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a écrit :« Vivement dimanche » et l'image du lendemain
Révolutionnaire des familles ? Dimanche, Olivier Besancenot, candidat de la LCR, sera reçu chez Michel Drucker dans « Vivement dimanche », émission-institution des après-midi bien assis, où le consensus se sirote avec le sourire. De quoi lancer une mini-polémique interne à la LCR. La révolution serait-elle soluble dans une simple émission ? Ou Olivier Besancenot peut-il au contraire trouver une tribune inédite ? Arlette Laguiller, de Lutte ouvrière, déjà conviée par Drucker et qui a même un jour accepté un reportage sur elle dans Gala, estime la démarche pertinente. « En dehors des périodes électorales, on est rarement invité ! détaille- t-elle pour 20 Minutes. Il n'y a pas beaucoup d'occasions de s'exprimer devant des millions de téléspectateurs. Pour ma part, je juge au cas par cas. Mon passage chez Drucker, il y a une dizaine d'années, c'est un bon souvenir ! J'ai pu parler d'enjeux sociaux, et mes invités ont été respectés. Il ne faut pas confondre people et populaire. C'est une émission qui est regardée par des milieux auxquels je souhaite m'adresser. » Sans compter que le canapé rouge de Michel, ça vous pose son homme ou sa femme politique.
Pour Jacques Séguéla, expert en communication, on assistera dimanche à « la consécration d'Olivier Besancenot comme star politique à temps plein ! "Vivement dimanche" est une émission qui n'est pas trash, et où passent les grands hommes politiques. Dans notre système médiatique, le personnel politique est obligé de sacrifier aux codes de la notoriété. Non, le seul risque, c'est que les médias lui tombent sur la tête. Faire une émission comme ça, oui, mais pas dix ! » Marcel Botton, auteur de Les hommes politiques sont des marques comme les autres (Editions du Moment), confirme que l'exception doit rester la règle. « Tout le monde courtise la notoriété, mais je crois que les hommes publics doivent apprendre aussi les vertus du silence. Besancenot a une image anti-establishment. En passant chez Drucker, il va certainement gagner en notoriété, mais peut-être perdre en attractivité. Cela dit, tout dépend de sa prestation. L'essentiel reste quand même le message qu'il va faire passer. » Et là, qu'importe l'émission pourvu qu'on ait la conviction.
Anne Kerloc'h - ©2008 20 minutes