Fusions de communes

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Fusions de communes

Message par Plestin » 17 Sep 2019, 12:50

Alors que les municipales approchent, ça vaut le coup de faire un point sur les fusions de communes, un phénomène qui peut avoir ici ou là des conséquences sur les possibilités de faire des listes.

Depuis quelques années, le phénomène de fusions entre communes s'est accéléré, largement soutenu par les gouvernements qui y voient une façon pour les communes de faire des économies en regroupant les services, dans un contexte de baisse des dotations de l'Etat. Dans certains cas, cela peut répondre à des problèmes bien concrets lorsque par exemple personne n'a envie de prendre la suite du maire très âgé dans un village. Et dans la majorité des cas, ces fusions concernent de toutes petites communes.

Mais il y a aussi d'autres profils de fusions. J'ai déjà mentionné dans un autre post, par exemple, le cas d'Annecy, qui en absorbant 5 communes de banlieue assez grosses, passe de 51.000 à 126.000 habitants (et est passé à l'attaque contre ses employés municipaux). Ou celui de Cherbourg devenu Cherbourg-Octeville (37.000 habitants), puis dernièrement Cherbourg-en-Cotentin (80.000 habitants).

Le phénomène des fusions est très inégalement répandu suivant les régions et les départements. C'est clairement dans l'Ouest de la France qu'il est le plus spectaculaire (Pays de la Loire et Normandie en particulier).

En Vendée, la fusion entre Les Sables-d'Olonne, Olonne-sur-Mer et le Château-d'Olonne - trois communes de taille sensiblement équivalente - donne naissance à la nouvelle commune des Sables-d'Olonne qui compte plus de 43.000 habitants ! Il s'en est fallu de peu que La Roche-sur-Yon ne soit détrônée...

La palme des fusions qui bouleversent le classement des principales villes d'un département revient sans conteste au Maine-et-Loire.

Par exemple, lors des élections municipales de 2014 (où la population INSEE 2011 était en vigueur), les principales communes du Maine-et-Loire étaient, dans l'ordre :

1. Angers 148.803 habitants
2. Cholet 54.421 hab.

3. Saumur 27.093 hab.
4. Avrillé 12.808 hab.
5. Trélazé 12.562 hab.
6. Les Ponts-de-Cé 11.780 hab.

7. Chemillé-Melay 8.693 hab.
8. Saint-Barthélémy-d'Anjou 8.600 hab.
9. Doué-la-Fontaine 7.519 hab.
10. Montreuil-Juigné 7.135 hab.

J'ai mis en gras les communes où il y avait eu des listes LO aux municipales.

Aujourd'hui, en 2019 (où la population en vigueur est celle de l'INSEE 2016) des villages et de petites villes ont massivement fusionné et donné naissance à de nouvelles communes qui, bien que disséminées à travers de larges zones de campagne, sont parfois si peuplées que le classement s'en trouve bouleversé. Montreuil-Juigné qui était la 10ème commune n'est plus que la 23ème tandis qu'Avrillé et Trélazé sont dépassés par 8 nouvelles communes, la première d'entre elles talonnant Saumur !

1. Angers 151.229 habitants
2. Cholet 53.718 hab.

3. Saumur 27.125 hab.
4. Sèvremoine 25.681 hab. (fusion de 10 communes)
5. Beaupréau-en-Mauges 23.146 hab. (fusion de 10 communes)
6. Chemillé-en-Anjou 21.600 hab. (fusion de 12 communes)
7. Mauges-sur-Loire 18.366 hab. (fusion de 11 communes)
8. Segré-en-Anjou Bleu 17.577 hab. (fusion de 15 communes)
9. Orée d'Anjou 16.324 hab. (fusion de 9 communes)
10. Montrevault-sur-Evre 15.971 hab. (fusion de 11 communes)
11. Loire-Authion 15.821 hab. (fusion de 7 communes)

12. Trélazé 14.402 hab.
13. Avrillé 13.699 hab.
14. Les Ponts-de-Cé 12.708 hab.
15. Baugé-en-Anjou 11.868 hab. (fusion de 15 communes en deux étapes)
16. Doué-en-Anjou 10.981 hab. (fusion de 8 communes)
17. Brissac Loire Aubance 10.803 hab. (fusion de 10 communes)

18. Saint-Barthélémy-d'Anjou 9.209 hab.
19. Ombrée d'Anjou 9..013 hab. (fusion de 10 communes)
20. Gennes-Val-de-Loire 8.858 hab. (fusion de 7 communes en deux étapes)
21. Les Hauts-d'Anjou 8.776 hab. (fusion de 8 communes en deux étapes)
22. Lys-Haut-Layon 7.882 hab. (fusion de 9 communes en deux étapes)

23. Montreuil-Juigné 7.513 hab.

J'ignore si, concrètement, cela permettra à LO de faire des listes dans des endroits où il y aurait des candidats potentiels auparavant isolés ou éparpillés. Mais la plupart de ces nouvelles communes doivent abriter de nombreux travailleurs des entreprises d'Angers ou Cholet.

A Annecy, il y avait une liste LO aux dernières municipales et là, alors que la population fait plus que doubler, il faudra seulement 10 noms de plus en 2020. Ce qui facilite a priori la constitution de la prochaine liste vu que les camarades de la principale usine de la ville, la NTN-SNR (2.000 personnes), doivent connaître plein de monde dans des villes ouvrières comme Seynod, Cran-Gevrier ou Meythet qui ont été absorbées. Ici, la prochaine liste sera donc plus facile à constituer que sur l'ancien périmètre d'Annecy et couvrira 75.000 habitants de plus !

Il y a parfois des endroits où les fusions de communes réduisent le nombre de listes LO possibles.

C'était déjà arrivé lors de précédentes élections, en Saône-et-Loire, où il y avait deux listes à Autun et Saint-Pantaléon, puis les deux communes avaient fusionné et il n'y avait plus qu'une seule liste ensuite.

Cette année, ce sera le cas à Paris puisqu'il y avait des listes LO dans les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements. Or, à la demande d'Anne Hidalgo ceux-ci ont fusionné en un seul nouvel arrondissement dénommé Paris Centre (dont la mairie est située dans l'ancien 3ème). On passera donc de 4 listes LO à une seule.

Comme dans le Maine-et-Loire, beaucoup de nouvelles communes prennent un nouveau nom. Sur ce plan, les élus locaux n'ont pas toujours fait preuve d'imagination et beaucoup de ces nouvelles communes s'appellent "Val-de-quelquechose", "Le Bois-de-machin", "Les Vallées-de-trucmuche", "Bidule-les-Bourgs", "Chose-les-Villages"...

D'autres ont été plus inventifs mais un brin prétentieux et imprudents. Par exemple, dans les Vosges, la commune nouvelle construite autour de l'ancien Thaon-les-Vosges - petite ville industrielle en déclin - s'appelle désormais pompeusement Capavenir-Vosges. (Si t'es pas content, t'as Capavenir !)

Pour terminer, une série d'exemples de ces nouvelles communes issues de fusions, avec l'ancienne population (INSEE 2011) et la nouvelle (INSEE 2016) :

Ain (01) : l'ancien Bellegarde-sur-Valserine (11.600 habitants) fusionné avec deux autres communes devient Valserhône (16.300 habitants), 3ème commune derrière Bourg-en-Bresse et Oyonnax.

Calvados (14) : nombreuses fusions avec modification du classement des communes. Vire devient Vire Normandie et détrône Bayeux de la 4ème place. Mézidon-Canon devient Mézidon Vallée d'Auge et passe de la 16ème à la 7ème place. La fusion de vingt villages donne naissance à Souleuvre en Bocage qui s'octroie la 10ème place, passant devant des villes comme Honfleur ou Falaise. D'autres fusions sont spectaculaires, par exemple celle mettant en oeuvre 22 communes dont l'ancien Livarot pour former Livarot-Pays-d'Auge.

Côtes-d'Armor (22) : Lamballe devient Lamballe-Armor et passe de la 4ème à la 3ème place (derrière Saint-Brieuc et Lannion) avec près de 17.000 habitants. Dinan garde son nom mais passe de la 6ème à la 5ème place, dépassant Ploufragan. Pordic garde son nom mais passe de la 14ème à la 12ème place et talonne Paimpol. Binic (25ème) et Etables-sur-Mer (43ème) fusionnent pour donner Binic-Etables-sur-Mer (13ème). Six villages (dont Collinée) fusionnent pour donner naissance à Le Mené (16ème avec plus de 6.000 habitants).

Dordogne (24) : Boulazac, une petite banlieue de Périgueux au 6ème rang des communes du département, fusionne en deux étapes avec trois autres communes ce qui donne naissance à Boulazac-Isle-Manoire, nouveau n°3 derrière Périgueux et Bergerac et détrônant Sarlat, avec plus de 10.000 habitants.

Eure (27) : Pont-Audemer garde son nom mais double Bernay et prend la 6ème place. Verneuil-sur-Avre (10ème) devient Verneuil d'Avre et d'Iton (8ème). Quatorze villages dont Ecos fusionnent pour donner naissance à Vexin-sur-Epte, 11ème commune du département avec plus de 6.000 habitants.

Finistère (29) : Plouigneau fait son apparition dans la liste des communes de plus de 5.000 habitants grâce à une fusion.

Ille-et-Vilaine (35) : Châteaugiron garde son nom mais passe de la 23ème à la 12ème place avec un peu moins de 10.000 habitants. Guipry et Messac fusionnent pour donner Guipry-Messac avec près de 7.000 habitants. Montauban-de-Bretagne passe la barre des 5.000 habitants, à 5.700 habitants.

Isère (38) : Les Avenières devient Les Avenières Veyrins-Thuellin et passe de la 42ème à la 26ème place avec un peu moins de 8.000 habitants.

Jura (39) : Morez devient Hauts de Bienne et fait son entrée à la 5ème place dans les communes de plus de 5.000 habitants.

Landes (40) : Morcenx devient Morcenx-la-Nouvelle et dépasse elle aussi le seuil des 5.000 habitants.

Loir-et-Cher (41) : Contres, 13ème commune avec moins de 3.500 habitants, devient Le Controis-en-Sologne, 5ème commune du département avec près de 7.000 habitants.

Loire-Atlantique (44) : Ancenis, 29ème commune avec 7.500 habitants, devient Ancenis-Saint-Géréon, 20ème commune avec 10.500 habitants environ. Quatre petites communes fusionnent pour donner Loireauxence (plus de 7.500 habitants). Machecoul devient Machecoul-Saint-Même (près de 7.500 habitants). La Chapelle-Basse-Mer et une autre commune fusionnent pour former Divatte-sur-Loire ; deux autres fusionnent pour créer Chaumes-en-Retz ; Saint-Mars-la-Jaille fusionne avec cinq communes -dont une transférée pour la circonstance du Maine-et-Loire à la Loire-Atlantique - ce qui forme Vallons-de-l'Erdre. Ces trois derniers exemples ont tous entre 6.500 et 7.000 habitants.

Loiret (45) : Malesherbes, 6.000 habitants, devient Le Malesherbois, 8.000 habitants.

Maine-et-Loire (49) : j'ai déjà donné de nombreux exemples, il y en a pléthore d'autres, dont un qui se traduit par le transfert d'une commune fusionnée de la Loire-Atlantique vers le Maine-et-Loire... ça compense Vallons-de-l'Erdre dans le 44 ! Outre les communes déjà citées, huit autres se placent désormais dans la catégorie des plus de 5.000 habitants : Beaufort-en-Anjou, Verrières-en-Anjou, Longuenée-en-Anjou, Mazé-Milon, Bellevigne-en-Layon, Erdre-en-Anjou, Noyant-Villages et Rives-du-Loir-en-Anjou !

Manche (50) : ici aussi les exemples sont nombreux, en plus de Cherbourg-en-Cotentin. La 4ème commune du département (derrière Cherbourg, Saint-Lô et Granville) est désormais La Hague, regroupement de 19 villages totalisant près de 12.000 habitants ! Carentan absorbe 11 communes en trois fois et devient Carentan-les-Marais (passant de 6.000 à 11.000 habitants). Avranches garde son nom mais passe de 8.000 à plus de 10.000 habitants. Saint-Hilaire-du-Harcouët passe de moins de 4.000 habitants à plus de 6.000, Bricquebec devient Bricquebec-en-Cotentin et passe de 4.500 à près de 6.000 habitants après avoir absorbé 5 villages etc.

Marne (51) : Ay (4.000 habitants) devient Aÿ-Champagne (5.700 habitants) et passe du 15ème au 8ème rang.

Mayenne (53) : Château-Gontier, 11.700 habitants, devient Château-Gontier-sur-Mayenne, 16.900 habitants, détrônant Mayenne de sa 2ème place derrière Laval. Evron garde son nom mais passe de la 5ème à la 4ème place avec près de 8.800 habitants, doublant Saint-Berthevin (une banlieue de Laval).

Meurthe-et-Moselle (54) : Briey, 29ème commune avec 5.700 habitants, devient Val de Briey, 17ème commune avec 8.400 habitants.

Morbihan (56) : Ploërmel grossit un peu en absorbant une petite commune et frôle désormais les 10.000 habitants. Theix, 19ème commune, 6.700 habitants, devient Theix-Noyalo, 16ème commune, 7.800 habitants.

Nord (59) : près de Dunkerque, Téteghem (7.000 habitants) devient Téteghem-Coudekerque-Village (8.100 habitants).

Orne (61) : La Ferté-Macé garde son nom et absorbe un village, mais le déclin démographique ne l'empêche pas de passer de 5.800 à 5.400 habitants depuis les précédentes municipales. A noter que LO ne se présente habituellement pas dans les communes de moins de 5.000 habitants (sauf en 2008 sur des listes d'union uniquement). Toutefois, un militant de LO connu localement qui vivait dans un village de 1.000 habitants se retrouve, du fait des fusions communales, dans une commune de 3.000 habitants, Rives-d'Andaine, très ouvrière avec trois usines significatives et limitrophe de La Ferté-Macé. LO s'y présentera-t-il, je l'ignore, mais ça peut être intéressant.

Pas-de-Calais (62) : Saint-Martin-au-Laërt, une banlieue de Saint-Omer qui comptait 3.800 habitants, devient Saint-Martin-lez-Tatinghem, 5.900 habitants. A noter qu'une grosse fusion de communes entre Saint-Omer, Arques et d'autres alentour devait donner naissance à un plus gros Saint-Omer, mais cette fusion a échoué. Dommage pour LO (toutes choses égales par ailleurs), car de nombreux travailleurs des Verreries d'Arques habitent dans les communes périphériques à Saint-Omer plutôt que dans la ville même...

Bas-Rhin (67) : quatre communes dont Pfaffenhoffen fusionnent pour donner Val-de-Moder (5.100 habitants).

Haut-Rhin (68) : Brunstatt, 6.100 habitants, devient Brunstatt-Didenheim (7.800 habitants).

Rhône (69) : Belleville, ville de 8.000 habitants en bord de Saône, devient Belleville-en-Beaujolais et, avec 12.800 habitants, se positionne comme la 2ème ville du "nouveau" Rhône (= après sortie de la Métropole de Lyon) derrière Villefranche-sur-Saône. A noter que, avant 2014, une fusion notable avait affecté cinq petites communes dont Thizy et Bourg-de-Thizy pour former Thizy-les-Bourgs, une commune de 6.000 habitants en plein milieu des Monts du Beaujolais. Pontcharra-sur-Turdine, près de Tarare, absorbe trois autres communes et devient Vindry-sur-Turdine avec 5.100 habitants.

Haute-Saône (70) : Héricourt, une banlieue de Montbéliard, conforte sa position de 2ème ville du département après Vesoul, avec 10.600 habitants, en absorbant une petite commune.

Sarthe (72) : Château-du-Loir, 11ème ville du département avec 4.700 habitants, devient Montval-sur-Loir avec 6.200 habitants et passe au 8ème rang.

Savoie (73) : Albens, 22ème commune de Savoie avec 3.400 habitants, fusionne avec cinq villages pour former Entrelacs, 10ème commune avec 6.100 habitants.

Haute-Savoie (74) : outre le cas d'Annecy déjà mentionné (absorption d'Annecy-le-Vieux, Seynod, Cran-Gevrier, Meythet et Pringy), on peut voir apparaître, en banlieue d'Annecy, la commune d'Epagny-Metz-Tessy (7.600 habitants) issue de la fusion d'Epagny et Metz-Tessy. Autour de Thorens-Glières, 3.200 habitants, se forme la nouvelle ville de Fillière, 9.200 habitants, dont le nom ne fait pas l'unanimité et qui pourrait être renommée, non pas Clochemerle, mais Val-Glières. Faverges devient Faverges-Seythenex et grossit un peu, à 7.600 habitants.

Seine-Maritime (76) : une fois n'est pas coutume, une fusion qui avait eu lieu entre deux banlieues de Rouen et avait donné naissance à Bois-Guillaume-Bihorel (21.000 habitants), a été rétroactivement annulée par la justice et les deux communes de Bois-Guillaume (13.500 habitants) et Bihorel (8.300 habitants) sont à nouveau indépendantes. Par contre, on voit apparaître Port-Jérôme-sur-Seine (9.900 habitants) suite à une fusion autour de Notre-Dame-de-Gravenchon ; et Petit-Caux (9.500 habitants) issu du rapprochement de 18 villages.

Seine-et-Marne (77) : le rapprochement de Moret-sur-Loing, Veneux-les-Sablons et trois autres communes conduit à Moret-Loing-et-Orvanne (12.500 habitants).

Yvelines (78) : Saint-Germain-en-Laye absorbe Fourqueux (4.000 habitants) mais garde son nom ; ce qui fait 40.000 habitants (du sur-place car cette ville est en déclin démographique). Toujours dans les beaux quartiers, Le Chesnay (29.000 habitants) et Rocquencourt fusionnent pour former Le Chesnay-Rocquencourt, une ville de 31.000 habitants.

Deux-Sèvres (79) : Thouars garde son nom mais grossit (passant de 9.600 à 14.000 habitants) et devient la 3ème commune du département derrière Niort et Bressuire mais devant Parthenay. Melle (3.700 habitants) fusionne avec 4 communes pour former le nouveau Melle qui compte 6.300 habitants. Moncoutant (3.200 habitants) fusionne avec 5 communes et devient Moncoutant-sur-Sèvre avec 5.000 habitants.

Vendée (85) : Les Sables-d'Olonne (14.100 habitants), Olonne-sur-Mer (13.800 habitants) et Château-d'Olonne (13.500 habitants), respectivement 5ème, 6ème et 7ème communes de Vendée, fusionnent pour créer une commune nouvelle, Les Sables d'Olonne (43.200 habitants) qui se place au 2ème rang. Cinq communes dont Montaigu (5.000 habitants, 19ème) fusionnent pour former Montaigu-Vendée, une nouvelle ville de 20.000 habitants qui se place au 4ème rang. Quatre autres communes dont Les Essarts (5.100 habitants) donnent Essarts en Bocage (8.800 habitants). La Flocellière et trois autres communes forment Sèvremont (6.500 habitants), Belleville-sur-Vie et Saligny forment Bellevigny (5.900 habitants), La Mothe-Achard et La Chapelle-Achard forment Les Achards (5.000 habitants).

Vienne (86) : Jaunay-Clan (5.900 habitants, 9ème commune) et Marigny-Brizay se rapprochent dans Jaunay-Marigny (7.500 habitants) qui devient la 4ème commune du département.

Vosges (88) : Thaon-les-Vosges (8.200 habitants, 5ème commune) absorbe deux communes voisines et devient Capavenir-Vosges (9.000 habitants), 3ème commune derrière Epinal et Saint-Dié-des-Vosges mais devant Golbey (banlieue d'Epinal) et Gérardmer.

Essonne (91) : Evry (52.000 habitants) absorbe Courcouronnes (13.700 habitants) et devient Evry-Courcouronnes qui conforte sa place de première commune (et préfecture) de l'Essonne avec 68.000 habitants, loin devant Corbeil-Essonnes dont la population est pourtant passée, par simple effet démographique, de 44.000 à 51.000 habitants.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Fusions de communes

Message par Plestin » 17 Avr 2023, 11:55

C'est parti pour une nouvelle série de fusions de communes, avec bien souvent des arrière-pensées politiciennes grosses comme le nez au milieu de la figure derrière le prétexte affiché de mieux servir la population (sans lui demander son avis). Avec bien sûr un risque sur l'effectif futur des agents municipaux.

Les 5 plus gros projets annoncés :

- Fusion entre Saint-Denis (113.000 habitants) et Pierrefitte-sur-Seine (31.000 habitants) dans le département de Seine-Saint-Denis : elle donnerait naissance à la commune la plus peuplée d'Ile-de-France après Paris, doublant, avec ses 144.000 habitants, Boulogne-Billancourt (117.000). Cette longue commune serait limitrophe de Paris côté sud et du Val-d'Oise côté nord. Pour les habitués des navettes de la fête de LO à Presles qui partent de Saint-Denis-Université, Pierrefitte c'est la première commune traversée par les cars juste après Saint-Denis.

Saint-Denis est une ville ouvrière historiquement PCF prise par le PS en 2020, en l'occurrence, avec le "jeune loup" Matthieu Hanotin, qui se destine de toute évidence à être une étoile montante du PS. Mais sa position est fragile, d'autant que de nombreuses manifestations de mécontentement ont eu lieu suite à certaines décisions prises (fermeture de ludothèques, privatisation du cinéma L'Ecran, attaques contre des associations...) A côté, Pierrefitte est une ville également ouvrière que le PS a prise au PCF depuis plus longtemps (2008) et où le maire, Michel Fourcade, est bien implanté mais pourrait passer la main, car il a déjà 75 ans. La fusion des deux communes pourrait donc conforter la position du PS sur l'ensemble et appuyer l'ascension de Hanotin, tout en éloignant le spectre d'un retour du PCF ou de son remplacement par LFI. La fusion est prévue pour 2025, juste avant les municipales de 2026.

- Fusion entre Bourg-la-Reine (21.000 habitants) et Sceaux (20.000 habitants) dans le département des Hauts-de-Seine, créant une commune nouvelle de 41.000 habitants. Il s'agit de villes majoritairement bourgeoises.

- Fusion entre Oullins (27.000 habitants) et Pierre-Bénite (10.500 habitants) dans la Métropole de Lyon, donnant naissance à une commune nouvelle de 37.500 habitants. Ce sont des villes populaires mais gérées par la droite (LR), qui entend bien conserver leur contrôle grâce à cette opération face à la menace d'une concurrence écologiste notamment. Oullins est à droite depuis longtemps, Pierre-Bénite était une ville PCF jusqu'en 2014, dans le couloir de la chimie, avec une population très ouvrière.

- Fusion entre Alençon (26.000 habitants) et quatre petites communes limitrophes, dans le département de l'Orne, conduisant à créer une nouvelle commune de 35.000 habitants.

- Fusion entre Chamonix-Mont-Blanc (8.600 habitants) et trois communes voisines dont Les Houches (3.200 habitants), dans le département de la Haute-Savoie, créant un ensemble de 13.000 habitants.

D'autres fusions concernent des villes de moins de 10.000 habitants à l'arrivée, dont une autour de Honfleur dans le Calvados (9.300 habitants à la cible), une autour d'Albigny-sur-Saône dans la Métropole de Lyon (cible à 7.900 habitants), une autour de Sainte-Verge dans les Deux-Sèvres (cible à 6.500 habitants), une autour de Combourg en Ille-et-Vilaine (cible à 6.400 habitants), une autour de Hesdin dans le Pas-de-Calais (cible à 5.700 habitants).
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Fusions de communes

Message par com_71 » 17 Avr 2023, 13:07

Fusion de communes ?
C'est pour diminuer le nombre de concerts de casseroles devant les mairies ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Fusions de communes

Message par Cyrano » 17 Avr 2023, 13:14

Qui qui s'occupe du dossier Plestin sur ce forum?
Après "Les oiseaux et leurs variétés" faudrait ajouter "Fusion de communes".
Voilà, merci. ;)
Cyrano
 
Message(s) : 1507
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Re: Fusions de communes

Message par com_71 » 17 Avr 2023, 13:23

Allons, on sait que ça peut servir pour les municipales, comme les études du même sur les circonscriptions électorales, ouvrières ou pas, en Illinois, Michigan ou Maryland, pouvaient être utiles à des militants des USA...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Fusions de communes

Message par Plestin » 17 Avr 2023, 18:04

com_71 a écrit :Allons, on sait que ça peut servir pour les municipales, comme les études du même sur les circonscriptions électorales, ouvrières ou pas, en Illinois, Michigan ou Maryland, pouvaient être utiles à des militants des USA...


En l'occurrence, Pierrefitte-sur-Seine et Pierre-Bénite qui se retrouveraient incluses dans des villes où il y a habituellement des listes LO aux municipales. Mais bon... Elles sont loin, qui sait même si elles auront lieu et ce qu'il se passera avant ;) ?
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Fusions de communes

Message par Byrrh » 17 Avr 2023, 18:59

Après Tentative d'épuisement d'un lieu parisien par Georges Perec, bientôt en librairie : Tentative d'épuisement des conurbations françaises par Plestin. :mrgreen:

Comment ça ? Qui a osé dire que c'était comme l'annuaire téléphonique ?... :evil: (après trois pages, on décroche...)
Byrrh
 
Message(s) : 1292
Inscription : 10 Avr 2017, 20:35

Re: Fusions de communes

Message par Cyrano » 17 Avr 2023, 19:35

conur quoi?!
vite, définition... Ah OK, OK... Amusant, oui. J'ai appris un mot.

J'ai cherché dans le forum. Une SEULE occurence, il y a... 17 ans!
par Puig Antich 05 Fév 2006 17:19 :
Yokohama, par un froid matin de janvier. C’est dans cette ancienne capitale, intégrée aujourd’hui dans l’immense conurbation de Tokyo, que jadis s’opéraient les échanges entre le Japon et les autres contrées. Dans les entrepôts hollandais qui subsistent encore aujourd’hui, circulaient des marchandise
Cyrano
 
Message(s) : 1507
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Re: Fusions de communes

Message par Byrrh » 17 Avr 2023, 19:43

Et d'ailleurs, avec toutes les nuisances sonores induites par le développement de telles mégalopoles, peut-on dire que la conurbation rend sourd ?
Byrrh
 
Message(s) : 1292
Inscription : 10 Avr 2017, 20:35

Re: Fusions de communes

Message par Plestin » 18 Avr 2023, 06:19

Byrrh a écrit :Et d'ailleurs, avec toutes les nuisances sonores induites par le développement de telles mégalopoles, peut-on dire que la conurbation rend sourd ?


Oui, je confirme :lol: Mais dans mon quartier, aux innombrables bruits de la ville s'ajoutent désormais ceux de la campagne : du fait de la crise, maints habitants des pavillons qui entourent ma cité se mettent à élever poules et coqs, espérant en tirer quelques ressources. Cela donne un cachet particulier au télétravail et en particulier aux visioconférences. Bientôt l'affaire du coq Maurice à l'envers ? Comme quoi, on en revient toujours aux oiseaux.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Suivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 12 invité(s)