Retour sur les résultats des régionales - Département 13 (1)

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Retour sur les résultats des régionales - Département 13 (1)

Message par Plestin » 16 Mars 2016, 11:56

Faisons maintenant le point sur les résultats des BOUCHES-DU-RHÔNE (13). Pour une question de complexité (à Marseille il est utile d'entrer dans le détail des arrondissements, qui sont par ailleurs regroupés par paires en secteurs), ce sujet sera publié en deux parties. Ici, la partie 1.

Avec les précédents départements, je n'ai pas eu l'occasion de comparer 2015 avec les régionales de 2010.

La configuration électorale de 2010 en PACA était la plus défavorable qui soit pour LO, avec une liste Front de Gauche et une liste NPA. Ces listes ont drainé tout un milieu, en partie petit-bourgeois, en partie ouvrier et populaire (spécialement syndicaliste). En 2015 ce milieu n'avait plus la possibilité de voter NPA et ne pouvait voter pour le Front de Gauche que par le biais d'une liste dirigée par les Verts (même si, dans les Bouches-du-Rhône, la tête de liste départementale était au PCF).

En 2010, le NPA avait déjà connu son apogée et entamait tout juste son recul électoral, mais n'avait pas encore connu les importantes scissions au profit du Front de Gauche et le découragement militant qui s'était ensuivi. De fait, le milieu NPA de 2015 n'est plus celui de 2010. La géographie du NPA a changé. Dans les Bouches-du-Rhône, aux municipales de 2014 le NPA n'a pu se présenter que sur deux listes divers gauche à Arles et à Miramas (et rien à Marseille ni à Aix) et quand le NPA appelle à voter LO en 2015, il s'agit d'un NPA bien moins implanté que celui de 2010.

Aux régionales de 2010, l'ancien NPA avait obtenu 13.391 voix dans les Bouches-du-Rhône (2,43 %), et LO 3.640 voix (0,66 %) soit un total NPA + LO de 17.031 voix (3,06 %).
En 2015, LO obtient 11.819 voix (1,81 %), c'est-à-dire le triple de ses voix de 2010, mais bien moins que le total "ancien NPA + LO" (il manque 5.212 voix), et même moins que l'ancien NPA seul.

Il faut donc relativiser notre progression à ces régionales, car le nombre de voix LO reste faible et on ne sait pas, dans notre supplément de voix, ce que l'on doit à un réel fond de remontée de LO, et à la configuration électorale particulière, nationale (absence du NPA qui appelle à voter LO) ou régionale (pas de possibilité de voter pour le PCF ou le Front de Gauche sans voter pour les Verts). Toutefois, seule la configuration régionale peut expliquer la remontée relative de LO en PACA par rapport au Nord : or le facteur spécifique est bel et bien l'absence d'une liste PCF ou FG indépendante.

Cette hypothèse d'un "effet-PCF" ne concerne pas forcément le milieu militant du PCF, plutôt un milieu d'électeurs PCF ou de travailleurs combatifs souhaitant donner un sens clair à leur vote. En effet, la géographie des votes dans les Bouches-du-Rhône montre que LO fait ses meilleurs scores dans certains arrondissements de Marseille et certaines villes de l'étang de Berre, notamment des bastions historiques du PCF, mais pas seulement, et pas dans tous les bastions, tandis qu'il y a aussi ici ou là des scores qui se détachent dans des secteurs marqués par des fermetures ou licenciements mais pas spécialement par une forte influence du PCF. Des travailleurs écoeurés par la fermeture d'une entreprise, ou leur milieu, peuvent ainsi avoir pris au mot "l'interdiction des licenciements" et s'être saisis du vote LO, et ce phénomène recoupe en partie l'effet-PCF.

Rentrons maintenant plus en détail dans le département des BOUCHES-DU-RHÔNE (13).

Il s'agit du 3ème département français avec près de 2 millions d'habitants. L'élection intervient avant la création de la Métropole, que l'on n'abordera pas ici même si elle a créé des dissensions chez les politiciens locaux (du PS notamment).

Les Bouches-du-Rhône sont, sur le plan économique, l'un des départements les plus stratégiques de France. D'abord par l'importance de la population, gros "marché local" pour tous les biens de consommation et d'équipements, le BTP etc. Ensuite par l'importance des activités portuaires (le Grand Port Maritime de Marseille - GPMM - est le 1er port français et l'un des principaux ports de Méditerranée et d'Europe), qui en font le point d'entrée et de sortie d'un nombre considérable de denrées et de matières premières, pétrolières, gazières et minérales (entrées), agricoles, alimentaires, produits finis variés (sorties). Les autres moyens de transport sont aussi très développés, le ferroviaire, le fluvial, le routier et l'aérien, avec l'un des plus gros aéroports du pays à Marignane, un site ferroviaire important à Miramas, d'immenses zones logistiques etc. Enfin, le poids de certaines industries est important : pétrole-chimie, sidérurgie, aéronautique, électronique, matériaux de construction, agroalimentaire...

Tous les grands partis traditionnels sont puissants dans les Bouches-du-Rhône : Les Républicains (LR ex-UMP), le PS et le PCF y ont tous des bases militantes et municipales solides. Le PCF y contrôle l'un de ses deux derniers quotidiens régionaux, La Marseillaise (quoiqu'en difficulté) et est toujours à la tête d'une dizaine de municipalités. Le FN est également fort et implanté, il a remporté aux dernières municipales un secteur de Marseille et retrouve des couleurs après ses précédents échecs dans la région (dans les années 1990 des maires FN ont été élus à Vitrolles et Marignane, qui ont ensuite quitté le FN pour le MNR ; la famille Mégret a perdu Vitrolles en 2002 mais Simonpieri s'est enraciné comme "divers droite" à Marignane jusqu'en 2008).

LO est surtout présent à Marseille où nous avons pu présenter 3 listes aux municipales de 2014 : dans 3 secteurs sur 8 à Marseille (6 arrondissements sur 16). Il y a aussi eu une liste à Arles. Aux précédentes municipales de 2008, une camarade avait été élue sur une liste d'union de la gauche à Marseille 8ème secteur, mais est décédée en cours de mandat, et LO avait participé à une liste d'union avec le PCF à La Ciotat (mais s'était retirée d'une liste d'union de la gauche à Marseille 1er secteur au second tour suite à la fusion de celle-ci avec le MoDem). La présence dans les entreprises (présence directe ou simples bulletins) a varié au fil du temps : les chantiers navals de La Ciotat ont fermé depuis longtemps, mais il y a eu l'usine Haribo, La Poste (ex-CCP), un hôpital, la SNCM, l'usine Airbus Helicopters (ex-Eurocopter) à Marignane, les CMP à Arles... sans compter les nombreux passages dans d'autres entreprises par le biais de contrats précaires, dans cette région où chômage et précarité sont particulièrement élevés. Notre présence chez Airbus Helicopters est aujourd'hui un point d'appui important, avec le camarade François Roche qui s'est présenté à diverses élections. Et le journal ou le site internet LO publient régulièrement des informations sur l'AP-HM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille), la CAF de Marseille, les chantiers du bâtiment, le centre commercial de La Valentine (Printemps...) etc. LO a aussi une bonne présence chez les enseignants, avec entre autres la camarade Isabelle Bonnet tête de liste régionale. L'implantation de LO reste pourtant encore très insuffisante, nous sommes absents de bien des grandes entreprises de la sidérurgie, de la chimie ou de l'électronique. LO organise néanmoins des journées d'action à Marseille, Arles, Vitrolles, Aubagne, Aix-en-Provence et Salon-de-Provence, ce qui permet d'assurer une présence publique régulière dans pas mal de secteurs du département.

En 2015 dans les Bouches-du-Rhône, LO obtient 1,81 % soit 11.819 voix. C'est plus que la moyenne régionale PACA (1,48 %) et surtout, plus que la moyenne nationale (1,50 %), ce qui est inhabituel (en 2015 le score des Bouches-du-Rhône est supérieur à celui du Nord !) alors qu'en général aux élections nationales le département est nettement sous la moyenne nationale. C'est aussi le triple du score des régionales de 2010 (0,66 % et 3.640 voix).

En 2015, au premier tour, la liste Verts-Front de Gauche-PCF obtient 8,74 % ; sa tête de liste départementale est au PCF (Nathalie Lefebvre, de Martigues) et le PCF Jean-Marc Coppola (Marseille Nord), par ailleurs co-tête de liste régionale avec la Verte Sophie Camard, est en 4ème position sur la liste (mais à l'échelle de tout PACA, le PCF n'est tête de liste que dans deux départements sur 6 : les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes). Le PS obtient 18,63 %, la droite (Estrosi) 22,63 % et le FN 39,87 %. Il existait une autre liste écologiste, l'AEI (4,16 %) qui a récupéré l'électorat écolo "de droite" ou le plus rétif à voter pour une liste comprenant le PCF. Il y avait aussi deux autres listes d'extrême-droite, Debout la France (2,04 %) et l'Union des Droites, alias Ligue du Sud, de Jacques Bompard, ex-FN (0,76 %). L'abstention s'élève à 50,18 %.

En 2010, la configuration était très différente : LO avait obtenu le résultat le plus faible de toutes les listes (0,66 %), loin derrière le NPA (2,43 %) et la liste PCF-PG (7,97 %), elle-même derrière les Verts (10,17 %). L'AEI avait fait moins (2,36 %). Le PS était arrivé nettement en tête (29,46 %) devant la droite (22,03 %) et le FN (20,54 %), il y avait déjà la liste de Bompard (1,82 %) et aussi une liste Centre-MoDem (2,55 %). Les blancs et nuls totalisaient 2,54 % et l'abstention était plus importante, à 55,89 %.

On le voit, en 2015 le PS s'est effondré (passant de 29 % à 18 %), la liste de droite n'a pas bougé (22 %), le FN a doublé (passant de 21% à 40 %), le total Verts-Front de Gauche s'effondre par rapport à la somme des deux de 2010 (passant de 18 % à 9 %) et la liste écolo de droite augmente (passant de 2 % à 4 %) tandis que LO triple.

On peut donc esquisser un scénario : une partie de la droite se radicalise et va au FN, mais une partie de l'électorat PS écoeurée se porte sur la droite et compense le phénomène d'où une stabilité apparente de la droite ; une partie des anciens abstentionnistes et de l'électorat du PS, des Verts et du PCF va aussi vers le FN ou va au PS sous la pression du "vote utile" ; une fraction de l'électorat écologiste préfère voter "écolo de droite" que pour une alliance "écolo-PCF" ; une partie de l'ancien électorat NPA se reporte sur la liste Verts-FG voire sur le PS ; enfin, une fraction de l'électorat NPA et PCF écoeurée par la politique de la gauche se reporte sur LO.

Au deuxième tour, la configuration était également très différente.

En 2010, il y avait une triangulaire et le PS avait obtenu 49,46 %, la droite 27,55 % et le FN 22,99 %. Les blancs et nuls étaient à 2,80 % et l'abstention avait baissé par rapport au premier tour, passant de 55 % à 48 %.

En 2015, le PS se retire au 2ème tour et appelle - tout comme la liste Verts-FG - à voter pour le candidat de droite Estrosi. La droite obtient 56 % (soit 409.000 voix) et le FN 44 % (soit 321.000 voix). La gauche n'est plus représentée à l'assemblée régionale, et le PCF et les Verts sont désormais tributaires des choix du PS au second tour s'ils veulent des élus. Se présenter séparément du PS enlève des voix au PS qui se désiste pour la droite, et cela signifie ne plus avoir d'élus ! Les notables tireront des conclusions différentes de celles des militants de base...

Pour regarder les résultats plus en détail, j'ai procédé à un découpage géographique qui a forcément un côté arbitraire, mais il faut bien fixer des limites. Les très petites communes étant peu nombreuses dans les Bouches-du-Rhône, j'ai pu les inclure en totalité. Nous verrons successivement :

Partie 1 :
Marseille "intra muros", Allauch et Plan-de-Cuques.
Le secteur d'Aubagne-La Ciotat (à l'Est de Marseille)
L'ancien bassin minier de Gardanne (au Nord de Marseille)

Partie 2 :
Le secteur d'Aix-en-Provence et la montagne Sainte-Victoire (encore un peu plus au Nord de Marseille)
Le secteur de l'étang de Berre et du golfe de Fos (au Nord-Ouest et à l'Ouest de Marseille)
Le secteur d'Arles - Tarascon et les Alpilles (tout à l'Ouest du département)
Le secteur de Châteaurenard (tout au Nord-Ouest du département, près d'Avignon)
Le secteur de Salon-de-Provence et la vallée de la Durance (Centre-Nord et Nord-Est du département)


MARSEILLE INTRA MUROS, ALLAUCH et PLAN-DE-CUQUES

Marseille, deuxième commune de France (après Paris) avec 855.000 habitants, est une grande ville très populaire, avec une immigration importante à toutes les époques, ce qui ne l'empêche pas d'abriter une bourgeoisie nombreuse et une petite-bourgeoisie pléthorique. S'il existe des travailleurs et des pauvres dans tous les quartiers, on observe une forte segmentation, le Nord très populaire, le Sud plus bourgeois, le Centre très mélangé (avec quelques quartiers très populaires), et l'Est de moins en moins populaire. C'est d'ailleurs une caractéristique de cette ville qui la différencie de beaucoup d'autres, d'avoir des quartiers très pauvres jusque dans son centre. D'importants programmes de rénovation urbaine, des fermetures d'usines etc. ont permis à une population plus aisée de prendre progressivement la place des milieux populaires, surtout dans l'Est et le Centre mais aussi un peu dans le Nord.

Les deux autres villes que j'ai placées avec Marseille sont : Allauch (21.000 habitants) et Plan-de-Cuques (10.700 habitants), des banlieues plutôt résidentielles et aisées, qui pour des raisons géographiques sont très tournées vers Marseille (adossées au massif de l'Etoile et isolées des autres banlieues).

Marseille a une organisation complexe, avec 16 arrondissements regroupés en 8 secteurs de deux arrondissements chacun. La population par arrondissements (population légale municipale 2013 qui a servi de base pour les régionales 2015) est très inégale et se répartit ainsi :

1er : 38.733 (Centre : quartiers Belsunce, Saint-Charles, Thiers...) (populaire et petit-bourgeois)
2ème : 23.995 (Centre-Nord : Panier, Joliette...) (populaire, encore industrialisé + partie Sud du port)
3ème : 45.337 (Centre-Nord : Belle de Mai, Saint-Mauront...) (populaire, le plus pauvre de Marseille, anciens quartiers industriels en mutation)
4ème : 47.982 (Centre-Est : Blancarde, Cinq Avenues...) (un peu moins populaire)
5ème : 47.000 (Centre-Est : Le Camas, Baille...) (un peu moins populaire)
6ème : 42.252 (Centre-Sud : Vauban, Lodi...) (petit-bourgeois)
7ème : 35.262 (Centre-Sud : Le Pharo, Saint-Lambert, Bompard...) (petit-bourgeois et bourgeois)
8ème : 79.010 (Sud : Périer, Saint-Giniez...) (très bourgeois)
9ème : 74.234 (Sud : Sainte-Marguerite, Mazargues, Redon...) (petit-bourgeois et bourgeois, îlots populaires)
10ème : 55.315 (Est : Saint-Loup, Saint-Tronc, La Capelette, Pont-de-Vivaux...) (petit-bourgeois et populaire, anciens quartiers industriels en mutation)
11ème : 56.544 (Est : La Pomme, Saint-Marcel, Saint-Menet, La Barasse, La Valentine...) (petit-bourgeois et populaire, quartiers industriels en mutation gardant de l'industrie)
12ème : 60.437 (Est : Saint-Barnabé, Montolivet...) (plutôt bourgeois)
13ème : 90.555 (Nord-Est : Saint-Just, Malpassé, Saint-Jérôme, La Rose...) (assez populaire, encore un peu industrialisé)
14ème : 61.186 (Nord-Est : Saint-Barthélémy, Bon Secours, Sainte-Marthe, Les Arnavaux...) (populaire, encore un peu industrialisé)
15ème : 80.668 (Nord : Notre-Dame-Limite, Les Aygalades, Verduron, Saint-Louis...) (populaire, encore un peu industrialisé)
16ème : 16.883 (Nord : L'Estaque, Saint-André) (populaire, encore un peu industrialisé + partie Nord du port)

Remarque : quand on parle du port, il s'agit ici de la partie marseillaise du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), et non du Vieux Port. Par contre, le Vieux Port indique le Centre et représente la limite entre le "Nord" (qui commence sur sa rive Nord) et le "Sud" (qui commence sur sa rive Sud). Selon ce critère, le GPMM est intégralement au Nord (il commence dans le 2ème arrondissement et finit dans le 16ème).

Ces arrondissements sont tous regroupés par paires en secteurs, et les élections municipales s'effectuent par secteurs (listes par secteurs, mairies de secteurs). Le 1er secteur réunit les 1er et 7ème arrondissements ; les secteurs suivants prennent les autres arrondissements dans l'ordre. Cette situation conduit à créer des secteurs parfois socialement très mixtes limitant la représentation des quartiers populaires :

1er secteur (Centre et Centre-Sud, 1er et 7ème) : très mixte
2ème secteur (Centre-Nord, 2ème et 3ème) : populaire
3ème secteur (Centre-Est, 4ème et 5ème) : moins populaire
4ème secteur (Centre-Sud et Sud, 6ème et 8ème) : petit-bourgeois et bourgeois
5ème secteur (Sud et Est, 9ème et 10ème) : très mixte
6ème secteur (Est, 11ème et 12ème) : très mixte
7ème secteur (Nord-Est, 13ème et 14ème) : populaire
8ème secteur (Nord, 15ème et 16ème) : populaire

De fait, les trois secteurs "Nord" (2ème, 7ème et 8ème) sont les plus populaires et correspondent au périmètre où LO a présenté ses 3 listes aux municipales de 2014 (par le passé, ex. en 2008, on a pu faire le 1er secteur au lieu du 2ème, car il a aussi l'avantage d'une position centrale qui permet de toucher pas mal de monde). Ces 3 listes ont permis de couvrir environ 1/3 de la population marseillaise. Mais les journées d'action réalisées à Marseille peuvent être situées dans d'autres secteurs, par exemple le 1er (1er arrondissement) ou le 5ème (10ème arrondissement).

Marseille est bien entendu une grande ville pour les services de toutes sortes, publics et privés (hôpitaux publics et privés, universités, autres administrations, transports, banques, assurances, centres commerciaux...) L'AP-HM emploie 12.000 personnes réparties sur 4 hôpitaux, dont les principaux sont l'hôpital de la Timone (5ème arrondissement) et l'hôpital Nord (15ème). Les grands centres commerciaux (parfois créés sur d'anciens terrains industriels) sont nombreux : ceux du Grand Littoral (15ème-16ème arrondissements), du Merlan (14ème) et de Bonneveine (8ème) s'organisent autour d'un hypermarché Carrefour, ceux de La Valentine (11ème) et Mazargues (8ème) autour d'un Géant Casino (et d'un grand magasin du Printemps pour La Valentine), celui de Saint-Loup (10ème) autour d'Auchan, celui de Sormiou (9ème) autour de Leclerc, et le futur centre commercial "haut de gamme" Prado / Stade Vélodrome (8ème) accueillera les Galeries Lafayette.

Mais Marseille est aussi une grande ville industrielle et portuaire. Le port (GPMM) emploie directement 1.000 personnes (réparties entre Marseille et Fos-sur-Mer) et sa direction affirme qu'il génère 43.500 emplois indirects dans la région. Il regroupe des activités de transport de passagers et de croisières, des activités de transport et stockage de marchandises, et des activités de services aux navires, mais de grosses transformations sont survenues ces dernières années. Le port est un bastion historique de la CGT et du PCF, notamment chez les dockers, qui ont subi d'importantes attaques du patronat et du gouvernement pour tenter d'abaisser le "coût" des prestations portuaires et de limiter l'impact des grèves. Les attaques sont directes, mais aussi indirectes par le biais de la restructuration des activités liées au port : transport de passagers, fret, réparation navale, industries faisant transiter leurs matières premières ou leurs marchandises par le port... C'est tout un ensemble qui se voit attaqué par les gouvernements et le patronat par tous les côtés.

Le transport de passagers, à la veille des élections, était dominé par l'affaire de la SNCM (liaison dite de "continuité territoriale" entre le continent et la Corse ainsi que liaisons avec le Maghreb). A l'origine, en 2005, un projet de privatisation prétendait vouloir préserver l'emploi. Depuis, les plans de suppression d'emplois et les repreneurs se sont multipliés, et les réactions des travailleurs aussi. En 2011 le blocage du port a été réprimé par 700 gendarmes et CRS. Le plan de "sauvetage" de la SNCM lancé en 2013 par ses actionnaires (l'Etat et Veolia-Transdev) supprimait encore des postes et baissait l'effectif des équipages par bateau. Fin 2014, la SNCM se retrouvait en cessation de paiement car Veolia voulait retirer ses billes pour les placer dans des activités plus lucratives, et parce que la Commission européenne réclamait 205 millions de remboursement d'aides publiques. Les perspectives étaient à la reprise partielle dans une nouvelle société, sans les dettes, avec risque de contournement de la législation du travail française comme chez la compagnie concurrente Corsica Ferries. Le dernier repreneur retenu en 2015, l'homme d'affaires corse Patrick Rocca, ne devait reprendre que 900 travailleurs sur 1.500. (Depuis, la SNCM a disparu au 5 janvier 2016 au bénéfice de plusieurs compagnies privées dont celle de Patrick Rocca).

Les travailleurs de la SNCM ont lutté durement, mais leurs organisations syndicales dont la CGT ont aussi cantonné cette lutte dans d'étroites limites, menant volontiers des actions spectaculaires mais ne cherchant pas vraiment à organiser la solidarité d'autres secteurs (sans parler de la stratégie du syndicat nationaliste corse STC détournant un bateau !)

Le transport et stockage de marchandises inclut les vracs solides (minerais, ciments...), liquides (huiles...) et toutes sortes de produits finis. Le môle G (vracs solides) est un point d'acheminement stratégique pour deux entreprises issues de l'ancien groupe Péchiney puis Rio Tinto Alcan : Alteo (qui possède l'usine de Gardanne) et Trimet (qui a repris l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie). S'y est ajoutée Ciments du Lacydon, qui veut concurrencer les cimenteries par de simples opérations de finition et conditionnement de ciment importé. A proximité du port, CMA-CGM, l'un des leaders mondiaux du transport maritime de conteneurs, emploie 2.400 personnes dans son siège social relocalisé depuis 2011 dans une tour de 147 m.

Quant à la réparation navale, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même : 10.000 personnes dans les années 1970, 6.000 personnes dans les années 1980... et peut-être 200 personnes aujourd'hui (dont la moitié chez CNM-Chantier Naval de Marseille). Une activité qui tourne de plus en plus autour des services aux yachts de luxe et aux navires de croisière et ne cesse de promettre une croissance future, avec entre autres la remise en service annoncée de la très grande Forme 10 (qui avait été abandonnée pour cause de mauvaise qualité du béton) par le biais d'un partenariat entre CNM et le chantier STX de Saint-Nazaire pour pouvoir travailler sur les grands paquebots de croisière. Une opération qui n'est pas sans risque pour les travailleurs concernés. De gros problèmes techniques ont d'ailleurs retardé le chantier, qui devait s'achever en 2015 et est repoussé en 2016. Selon le journal La Provence du 2 juin 2015, le nouveau bateau-porte, chargé de fermer le bassin pour pouvoir le vider de son eau, a présenté une "profonde fissure au coeur de l'ouvrage" alors que sa structure doit "pouvoir résister à la pression phénoménale de la mer qui s'exerce sur sa face extérieure. Et pour cause : si le bateau-porte venait à se rompre, non seulement les navires présents dans la forme seraient emportés et détruits tandis que les personnels présents périraient noyés ou écrasés, mais un véritable tsunami déferlerait ensuite sur le littoral de l'Estaque, provoquant des dégâts considérables et sans doute d'autres pertes humaines. Vieux de quarante ans, l'actuel bateau-porte qui retient la Méditerranée durant la construction de son successeur à l'intérieur de la forme asséchée, fait d'ailleurs l'objet d'une surveillance attentive lorsque des ouvriers sont au travail" !

Les industries présentes sur le territoire de Marseille ont en général beaucoup décliné. Certaines ont disparu en laissant derrière elle des terrains fortement pollués, comme à Rieux / L'Estaque (16ème) où les activités chimiques ou de production de plomb et d'or ont laissé derrière elles un sol en "gruyère" et plein d'arsenic, de plomb, de zinc, d'amiante, d'hydrocarbures... Les deux héritiers de cette pollution sont Total qui achève enfin la dépollution commencée en 2005 (sur un site fermé... en 1989) et Recylex anciennement Metaleurop (fermé en 2001), qui prétexte de difficultés financières pour faire un chantage à la faillite et à l'arrêt de la dépollution si jamais les procès amiante intentés par d'anciens travailleurs aboutissent. La dépollution a d'autant plus trainé que la perspective de réaliser des logements de luxe s'est évanouie du fait de l'inclusion de la zone, en 2006, dans le plan d'exposition au bruit de l'aéroport : seuls 8 ou 10 hectares (sur 110) pourront être aménagés pour des bureaux ou autres. D'autres problèmes de pollution ont été découverts, comme sur le terrain de l'ancienne usine de phytosanitaires SBM Formulation (ex-AgrEvo ex-Procida alors du groupe Roussel-Uclaf) dans le 11ème, fermée en 2006, ce qui a retardé la création d'une extension commerciale dans le secteur de la Valentine.

A Marseille, on note le déclin d'autres industries, notamment l'agroalimentaire. L'ex-usine Nestlé de Marseille-Saint-Menet (11ème) qui faisait du chocolat et du café soluble et employait 427 personnes en 2004, a fermé en 2005 puis redémarré sur décision de justice (saisie par les syndicats) et a été partiellement reprise par Net Cacao en 2006 (partie chocolat, 180 personnes), ce que la CGT a salué comme une victoire bien qu'elle n'ait pas pu imposer son "projet alternatif" de 350 emplois. De nouveau fermée en 2011, l'usine a réouvert en 2012 sous le nom de Chocolaterie de Provence avec 49 personnes, sous l'égide d'un groupe russe, et inaugurée par Jean-Claude Gaudin...

La Grande Minoterie de la Méditerranée, alias "Grands Moulins Maurel" (farine Francine, semoule etc.) à Marseille 11ème est officiellement fermée depuis novembre 2013 par le groupe Nutrixo mais, sur les 64 salariés qui restaient, 27 ont occupé le site à l'initiative de la CGT autour de l'idée du maintien de 36 emplois, malgré une expulsion manu militari par les CRS en octobre 2014 ; des repreneurs algériens se sont manifestés en 2015 et ont créé la nouvelle société Grands Moulins de Marseille mais tout n'est pas réglé.

Une tentative similaire de la CGT sur l'usine Legré-Mante de Marseille 8ème (acide tartrique issu des producteurs de vin et revendu à ces mêmes producteurs) a échoué, les 48 salariés ont été licenciés en 2009 et les 12 qui cherchaient un repreneur n'y sont pas parvenus.

La raffinerie de sucre de canne de Saint-Louis Sucre (groupe Südzucker) à Marseille 15ème a lancé en janvier 2015 un plan de 77 licenciements sur 129 (il resterait 52 personnes).

La fabrique de pâtes Panzani de La Montre (11ème) a supprimé 65 postes sur 225 en 2006.

Il reste encore deux semouleries Panzani dans les 2ème et 13ème, les Grands Moulins Storione (encore Nutrixo, environ 100 personnes) dans le 3ème, Heineken (bières et panachés, 134 personnes) dans le 11ème, Haribo (confiserie, 400 personnes) et Pernod (alcools anisés, usine très automatisée de 35 personnes + saisonniers + fonctions de siège) dans le 14ème...

La pression immobilière se fait sentir sur certains sites, proches du centre commercial de La Valentine dans le 11ème par exemple, ou du quartier d'Arenc en transformation en centre d'affaires (Euroméditerranée) . Beaucoup de fermetures ont été hâtées par la valeur du terrain à la revente. Dans le secteur Pont-de-Vivaux (10ème), en 2007-2008, les moteurs Baudouin (moteurs diesel de navires) ont fermé pour aller à Cassis et l'usine de peintures Somefor n'a laissé qu'un siège, transférant sa production à Saint-Martin-de-Crau. Dans le 15ème, le sous-traitant aéronautique Bonnans a quitté en 2015 son site du boulevard de Vintimille pour s'installer à Marignane, etc.

Il reste à Marseille : quelques usines du secteur textile-confection-habillement ; un peu de pharmacie : Aerofarm Fareva dans le 16ème (sprays), Laphal à Allauch (sirops, suppositoires...), OCP-Bourely (14ème, distribution) ; un peu de mécanique, de sous-traitance aéronautique (PMA, autre site de Bonnans, 15ème), de construction électrique, plasturgie, emballages en bois, sacs papier et plastique... Quelques PME autour de la fabrication du "savon de Marseille", autrefois une grosse activité de la ville. Le secteur de l'impression-édition, avec les journaux La Provence (15ème) et La Marseillaise (1er, journal du PCF). Des activités de pointe dans le 13ème autour du technopôle de Château-Gombert (optique / mécanique / numérique), dans le 9ème autour de Luminy (santé / biotechnologies) et dans le 3ème avec le Pôle Média de la Belle-de-Mai, mais les structures universitaires publiques ou privées l'emportent largement en effectif sur les nouvelles entreprises scientifiques ou industrielles, dont les principales sont par exemple Cybernetix (robotique et automatismes en milieu hostile, société de 140 personnes dont peut-être 80 personnes à Marseille-Château-Gombert qui est le siège) dans le 13ème, Immunotech (170 personnes, diagnostics pour biotechnologie) ou Innate Pharma (110 personnes, recherche de médicaments biotechnologiques) dans le 9ème.

Et surtout, il reste l'usine chimique Arkema de Marseille-Saint-Menet (11ème), avec plus de 300 personnes, et là, malgré l'opposition de certains riverains, l'augmentation de la pression immobilière, le caractère polluant et dangereux de l'usine, Arkema a résisté à toutes les pressions pour la faire partir : elle est la seule productrice au monde, selon un procédé au secret jalousement gardé, d'un produit chimique (l'acide amino-11) destiné au plastique polyamide 11 utilisé dans les systèmes de freinage des camions, les conduites flexibles sous-marines etc.

Le secteur du BTP et de la construction est très actif à Marseille et bénéficie d'une multiplication des grands chantiers ("Les Terrasses du Port", centre commercial Prado/Stade Vélodrome...) Il peut s'appuyer sur trois grandes carrières détenues par Lafarge (L'Estaque, 16ème) ou par Colas / Perasso (Sainte-Marthe 14ème, Saint-Tronc 10ème), qui ont fourni des granulats pour les grands chantiers d'hier et d'aujourd'hui : du grand escalier de la gare Saint-Charles au stade vélodrome, de la tour CMA-CGM au tramway, et du nouveau musée MuCEM aux chantiers des rocades en construction dans l'Est de la ville.

L'économie informelle est très développée, à la mesure de la pauvreté d'une grande partie de la population de la ville et aussi en lien avec sa position historique de carrefour pour le transit de toutes sortes de marchandises. Il y a quand même un côté exagéré dans l'image d'une ville capitale de la délinquance et des trafics, la médiatisation des problèmes étant souvent plus importante ici alors que les chiffres connus mettent d'autres villes comme Nice devant Marseille. Mais il y a aussi une part de réalité et surtout une aggravation en période de crise, avec une recrudescence depuis 2008.

Marseille est une ville de tradition ouvrière combative, que ce soit dans l'industrie ou les services (éboueurs, transports urbains RTM, SNCF, Port, Education...) avec un poids très important de la CGT et du PCF. Ces derniers mois ont été marqués, outre l'affaire SNCM, par la grève des chauffeurs-livreurs de la SODEXO alimentant les cantines scolaires, et celle des travailleurs du nettoyage ONET. Les cheminots du dépôt SNCF de La Blancarde ont dû se battre contre une menace de radiation d'un militant CGT accusé d'avoir bousculé son chef.

Marseille est aussi une ancienne ville PS qui a évolué vers la droite : SFIO puis PS depuis l'après-guerre avec Gaston Defferre jusqu'en 1986 puis Robert Vigouroux, elle a basculé à droite en 1995 (Jean-Claude Gaudin, UMP/LR). La gauche est réduite à la portion congrue : en 2014, la droite a emporté 6 secteurs sur 8 (les 1er, 2è, 3è, 4è, 5è, 6è), le FN a gagné lui aussi un secteur (le 7ème) et le PS ne contrôle plus que le 8ème secteur (qui était, autrefois, au PCF). Le PS dirige depuis longtemps la municipalité d'Allauch (mais son maire trimballe pas mal de casseroles judiciaires) tandis qu'un maire "divers droite" dirige Plan-de-Cuques.

A Marseille, LO a fait dans ces régionales des résultats tout à fait honorables et inhabituels, avec 1,90 % à l'échelle de la ville et une segmentation très nette selon la nature sociale des arrondissements :

Au Nord :

2ème arrondissement : 3,03 %
3ème arrondissement : 4,13 %
13ème arrondissement : 2,23 %
14ème arrondissement : 3,04 %
15ème arrondissement : 3,23 %
16ème arrondissement : 2,83 %

Soit quatre arrondissements dépassant les 3 %, dont un qui dépasse même les 4 % et qui est à la fois un ancien fief historique du PCF (Belle de Mai...), l'arrondissement le plus pauvre de la ville, et celui où l'ancien NPA avait fait son maximum en 2010 (5,01 % pour une moyenne de 2,72 % sur la ville). Les résultats LO sont bien meilleurs qu'aux municipales de 2014, où les trois listes avaient obtenu 0,86 % (2ème secteur : 2ème-3ème arrdts.), 0,92 % (7ème secteur : 13è et 14è) et 0,78 % (8ème secteur : 15è et 16è, mais il y avait alors une liste POI qui avait fait 0,62 %).

Au Centre :

1er arrondissement : 2,66 % (on voit ici l'impact de la composition en partie très populaire du 1er).
4ème arrondissement : 1,97 %
5ème arrondissement : 1,70 %

Au Sud :

6ème arrondissement : 1,30 %.
7ème arrondissement : 1,29 %.
8ème arrondissement : 1,08 % (le plus bourgeois)
9ème arrondissement : 1,42 %.

A l'Est :

10ème arrondissement : 1,92 %.
11ème arrondissement : 1,99 %.
12ème arrondissement : 1,12 %.

Et enfin :

Allauch : 1,56 %
Plan-de-Cuques : 1,15 %

Les scores de la liste Verts-Front de Gauche reflètent un mélange de l'implantation encore populaire du PCF et petite-bourgeoise des Verts, avec les meilleurs scores au Centre dans le 1er arrondissement et au Nord dans le 16ème.

Au Nord : bons scores dans le 16ème (19,36 %) et le 2ème (14,23 %), encore bons dans le 3ème (11,75 %), le 15ème (11,05 %), le 14ème (10,13 %), mais faibles dans le 13ème (6,91 %).
Au Centre : bons scores dans le 1er (20,27 %, meilleur score) et le 5ème (14,24 %), encore bon dans le 4ème (10,53 %).
A l'Est, scores moyens à faibles dans le 10ème (7,14 %), le 11ème (6,84 %) et le 12ème (6,29 %).
Au Sud, bon score dans le 6ème (12,21 %), scores moyens dans le 7ème (8,66 %), le 9ème (7,38 %) et faibles dans le 8ème (6,59 %).

L'ancien cheminot Jean-Marc Coppola (PCF), co-tête de liste régionale et 4ème sur la liste départementale, conseiller régional sortant (vice-président de la région PACA !) et membre de la coordination nationale du PCF en charge des questions européennes, est conseiller municipal dans le huitième secteur (15ème-16ème) dirigé par le maire PS Samia Ghali. Ce secteur était contrôlé par le PCF entre 1995 et 2008, avec ses maires successifs Guy Hermier (un refondateur) puis Frédéric Dutoit.

Les résultats du 1er arrondissement reflètent assez bien la composition sociale très mélangée du secteur, avec un milieu très populaire et immigré à Belsunce mais aussi une forte présence de la petite bourgeoisie "de gauche" : le PS est en tête avec 33 %, suivi des Verts-FG-PC avec 20 % tandis qu'Estrosi fait moins de 18 % et Le Pen 17 %. Même chose dans le 6ème arrondissement plus riche : ici la droite est en tête avec 30 %, devant le PS à 26 %, le FN à 23 % et les Verts-FG-PC à 12 %. Dans le bourgeois 8ème, la droite devance encore le FN. Ailleurs, le FN est en tête partout au premier tour : que ce soit devant le PS (2ème, 3ème, 5ème, 14ème, 15ème et 16ème) ou devant la droite (4ème, 7ème, 9ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème) et aussi bien dans des arrondissements populaires que des arrondissements bourgeois.

Par contre, au second tour, le FN ne l'emporte dans aucun arrondissement, pas même ceux (13ème, 14ème) où il vient de gagner la mairie de secteur : le 13ème donne 55 % à Estrosi et le 14ème lui donne même 62 %. C'est sans surprise dans les 1er et 6ème arrondissements qu'Estrosi soutenu efficacement par la gauche petite bourgeoise et certains milieux immigrés fait ses meilleurs scores (80 % et 73 %) devant les 2ème et 3ème (71 % et 70 %), tandis qu'il a plus de mal à s'imposer face au FN dans les 10ème et 11ème par exemple (54 % et 52 %).

Tous arrondissements réunis, le premier tour met le FN en tête à Marseille (35,85 %) devant Estrosi (24,76 %), le PS (20,50 %), les Verts-FG-PC (9,29 %), l'Alliance Ecologiste Indépendante (3,90 %), LO (1,90 %), Debout la France (1,70 %), Nouvelle Donne (0,82 %), l'Union des Droites (0,64 %) et l'UPR (0,64 %). Le second tour place Estrosi en tête avec 61,46 % et 156.131 voix devant un FN à 38,54 % soit quand même 97.900 voix...

En banlieue, la ville riche de Plan-de-Cuques met le FN en tête au premier tour (près de 49 %) devant un Estrosi à 25 % et un PS à 13 %. La répartition est presque identique à Allauch : FN 48 %, Estrosi 21 %, PS 15 %, Verts-FG-PCF 7,18 %... Dans ces deux villes, le FN a la majorité (53 %) au deuxième tour.

Revenons sur le profil des scores LO, NPA, FG-PCF et Verts de 2010 :

LO avait fait son meilleur score dans le 14ème (0,90 %) suivi par le 1er et le 3ème à égalité (0,85 %), le 11ème (0,84 %), le 2ème (0,80 %), le 13ème (0,75 %), le 15ème (0,71 %), le 16ème (0,68 %), le 5ème (0,65 %). En-dessous de la moyenne on trouvait le 10ème (0,62 %), le 4ème (0,60 %), le 9ème (0,56 %), le 12ème (0,54 %), le 6ème et le 8ème (0,47 %) et enfin le 7ème (0,40 %).

Le NPA avait fait son meilleur score dans le 3ème (5,01 %) suivi par le 14ème (4,87 %), le 1er (4,41 %) (donc le même tiercé que LO dans le désordre), le 2ème (3,99 %), le 16ème (3,54 %), le 15ème (3,51 %), le 13ème (3,18 %), le 6ème (2,89 %), le 5ème (2,82 %). En-dessous de la moyenne on trouvait le 11ème (2,65 %), le 4ème (2,57 %), le 10ème (2,53 %), le 12ème (1,94 %), le 9ème (1,79 %), le 7ème (1,54 %) et le 8ème (1,47 %). Un profil assez similaire à LO, sauf pour le 11ème et le 6ème.

Le Front de Gauche dirigé par le PCF avait fait son meilleur score dans le 16ème (15,44 %) loin devant le 15ème (9,92 %), le 1er (9,54 %), le 5ème (8,95 %), le 3ème (8,91 %). Un profil un peu différent de LO et du NPA, avec un arrondissement nettement au-dessus des autres, mais globalement quand même les meilleurs scores au Nord et au Centre.

Les Verts avaient fait de bons scores dans le 1er (17,64 %), le 6ème (16,61 %), le 5ème (13,03 %), le 7ème (12,42 %), le 8ème (11,98 %), le 2ème (11,28 %), le 4ème (10,94 %), le 9ème (10,58 %). Un vote maximal dans les arrondissements petits-bourgeois et bourgeois et plus globalement les arrondissements du Centre et du Sud, minimal dans les arrondissements les plus populaires (ex. : 4,66 % dans le 15ème, 5,92 % dans le 3ème) : UNE GEOGRAPHIE TOTALEMENT DIFFERENTE DE CELLE DES VOTES LO, NPA ou PCF.

En 2015, le profil LO se traduit par une remontée relative du 3ème dans le classement (par rapport à 2010) ce qui suggère sans certitude un effet de report de voix d'électeurs plutôt ex-NPA, et idem pour les 15ème et 16ème évoquant le report d'électeurs plutôt FG-PCF... Bref, pas moyen de trancher sur l'origine du supplément de voix LO, certainement un mélange d'effets... La seule chose à peu près certaine est que ça ne vient pas de l'électorat des Verts !

L'alliance Verts-FG de 2015 fait ses meilleurs scores dans le 1er (20,27 %) et le 16ème (19,36 %), une bonne synthèse des deux points forts respectifs des partenaires, mais avec beaucoup de pertes par rapport à 2010... Suivent le 5ème (14,24 %), le 2ème (14,23 %), le 6ème (12,21 %) etc. En fait, le Centre et le Nord ont plutôt additionné les voix des Verts et du Front de Gauche malgré des pertes importantes des deux côtés, tandis que les quartiers plus bourgeois n'ont pas apporté en 2015 à l'alliance Verts-FG les bons scores qu'ils avaient donné aux Verts seuls en 2010...


Secteur d'AUBAGNE-LA CIOTAT

Les villes sont : Aubagne (45.000 habitants), La Ciotat (35.000 habitants), Auriol (11.300), Roquevaire (8.800), Cassis (7.400), Carnoux-en-Provence (6.800), La Penne-sur-Huveaune (6.300), Gémenos (6.200), La Bouilladisse (6.000), Peypin (5.400), Roquefort-la-Bédoule (5.300), Cuges-les-Pins (4.900), Ceyreste (4.300), La Destrousse (3.100).

L'influence municipale du PCF, autrefois très importante, est en baisse mais reste forte. Le PCF avait déjà perdu La Ciotat et Auriol en 2001 (au profit de la droite et du PS). Il avait aussi perdu Roquevaire en 2001 face à l'UMP avant de récupérer cette ville en 2008. En 2014, il a perdu son plus gros bastion : Aubagne, au profit de l'UMP. A Cuges-les-Pins, le maire ex-PCF depuis 1995 est passé au MDP (Mouvement des Progressistes créé en 2009 autour de Robert Hue) puis la mairie a basculé à droite en 2014. Le PCF conserve La Penne-sur-Huveaune et Roquevaire, tandis que La Bouilladisse a depuis 1995 un maire apparenté PCF. Peypin est "divers gauche" en bons termes avec le PCF. Auriol est la seule mairie PS. Gémenos a un maire divers droite, Carnoux est aussi à droite, de même que Cassis (LR), Ceyreste a un maire "sans étiquette" "chef d'entreprise", La Destrousse est également "sans étiquette".

L'évolution vers la droite n'est pas seulement due à la désaffection des milieux populaires pour la gauche, elle accompagne aussi un changement sociologique du secteur : autrefois ouvrier et populaire, il le reste encore fortement à Aubagne ou La Penne-sur-Huveaune, mais La Ciotat s'est beaucoup transformée, se consacrant de plus en plus au tourisme, à la navigation de plaisance de luxe, au commerce et au jeu (casino réouvert en 2000) et Auriol est une ville moins populaire qu'Aubagne.

Les grands chantiers navals de La Ciotat, qui employaient 6.000 personnes en 1976 et un peu moins de 4.000 en 1982, ont été fusionnés sous l'égide de l'Etat avec leurs homologues de La Seyne-sur-Mer (Var) et Dunkerque (Nord) dans la société Normed, qui adéposé son bilan en 1986, créant un désastre économique et social et laissant sur le carreau de nombreux travailleurs anciennement exposés à l'amiante. Des "zones d'entreprises" ont été créées pour accueillir des sociétés attirées par une exonération d'impôts de 10 ans. Certaines ne sont pas restées plus longtemps, comme l'usine Umicore (oxyde de zinc) arrivée en 1992 à La Ciotat et fermée dès 2002.

Il reste peu d'industries à La Penne-sur-Huveaune (qui fait la jonction avec Marseille 11ème). Le gros des usines se rencontre plutôt dans une grande Z.I. entre Aubagne et Gémenos, et ponctuellement à La Ciotat ou même Cassis. Les principales sont dans l'électronique (Gemalto ex-Gemplus à Gémenos 900 personnes et La Ciotat 600 personnes, leader de la carte à puce et de la sécurité numérique, mais la part de la production diminue dans l'activité), la métallurgie (Carrier Profroid à Aubagne 300 personnes, Ball Packaging à La Ciotat, Moteurs Baudouin à Cassis), le matériel médical (Sartorius Stedim à Aubagne 300 personnes, Intervascular à La Ciotat), la plasturgie (Plastifrance à Gémenos), la pharmacie (Roxlor à La Ciotat), la chimie (peintures Pébéo à Gémenos), l'agroalimentaire (épices Cepasco Spigol, thé et infusions Scop-Ti à Gémenos)...

Bien entendu, un grand nombre de résidents de ce secteur travaillent à Marseille, et réciproquement. Il y a aussi pas mal d'échanges avec le Var voisin, et la petite ville de Cuges-les-Pins est très proche de la zone d'entreprise de Signes (Var) qui compte des industries pharmaceutiques, cosmétiques, agroalimentaires...

Le secteur a été marqué par les luttes des travailleurs de l'usine de thé et d'infusions ex-Fralib du groupe Unilever, dont la fermeture à Gémenos avait été annoncée. Sur les 182 travailleurs, 58 ont poursuivi l'activité en créant une SCOP, dénommée Scop-Ti. Celle-ci a lancé la gamme "1336" (nombre de jours de lutte contre la fermeture) et a signé ses premiers contrats avec la grande distribution. Un exemple emblématique (et défendu à l'échelle nationale) du terrain de prédilection de la CGT en matière de lutte. Tant mieux pour les travailleurs qui ont conservé un emploi, et imposé à Unilever (qui ne voulait pas d'un concurrent) de lâcher le contrôle du site avec une somme de 19 millions d'euros qui, ajoutée aux primes de licenciement, a permis le redémarrage. Mais les limites risquent d'être vite atteintes, pour une activité autant en prise avec la grande distribution, réputée pour asphyxier nombre de fournisseurs en baissant sans cesse les prix.

LO est présente dans ce secteur depuis longtemps. Il y a eu des militants aux chantiers navals jusqu'à la fermeture, et une présence ponctuelle sur une liste d'union avec le PCF à La Ciotat aux municipales de 2008. En 2014, aucune liste n'a été montée. Des journées d'action sont organisées à Aubagne et le journal ou le site internet mentionnent bien les conflits locaux. Par exemple, les luttes du personnel de l'hôpital de La Ciotat, la grève des employés municipaux d'Aubagne contre la privatisation des services de cantine de la ville, les problèmes de transport entre Aubagne et Marseille pendant une période de travaux à la SNCF, les jugements défavorables aux travailleurs malades de l'amiante...

Dans ce secteur, les résultats de LO se détachent à la hausse à Aubagne (2,19 %) et La Penne-sur-Huveaune (2,15 %). Ailleurs, ils sont moyens pour le département (mais bons pour PACA) à Peypin (1,80 %), La Bouilladisse (1,77 %), Roquevaire (1,76 %), La Destrousse (1,75 %), La Ciotat (1,61 %), moyens pour la région à Auriol (1,52 %) et faibles voire très faibles ailleurs : Cuges-les-Pins (1,38 %), Ceyreste (1,19 %), Cassis (1,11 %), Roquefort-la-Bédoule (1,05 %), Gémenos (1,05 %), Carnoux-en-Provence (0,87 %). Des résultats meilleurs donc dans les bastions actuels du PCF (La Penne, Roquevaire), les villes divers gauche proches du PCF (La Bouilladisse, Peypin) et la ville ex-PCF qui vient juste de basculer (Aubagne). A contrario, le résultat est très faible à Cuges-les-Pins alors qu'en 2010 cette ville était un des records départementaux du NPA à 4,09 %. Cuges-les-Pins était également le deuxième score LO de 2010 dans ce même secteur (0,78 %). Ceci montre que la géographie des voix LO en 2015 a davantage à voir avec le profil du PCF, qu'avec celui du NPA et même de LO de 2010. Un indice d'un "effet PCF 2015".

La liste Verts-Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats à La Penne-sur-Huveaune (16,43 %), Aubagne (13,17 %), Roquevaire (12,75 %), La Bouilladisse (11,27 %), devant Roquefort-la-Bédoule (10,26 %), Cuges-les-Pins (9,85 %), Peypin (8,95 %), La Ciotat (8,10 %), Auriol (7,92 %), La Destrousse (7,70 %), avec de mauvais résultats à Gémenos (6,39 %), Ceyreste (5,90 %), Carnoux-en-Provence (4,83 %), Cassis (3,36 %). Une corrélation forte avec l'implantation municipale du PCF.

Le PS n'arrive nulle part en 1ère ou 2ème position. Il est partout 3ème et en-dessous de sa moyenne départementale (18,63 %). Il n'obtient que 17,62 % à Auriol, son meilleur score (mairie PS). A La Penne-sur-Huveaune il est même 4ème, derrière les Verts-FG.

A Cassis et à Gémenos, la droite est en tête dès le premier tour devant le FN et gagne haut la main au second tour (63 % et 61 %). Hormis ces deux villes de droite, le FN arrive en tête partout au premier tour, et toujours devant LR.

Au second tour, Estrosi l'emporte à Aubagne (55 %), La Ciotat (55 %), Roquevaire (54 %), Roquefort-la-Bédoule (54 %), Ceyreste (54 %) et d'une courte tête à La Penne-sur-Huveaune (50 %, à 4 voix), mais le FN est majoritaire à Peypin (56 %), Auriol (53 %), Cuges-les-Pins (53 %), La Destrousse (52 %), La Bouilladisse (51 %) et de justesse à Carnoux-en-Provence (50 %, à 3 voix).


Secteur du BASSIN DE GARDANNE

Les communes sont : Gardanne (19.800 habitants), Trets (10.700), Fuveau (9.500), Meyreuil (5.300), Mimet (4.600), Gréasque (4.100), Saint-Savournin (3.200), Peynier (3.100), devant les villages de Cadolive (2.100) et Belcodène (1.900).

Ce secteur est marqué par le passé industriel des houillères du bassin de Provence (lignite). L'exploitation s'est arrêtée à Gardanne en 2003, mais elle avait fortement diminué avant. Elle a employé jusqu'à 6.000 personnes mais il ne restait que 340 mineurs à la fermeture.

L'exploitation a été motrice du développement industriel de toute la région, pour les industries de Marseille (savonneries etc.) mais aussi la production d'alumine chez l'ex-Péchiney, aujourd'hui Alteo, à Gardanne, nécessitant une importante source d'énergie. Cette usine était proche de son autre matière première, la bauxite, exploitée dans le Var (et désormais importée). Le charbon a alimenté la centrale thermique de la S.N.E.T. à Meyreuil, et après 2003 celle-ci a dû se fournir en Australie et en Afrique du Sud. Privatisée en 2001, elle est détenue par le groupe allemand E.ON, qui a annoncé en 2011 la fermeture de toutes ses centrales en France pour 2013. La CGT n'a pas hésité à recourir à la grève pour imposer le maintien du site et un projet de diversification dans la biomasse ; ce dernier ne s'est toujours pas fait, pourtant cinq ans après la centrale n'est toujours pas fermée.

L'usine Alteo est au coeur d'une polémique sur ses rejets de "boues rouges" dans la Méditerranée et le stockage de ses déchets. C'est un gros employeur local avec 450 personnes sans compter les emplois induits. Avant les régionales, un investissement était en cours pour stopper les rejets solides (depuis, il a été réalisé et Alteo affirme avoir réglé le problème, mais les rejets liquides se poursuivent dans les calanques de Cassis !) Un sujet de contentieux important entre les écologistes d'une part et le PCF ainsi que les travailleurs du site d'autre part, qui préfèrent qu'Alteo réalise tous les investissements nécessaires plutôt que de fermer ! Alteo génère aussi de l'activité au port de Marseille.

Gardanne est un fief historique du PCF, dont le maire Roger Méï vient d'être réélu, pour la 8ème fois. Les autres communes du secteur sont pour la plupart à droite ou "sans étiquette", sauf Gréasque qu'un "divers gauche" soutenu par le PCF a pris au PS en 2014. Le PS avait déjà perdu Trets en 2008 au profit de l'UMP. Mais le PCF a perdu Saint-Savournin en 2014 (au profit d'un "divers droite"). Le village de Belcodène a un maire apparenté PCF.

LO est peu présente dans ce secteur mais organise sa fête annuelle marseillaise à Gardanne. Les résultats de LO aux régionales de 2015 voient se détacher nettement deux communes PCF ou divers gauche proche PCF : Gardanne (2,87 %) et Gréasque (2,48 %). Ailleurs, les scores sont au mieux moyens pour le département, à Fuveau (1,90 %) et dans le village de Cadolive (1,89 %), sinon plus proches de la moyenne régionale et nationale à Mimet (1,52 %), Saint-Savournin (1,50 %), Trets (1,47 %), voire nettement en-dessous dans le village de Belcodène (1,01 %), à Peynier (0,86 %) et Meyreuil (0,85 %).

Un résultat qui semble donc coïncider encore une fois avec l'implantation du PCF, hormis dans les secteurs les plus ruraux. Et un profil différent de celui de LO en 2010, où le record était Saint-Savournin (1,28 %) devant Gardanne (0,86 %), et loin devant Fuveau (0,64 %), Gréasque (0,48 %), sans parler de Belcodène (0,15 %). Un profil également différent de celui du NPA de 2010 qui avait certes fait son record à Gardanne (3,45 %) mais avait fait mieux à Fuveau (3,12 %) et Cadolive (2,81 %) qu'à Gréasque (2,70 %), qui devançait à peine Saint-Savournin (2,68 %) et Meyreuil (2,60 %).

Le Front de Gauche, lui, avait fait en 2010 un gros score dans le village de Belcodène (27,43 %) et encore de bons scores relatifs à Gardanne (18,16 %), Saint-Savournin (13,60 %), Mimet (13,19 %) et Gréasque (12,51 %) mais des scores plus faibles ailleurs (entre 6 et 9 %). En 2015, l'alliance Verts-FG obtient des scores très inférieurs à Gardanne (14,62 %), Belcodène (12,03 %) etc. Le total Verts-FG de 2015 est très loin de retrouver celui de 2010, quelle que soit la configuration de l'époque. Par exemple, à Gardanne, en 2010 le FG avait fait 18,16 % et les Verts 8,18 %, en 2015 le total des deux ne fait que 14,62 %. Et à Fuveau : en 2010, les Verts avaient fait un bon score à 14,78 % et le FG avait fait 7,45 %, en 2015 le total des deux ne fait que 9,39 %. Une greffe qui n'a pas pris, entre des électeurs PCF ou Verts ne souhaitant pas voter pour l'autre parti, et sans doute aussi l'image d'un PCF pas affranchi du PS puisqu'allié aux Verts, sans compter les électeurs qui ont directement voté PS pour faire barrage au FN (l'électorat Vert y est le plus sensible et cela se voit dans la différence entre Gardanne et Fuveau).

En 2015, le FN est en tête partout au premier tour. Il est suivi par le PS à Gardanne, Gréasque, Saint-Savournin et Cadolive, et par la droite ailleurs. Mais au second tour, le FN est battu partout par la droite : parfois très largement (Peynier 63 %, Fuveau 60 %, Belcodène 58 %), en général moins nettement (Trets, Mimet et Cadolive 53 %, Gardanne et Gréasque 52 %, Meyreuil et Saint-Savournin 51 %).


(Voir suite dans la partie 2 : Aix-en-Provence, étang de Berre, Arles, Châteaurenard, Salon-de-Provence).
Plestin
 
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