par à_Sverdlov » 05 Oct 2004, 20:02

Je rappelle quelques éléments utiles à cette discussion en commençant par un extrait du rapport sur la situation internationale du congrès 2003 de LO :
(LDC n°77 a écrit :    Leur projet de Constitution non seulement n'est pas démocratique vis-à-vis des peuples, mais il consacre sur le plan juridique une réalité : la mainmise des 3 principaux impérialismes, allemand, français et britannique, sur les petites nations de l'Union Européenne.
    Pour ce qui est de cette Constitution européenne, nous sommes fondamentalement contre, non pas parce qu'elle est européenne, mais parce qu'elle est bourgeoise, c'est-à-dire destinée à préserver la propriété privée, l'exploitation et la domination de la bourgeoisie sur la société. Mais la Constitution européenne n'est ni plus ni moins bourgeoise que celle de la France, et nous n'avons pas à choisir entre les deux Constitutions.
    Si le projet de Constitution est soumis à référendum -à en juger par les réticences de Chirac et du gouvernement, ce n'est pas le plus vraisemblable-, nous appellerons les travailleurs à s'abstenir. Nous refusons de mêler nos voix à celles de l'un ou l'autre des deux camps de la bourgeoisie : celui qui se prononce pour une Constitution européenne et celui qui la refuse par "souverainisme" de droite ou de gauche

ce qui montre que, dans le cas où nous opterions pour le Non, si on nous reproche d'avoir changé d'avis depuis Maastricht, nous pourrons au moins répliquer que ce n'est pas par rapport à 92 que nous avons changé d'avis mais par rapport à 2003.
:247:
à_Sverdlov
 
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Message par à_Sverdlov » 05 Oct 2004, 20:25

(com_71 @ lundi 27 septembre 2004 à 23:35 a écrit :
(Bertrand @ samedi 25 septembre 2004 à 07:58 a écrit : Je me rappelle un mot d'ordre de LO lors d'un référendum ; c'était "dites-lui oui, dites lui non, dites lui m---- !"
Mais je ne me souviens plus de quel référendum il s'agit.
Quelqu'un peut aider ma mémoire défaillante ?

Avril 1972, adhésion de la Gde Bretagne à l'UE. Les 1ères pages de LO étaient un peu gauchistes, mais ça faisait du bien...


Une petite rectification : ce slogan est bien plus ancien puisqu'on le trouve déjà en titre d'un article de la LO n°31 du 19/02/69 au sujet du référendum sur la régionalisation qui a amené au départ de De Gaulle.

J'ai retrouvé cette référence en cherchant des infos sur ce référendum qui s'était traduit en anti-plébiscite. Or c'est bien un peu depuis cette perspective que peut se construire l'éventualité de choisir le Non au référendum à venir.
La perspective (je précise) serait que la population laborieuse (ou, tout du moins, ses franges les plus politisées plus une partie de ceux qui côtoient des militants politiques) envisage le référendum à venir comme pouvant être un anti-plébiscite contre Chirac et sa politique. Et les travailleurs susdits ( :22: ) peuvent l'envisager ainsi qu'ils soient décidés à voter Non ou qu'ils soient tellement démoralisés par la situation politique et sociale qu'ils s'abstiennent.

En effet, il y a fort à parier que, comme le signalent nombre de posts ici, la plupart des travailleurs s'en tapent le coquillard de ce référendum sans non plus avoir le moral pour s'en emparer d'une quelconque façon.

D'ailleurs, je crois que l'on peut même dire que si une fraction importante de l'électorat populaire retrouvait le moral au point de décider de s'emparer du Non pour exprimer leur volonté de virer Chirac, alors il faudrait certainement opter pour appeler à l'abstention de façon à attirer l'attention sur le fait que nous sommes certains que la victoire du Non n'entraînerait en aucun cas quelque chose de positif pour les travailleurs et peut-être pas même une quelconque remise en cause de Chirac (qui a déjà testé un joli anti-plébiscite avec sa dissolution malheureuse). Je crois qu'alors il faudrait être à contre-courant pour affirmer que virer Chirac et surtout imposer une autre politique ne pourrait pas se faire dans les urnes mais dans la rue. Je rappelle que cette hypothèse se place dans l'optique d'une reprise de moral d'une partie conséquente de la classe ouvrière
à_Sverdlov
 
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Message par Thomas » 05 Oct 2004, 20:47

a écrit :Nous refusons de mêler nos voix à celles de l'un ou l'autre des deux camps de la bourgeoisie : celui qui se prononce pour une Constitution européenne et celui qui la refuse par "souverainisme" de droite ou de gauche


La Ligue est une orga souverainiste ? LO s'est elle allié avec une orga souverainiste ?
Thomas
 
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Message par gipsy » 05 Oct 2004, 20:54

C'est ça le LOLF

a écrit :

Site Convergences Révolutionnaires,
revue publiée par la fraction de Lutte Ouvrière

LES ARCHIVES DE CONVERGENCES RÉVOLUTIONNAIRES

NUMÉRO 35, SEPTEMBRE-OCTOBRE 2004

DOSSIER : DÉFENDRE LES SERVICES PUBLICS ? POURQUOI ? COMMENT ?


Education nationale : la privatisation rampante


1er octobre 2004



La Loi organique relative à la loi de finance (LOLF), conçue dans le cadre de la réforme de l’Etat, en cours depuis plusieurs années, a pour but une réduction des dépenses et du nombre de fonctionnaires, et une contractualisation à tous les niveaux (sous forme de contrats d’objectifs). Cette LOLF est le dernier cadeau, juste avant son départ, du gouvernement Jospin, votée à l’unanimité à l’Assemblée (moins l’abstention des députés du PCF).

Elle s’applique dans tous les ministères et est en expérimentation actuellement dans l’académie de Bordeaux pour l’Education Nationale. Elle s’accompagne d’une globalisation des crédits, avec « fongibilité asymétrique » [traduction : possibilité de transférer des crédits « rémunération des personnels » aux crédits d’équipement (mais l’inverse n’est pas possible)], d’une plus grande autonomie des établissements et de la mise en place d’objectifs, avec évaluations. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Les collèges, lycées et lycées professionnels viennent de recevoir une somme d’argent pour leur Projet d’établissement (toutes les actions culturelles et de soutien...) ainsi que pour les Fonds sociaux, carnets de correspondance, manuels... Rien de nouveau, si ce n’est que, jusque-là, les enveloppes étaient « affectées », c’est-à-dire qu’il était impossible d’utiliser les fonds de l’une pour une autre. Dorénavant, c’est au Conseil d’administration de décider de la répartition de cette somme globale. Libre à lui de décider d’utiliser le « trop plein » de fonds sociaux pour des actions culturelles comme on l’a vu dans un collège socialement favorisé de Dordogne ! Pendant que le collège voisin, lui, utilisait la somme théoriquement destinée aux manuels pour les fonds sociaux ! Cela ne peut qu’augmenter les inégalités entre établissements : les plus « riches » pourront offrir toute une palette d’actions culturelles à leurs élèves, les autres devant se contenter du minimum vital ! La concurrence entre établissements sera renforcée, ainsi qu’au sein des équipes, car l’enveloppe attribuée étant bien inférieure à celle demandée (un écart allant de 1 à 20 pour certains établissements !), comment choisir entre les projets proposés ? Sur quels critères ? C’est en fait à la gestion de la pénurie par eux-mêmes que personnels, parents et élèves vont être confrontés !

D’autre part, la gestion de la masse salariale va se faire au niveau académique (c’est une somme globale qui sera attribuée par l’Etat et non plus des emplois précis) et au niveau de l’établissement. C’est eux qui décideront de quels types de personnels ils ont besoin : pourquoi pas plus de précaires sous-payés que de titulaires ?

Enfin, comme les crédits attribués sont insuffisants, et que l’autonomie de l’établissement sera plus importante, la tentation sera forte de rechercher des financements sous forme de partenariats, y compris privés ! D’autant plus que les établissements seront évalués en fonction de leurs résultats par rapport à leurs objectifs et qu’il faudra donc être le plus « performant » possible pour justifier de l’utilisation des crédits et en recevoir d’autres l’année suivante.

Il est clair que si nous allons au bout de cette logique, il ne restera plus grand-chose du service public d’Education nationale ! La privatisation ne serait même pas nécessaire...

Liliane LEFEVRE


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Public-privé : où en est-on ?
Jusqu’à un passé relativement récent, l’enseignement privé n’était pas automatiquement associé dans l’opinion publique à un enseignement de qualité.

Hormis certaines régions (Est de la France, Bretagne) où il se confondait avec l’enseignement confessionnel, catholique pour l’essentiel, et faisait jeu égal avec l’enseignement public, il occupait une part minoritaire. Si un petit nombre d’établissements privés (confessionnels), très sélectifs, assuraient un enseignement de qualité, la majorité des établissements se consacraient aux élèves recalés ailleurs (les fameuses « boîtes à bac »).

Depuis la régionalisation de Defferre en 1982, les conseils régionaux attribuent les subventions de fonctionnement à tous les établissements d’enseignements, publics comme privés, de façon « équitable ». Les établissements privés disposant de ressources propres (la scolarité des élèves est, le plus souvent, payante), leur budget est donc plus « confortable » que celui des établissements publics.

De plus, si le recrutement des enseignants des établissements privés est laissé à leur initiative, la plupart sont sous contrat d’association avec l’Etat et n’ont pas à les payer, puisque c’est le Trésor public qui acquitte alors les salaires des enseignants.

Une tendance inversée

Jusqu’à un passé récent, donc, les « meilleurs » enseignants se tournaient vers l’enseignement public (la qualité étant évidemment une notion toute relative), les meilleurs élèves aussi. Mais la dégradation continue des conditions dans les établissements publics (classes surchargées, postes non pourvus de surveillants, d’agents de service, mais aussi diminution du nombre d’options, en particulier en langues vivantes) rend les établissements privés plus « concurrentiels ».

A la rentrée de septembre 2003, toute la presse avait relevé une augmentation de la part du privé par rapport au public, se dépêchant de mettre cela sur le compte du mouvement du printemps 2003, les parents fuyant le public pour le privé car « là au moins, les profs ne font pas grève »...

Pourtant cette tendance a encore été accentuée à la rentrée 2004 alors que l’année scolaire 2003-2004 est une de celles où il y a eu le moins de journées de grève dans l’enseignement public. En fait c’est que les établissements privés, dotés de plus de moyens, se voient ouvrir la possibilité d’offrir plus d’options et un encadrement plus nombreux qui rassure des parents inquiets de « la montée de l’insécurité ».


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Moins de remplacements... et plus de précarité
Depuis 2000, le ministère affirmait que les titulaires sur zone de remplacement (TZR) étaient en surnombre puisque dans certaines disciplines (en fait très rares !), certains TZR pouvaient rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sans effectuer de remplacement... Payés donc en quelque sorte à ne rien faire !

Le nombre de TZR est donc passé, dans l’académie de Bordeaux, de 1 081 en 2000 à 468 en 2003. Cela a conduit à une situation où le peu de TZR restant étaient affectés à l’année, pour combler les trous, et il n’y avait plus personne pour effectuer les remplacements ! D’où une explosion de la précarité avec 1 500 précaires (contractuels et vacataires) engagés pour l’année 2003 dans la même académie.

Cela s’est bien sûr traduit par une détérioration du service public car ce sont des gens sans aucune formation pédagogique qui étaient ainsi « jetés » devant des classes du jour au lendemain ! D’autre part, les vacataires ne pouvant faire plus de 200 heures dans une année (au-delà desquelles ils auraient droit au chômage), certaines classes ont vu se succéder jusqu’à trois profs de maths ou de français dans l’année scolaire ! Cela a suscité le mécontentement légitime des parents et des élèves.

En septembre 2004, virage à 180° de l’administration : elle a augmenté le nombre de TZR (+ 291 dans l’académie de Bordeaux)... et annoncé aux contractuels embauchés les années précédentes qu’ils n’auraient pas de contrat cette année. En revanche ils seraient prioritaires pour des vacations de 200 heures maximum, alors qu’elle s’était moralement engagée à les former et à leur redonner du travail de sorte qu’au bout de 3 années effectives ils puissent passer des concours réservés !

Mais la loi européenne interdisant la reconduction de CDD au-delà de trois ans, l’administration se met ainsi à l’abri de création forcée d’enseignants quasi-titulaires... Résultat : des centaines, des milliers probablement à l’échelle nationale, de personnes au chômage ; et une augmentation de l’extrême précarité en cours d’année car l’administration n’embauchera que des vacataires pour faire les remplacements de courte ou moyenne durée.


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En augmentation ou pas ?
A écouter les gouvernements successifs, le budget de l’Education nationale ne cesse d’augmenter chaque année.

C’est certes vrai en euros courants, mais pas en euros constants !

Et, surtout, son poids dans le Produit intérieur brut ne cesse de diminuer : 7,20 % en 1994, 6,80 % en 2001 et 6,20 % en 2004... (chiffres d’un dossier du SNES établi en 2004 d’après une étude ministérielle).










8)
gipsy
 
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Message par à_Sverdlov » 05 Oct 2004, 20:54

Je continue mes citations avec des extraits d'articles de la LO sur le référendum de 1969 que j'ai évoqué dans mon précédent post :
(LO n°36 du 26/03/69 a écrit :    Et ceux qui affirment qu'une majorié de Non est possible ne sèment pas seulement des illusions, ils mèneraient une politique encore plus criminelle s'ils étaient sincères. Car, si cela était, qui contraindrait alors de Gaulle à partir ? Et si de Gaulle partait, quel homme politique aurions-nous à combattre à sa place ? Quels seraient les pièges et les avantages de la situation ainsi créée ? Autant de questions auxquelles ces gens là se gardent bien de répondre. (...)
et celui-ci après la victoire du Non et le départ de de Gaulle
(LO n°41 du 30/04/69 a écrit :(...)
    Cela semblera à beaucoup la preuve évidente qu'un bullein de vote peut faire plus qu'une grève générale ou, du moins, qu'il est loin d'être inefficace;
    Il est certain que si l'on mesure son efficacité à la simple présence ou absence de de Gaulle à l'Elysée et non à la satisfaction des revendications des classes populaires (et si l'on ignore l'incidence sur l'opinion des grèves de mai 68) alors oui, le bulletin de vote est efficace. Mais si, au contraire, c'est du sort des travailleurs que l'on discute, le bulletin de vote, n'en doutons pas, est générateur de bien plus d'illusions que d'avantages tangibles.
    Car le départ de de Gaulle peut être une victoire pour la classe ouvrière mais cela peut aussi bien ne pas en être une. Le véritable combat ne s'est pas livré hier, il se gagnera ou se perdra dans l'avenir.
(...)
    C'est pourquoi, résultats du scrutin en mains, nous continuons à penser et à dire que les révolutionnaires devaient combattre les illusions lors du référendum, c'est-à-dire s'abstenir.

Dans le prochain post, je promets d'arrêter les citations et de dire l'état de mes réflexions sur la position à prendre selon moi. Suspense, suspense... :sleep2:
à_Sverdlov
 
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Message par gipsy » 05 Oct 2004, 20:59

a écrit :Dans le prochain post, je promets d'arrêter les citations et de dire l'état de mes réflexions sur la position à prendre selon moi. Suspense, suspense... 


Mais tu l'as déjà donné ton point de vue . Non ? :whistling:

(point de vue de sverdlov si je ne m'abuse a écrit :
En effet, il y a fort à parier que, comme le signalent nombre de posts ici, la plupart des travailleurs s'en tapent le coquillard de ce référendum sans non plus avoir le moral pour s'en emparer d'une quelconque façon.

D'ailleurs, je crois que l'on peut même dire que si une fraction importante de l'électorat populaire retrouvait le moral au point de décider de s'emparer du Non pour exprimer leur volonté de virer Chirac, alors il faudrait certainement opter pour appeler à l'abstention de façon à attirer l'attention sur le fait que nous sommes certains que la victoire du Non n'entraînerait en aucun cas quelque chose de positif pour les travailleurs et peut-être pas même une quelconque remise en cause de Chirac (qui a déjà testé un joli anti-plébiscite avec sa dissolution malheureuse). Je crois qu'alors il faudrait être à contre-courant pour affirmer que virer Chirac et surtout imposer une autre politique ne pourrait pas se faire dans les urnes mais dans la rue. Je rappelle que cette hypothèse se place dans l'optique d'une reprise de moral d'une partie conséquente de la classe ouvrière

:hinhin:
gipsy
 
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