Drôle de "tactique".
Pas sur le principe de faire des alliances, puisque ça, cela dépend de l'état d'esprit de la classe ouvrière, de la situation politique du moment etc. et donc ça peut toujours se discuter.
Mais sur la façon de les faire, ces alliances, et sur les critères qui y président.
L'Anticapitaliste a écrit :Quand les révolutionnaires sont trop faibles pour se présenter seulEs, la question de faire des alliances avec des organisations réformistes peut se poser.
En quoi le NPA serait-il trop faible pour se présenter seul ? Surtout, en quoi le fait d'être faible serait-il la condition pour faire des alliances ? Si le NPA était fort, ne ferait-il pas d'alliances ?
En tout cas, ce critère n'a rien à voir avec la situation générale de la classe ouvrière ni avec la situation politique du moment (hormis la "faiblesse" des révolutionnaires).
L'Anticapitaliste a écrit :Plus encore, nous pensons qu’il est indispensable que dans le cadre d’alliances avec des réformistes sincères, que le programme défendu comprenne des mesures qui s’en prennent à la propriété privée et, dans le cadre d’élections nationales, à l’État
L'Anticapitaliste a écrit :Dans le cadre d’alliances, il n’est pas possible de défendre des axes programmatiques qui seraient contradictoires avec le programme anticapitaliste.
On chercherait vainement des mesures qui "s'en prennent à la propriété privée" et "à l'Etat" dans le programme de la liste. Proposer une réorientation des subventions régionales aux entreprises vers la réponse aux besoins de la population et vers le secteur public, ce n'est pas à proprement parler "s'en prendre à la propriété privée et à l'Etat", même si c'est toujours mieux ; et pour croire que LFI ne verserait pas des subventions aux entreprises "françaises", il faut quand même être aveugle.
Voici donc LFI affublé du qualificatif de "réformistes sincères". Sincèrement chauvins et sincèrement copains avec feu Dassault, ce qui est légèrement contradictoire avec un programme anticapitaliste et légèrement en porte-à-faux face aux travailleurs de Dassault présents dans la région dans les agglomérations de Bordeaux, Bayonne et Poitiers, mais il est vrai que ce n'est pas ce que LFI met en avant dans l'élection régionale de Nouvelle Aquitaine, ce serait plutôt "l'écologie sociale", et l'idée qu'on peut changer les choses contre la crise écologique en prenant la tête de la région. Cette partie du NPA n'a pas l'air de trouver le "réformisme" contradictoire avec le programme anticapitaliste, d'ailleurs, comme a dit Poutou dans la réunion de présentation de la liste, après les manifs sur les retraites et toutes les luttes etc. "
c'est con de juste gueuler dans la rue et de ne pas aller un peu plus loin".
On verra bien si, un jour, Mélenchon est en situation d'aller un peu plus loin, de passer les troupes françaises en revue sur les Champs-Elysées à grand renfort de cocoricos et de Marseillaise, en guise de mesures s'en prenant à la propriété privée et à l'Etat.
L'Anticapitaliste a écrit :À Perpignan, face à la montée de l’extrême droite, le NPA s’est allié au premier tour avec La France insoumise et le PCF dans une ville qui a été conquise par Alliot et le Rassemblement national.
Cet étrange rappel des municipales interroge sur l'objectif visé. Ne pas affaiblir la gauche à cause du risque RN ?
Il peut être utile de rappeler les résultats du premier tour de 2020 à Perpignan :
1. Louis Aliot, RN : 35,66%.
2. Jean-Marc Pujol, LR : 18,44%.
3. Agnès Langevine, EELV : 14,51%.
4. Romain Grau, Divers Centre : 13,17%.
5. Catherine Forgues, Divers Gauche (c'est cette liste-là, nommée "L'Alternative ! Perpignan Ecologique et Solidaire") : 6,58%.
6. Clotilde Ripoull, Divers : 6,00%.
7. Olivier Amiel, Divers Droite : 3,60%.
8. Alexandre Bolo, Divers Droite : 1,29%.
9. Pascale Advenard, Extrême-Gauche (LO) : 0,76%.
Et là, on ne comprend pas trop, vu l'état des forces en présence, ce qu'une candidature NPA indépendante de LFI et du PCF aurait empêché et en quoi elle aurait pu être nocive pour la gauche. En tout cas, vu les chiffres on ne peut pas accuser LO d'avoir empêché la gauche d'accéder au 2ème tour... Par contre, si l'objectif était de battre le RN, pourquoi donc la liste Divers Gauche ne s'est-elle pas effacée derrière EELV ? Parce que si quelque chose a pu empêcher EELV d'arriver en 2ème position (et donc éventuellement de battre le RN), c'est bien l'existence de la liste de gauche...
Inutile donc que L'Anticapitaliste fasse tout ce laïus sur les "alliances tactiques" des révolutionnaires, de toute évidence ce sont des alliances à la petite semaine avec des objectifs qui ne servent en rien le mouvement ouvrier mais servent assurément les ambitions de quelques politiciens "de gauche".