Interview de Martinez dans L'Opinion
Publié : 23 Fév 2020, 19:31
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a été interviewé par le journal L'Opinion, dont l'article est paru ce 23 février 2020.
L'article en entier :
https://www.lopinion.fr/edition/economi ... cgt-212493
Martinez est asticoté par le journaliste sur les militants politiques agissant dans la CGT :
L'article en entier :
https://www.lopinion.fr/edition/economi ... cgt-212493
Martinez est asticoté par le journaliste sur les militants politiques agissant dans la CGT :
(...)
Êtes-vous le premier opposant à Macron ?
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> Je suis le représentant de la CGT, une organisation syndicale dont on dit régulièrement qu’elle est morte ou qu’elle est responsable de toutes les misères du monde. La CGT existe et pas seulement parce qu’elle porte des banderoles et brûle des palettes. Elle réfléchit, elle propose. Mais quand la discussion apporte ses limites, il faut changer de stratégie.
>
> N’êtes-vous pas enclins à la radicalité du fait de l’action de partis d’extrême gauche en votre sein ?
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> Nous ne demandons pas l’obédience politique de ceux qui veulent adhérer à la CGT. D’après les sondages, 85 % des syndiqués CGT ne sont adhérents à aucun parti. Qu’il y en ait qui appartiennent à Lutte ouvrière, au PC, au PS, à EELV, oui évidemment. Que certains essaient d’imposer leurs idées, sûrement aussi. Mais nous ne sommes sous l’influence de personne. Nous sommes même l’un des syndicats les plus indépendants du politique dans le monde. On vante le DGB, en Allemagne, mais il est cul et chemise avec le SPD.
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> Comme ce fut le cas entre la CGT et le PC du temps de la « courroie de transmission ». Si ce lien n’existe plus, il y a une politisation de certains syndicats de la CGT...
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> Certains syndicats, sûrement.
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> La fédération de la métallurgie dont vous avez été le secrétaire général de 2008 à 2015 est dominée par Lutte ouvrière.
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> Dans la métallurgie, nous avons deux figures médiatiques, Jean-Pierre Mercier (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (NPA). Cela donne donc l’impression que tous les métallos appartiennent à LO ou au NPA ! Ce n’est pas sérieux, nos adhérents votent et ce n’est pas celui qui parle le plus fort qui a raison.
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> Pourtant l’ex-secrétaire général de la Française de mécanique, dans le Nord, a déclaré : « Mon syndicat a été vérolé par Lutte ouvrière. »
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> Je connais Alain Labarre et il parlait de son syndicat, c’est-à-dire celui de la Française de mécanique, filiale de PSA.
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> Ce qu’il dit est-il exact ?
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> Je n’en sais rien, je ne connais pas suffisamment ce syndicat. Cela dit, il existe toujours, et pas seulement à la CGT, des représentants de certaines organisations qui essaient d’en infléchir la ligne.
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> Votre dernier congrès, en mai à Dijon, a été très commenté parce que vous avez nommé des personnalités politiquement engagées, notamment Benjamin Amar, et reconduit votre directrice de cabinet Elsa Conseil.
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> Il faut arrêter avec ça ! Ma directrice de cabinet s’est retrouvée dernière de la liste NPA aux européennes de 2009. Et depuis, on la présente comme l’éminence grise, représentant Trotski à la CGT. Elle a 35 ans, elle bosse, elle a des idées. Mais à la CGT, c’est la direction élue en congrès qui décide.
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> Décide-t-elle de tout, cette direction ? Après tout, la CGT a une structure fédéraliste...
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> Oui mais le fédéralisme ne veut pas dire que chacun fait ce qu’il veut. Ceux qui adhèrent à la CGT, ils n’adhèrent pas à telle union départementale ou à telle fédération, mais à la CGT. Ils veulent une cohérence et une unité d’action. Les militants ne comprennent pas ces tentatives où chacun fait ce qu’il a envie de faire et s’adressent à moi parce qu’ils pensent que je suis le patron. Je ne veux pas que l’on m’appelle ainsi parce que je ne suis pas le patron de la CGT. Je suis l’animateur d’une confédération générale.
(...)