Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par com_71 » 14 Mai 2021, 16:47

Débat avec JM. Nomertin de Combat Ouvrier (13-3-2021)
https://www.facebook.com/watch/live/?v= ... _permalink
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par com_71 » 20 Mai 2021, 15:49

Dans France-Antilles MARTINIQUE, le 17/05/2021
ImageTÊTE DE LISTE DE COMBAT OUVRIER
Gabriel Jean-Marie : « Les travailleurs doivent lutter pour instaurer leurs propres organes de pouvoir »


« Notre société aujourd'hui n'est pas conçue, n'est pas organisée dans l'intérêt du plus grand nombre », explique Gabriel Jean-Marie.

Gabriel Jean-Marie mènera la liste de Combat Ouvrier aux élections territoriales de juin prochain. Il s'agit clairement d'un programme de lutte et de rupture pour en finir avec la logique capitaliste.

En 2015, lors des premières élections territoriales, Combat Ouvrier avait enregistré environ 2 500 voix. Votre objectif premier est-il de faire mieux en juin prochain ?
Lorsque nous nous présentons aux élections, c'est toujours pour récolter le plus de voix possible. Si nous parvenons à dépasser le score de 2015, cela ne pourra que nous satisfaire. En outre, cela signifiera que les électeurs adhèrent au programme que nous entendons développer. Je rappelle qu'il s'agit d'un programme de combat, de lutte et de rupture. L'objectif étant de créer un parti communiste révolutionnaire, afin que les travailleurs puissent appliquer leur politique.

Quelles actions prioritaires allez-vous mettre en place, si les urnes vous sont favorables ?
Appliquer tout simplement le programme de Combat Ouvrier. Nous voulons mettre en place la répartition du travail entre tous, sans baisse de salaire : le Smic à 1 800 euros net ; l'augmentation des salaires, des minima sociaux, et des pensions versées aux retraités ; l'échelle mobile des salaires, ainsi, dès lors que les prix augmenteront, les salaires augmenteront ; le contrôle des fonds publics et des profits des entreprises par les travailleurs ainsi que l'abolition du secret bancaire, du secret commercial et du secret des affaires.
Nous disons aussi qu'il faudra procéder à l'expropriation des gros possédants. Des secteurs sont essentiels au bon fonctionnement de la société, et il est hors de question qu'ils se retrouvent entre les mains de privés qui font la pluie et le beau temps.
Évidemment, tout cela ne peut s'inscrire que dans le cadre d'une lutte collective offensive, large, et profonde des travailleurs.

Auriez-vous pu établir une liste commune avec Marcel Sellaye, à la tête de la liste baptisée Respé (Rézistans - Espwa - Émansipasion), soutenue par le Groupe Révolution Socialiste ?
Respé se réclame, comme nous, du mouvement ouvrier. Il faut s'en féliciter, puisqu'à l'occasion de cette campagne électorale, le temps de parole accordé au mouvement ouvrier sera double. Cependant, s'il n'y a pas de liste commune, c'est qu'il existe une différence. Respé est un acronyme, et il faut en chercher la signification. Notre liste, elle, s'intitule « Combat Ouvrier, faire entendre le camp des travailleurs », c'est clair, net et précis. Par ailleurs, faire entendre le camp des travailleurs, c'est un programme politique.

« Les assistés, ce sont les capitalistes martiniquais »

Comment jugez-vous la mandature d'Alfred Marie-Jeanne ? A-t-il été l'homme de la situation ?
Pour les capitalistes, il a été très certainement l'homme de la situation. Il les a toujours choyés, il leur a accordé de nombreuses aides et autres subventions. Pour les travailleurs, le bilan est plus discutable. Alfred Marie-Jeanne a quand même agi à l'encontre de travailleurs en lutte, et je pense singulièrement à ceux du PNRM (ndlr : Parc naturel régional de la Martinique). Mais Serge Letchimy, en son temps à la Région, avait mené la même politique de soutien au grand capital dans le sillage du gouvernement Hollande et du CICE (ndlr : crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) : des milliards accordés aux capitalistes.

Quel bilan dressez-vous de ces cinq années de fonctionnement de la CTM ? La promesse d'une plus grande efficacité a-t-elle été respectée ?
La CTM est une institution qui a été mise en place non pas par la volonté des travailleurs mais par celle de l'État français et aussi des notables de Martinique. Nous avons bien vu que cette institution était d'abord là pour aider les possédants. S'agissant de son efficacité, en réalité, toutes les décisions prises par la collectivité sont soumises au contrôle de légalité du préfet, par conséquent, le pouvoir réel se trouve entre les mains du gouvernement français. Certains l’oublient peut-être : la loi permettant la mise en place de la collectivité unique avait été taillée sur mesure pour Serge Letchimy et le PPM, mais ils ont perdu les élections de 2015. En somme, le gouvernement favorise le camp qu'il préfère, parce qu'il veut toujours avoir la main sur ce qu'il se passe en Martinique. L'enjeu est que sa politique ne soit pas remise en cause.

Selon vous, faut-il renforcer les moyens de l'Assemblée de Martinique, face au président du Conseil exécutif ? Faut-il procéder à un rééquilibrage entre les deux pôles ?
Nous n'allons pas rentrer dans ces considérations-là. L'Assemblée de Martinique n'est pas un projet des travailleurs. C'est pourquoi ils doivent lutter pour instaurer leur propre gouvernement, leurs propres organes de pouvoir. Nous n'avons donc pas à améliorer le fonctionnement d'une collectivité qui n'est pas l'expression de la volonté des travailleurs. Au contraire, tout cela participe de l'organisation de cette société capitaliste qui fonctionne en opprimant et en maintenant en bas de l'échelle les petits. Les travailleurs doivent mettre en place des assemblées qu'ils contrôlent totalement, afin qu'ils puissent mener la politique qui défend leurs intérêts, ceux de la majorité delà population.

« Plus les travailleurs sont en lutte, mieux ça vaut »

Êtes-vous satisfait de la façon dont les différents fonds européens sont consommés par la Martinique ?
Vous savez, on entend souvent dire que nous sommes des assistés. En réalité, les assistés, ce sont les capitalistes martiniquais. Il est de notoriété publique que les fonds européens sont raflés par les békés, notamment dans le secteur de la banane. Ce ne sont donc pas les petits planteurs martiniquais qui en bénéficient majoritairement, puisqu'ils sont eux-mêmes victimes des gros rapaces que sont les possédants békés. Je rappelle que les fonds européens, c'est avant tout de l'argent public. Il faudrait par conséquent que cet argent permette d'abord de répondre aux besoins de la majorité de la population et non aux besoins d'une minorité.
Plus de cinq ans après la fusion, la question de l'organisation d'un organigramme est toujours à l'ordre du jour.
Comment parvenir à une organisation optimale de tout le personnel de la CTM ?
En l'état actuel des choses, il y a très certainement des intérêts antagonistes qui expliquent cette situation, plus de cinq ans après la fusion. Les agents de cette collectivité sont des travailleurs qui ont eu par le passé l'occasion de pointer du doigt des difficultés et de faire des propositions. Si nous avions des élus de Combat Ouvrier à la CTM, ils n'iraient certainement pas à l'encontre des demandes des agents. Ils sont de la maison, ils savent là où ça bloque, là où ça pèche.

La Martinique est confrontée à des problèmes récurrents : sargasses, vieillissement de sa population, jeunes qui quittent le pays, gestion et valorisation des déchets, menace sur l'octroi de mer, manque d'attractivité... Quelles sont vos solutions ?
Notre société aujourd'hui n'est pas conçue, n'est pas organisée dans l'intérêt du plus grand nombre. En ce qui concerne les sargasses, je peux vous certifier que s'il y avait une base de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, du côté du François ou du Robert, il n'y aurait pas un brin d’algues. Jusqu'à présent, les solutions n'ont pas été trouvées, parce qu'il n'y a pas d'intérêts pour l'État français. De surcroît, ceux qui ont les moyens peuvent s'installer ailleurs, lorsqu'ils sont incommodés. S'agissant de nos jeunes qui quittent le pays, le phénomène se poursuit, parce qu'ils n'ont pas la possibilité de s'épanouir professionnellement ici. D'autant plus que l'objectif de ceux qui ont le pouvoir n'est pas de développer l'emploi en Martinique mais de faire le plus de profit possible. Dans cette optique-là, mais aussi vu l'urgence de faire face à une situation dégradée, les solutions de Combat Ouvrier seraient essentiellement celles indiquées précédemment, dans notre programme de lutte.

Un mot sur l'octroi de mer, qui est menacé...
L’octroi de mer est une imposition spécifique supposée protéger la production locale. Il alimente une bonne partie du budget des collectivités. L'octroi de mer est néfaste pour la population car il est un des responsables de la vie chère.
En France, il n'y a pas d'octroi de mer, l'État verse une dotation globale de fonctionnement aux collectivités. Ce même État n'agit pas de la même façon ici ou, en tout cas, la dotation qu'il verse n'est pas suffisante pour faire fonctionner les collectivités. En réalité, si l'État ne gaspillait pas une bonne partie de son argent — cela se chiffre en milliards d'euros —, avec des exonérations d'impôts, le CICE, une distribution différente de l'argent public pourrait profiter à la majorité de la population. Il faut aussi imposer davantage les bénéfices des grosses entreprises pour les besoins des collectivités publiques.

Comptez-vous amender l'Accord territorial de relance pour la refondation delà Martinique, adopté en février dernier par le président Marie-Jeanne et le préfet, et qui devrait, à terme, mobiliser plus de 800 millions d'euros ?
C'est un plan qui fait saliver toute la classe capitaliste ainsi que les entreprises locales. Une minorité va capter cet argent et la majorité ne bénéficiera que du ruissellement. Ce plan de relance va permettre de poursuivre le remplissage des coffres de ceux qui possèdent déjà. En ce qui concerne le PGE (ndlr : prêt garanti par l'État), Bernard Hayot a quand même empoché 115 millions d'euros, alors qu'il n’en avait absolument pas besoin. Il a profité de cette opportunité. De plus, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé qu'une très grande partie de ces prêts serait très certainement transformée en subventions. Cela signifie que de l'argent public serait tout simplement donné à des entreprises, qui se sont séparées de leur personnel. Et donc, là encore, ce serait tout bénéfice pour ces capitalistes.

Certains secteurs économiques tels que le tourisme, l'événementiel ou encore le petit commerce sont sinistrés, à cause de la crise sanitaire. Envisagez-vous des mesures spéciales pour pérenniser leurs activités ?
S’il y a des secteurs sinistrés, d'autres ne le sont pas comme la grande distribution. La crise sanitaire a été une formidable aubaine pour certains. Elle leur a permis de baisser les salaires, de remettre en cause les droits sociaux, de licencier... Les puissants en ont profité pour récupérer le plus d'argent possible, tandis que d'autres, qui n'ont pas les reins suffisamment solides, ont trinqué. Et cela s'est traduit par du chômage partiel, c'est-à-dire une baisse de revenu pour les salariés, des faillites d'entreprises, et des licenciements secs. Eh bien, pour aider les secteurs sinistrés, il faudrait prendre l'argent dans les caisses des gros possédants et de leurs actionnaires qui continuent de s'enrichir. Pas sur l'argent public.

Au moment où nous nous rencontrons, plusieurs conflits sociaux sont à « la une » de l'actualité : Odyssi, Setrac, le Chum, Bamaryl. La CTM peut-elle mettre en place un mécanisme pour prévenir ces conflits ?
Nous appelons à la lutte, par conséquent, nous considérons que plus les travailleurs sont en lutte, mieux ça vaut. Cela veut dire que les travailleurs sont conscients, déterminés, qu'ils ne veulent plus accepter de prendre de coups. Alors qu'on ne compte pas sur nous, si nous sommes à la CTM, pour mettre en place un mécanisme destiné à prévenir les conflits. Qu'on ne compte pas sur nous pour jouer les pompiers et interdire les luttes. Au contraire, nous appelons les travailleurs à renverser cette société, à renverser les capitalistes. Nous luttons aussi pour une généralisation des grèves, des luttes collectives et générales. Frapper tous ensemble, faire peur au grand patronat. C'est comme cela que les travailleurs obtiendront des avancées réelles. La grève générale voilà ce qu'il faut, comme en 2009 et encore mieux.
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Plestin » 22 Mai 2021, 20:46

En ce moment, il y a des "Lutte Ouvrière à votre rencontre" un peu partout en France et notamment dans les villes faites régulièrement en journées d'action (dont celles où il y avait une liste aux dernières municipales).

Mais dans le cadre de la campagne des régionales il y en a aussi d'autres, la plupart non indiquées dans l'agenda sur le site de LO, mais quelques-unes le sont. A noter donc, les villes "inhabituelles" suivantes :

- Cavaillon (Vaucluse) lundi 24 mai, de 9h30 à 11h30 sur le marché.

- Clermont-l'Hérault (Hérault) mercredi 26 mai, à partir de 10h sur le marché.

- Gap (Hautes-Alpes) jeudi 27 mai, de 10h à 12h rue Jean Marcelin.

- Lormont (Gironde) vendredi 11 juin, rencontre à 18h, avec Fanny Quandalle qui conduit la liste en Gironde.

- Pertuis (Vaucluse) vendredi 11 juin, de 9h30 à 11h30 sur le marché.

- Aubagne (Bouches du Rhône) mardi 15 juin, à partir de 10h30 sur le marché, au niveau du cinéma le Pagnol.
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Gayraud de Mazars » 23 Mai 2021, 16:59

Salut camarades,

Pour tout savoir sur les candidatures de Lutte Ouvrière aux Régionales ! Candidat(e)s, programme...

https://www.lutte-ouvriere.org/regionales

Fraternellement,
GdM
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Plestin » 24 Mai 2021, 19:52

- Figeac (Lot) jeudi 17 juin, rencontre à 18h avec Malena Adrada, tête de liste en Occitanie.
Plestin
 
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Gayraud de Mazars » 25 Mai 2021, 07:48

Salut camarades,

Parce que cela concerne la région où j'habite, et que je la connais bien, interview de la camarade Claire rocher !

RÉGIONALES : Claire Rocher revendique «une liste très représentative de la classe ouvrière de Bourgogne-Franche-Comté»

https://www.infos-dijon.com/news/bourgo ... comte.html

Claire Rocher LO.jpg
Campagne Lutte Ouvrière en BFC
Claire Rocher LO.jpg (91.79 Kio) Consulté 1649 fois

La candidate de Lutte Ouvrière s'engage dans ces élections régionales «pour faire entendre le camp des travailleurs» en vue de «diriger la société». Claire Rocher annonce la venue à Dijon de Nathalie Arthaud le 11 juin prochain.

Toujours déterminée à défendre une véritable politique communiste, Claire Rocher rempile pour sa troisième participation aux élections régionales en portant le drapeau de Lutte Ouvrière. Ce lundi 24 mai 2021, elle répond aux questions d'Infos Dijon pour évoquer son engagement et ses propositions.

Âgée de 43 ans, Claire Rocher est militante communiste depuis ses années lycées. Elle est infirmière au CHU Dijon Bourgogne depuis 20 ans.

Habituellement mobilisée en néphrologie, elle intervient comme renfort en réanimation Covid-19 depuis un an, ce qu'elle voit comme «une forme d'engagement» malgré «des moments très durs». «Le dévouement et le sens de l'intérêt collectif est un marqueur de la classe ouvrière», signale-t-elle.

Aux élections régionales de 2010, Claire Rocher a réalisé 1,56% des voix en Bourgogne tandis que Michel Treppo recensait 1,08% en Franche-Comté. En 2015, premières élections de la fusion administrative, Claire Rocher revint pour améliorer la moyenne avec 1,51%.

En 2019, aux élections européennes, la liste conduite par Nathalie Arthaud ne rassemblait que 0,90% des voix en Bourgogne-Franche-Comté. Plus récemment, aux élections municipales à Dijon, le résultat de Claire Rocher s'est établi à 1,20%.

Des colistiers issus de l'industrie et des services publics

La candidate revendique «une liste très représentative de la classe ouvrière de Bourgogne-Franche-Comté» avec des employés de grandes entreprises industrielles, notamment en Franche-Comté. Michel Treppo est tôlier-retoucher à l'usine PSA à Sochaux (numéro un de la section départementale du Doubs), Daniel Rouillon est un soudeur d'Alstom (Territoire de Belfort), Cédric Fischer est lui aussi à PSA à Vesoul (Haute-Saône), Dominique Revoy est enseignante (Jura).

En Bourgogne, les services publics sont plus incarnés avec Fabienne Delorme (Côte-d'Or) qui est enseignante, Geneviève Lemoine assistance sociale (Nièvre), Pascal Dufraigne cheminot (Saône-et-Loire) et Sylvie Manigaut postière (Yonne).

Les travailleurs, «indispensables pour faire fonctionner la société»

Pourquoi vous engagez-vous de nouveau dans ces élections régionales ?

«Pour faire entendre le camp des travailleurs, d'autant plus après cette année de pandémie où l'on a vu vraiment apparaître ce camp. (…) On l'a vu chez ceux qui sont allés travailler dans les usines, sur les chantiers, qui ont continué à faire tourner les caisses dans les supermarchés, à ramasser les ordures... Tous ceux finalement qui ont continue à faire fonctionner les choses malgré l'épidémie et qu'on a envoyé au front et sans arme la plupart du temps. Je me présente pour représenter ce camp-là (…) dont on a bien vu qu'il était indispensable pour faire fonctionner la société.»

«Là, c'est fini, les héros, on n'en parle plus. D'un coup d'un seul, nos problèmes d'avoir un emploi, d'avoir un salaire qui nous permette de vivre, ça disparaît derrière des enjeux soi-disant régionaux qui sont beaucoup les préoccupations du pouvoir et des notables.»

«La grande bourgeoisie était déjà en crise avant la pandémie»

Quel bilan tirez-vous de la mandature de la présidente sortante ?

«Elle n'a pas protégé d'une quelconque manière les classes populaires de l'impact de la crise économique qui a encore été accélérée par la pandémie qui a bloqué une partie des échanges économiques et qui s'est traduite par des milliers de suppressions d'emplois. Il y a eu 15.000 suppressions d'emploi, rien que sur l'année qui vient de s'écouler, avec des plans de licenciement qu'on ne pourrait même pas citer, on pourrait y passer la journée (vente de DIM à Autun, SKF, fonderies à Saint-Claude).»

Pourtant les plans de soutien se sont succédé notamment dans une approche complémentaire des mesures nationales ?

«Elle a soutenu les entreprises. Ce qui s'appelle le soutien à l'économie ou relancer la machine économique. Des plans de relance, il y en a eus, à coup de centaines de millions d'euros. 500 millions d'euros qui ont été versés à la région par l’État au titre du plan de relance et, localement, on en est à des 600 millions d'euros d'aides directes aux entreprises.»

«Ça n'empêche aucune suppression d'emploi. Ils encaissent ses subventions. Ça va grossir leurs profits. La crise économique n'est pas apparue avec le Covid. La grande bourgeoisie était déjà en crise avant la pandémie parce qu'elle avait déjà, elle, une maladie qui, régulièrement, la menaçait. Cette maladie, c'est la financiarisation.»

«On en est à un stade dans la société où ça leur rapporte infiniment plus de placer leurs capitaux en bourse et de spéculer que de l'investir dans la production. Quand un patron a de l'argent à placer, il ne fait que ce qui lui rapporte le plus sinon il est perdant par rapport à ses concurrents alors tout l'argent va à la spéculation. Ils ont beau leur verser des centaines de millions, cet argent-là est aspiré par ce flux qui va grossir la spéculation, la bourse, et qui ne se traduit pas par des investissements, par des créations d'emploi. Ça se traduit par des profits toujours plus gros pour les riches et par des masses d'argent énormes qui cherchent des placements rentables et qui ébranlent la bourse à chaque déplacement jusqu'à nous menacer d'un krach.»

«Il n'y a même pas de conditions qui leur sont données. C'est un chèque en blanc. (…) Par contre, cet argent a permis d'éviter certaines faillites, qu'il n'y ait pas un effondrement brutal. (…) En même temps, c'est presque un leurre parce que ça fait qu'il y a des masses d'argent toujours plus grandes et que le krach est peut-être reculé mais pour mieux sauter parce que la menace devient encore plus grande.»

«Les travailleurs devraient diriger la société»

Souhaiteriez-vous que le soutien aux entreprises se traduise par un droit de regard sur la conduite des entreprises ?

«Le contrôle que j'aimerais qui soit exercé, c'est celui des travailleurs de ces entreprises. L’État est de leur côté, il ne le fera pas. Les seuls qui pourraient vraiment contrôler ce qu'il advient de cet argent, c'est les travailleurs des entreprises elles-mêmes. On verrait que le travail, on peut se le répartir en prenant un peu moins de marge, en écornant un tout petit peu la fortune des milliardaires qui ont doublé la leur pendant que nous, on était dans une crise.»

«On est la seule classe utile, on est la classe qui produit les richesses. C'est nous qui faisons tourner les choses. (…) On fait déjà le plus difficile dans cette société. C'est nous qui faisons en sorte que les marchandises soient produites, transportées, que les enfants soient éduqués, que les enfants soient soignés. C'est les travailleurs qui devraient diriger la société, pas une minorité de parasites qui ne savent que vivre sur le travail des autres.»

«Il n'y a pas eu d'économie de guerre»

Durant la crise sanitaire, la souveraineté économique est devenu un sujet. La Région a développé une ligne de production de masques. C'est la collectivité qui met la main sur un moyen de production. Est-ce un exemple à suivre ?

«Au départ, sur les masques, c'était une catastrophe absolue. Ils nous ont menti éhontément en disant que c'était absolument inutile juste parce qu'ils n'avaient pas fait de stock pour faire des économies de bout de chandelle. (…) C'est vraiment représentatif de ce que cette société est capable de faire. Pour trois francs six sous, pour plus de profits pour les riches, les choses les plus indispensables à la population sont sacrifiées parce que ça ne rapporte pas assez.»

«On aurait voulu mettre les moyens d'en produire, on aurait pu contraindre les boîtes textiles ou industrielles qui ont ce type de chaîne à produire des masques parce que c'est nécessaire. Ils le font bien quand il y a une guerre pour produire des chars et des obus, je ne vois pas pourquoi pour sauver des millions de vie, on n'en est pas capable. (…) Il n'y a pas eu d'économie de guerre. Ils ne sont pas capables, pour l'intérêt général, de faire autant que pour leurs profits et leurs marchés sur des puits de pétrole à l'autre bout du monde.»

«Là, on parle des intérêts de l'autre camp»

Le bilan de la mandature, c'est aussi le bilan de la fusion. Quelle lecture avez-vous du rapprochement des deux conseils régionaux de Bourgogne et de Franche-Comté ?

«S'il y a bien une chose où je ne vois absolument pas quel type d'impact ça a pu avoir sur la vie des gens, c'est ça. Il ne faut vraiment rien connaître à la vie d'un travailleur pour penser que ça fait une quelconque différence dans son existence d'être [un travailleur] de Bourgogne, ou de Franche-Comté ou de la grande région Bourgogne-Franche-Comté. Ça concerne un petit microcosme de politiciens qui visent des postes et pour qui la place est bonne. C'est aussi un marché potentiel avec des marchés publics, des occasions de donner des subventions donc il y a toute une bourgeoisie - petite et grande, locale ou non – pour qui ça a une véritable importance. Là, on parle des intérêts de l'autre camp.»

«Le fait de tout faire fonctionner, ça nous donne des intérêts communs»

Que proposez-vous aux électeurs à l'occasion de ces régionales ?

«Ce qu'on a vu pendant cette pandémie c'est justement que le camp des travailleurs, c'est celui qui fait tourner la société. Peut-être que cette élection, par le fait qu'il y ait une liste Lutte Ouvrière pour faire entendre le camp des travailleurs, d'affirmer que l'on est un camp dans la société. Le fait de tout faire fonctionner, ça nous donne des intérêts communs. (…) Ce camp-là a une légitimité à se faire entendre et à diriger cette société dans laquelle il fait déjà le plus difficile. C'est l'occasion de reprendre confiance dans la force que cela donne d'être au cœur de la machine économique et de faire fonctionner tout ce qui est utile à la population.»

«Le fait qu'il y est une liste Lutte Ouvrière permet que les gens qui pensent ça affirment leur camp plutôt que de résigner à choisir entre des politiciens dont ils savent pertinemment qu'ils ne les représentent pas, qu'ils ne travaillent pas pour eux et qu'ils sont là uniquement pour gérer cette société au profit des riches parce qu'elle est faite pour ça.»

«Quand les travailleurs se mobilisent, ça ouvre des perspectives»

Comment les catégories sociales qui ne se reconnaissent pas spontanément dans le camp des travailleurs – les agriculteurs, les professions intermédiaires, etc. – peuvent se sentir représentés ?

«Ils ne trouveront pas d'issue à leurs problèmes dans le cadre de ce système-là, que ce soit les petits agriculteurs ou commerçants ou artisans. Un de leur problème essentiel est quand même d'être surendettés auprès de banques qui finissent par posséder leur entreprise bien plus qu'eux-même et dont ils ne finissent pas de rembourser les intérêts. Ils se disent peut-être qu'il leur faudrait moins de charges ou de baisser les salaires mais qui leur achète leurs marchandises si ce n'est les classes populaires ? Leur sort est plus lié aux travailleurs que peut-être ils ne le pensent.»

«C'est les travailleurs eux-mêmes qui les en convaincront parce que, quand les travailleurs se mobilisent, ça ouvre des perspectives, y compris à ces catégories-là pour se sortir du marasme dans lequel le capitalisme les plonge. On voit bien qu'il n'y en a plus que pour les grosses entreprises et qu'elles sont en train de tout dévorer sur leur passage, y compris ces petites entreprises-là. Il faut qu'il fasse un choix et la classe ouvrière peut les entraîner quand elle relèvera la tête !»

«Si ça leur rapporte de démolir la moitié de la planète, ils le feront»

Dans ces élections régionales, des thématiques se sont imposées en lien avec l'actualité nationale plutôt qu'en lien avec les compétences de la collectivité. Il reste néanmoins la préoccupation environnementale qui correspond à l'action d'un conseil régional. Que proposez-vous concernant ce sujet spécifique ?

«L'écologie, c'est vraiment devenu le truc à la mode pour essayer de rafler des voix, pourtant c'est une préoccupation réelle et un problème réel. Tout le monde se repeint en vert, (…) je trouve ça vraiment hypocrite.»

«Si on veut vraiment parler d'écologie, on est bien obligé de parler des vrais responsables. Tout le monde les connaît. Quand on parle de déforestation, de pollution des océans, de pêche intensive... on sait très bien que ce sont de grandes entreprises qui décident de ce genre de choses en dépit de l'avenir de la planète comme de la santé de leurs propres ouvriers. Les premières victimes dans ce genre d'industries, c'est quand même les gens qui travaillent pour dans les milieux les plus polluants possibles.»

«On sait pertinemment que si ça leur rapporte de démolir la moitié de la planète, ils le feront et personne ne pourra les arrêter parce qu'ils feront que ce qui est le plus rentable. On voit ça dans l'écologie comme dans l'ensemble du fonctionnement de ce système.»

«On ne peut pas poser le problème de l'écologie sans poser le problème de s'attaquer au pouvoir des conseils d'administration des grandes banques, des grandes entreprises, et au fait que ces gens décident, sous prétexte de leur propriété privée, uniquement en fonction d'intérêts financiers, quand bien même ils nous feraient tous crever au passage.»

«Le vrai problème est dans le fonctionnement de ce système capitaliste, c'est à ça que les travailleurs vont devoir se confronter. Le camp des travailleurs a prouvé l'inverse, il a prouvé qu'il était capable en prendre en charge les choses en fonction de l'intérêt collectif. Si on veut le faire à l'échelle vraiment de la société, il va falloir qu'on renverse ce pouvoir-là.»

«Le problème principal, c'est la sécurité d'avoir un emploi»

La thématique de la sécurité émerge alors qu'elle est plutôt marginale par rapport aux compétences de la collectivité. Quelle est votre approche des questions sécuritaires ?

«C'est vraiment le cheval de bataille de l'extrême-droite. Tous les politiciens de droite ou de gauche font de la surenchère sur ce terrain-là, ce que je trouve particulièrement dégoûtant.»

«C'est révoltant parce que ça évite de poser les vrais problèmes des gens. Le problème principal, c'est la sécurité d'avoir un emploi et d'avoir un salaire qui permette de vivre. Je ne nie pas qu'il y ait des vrais problèmes dans les quartiers populaires mais là c'est vraiment qu'il faut à tout prix se faire élire sur ces trucs-là qui n'engagent à rien finalement.»

«Mettre en avant les divisions entre travailleurs, c'est aussi une manière d'affaiblir notre camp. L'extrême-droite, c'est les pires ennemis du monde du travail. On voudrait nous faire croire qu'élire un homme providentiel avec une poigne de fer, ça changerait quelque chose pour nous mais les seules contraintes qu'ils imposent, c'est les contraintes à la population. On l'a vu pendant la pandémie. C'est sûr que pour nous confiner, exiger attestations, instaurer un couvre-feu... on était juste bon à aller travailler et à obéir ! Le programme de l'extrême-droite, c'est ça fois mille ! Donc, c'est vraiment des ennemis. Derrière il y a tout un tas de gens prêts à faire le coup de poing contre des piquets de grève ou des ouvriers qui réclameraient de ne pas fermer une usine par exemple. C'est ce qu'ils nous préparent. Les travailleurs ne doivent pas se laisser embarquer sur ce terrain-là qui n'est vraiment pas le nôtre.»

Meeting avec Nathalie Arthaud le 11 juin à Dijon

Côté agenda, Claire Rocher entend mettre à profit le déconfinement pour proposer un vrai meeting, avec une jauge réduite certes, mais un meeting quand même. Nathalie Arthaud, porte-parole nationale de Lutte Ouvrière, tiendra une réunion publique le vendredi 11 juin à 18 heures à la salle du clos de Vougeot au palais des Congrès de Dijon. La veille, une réunion similaire se déroulera à Belfort.

Globalement, l'équipe de campagne privilégiera les échanges en présentiel. «On milite en dehors des élections autant que pendant», s'enthousiasme Claire Rocher évoquant les échanges dans les entreprises ou les quartiers à longueur d'année.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon


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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Plestin » 25 Mai 2021, 19:00

- Redon (Ille-et-Vilaine) mardi 15 juin à 18h00, Maison des Associations, 10 avenue Gaston Sébilleau
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Plestin » 02 Juin 2021, 05:55

- Privas (Ardèche) mardi 15 juin à 19h00, Maison des Associations, place des Récollets, avec Christophe Marchisio tête de liste départementale.
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Ottokar » 02 Juin 2021, 09:23

Un bon reportage sur la liste LO diffusé par FR3 Nord https://www.facebook.com/gregory.laloux/videos/4448619618503502/
Ottokar
 
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Re: Lutte Ouvrière dans les Elections Régionales de 2021...

Message par Plestin » 03 Juin 2021, 12:41

- Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) vendredi 4 juin à partir de 10h sur le marché.
(Dans le même département il y avait eu aussi Sisteron avant que je commence à recenser ces villes "inhabituelles").
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