un supporter du PSG tué

[Crockette]

Jenlain : oui en 1998, à la coupe du monde, c'est un gendarme qui a failli mourir, frappé en abnde (ah les courageux) par le même genre d'excités sans cervelle néo nazis.
Il s'est retrouvé gravement handicapé.

[regivanx]

Je ne pense pas que ma question soit mal formulée. Il y a trois façons de présenter ce fait divers :

_ Un policier complètement inconscient s'interpose entre des supporteurs du PSG et un supporteur de Tel-Aviv au lieu d'attendre des renforts. Perdant son sang froid, il tue un des supporteurs du PSG et en blesse un autre sans avoir montré son brassard de police.
_ Je n'aime ni les flics ni les les supporteurs d'extrêmes droites et je reste neutre en attendant ce qu'il se passera après. Je laisse la justice faire son travail, elle décidera si ce flic est coupable ou non.
_ Un policier noir s'interpose dans une tentative de lynchage d'un juif par une bande de Nazis à la fin d'un match. Après avoir tenter en vain de les éloigner avec une bombe lacrymogène, il sort son arme et tire. La balle tue un Nazi et en blesse un autre.

_ La première version sera soutenue pas les supporteurs du PSG.
_ La deuxième par les démocrates du genre Kautsky.
_ Et la troisième sera soutenue par les communistes qui défendent inconditionnellement les noires et les Juifs contre les Nazis.

[meichler]

Dans Le Monde daté du 26 novembre 2006 :

Après la mort d'un supporteur parisien, une information judiciaire devait être ouverte samedi

Les RG pointent le rôle du PSG dans le hooliganisme


Une information judiciaire pour " coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner " devait être ouverte, samedi 25 novembre, après la mort, jeudi, d'un supporteur du club de football Paris-Saint-Germain (PSG), Julien Quemener, atteint par le coup de feu d'un policier. Ce gardien de la paix, Antoine Granomort, 32 ans, qui tentait de se défendre contre de nombreux supporteurs du PSG, était toujours en garde à vue samedi matin.

Ce drame, survenu après le match PSG-Hapoël Tel Aviv, pose une nouvelle fois la question des supporteurs ultraviolents. Le ministère de l'intérieur en recense 300 dits " à haut risque " en France, dont près de la moitié à Paris. Le poids accablant du PSG dans les incidents attribués aux hooligans est souligné dans une note de la direction centrale des renseignements généraux, rédigée à la mi-novembre, qui fait le point après 14 journées de championnat. Pour les RG, ce club " concentre l'essentiel de la violence à connotation raciste ".

Au total, 160 incidents ont été comptabilisés dans les stades en 14 journées, dont 40 étaient le fait des fans du PSG. Marseille arrive en deuxième position (20 faits), suivi de Nice (19). Parmi ces incidents apparaissent 71 faits de violences physiques (rixes entre supporters, affrontements avec la police, etc.). Exemple : en marge du match Le Mans-PSG, début novembre, six membres du kop Boulogne ont agressé violemment des Français d'origine sénégalaise. Jugés en comparution immédiate, deux d'entre eux ont été condamnés à six et quatre mois de prison ferme. Le bilan du championnat 2005-2006, établi par les RG, indiquait 390 incidents, dont 197 faits de violences physiques. En tout, 615 interpellations avaient eu lieu dans les stades français.

D'après sa mère, jointe au téléphone, Julien Quemener n'était pas un hooligan. Juste un amateur de football de 24 ans, technicien en électroménager. Ce membre supposé du kop Boulogne - la frange la plus dure des supporteurs -, aurait été victime d'un concours de circonstances. " Il a dû se laisser entraîner par un mouvement de foule, dit-elle. Il était allé au stade avec des copains qui l'ont perdu de vue à la sortie. "

Vendredi 24 novembre, le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a précisé le déroulement des faits. " Le policier, pour se défendre, a actionné volontairement son arme face à un état de danger immédiat et important, a-t-il indiqué. On peut parler de vraisemblance d'état de légitime défense face à une horde de personnes excitées et extrêmement agressives. " Selon le procureur, " il a fait preuve d'un sang-froid tout à fait remarquable " qui s'est manifesté par le fait " qu'il n'a tiré qu'un seul coup ". Il restait treize cartouches dans son arme de service, qui pouvait en contenir quinze. Mais le policier a indiqué qu'il n'avait chargé son arme qu'avec quatorze cartouches. Le policier " a opté pour une attitude courageuse en protégeant " Yanniv Hazout, un supporteur du club de Tel-Aviv, a estimé M. Marin. Antoine Granomort, selon le magistrat, a été victime d'un " coup de pied au niveau du ventre puis d'un balayage qui l'a amené au sol (...), le policier a perdu ses lunettes et a vu une masse sombre s'approchant ". Les insultes proférées étaient " essentiellement antisémites " avant l'incident mortel. Des insultes racistes, des menaces de mort contre le policier Antoine Granomort - " sale nègre, on va t'avoir, on va t'assassiner " - ont été lancées et " selon des témoignages concordants ", des slogans en faveur du Front national - " Le Pen président " -, a dit M. Marin.

Les supporteurs du PSG ont perturbé l'entraînement de l'équipe, vendredi. Une trentaine ont pénétré de force au Camp des Loges, provoquant un début d'altercation avec certains joueurs. Alain Cayzac, le président du club, a lancé un " appel au calme ", expliquant qu'il était " avant tout bouleversé par la mort d'un jeune homme ".

SOS-Racisme a dénoncé le " caractère indécent " du communiqué du PSG après le drame, dans lequel le caractère raciste de la poursuite n'est pas évoqué. " C'est de la complicité ", a renchéri l'Union des étudiants juifs de France. Le président du PSG et les clubs de supporteurs devaient être reçus, samedi, par Nicolas Sarkozy. " Le ministre va mettre les clubs au pied du mur s'ils ne se décident pas à agir, explique-t-on Place Beauvau. On va bientôt pouvoir interdire des associations de supporteurs. Il est aussi envisageable de faire jouer les matches à huis clos. "

Piotr Smolar (avec Anne Rohou)

[meichler]

Dans le même journal (Le Monde du 26 novembre 2006) :

Un dispositif policier classique





LE MATCH PSG-Hapoël Tel Aviv était " classé à risque, comme beaucoup d'autres rencontres, nécessitant un important dispositif policier ", souligne le préfet de police, Pierre Mutz. Le très haut risque, lui, est représenté par un PSG-Marseille. Sept unités, soit 600 policiers et gendarmes mobiles, étaient disposées, jeudi, dans le Parc des Princes et aux alentours.

Le stade a accueilli près de 22 000 spectateurs, soit la moitié de sa contenance maximale. Près de 1 100 avaient fait le déplacement de Tel Aviv et 1 500 autres avaient obtenu des billets par le truchement de l'Association des commerçants du 19e ou encore l'Union des étudiants juifs de France. Ces 2 500 supporteurs de l'Hapoël étaient placés en tribunes E et F. Yanniv Hazout avait pris place ailleurs dans le Parc, avec des amis.

L'ambassade d'Israël était intervenue avant le match pour qu'il n'y ait pas de drapeau israélien ostentatoire dans les rues et dans les tribunes, en raison du profil extrémiste d'une partie des supporteurs du PSG dans les virages.

" Aucun incident n'a eu lieu avant et pendant la rencontre, explique Frédéric Perrin, conseiller du préfet de police. Lorsque l'agression s'est produite, les supporteurs de Tel-Aviv n'avaient pas encore quitté les tribunes, de sorte que le dispositif policier ne s'était pas déplacé vers l'extérieur. " A la fin des rencontres à risque, la règle est de procéder d'abord à l'évacuation des supporteurs du PSG, puis, une fois le stade vide, au carré des fans de l'équipe adverse. Yanniv Hazout, lui, était un simple Francilien venu assister à un match.

Piotr Smolar

et encore :

PATRICK MIGNON CHERCHEUR À L'INSEP, SPÉCIALISTE DU " SUPPORTÉRISME "
" Le PSG a longtemps fermé les yeux "







Un jeune supporteur du club de football Paris-Saint-Germain (PSG) est mort, jeudi 24 novembre. Un tel drame était-il, selon vous, compte tenu de la violence récurrente des supporteurs, inévitable ?



Le drame survenu porte de Saint-Cloud est la conséquence du croisement, à un moment donné, de plusieurs éléments. C'est la rencontre, hors de l'enceinte du stade, où sont concentrés les policiers, d'un groupe de supporteurs comprenant des éléments racistes et antisémites, et d'un gardien de la paix noir, qui voulait protéger un supporteur juif de l'équipe de Tel-Aviv.

Les " ratonnades " ne sont pas rares, mais habituellement personne n'intervient. Cette fois, un élément courageux est venu perturber l'enchaînement habituel de la violence.



Comment les idées d'extrême droite se sont-elles enracinées au PSG ?



Les Boulogne Boys, qui accueillent, au côté de personnes plus modérées, les franges les plus violentes et les plus racistes des supporteurs du club, sont historiquement proches des idées d'extrême droite. Mais le club, qui avait du mal à se faire un public, a longtemps fermé les yeux. Ce groupe a pris du poids, grâce à la régularité de son soutien à l'équipe. C'étaient les " meilleurs " supporteurs.



Comment expliquez-vous la faillite des politiques de lutte contre la violence des supporteurs ?



Le PSG paye peut-être son manque de constance. Le club a parfois fait appel, pour son service de sécurité, à des gens issus de ces groupes racistes, en espérant que cela les calmerait, avant de changer d'avis. D'une direction à l'autre, les pratiques ont varié.



Quelles peuvent, selon vous, être les mesures à mettre en oeuvre pour améliorer la situation ?



C'est très compliqué. L'arsenal législatif, aujourd'hui, me paraît être largement suffisant. Peut-être faut-il mener une réflexion sur la stratégie policière. Mais la seule vraie solution, c'est que les supporteurs prennent conscience qu'ils doivent limiter d'eux-mêmes leur action.

Le phénomène peut être comparé à celui des banlieues. C'est avant tout l'expression d'un mal-être et une tentation de la violence. Le football, c'est pratique : les matches offrent des rendez-vous réguliers.

Propos recueillis par Pierre Jaxel-Truer

[clavez]

Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'immédiatement après la victoire des syndicats policiers de gauche aux élections professionnelles, les flics tirent sur la racaille fasciste. :hypocrite: :emb:

[clavez]

sérieusement, le fait divers en question montre ce qu'il en est de la sécurité après 5 ans de démagogie sécuritaire de tout bord.
Il faut renvoyer les chefs de la préfecture de police à la circulation.

[Starlette]

Je ne sais pas qu'est ce que je déteste le plus, les flics ou les Boulogne Boyz. Mais je dois dire qu'au delà du caractère raciste des insultes et de l'agression physique, qui toutes les deux paraissent absolument incontestables, se pose la question de la réaction du flic. Et là, je suis désolé mais c'est exactement le genre d'attitude qui fini en banlieue avec des gamins tués. Ce n'est pas parceque cette fois ci ils ont buté un supporteur raciste que ca devient automatiquement des méthodes plus correctes. Moi, ce qui m'étonne, c'est l'absence de tir de sommation pour disperser la foule. Et lorsque les flics tirent, ils sont censés le faire de manière à immobiliser l'agresseur (surtout ci celui-ci est désarmé) en tirant aux jambes. Ce flic a en revanche clairement tiré sur le tas, il en a buté un et en a blessé un autre.
Pour moi, cette affaire ne prouve qu'une chose, que les flics sont dangeureux, et ce pour tout le monde. Aujourd'hui, un flic perd son sang froid devant des connards racistes. Demain contre des mecs d banlieue et après demain contre des manifestants énervés (Thomé-Genot?). C'est bien pour ca qu'il faudrait avancer à mon avis comme mot d'ordre le désarmement des polices. Selon ce que j'ai cru comprendre, le mec était un flic des métros (que je déteste, le boulot de monsieur le héros est de faire la chasse aux pauvres dans le métro). Franchement, je ne vois pas pourquoi il aurait besoin d'un flingue pour faire ce boulot.
Et au fait, qu'elle est la positon de LO sur la police pour les prochaines élections? Ils ont quelque chose à dire sur ce sujet?

Quant au fait que les billets ne soient vendus plus que par le club, c'est une manière de rompre les rapports clientélistes qui avaient pu s'établir dans certains grands clubs (PSG, OM notamment) entre supporteurs et présidents. Je pense cela dit que c'est tourné surtout contre les upporteurs de Marseille qui gérent les billets pour tout un virage.

Côté positif, Boulogne est fini, vive Auteuil! TM93!

[canardos]

et si le flic avait laissé lyncher à mort le supporter juif, ç'aurait été acceptable?

quand à savoir si il n'aurait pas du tirer sans faire des sommations et mettre son brassard, tirer dans les jambes ensuite, en théorie peut-etre, on ne sait pas exactement comment ça s'est passé...

mais j'aurais voulu t'y voir à sa place devant une bande de skinheads prets à lyncher à mort un "sale juif" et un "sale nègre". et puis, meme si le flic a paniqué quand sa vie a été menacé, il a quand meme eu le courage de risquer sa vie pour sauver quelqu'un et intervenir, alors qu'étant black il savait que les supporters allaient se retourner contre lui

franchement, c'est terrible qu'il y ait eu un mort, mais tant qu'à faire, je préfère que ce soit le jeune skinhead que ceux que ces tarés voulaient lyncher.

j'ai l'impression que ta haine des flics est pour toi la justification d'une grande complaisance pour le chauvinisme imbécile des supporters, un chauvinisme qui n'est pas loin du racisme comme le montre ce tragique fait divers.

[zeanticpe]

Valiere aime pas les cures et moi j'aime pas les flics.
mais là, je suis bien d'accord avec Canardos.
je comprends même pas ce qu'il y a à discuter. Le flic en question a bien fait d'essayer de sauver la peau de celui qui était menacé.
Pour une fois qu'un flic a un comportement humain, je le blame pas. Après qu'il ait eu peur, qu'il ait tiré. je comprends, même si c'est triste qu'un homme soit mort.
Mais je sais pas si tout le monde aurait eu le courage de défendre la victime.
Je sais pas si je dis une connerie, mais demain, quand ces nazillons en herbe s'en prendront au prolétariat, monteront en force et menaceront l'état bourgeois actuel, si les flics leur rentrent dedans, je les critiquerai pas.