Dans "Libération", un article à propos de la situation dans le Val-de-Marne où il n'y a pas qu'au PCF qu'il y a du rififi. La phrase PS du jour : "
on n'est pas des stals, mais on est obligés de marquer le coup" ! Le PS craint qu'EELV se fasse élire à sa place avec les voix de la droite...
Législatives partielles : «Terreur» et «Baron noir» entre EE-LV et PS dans le Val-de-Marne
Par Etienne Baldit — 22 septembre 2020 à 12:05
En représailles contre le maintien de Sandra Regol (EE-LV) au second tour sur son ancienne circonscription, le maire d'Alfortville, Luc Carvounas, s'en prend aux adjoints écolos de sa majorité municipale, menacés d'exclusion.
Ah, les charmes de la vie politique locale… Les élus EE-LV de la majorité «arc-en-ciel» d’Alfortville et de son maire (PS) Luc Carvounas font les frais de la législative partielle fratricide qui oppose la socialiste Isabelle Santiago à Sandra Regol (numéro 2 d’EE-LV) sur la 9e circonscription du Val-de-Marne.
Qualifiée pour le second tour avec 16 points de retard sur la socialiste, cette dernière refuse de se désister comme le lui réclame le camp de la favorite, arguant qu’il s’agit d’un duel gauche-gauche sans risque de victoire de la droite. Luc Carvounas (ancien député de la circo) et le PS local mettent donc une grosse pression sur les maires adjoints EE-LV d’Alfortville, réclamant un soutien à leur candidate. Sinon ? Ils pourraient perdre leurs postes dans l’équipe municipale, tout simplement.
«On est obligés de marquer le coup»
«On ne va pas trancher la tête des cinq écolos de la majorité municipale mais forcément, il y aura des répercussions. Un retrait de leur délégation d’adjoints, au moins pour un temps. On n’est pas des stals [staliniens, ndlr], mais on est obligés de marquer le coup», justifie une source dans le camp Carvounas, voyant là une rupture de confiance et un mépris de l’accord passé aux municipales. Contacté, le maire d’Alfortville n’a pas répondu à nos sollicitations.
Cela confirme en tout cas les «menaces» dénoncées en off par plusieurs écolos du cru, selon qui elles auraient été proférées de vive voix à au moins deux élues. Chez les Verts, on s’insurge contre ces pratiques «autoritaires». «Ce n’est pas du tout démocratique, c’est vraiment la Terreur. Je pensais que ce genre de choses étaient un mythe mais non, c’est bien réel», hallucine une élue. «A part dans Baron noir, je n’ai vu nulle part ce que j’ai vu ici», souffle-t-on encore. Et ce n’est probablement que la saison 1 : très vite, viendront les départementales et les régionales. L’union de la gauche, c’est chaque jour un peu plus de la politique-fiction.
(Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés)
Etienne Baldit