> Fabien Roussel propose de « réquisitionner » les villas des oligarques russes
« Je propose que les villas des oligarques russes, qu'ils habitent deux semaines par an, soient saisies, réquisitionnées, mobilisées pour héberger les réfugiés ukrainiens […] qui fuient la guerre », a déclaré le candidat communiste lors d'un meeting à Mérignac (Gironde). « Elles auront au moins une utilité ! »
Gayraud de Mazars a écrit :Pourquoi s'en limiter aux oligarques russes
Kéox2 a écrit :Le PCF peut-il être aujourd'hui "redressé" de l'intérieur ? La réponse est -hélas- non. Le PCF pourrait-il redevenir un parti communiste si la situation politique devenait révolutionnaire ? La réponse est toujours certainement aussi non car sa composition sociale a -hélas aussi- évoluée ces dernières années. Le parti communiste révolutionnaire se construira en dehors du PCF mais avec l'apport de ceux qui restent encore des militants et électeurs ouvriers de ce parti... Du coup, cela vaut-il encore la peine d'y faire de l'entrisme à la façon de La Riposte ? That is the question.
Gayraud de Mazars a écrit :nous construisons une fraction, Bolchévik-Léniniste, nous avons la conviction, de pouvoir peser sur le futur Parti communiste Révolutionnaire dont le prolétariat et la jeunesse ont besoin en France !
Sur la question de l’entrisme, les dirigeants de la IVe Internationale ne s’embarrassaient pas davantage de principes. En Grande-Bretagne, ils ont posé la question de l’entrisme dans le Labour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sur la base d’une perspective erronée : ils prédisaient une récession à court terme et croyaient voir une aile gauche se développer dans le Labour. Par ailleurs, au lieu de chercher à gagner les éléments les plus avancés en défendant fermement les idées et le programme du marxisme, ils ont modéré leurs idées pour les adapter au milieu réformiste dans lequel ils militaient – et tenter de se concilier des réformistes de gauche qui ne représentaient qu’eux-mêmes.
Cette erreur opportuniste, ils l’ont appelée « entrisme profond ». Ils ont confondu les facteurs objectifs et subjectifs ; ils ont tourné le dos au développement réel de la conscience des masses ; ils ont expliqué à leurs militants qu’ils devaient organiser une « aile gauche massive » dans le Labour. Pour tenter d’y parvenir, ils ont eu recours à toutes sortes de manœuvres tactiques sans principes. Or, s’il était possible de construire le mouvement sur la base de telles manœuvres, la perversion stalinienne du marxisme serait correcte.
Même avec une politique, une stratégie et une tactique correctes, le développement de la conscience des masses ne peut pas être arbitrairement décrété. Il obéit à ses propres lois, qui dépendent de l’expérience politique des masses, donc du rythme des événements eux-mêmes. En s’adaptant au milieu réformiste, en lui faisant des concessions de principe, on n’accélère pas le développement de la conscience des masses ; par contre, on finit par devenir réformistes de gauche, dans une large mesure. A long terme, cette politique est désastreuse ; en général, elle prépare un tournant de 180° vers l’ultra-gauchisme, qui est l’autre face de la même pièce : l’incapacité de défendre fermement les principes, d’une part, et d’autre part de tenir compte de la situation objective.
En eux-mêmes, bien sûr, les événements ne règleront pas les problèmes de croissance de l’organisation révolutionnaire. Mais cette croissance ne sera possible que sur la base d’une analyse correcte des processus objectifs et d’une orientation correcte, liée au développement réel de la conscience de l’avant-garde ouvrière. Comme tendance de masse, l’aile gauche des partis réformistes se développera d’abord sur des lignes réformistes ou, au mieux, centristes[16]. Certes, les révolutionnaires peuvent jouer un rôle dans le développement d’une aile gauche, mais un mouvement de masse poussera d’abord en avant les dirigeants réformistes et centristes. Inévitablement, ils dirigeront l’aile gauche dans un premier temps. Seule l’expérience – et la critique des marxistes – aboutiront au remplacement des réformistes et des centristes par des cadres révolutionnaires.
A ce jour, les dirigeants de la IVe Internationale n’ont pas compris l’ABC de cette question. En Grande-Bretagne, ils annonçaient chaque année l’imminence d’une nouvelle guerre mondiale. En amont des élections générales de 1951, ils se sont fait l’écho de la propagande opportuniste des dirigeants du Labour, qui déclaraient qu’une victoire de Churchill précipiterait une guerre mondiale ! Au lieu d’élever le niveau de conscience des travailleurs qu’ils influençaient, ils aggravaient leur confusion.
En 1951 toujours, ils avançaient la perspective suivante : d’ici 12 mois, la Grande-Bretagne sera fasciste ou socialiste. A les lire, on se demandait s’ils n’avaient jamais lu les analyses de Trotsky ou d’autres grands théoriciens marxistes sur la dynamique de la lutte des classes. La classe dirigeante ne peut pas imposer un régime fasciste comme on choisit le train plutôt que la voiture. C’est une question de rapport de forces entre la classe ouvrière, les classes moyennes et la classe dirigeante elle-même.
Les échecs tactiques des dirigeants de la IVe Internationale – en Grande-Bretagne et ailleurs – étaient liés à la longue phase de croissance économique dans les principales puissances capitalistes. Cette phase d’expansion capitaliste a renforcé la social-démocratie dans des pays tels que l’Allemagne et la Grande-Bretagne – et le stalinisme dans des pays tels que la France et l’Italie. Compte tenu de cette situation objective, le SIQI a développé la théorie de l’entrée générale dans les Partis sociaux-démocrates ou les Partis communistes (selon les pays). En soit, c’était correct, mais malheureusement cette tactique a été appliquée de façon très opportuniste, en Grande-Bretagne comme ailleurs. Dans les Partis communistes de France et d’Italie, par exemple, ils se sont adaptés au stalinisme ; ils ont renoncé à défendre une ligne léniniste, révolutionnaire. Or, même dans les conditions difficiles d’alors, il était possible de défendre une politique marxiste tranchant nettement avec celle des dirigeants staliniens.
L’entrisme était imposé par la situation objective et la faiblesse des forces révolutionnaires, mais ils l’ont appliqué de façon totalement opportuniste. En conséquence, en France et en Italie, ils n’ont pratiquement rien gagné ; ils sont sortis des PC avec le même nombre d’adhérents qu’au moment de leur entrée. Comme toujours, ils ont zigzagué de l’adaptation opportuniste à l’ultra-gauchisme, se fermant l’accès à la base militante de ces partis. Dans les partis sociaux-démocrates d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Belgique et de Hollande, ils ont capitulé face au réformisme. Comme cela ne donnait – et ne pouvait donner – aucun résultat positif, ils ont fini par publier une résolution déclarant que ces partis n’étaient plus des partis ouvriers de masse. Bref, ils sont passés de l’opportunisme à l’ultra-gauchisme. En réalité, les PC et la social-démocratie des pays en question avaient toujours le soutien de la grande majorité de la classe ouvrière, qui n’a guère prêté attention aux tonitruantes « sorties » des camarades de la IVe Internationale.
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