Sur les sites NPA

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Re: Sur les sites NPA

Message par artza » 03 Jan 2023, 10:32

Un journal ?
Au prix du papier :shock:

En plus le plus dur c'est de tenter de le vendre et pour ça il faut avoir des vendeurs.

La vie des tendances va continuer...avec l'attraction toujours renouvelée vers la gauche, les syndicats et les divers nationalismes.

Les mêmes causes produiront les mêmes effets.

ça c'est la tendance générale lourde.

Maintenant bien des péripéties peuvent advenir offrant même quelques possibilités comme ce fut le cas dans le passé plus ou moins lointain.

Je remarque que ce NPA dit vouloir "un parti des travailleurs communistes révolutionnaires" ce qui n'était pas du tout le projet Krivine-Sabado-Besancenot.
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Re: Sur les sites NPA

Message par pouchtaxi » 03 Jan 2023, 15:10

Résumons : dorénavant il existe un npa.org et un npa.fr. Autrefois c’était pci-Frank versus pci-Lambert.

Je verrais bien sur le site de RP une dissertation avec un titre du style:

Marx, Lénine, Trotsky, Nietzsche, stratégie révolutionnaire, front unique et l’éternel retour.

(Oh le nul j'oublie Gramsci !)
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Re: Sur les sites NPA

Message par com_71 » 03 Jan 2023, 16:49

Il existe, datant de 1900, un article de Trotsky sur Nietzsche.
https://www.marxists.org/francais/clt/1 ... n-1979.pdf
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Sur les sites NPA

Message par Byrrh » 12 Jan 2023, 10:44

En réaction à l'interview de Sabado postée sur ce fil par Gayraud de Mazars le 27/12/2022 à 16h25, cet article de Convergences révolutionnaires :

À propos d’une interview de François Sabado à Mediapart. Que reste-t-il de ces beaux jours, que reste-t-il de nos amours ?

11 janvier 2023

Aïe, aïe, aïe… à en juger par l’interview qu’il a donnée à Mediapart le 27 décembre dernier, notre camarade François Sabado semble avoir pris un coup au moral, au bout de « presque une cinquantaine d’années de militantisme ».


« Notre camarade » et ami ? Oui, dans la mesure où certaines et certains d’entre nous avons parcouru avec lui ces cinquante ans et plus de militantisme : lui militait à la LCR, nous à LO puis à LO-Fraction l’Étincelle, lui et nous ensuite au NPA. Une multitude d’expériences et de combats – sociaux et politiques, nationaux et internationaux – dont on s’étonne qu’il ne semble plus rester grand-chose (même pas quelques allusions !) dans la mémoire de Sabado qui invoque les « changements d’époque », les « fins d’époque », les « fins de cycle » et toutes les illusions perdues… Lui qui semble chercher réconfort au creux de l’épaule de Mélenchon, dont le NPA n’aurait pas vu venir à temps l’heureuse initiative. C’est ainsi que la nostalgie généraliste de François Sabado vient encourager les efforts de celles et ceux qui ont choisi de scissionner le NPA pour le rendre peu ou prou LFI-compatible.

De tout un passé, faire table rase ?

Est-ce à nous de dire qu’on a connu un Sabado plus vaillant ? Ressemblant aux militants du NPA-Jeunes d’aujourd’hui, dont bon nombre d’étudiants, qui n’ont pourtant de cesse d’aller à la rencontre de travailleurs en lutte, sur leurs piquets et leurs AG. « Étudiants-travailleurs, même combat ! », c’était mai 68. Dans la foulée et les années 1970-1980, la LCR continuait sur la lancée. On ne ratait pas François Sabado aux abords d’entreprises en lutte, entre autres Chausson à Gennevilliers (réputé fief du Parti communiste) secouée en 1975, 1983, 1988 par des grèves de plusieurs semaines, avec comités de grève vivants, rassemblant syndiqués et non syndiqués, impulsés par Lutte ouvrière et où la LCR tenait aussi sa place. C’était une période de « tournant ouvrier » de la LCR. Des camarades s’étaient « établis ». François, un temps, y participa lui-même, à Renault Flins puis chez Dassault, sans réussir à décrocher plus que des CDD. Il épaula de l’extérieur ceux de ses camarades qui étaient à l’usine, se pointait pour ça à la porte des boîtes… Jeune fou !

Certes les analyses et les politiques des deux courants qui marquaient l’extrême gauche de ce pays, Lutte ouvrière et la LCR, étaient différentes, mais pas la préoccupation commune d’implanter les idées révolutionnaires, trotskistes, dans la classe ouvrière et la jeunesse, contre le monopole des appareils réformistes. Sans omettre, certes, les recherches de « fronts uniques ». Confrontation et conjugaison des talents, sur le plan des luttes mais sur le plan électoral aussi, LO ayant fini par faire le « buzz » avec les 5,3 % d’Arlette Laguiller à la présidentielle de 1995. Trou de mémoire pour François Sabado, pour lequel les succès électoraux d’Olivier Besancenot, de 2002 et 2007, semblent sortis d’un chapeau. Le « petit facteur » s’était pourtant inspiré de l’employée de banque, une travailleuse et une femme… Toute une histoire que Sabado occulte, ou résume d’un trait de plume : « Quant à la gauche révolutionnaire, elle n’a pas réussi à apparaître comme une alternative. » Point, terminé ! Mélenchon aurait été le plus malin, lanceur en 2009 d’un Front de gauche dont les alliés sont « apparus comme unitaires, là où nous avons refusé de l’être ». Et d’ajouter : « à partir de là, les sectes dans le NPA y ont pris un poids démesuré. » Il fallait les chasser ! C’est fait ?

Unité versus sectarisme ?

Unité-unité, pour recréer la gauche : c’est le nouveau mantra. Dont la source serait à chercher dans la « nouvelle période ». Personne ne peut nier que l’histoire soit une suite de « périodes », de « tournants ». Davantage pour les historiens qui l’écrivent et la réécrivent après coup que pour les opprimés et les exploités, et leurs partis, qui la font. Reste à savoir quels cycles et quels tournants, et à ne pas les sur-jouer pour justifier ses propres démissions politiques. Le ‘tout fout l’camp’ de François Sabado remonterait au « tournant néolibéral des années 1980 » : « À droite, on observe la montée de formes autoritaires de domination politique des classes dominantes, des remises en cause démocratiques, de ce qu’on appelle “l’illibéralisme” de régimes dictatoriaux dans certains pays. Ces formes autoritaires correspondent au capitalisme néolibéral de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Les partis bourgeois traditionnels sont en crise. » Constat indéniable, bien que rapide et partiel. Mais pour en déduire une politique d’unité à tout crin, voire de fusion dans des cadres du mouvement ouvrier dits par ailleurs moribonds ? C’est là que ça coince.

Simple analogie : quand Sabado croyait encore aux révolutions (la dernière, selon lui, aurait été la nicaraguayenne en 1979 – quoi qu’on puisse penser de ladite révolution), l’Amérique latine était pourtant en proie à des régimes dictatoriaux féroces : au Brésil, en Bolivie, en Uruguay, au Chili, en Argentine, avec la complicité des États-Unis. L’extrême droite en Europe n’était pas de reste avec le coup de force des généraux grecs en 1967. Situation pourtant complexe, car il y avait eu Castro et Guevara, Nasser et Ben Bella (et l’installation de dictatures dites « progressistes »)… Pour Sabado et les militants de la LCR, ce n’était pas une « fin de cycle », une « fin d’époque ». C’était leur présent d’espoirs révolutionnaires non éteints et qui ne les incitait pas à se fondre dans les PC ou PS, comme dans les années 1950 le courant de Michel Pablo dans la IVe Internationale l’avait prôné. Non, Krivine, Bensaïd puis Sabado (et quelques autres) affichèrent alors tout le « sectarisme » revendiqué de leurs convictions révolutionnaires ! Même s’il est vrai qu’à la fin des années 1980 la quête d’une union de la gauche, d’une gauche qui serait vraiment 100 % à gauche, les fourvoyait déjà à la remorque d’un Juquin (dissident du PCF flirtant avec la social-démocratie plus qu’avec les trotskistes, que la LCR avait soutenu à la présidentielle de 1988).

« Que va devenir la moitié du NPA avec Olivier Besancenot et Philippe Poutou ? » (Question de Mediapart)

Sabado : « Je l’ignore, mais dans la situation générale de changement d’époque pour la gauche et la gauche révolutionnaire, compte tenu du danger que représente l’extrême droite libéralo-fasciste, il faut qu’il se vive comme un courant marxiste révolutionnaire, démocratique et unitaire. Et unitaire pour 1 000 ! Le NPA, avec d’autres, a un rôle dans la construction d’une nouvelle force politique. À partir de là, aux camarades de voir. Il faut maintenir un courant indépendant, maintenir cette perspective révolutionnaire, démocratique, internationaliste, écologiste et féministe. Tout en ayant une intégration dans le mouvement réel le plus unitaire possible. Tenir les deux bouts de la chaîne. »

Donc, pour aller où ? Pour quoi faire ? « Aux camarades de voir », dit Sabado, à 1 000 au lieu de 2 000, pour ce prétendu saut marxiste dans l’inconnu vers « la construction d’une nouvelle force politique » ? Sans plus d’explication, sans plus de prise en compte d’une réalité sociale, politique et militante du moment, si ce n’est quelques phrases désabusées ? Sphinx s’il en est, le camarade Sabado avait même prévu l’étape d’avant, explique-t-il : « lancer le NPA pour dépasser la Ligue », lorsqu’avec Daniel Bensaïd (auquel ses camarades font dire beaucoup de choses), il avait écrit « nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti ».

En ce qui concerne le NPA en France, le camarade Sabado aurait aussi un regret : une trop grande suffisance, avoir cru « qu’il fallait tout reconstruire autour du NPA », « un cours triomphaliste du NPA » qui nous aurait aveuglés. Au point de ne pas avoir « vu venir l’initiative de Mélenchon » qui nous a mangé la laine sur le dos. Au point de ne nous retrouver, une fois de plus, qu’entre militants révolutionnaires. Et c’est de ce drame, avoir réussi à regrouper des révolutionnaires issus de plusieurs courants du mouvement trotskiste, d’expériences politiques différentes (ce qui, à nous, semble plutôt l’un des grands mérites du NPA), qu’aurait découlé, selon Sabado, cet autre drame que « les sectes dans le NPA y ont pris un poids démesuré ».

Il ne resterait plus qu’à flinguer le NPA ?

Le NPA fut donc, selon lui, un échec. Ce serait aux successeurs de voir comment s’en sortir. Ceux-ci ont donné en partie leur réponse : cap sur la FI. « On peut bosser avec, on doit bosser avec », a déclaré Philippe Poutou pour annoncer à la télévision la scission du NPA avant même d’entrer dans la salle de son congrès.

Certes, il faut aussi rester révolutionnaire, insiste tout de même Sabado. Car du côté de Mélenchon, « l’idée de révolution citoyenne […] fait l’impasse sur le moment où l’appareil d’État, policier et militaire, bloque, et où il y a une confrontation ». Dont acte. Il en a « discuté souvent avec Mélenchon », précise-t-il. Sans le convaincre semble-t-il. Mais on pourrait craindre que la conviction soit allée en partie dans l’autre sens, quand on lit sous sa plume que « un processus révolutionnaire – pas sa fin – peut passer par un gouvernement de gauche. Le début peut avoir une forme parlementaire ». Et quand il nous explique que lors de la dernière campagne présidentielle « la divergence avec Mélenchon portait sur l’Ukraine », car « sur le reste, il a fait une bonne campagne et a eu une bonne intuition avec la Nupes ». C’est à se demander pourquoi le NPA a fait une campagne présidentielle en présentant Philippe Poutou, vu que la seule divergence, l’Ukraine, n’existait pas en juin 2021 lorsqu’il a été décidé de la lancer !

Donc, éviter les erreurs du passé. Oui, mais lesquelles ? François Sabado en déduit qu’il faudrait chercher quelque chose d’intermédiaire entre mouvement et parti. Car « si cette crise du NPA existe, c’est que les modèles doivent être revus. On a un modèle de vote permanent, sur tout, et une histoire, une tradition, déjà dans la Ligue, de ne pas mettre l’accent sur ce qui nous rassemble, mais sur ce qui nous divise. Il faut revenir là-dessus ». Mais, François, c’est fait : exclusion sans vote ! Nouvelle période, nouveau parti ! Les conseils semblent avoir été écoutés lors du dernier congrès du NPA : plutôt qu’un vote qui divise, surtout si on y est minoritaire, mieux vaut diviser avant de voter.

Des « révolutionnaires sans révolution » ?

C’était une autre question de Mediapart : « Dans un article de la revue Critique communiste en 2006, Guillaume Liégard [1] écrivait à propos de la LCR : “Notre problème n’est pas banal, nous sommes des révolutionnaires sans révolution et c’est nouveau.” Est-ce que c’est ce qui rend si difficile encore aujourd’hui la tâche de l’édification d’un nouveau parti ? »

François Sabado opine : « Bien sûr. La dernière révolution à dynamique socialiste qu’on a vécue, c’est celle du Nicaragua en 1979. Il n’y en a pas eu d’autres depuis. » Vraiment ? Des révolutionnaires sans révolutions ? Ou plutôt, ne serait-ce pas que depuis douze ans, des révolutions qui auraient eu besoin de révolutionnaires en ont manqué, pour subvertir les contre-révolutions et encore aujourd’hui permettre aux explosions révolutionnaires de vaincre ? Il reste autour de nous un monde qui bouge, et sacrément ! Des printemps arabes de 2011, un Hirak en Algérie, des révoltes au Liban dénonçant la corruption et le communautarisme religieux des clans qui s’y partagent le pouvoir, la révolution en cours en Iran, des explosions sociales en Amérique latine et en Europe, des mouvements de femmes massifs, et des jeunes pour qui même l’écologie ne se résume plus aux petites fleurs mais pose le problème du renversement du capitalisme. Et la nécessité de développer un parti révolutionnaire, internationaliste, attirant pour la jeunesse, implanté dans la classe ouvrière. Un parti, des partis, voire une internationale, qu’on ne construira pas chacun dans son coin, mais en comptant sur l’ensemble des militants révolutionnaires, d’ici et d’ailleurs. En additionnant nos forces, en confrontant nos expériences, et, ne serait-ce qu’en France, bien plus par ces efforts-là qu’à coup d’alliances électorales avec la FI.

Le monde capitaliste est déstabilisé. Ses multiples contradictions éclatent. Partout, y compris dans les pays riches, les inégalités explosent et la lutte de classe polarise la vie politique. Oui, à l’extrême droite, mais aussi du côté des aspirations révolutionnaires, des attentes vers l’extrême gauche. Un contexte dépassant un seuil critique, où précisément émergent les explosions révolutionnaires et les conditions de création de partis révolutionnaires. Ce qu’après tout, nous trotskistes, avons appris des révolutions russes de 1905 et 1917… C’est moins que jamais le moment de refermer le livre des révolutions et des révolutionnaires. Moins que jamais le moment de disparaître dans des « mouvements gazeux ». Entamons sérieusement les discussions et échanges d’expériences militantes entre révolutionnaires, à l’échelle nationale comme internationale. C’est l’urgence du moment.

Ça ne nous est pas passé avec l’âge…

Olivier Belin, Huguette Chevireau et Michelle Verdier


[1] Guillaume Liégard fut membre du Bureau politique de la LCR, membre du Conseil politique national lors du premier congrès du NPA, membre du Comité international de la IVe Internationale, avant de quitter le NPA en 2012, avec le courant de la GA déjà attiré par les succès électoraux de Mélenchon

https://www.convergencesrevolutionnaire ... ?navthem=1
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Re: Sur les sites NPA

Message par com_71 » 13 Jan 2023, 01:19

Convergences a écrit :... C’est ainsi que la nostalgie généraliste de François Sabado vient encourager les efforts...


Ironie quand-même un peu à contre-emploi pour des rédacteurs qui titrent leur article :
À propos d’une interview de François Sabado à Mediapart. Que reste-t-il de ces beaux jours, que reste-t-il de nos amours ?
;)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Sur les sites NPA

Message par Plestin » 13 Jan 2023, 08:34

Ce qui me frappe dans le texte de ces camarades, c'est la persistance de l'illusion quant à la signification des scores exceptionnels d'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, chacun à deux Présidentielles.

Ils sont restés sur l'idée qu'il y avait une occasion à saisir mais qu'elle a été ratée. Or, à l'époque, LO a bel et bien sillonné le pays à la recherche des électeurs en question et s'est vite rendue compte qu'il n'y avait rien d'autre derrière qu'un mouvement d'humeur d'un électorat toujours réformiste mais écoeuré par la gauche. Ce qu'on peut toujours voir ici ou là aujourd'hui à l'occasion d'une élection locale à configuration particulière (ex. dans certains endroits des Bouches-du-Rhône lors des dernières régionales, où des travailleurs du pétrole ou de l'acier des usines de l'étang de Berre proches du PCF ou de LFI n'ont sans doute pas voulu voter pour une tête de liste écolo). Quand ces mêmes électeurs ont un candidat réformiste correspondant mieux à leurs aspirations, par exemple Mélenchon, ils y retournent. Cela n'a aucune signification du point de vue de la construction d'un parti révolutionnaire ou de la combativité réelle de la classe ouvrière, si ce n'est l'intérêt que représente la "porosité mentale" de tels électeurs avec ce que peuvent représenter LO ou l'ex-NPA, qui sont en quelque sorte considérés comme des organisations amies ou proches pour lesquelles on peut éventuellement voter, et non pas comme des ennemis à abattre comme on l'a connu chez certains staliniens.

Mais souvenons-nous de 2002 : après les 10% de l'extrême-gauche, celle-ci s'est faite accuser par la gauche d'être responsable de la présence de Le Pen au deuxième tour face à Chirac. Cette propagande scandaleuse - la gauche n'a jamais pointé sa responsabilité au gouvernement dans l'écoeurement de nombreux électeurs - suivie de son appel à voter Chirac, a fonctionné et les scores de l'extrême-gauche sont retombés comme un soufflé.
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Re: Sur les sites NPA

Message par Zorglub » 13 Jan 2023, 19:27

Parce que c'est une des raisons invoquées pour leur départ, non ? Et qu'ils ont rejoint le NPA. Devant ce fiasco (de leur point de vue), prévisible, ce serait dur de se dire que LO avait raison.
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Re: Sur les sites NPA

Message par satanas 1 » 14 Jan 2023, 00:50

Plestin a écrit :Ce qui me frappe dans le texte de ces camarades, c'est la persistance de l'illusion quant à la signification des scores exceptionnels d'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, chacun à deux Présidentielles.

Ils sont restés sur l'idée qu'il y avait une occasion à saisir mais qu'elle a été ratée. Or, à l'époque, LO a bel et bien sillonné le pays à la recherche des électeurs en question et s'est vite rendue compte qu'il n'y avait rien d'autre derrière qu'un mouvement d'humeur d'un électorat toujours réformiste mais écoeuré par la gauche. Ce qu'on peut toujours voir ici ou là aujourd'hui à l'occasion d'une élection locale à configuration particulière (ex. dans certains endroits des Bouches-du-Rhône lors des dernières régionales, où des travailleurs du pétrole ou de l'acier des usines de l'étang de Berre proches du PCF ou de LFI n'ont sans doute pas voulu voter pour une tête de liste écolo). Quand ces mêmes électeurs ont un candidat réformiste correspondant mieux à leurs aspirations, par exemple Mélenchon, ils y retournent. Cela n'a aucune signification du point de vue de la construction d'un parti révolutionnaire ou de la combativité réelle de la classe ouvrière, si ce n'est l'intérêt que représente la "porosité mentale" de tels électeurs avec ce que peuvent représenter LO ou l'ex-NPA, qui sont en quelque sorte considérés comme des organisations amies ou proches pour lesquelles on peut éventuellement voter, et non pas comme des ennemis à abattre comme on l'a connu chez certains staliniens.

Mais souvenons-nous de 2002 : après les 10% de l'extrême-gauche, celle-ci s'est faite accuser par la gauche d'être responsable de la présence de Le Pen au deuxième tour face à Chirac. Cette propagande scandaleuse - la gauche n'a jamais pointé sa responsabilité au gouvernement dans l'écoeurement de nombreux électeurs - suivie de son appel à voter Chirac, a fonctionné et les scores de l'extrême-gauche sont retombés comme un soufflé.


Tout est dit et avec quelques années de recul, ça parait évident.
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Re: Sur les sites NPA

Message par Ottokar » 14 Jan 2023, 11:39

Ce qui frappe aussi, c'est 20 ans après leur départ de LO, années au cours desquelles ils ont proclamé qu'ils étaient plus LO que LO, LO sans les défauts prêtés à LO en quelque sorte, ce qui frappe donc, c'est leur adaptation au milieu dans lequel ils baignent depuis ces 20 ans. Ils retiennent leurs coups, ménagent le passé de Sabado et de la LCR, trouvent tout mignon le Sabado des années 70 ou 80, alors qu'il était tout aussi opportuniste que le Sabado d'aujourd'hui. Quand la révolution et les idées communistes étaient bien vues dans certains milieux, ils s'en revendiquaient. Mais quand c'était le féminisme, le tiers-mondisme, voire l'unité de la gauche (entre 78 et 81 puis avec Juquin), ils abandonnaient allégrement notre terrain.

Je vais jouer à Artza, et rappeler que le courant Franck-Lambert a toujours cherché la formule magique du rassemblement large qui permettrait de sortir l'extrême-gauche de son isolement : le journal La Commune au moment de 36, la Résistance après 44-45, les milieux FO pour Lambert, CFDT pour Franck-Krivine ensuite... Aujourd'hui Sabado théorise la démarche Besancenot Poutou qui va jusqu'au bout et se place en flanc gauche de la gôche gouvernementale. Adieu donc ! Mais quelles sont les perspectives des rescapés de la gauche du NPA, dont l'Etincelle ? Refaire une LCR des années 70 ou 80 ? Bon courage...
Ottokar
 
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Re: Sur les sites NPA

Message par Kéox2 » 14 Jan 2023, 14:07

Ottokar a écrit
Mais quelles sont les perspectives des rescapés de la gauche du NPA, dont l'Etincelle ? Refaire une LCR des années 70 ou 80 ? Bon courage...


Peut-être que l'Etincelle, A&R, DR, SB, vont tenter de recréer une sorte de LCR vintage avec toutes ses tares ? C'est sûr que lorsque l'on évolue pendant 20 ans (20 ans !), même en conservant des bulletins d'entreprise dans une organisation dont la composition sociale est très petite bourgeoise on en subit les pressions et la gangrène fait son oeuvre...
Kéox2
 
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