L'IVG dans la constitution, ce serait l'article 66-2, et c'est quoi ce qui s'inscrirait dans cet article (le conditionnel car ce n'est pas encore terminé le parcours): «
La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse.»
Y'a que ça? Bin oui, tout ce tintouin pour ça?! C'est un peu léger, non? Rien, vraiment rien dans cette petite phrase qui garantisse l'IVG des entraves que ce droit rencontre actuellement.
Sur le site lemonde.fr, on peut trouver un article de début septembre 2022: "Accès à l’IVG en France : des obstacles perdurent en dépit de récentes avancées".
Les autrices d'un rapport parlementaire de 2020, écrivent : «
La principale explication aux difficultés d’accès à l’IVG résulte essentiellement du désintérêt à l’égard d’un acte médical peu valorisé et considéré comme peu valorisant. La charge du maintien effectif de ce droit repose essentiellement sur une poignée de praticiens militants dont beaucoup se trouveront bientôt à la retraite. »
La progression de la méthode médicamenteuse résulte du fait «
qu’il n’y a pas assez de professionnels qui peuvent réaliser des aspirations» Ne pas oublier qu'au moment ou l'IVG instrumentale est portée jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse, l'IVG médicamenteuse est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse.
Il ya aussi, d'après le rapport parlementaire, des inégalités criantes dans l'accès aux soins selon les régions: «l
’allongement des délais de consultation et le rallongement des trajets pour les femmes».
Sur le site francetvinfo.fr, un article, "Toujours beaucoup d'obstacles pour l'accès à l'IVG" mentionne aussi des entraves constatées (en 2018):
D'abord, tout bêtement, le problème de la clause de conscience. Car selon le code de la santé publique, un médecin
«n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse mais il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus.»
Dans la Sarthe, l'hôpital du Bailleul a dû interrompre son activité d'orthogénie en janvier, après que trois médecins ont fait valoir leur "clause de conscience".
C'est aussi l'absence du praticien qui complique les choses: un médecin a pris sa retraite ou est en congés. Les hôpitaux de Longjumeau (Essonne), Aubenas (Ardèche) et Fougères (Ille-et-Vilaine) ont dû réduire ou arrêter temporairement les IVG.
Le nombre de maternités a beaucoup baissé, et chaque fois qu'une maternité ferme, c'est donc un centre IVG qui ferme, c'est tout bête.
Tous ces obstacles, tous ces reculs même sur l'accès à l'IVG, ce n'est pas la petite phrase laconique de la constitution qui va les régler. La jubilation débridée de la France Insoumise après le vote était affligeante. Et que j'te chante cahin-caha Debout les femmes et que j'te proclame des formules débiles. On avait l'impression que Mathilde Panot avait réussi à obtenir ce droit à l'avortement, oubliant le passé des années 1970. Comme l'écrit Gayraud : «
le parlementarisme bourgeois est bien un sport national avec ses guéguerres, ses mots et ses orateurs !» et ses minables clowns.
Mathilde Panot, la députée LFI qui a initié la duperie de l'inscription de l'IVG dans la constitution était bin contente. Elle a a clamé qu'avec ce vote, «
La France parle au monde», pas peur du ridicule. Pour ne pas être en reste Eric Dupond-Moretti saluait «
un vote historique, un grand honneur, une grande émotion», bref Il a mieux fait que Robert Badinter.
C'est à voir la joie de la France Insoumise : je me rengorge, j'suis une grenouille qui veut être aussi grosse que le bœuf Simone Veil, miroir, mon beau miroir… Des militants locaux de LFI en étaient même gênés. A voir ce grand moment parlementaire ici:
https://www.bfmtv.com/politique/la-fran ... 40635.html