Byrrh a écrit :Libération, 08/02/1999 a écrit :LO-LCR : une même famille selon Laguiller
Un article du Monde de même tonalité :
Le Monde, 25 mai 1999 a écrit :Alain Krivine et Arlette Laguiller envisagent la création d'un « parti ouvrier » commun
Par ALAIN BEUVE-MERY
PAS DE CHÔMAGE médiatique pour Arlette Laguiller et Alain Krivine ! Vingt minutes à « Polémiques » sur France 2, dix à « Public » sur TF 1, dimanche 23 mai ; plus la moitié du « Grand Jury RTL- Le Monde-LCI », lundi 24 : le programme audiovisuel du week-end de la Pentecôte était passablement embouteillé pour les deux ténors de la liste LO-LCR aux européennes. Et le tout alors que se tenait, du samedi au lundi, la traditionnelle Fête de Lutte ouvrière, à Presles (Val-d'Oise), dans le château et le parc de 13 hectares qui appartient à l'organisation révolutionnaire. Selon les organisateurs, le record d'affluence a été battu, avec plus de 12 000 entrées payantes pour la seule journée de dimanche.
Campagne commune des européennes oblige, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire a été invité à prendre la parole. Avant le Zénith, prévu le 6 juin, il s'agit du plus gros meeting pour les deux leaders de l'extrême gauche. A trois semaines du scrutin, M. Krivine a surtout mis en garde contre « les coups bas à venir ». « Au début de la campagne, on nous trouvait sympathiques, les deux dinosaures qui disaient des conneries depuis trente ans, ça faisait rire dans le 16e arrondissement », a-t-il expliqué.
Mais le porte-parole de la LCR prévoit un changement d'attitude, dès lors que les instituts de sondage créditent la liste qu'il conduit avec Arlette Laguiller de 4 % à 8 % des intentions de vote. Il a invité l'assistance à « chagriner François Hollande », qui a exprimé ses craintes face à « un bon score de la liste LO-LCR ». De son côté, L'Humanité passe complètement sous silence, dans son édition de lundi, la forte actualité de l'extrême gauche ce week-end.
Pourtant, l'essentiel n'était pas là. En programmant, dimanche, un débat sur le thème « Après le 13 juin : quelles perspectives ? Quel parti ? Peut-on le faire ensemble ? », LO affiche sa volonté de considérer les élections européennes comme une étape. Dans une intervention où tous les termes étaient soigneusement choisis, Arlette Laguiller a, en cas de succès au scrutin du 13 juin, invité à « la construction d'un parti ouvrier communiste ». Pour cela, plusieurs conditions doivent être, au préalable, réunies. Le mouvement de Mme Laguiller attend une adhésion de « l'électorat populaire » et le réveil, chez les jeunes, de « dizaines de milliers de vocations militantes ». Considérant que le socle de 5 % constitue son score personnel, il faudra que le résultat de la liste commune soit « supérieur aux 7 % ou 8 % » de suffrages, observe-t-elle.
Sur le même thème, M. Krivine avait appelé, lui, à la formation d' « un nouveau parti des travailleurs qui ne peut pas être une simple addition de LO et de la LCR ». Le porte-parole de la LCR plaide pour la construction d' « une grande formation de gauche radicalement anticapitaliste », qui irait au-delà des deux organisations et agrégerait, notamment, des déçus du PCF. LO entend remettre le débat sur l'avenir des deux organisations à un « meeting commun » organisé après les élections européennes. La poursuite du dialogue et de « relations privilégiées » entre LO et la LCR est acquise. « S'il y a des divergences, c'est sur la manière de construire un parti », constate Mme Laguiller.