Rififi à LFI !

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Rififi à LFI !

Message par Gayraud de Mazars » 11 Déc 2022, 14:26

Salut camarades,

Rififi à LFI, cela tangue de partout à gauche, et aussi donc, dans la France Insoumise (LFI) ! Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, devient coordinateur de La France insoumise (LFI) après le retrait d'Adrien Quatennens. Si certains cadres du parti évoquent une ascension qui serait logique, d'autres regrettent des méthodes de « verrouillage » du parti de la part du nouveau chef, qui peine à rassembler...

Bompard prend les rênes de LFI sous les critiques de figures insoumises

https://www.lunion.fr/id435899/article/ ... insoumises

Le manque de démocratie interne menace une fois de plus de plonger La France insoumise dans la crise alors que Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, s’apprête à prendre, sous les protestations, la tête du mouvement, dévoilée samedi sans inclure plusieurs de ses figures.

Manuel Bompard prend la tête du mouvement.

« On est dans un processus évolutif. Je comprends que ça puisse interroger et déranger les habitudes », a déclaré, samedi, Manuel Bompard lors d’une conférence de presse organisée à Paris à l’issue de « l’Assemblée représentative » de 160 cadres et membres de La France insoumise (LFI).

Celui qui ne sera nommé officiellement à la tête de la nouvelle « coordination » que dans les prochains jours, de concert avec d’autres membres de cette direction nommée pour un an, a tenté d’éteindre la colère de figures insoumises qui n’en font pas partie. Elles n’avaient pas été invitées à l’événement : les députés Alexis Corbière, Clémentine Autain, François Ruffin ou encore Éric Coquerel.

La moitié de la direction renouvelée

« Nous tenons au renouvellement », a déclaré le député Gabriel Amard, soulignant que « plus de 50 % » des 21 membres de la direction étaient nouveaux. Une porte est ouverte aux mécontents : « Le travail se poursuit, d’ici à la prochaine Assemblée représentative de juin ; le groupe parlementaire devra travailler aux modalités de sa représentation » dans la direction.

À l’heure où les autres partis de l’alliance de gauche Nupes sont en congrès et votent, Manuel Bompard dit continuer de préférer le « consensus » plutôt que les élections pour éviter « l’affrontement entre une majorité et des minorités ».

« La direction choisit la fermeture et le verrouillage »

« Alors que le moment appelle pour LFI à la cohésion et l’ouverture, la direction choisit la fermeture et le verrouillage, avait auparavant cinglé samedi auprès de l’AFP Clémentine Autain. Fer de lance de la Nupes, notre mouvement a une responsabilité historique notamment dans la course contre l’extrême droite, mais le message envoyé est de nature à fragiliser le rassemblement. »

Si la désignation de Manuel Bompard à la tête du mouvement est « naturelle car il sait très bien organiser », Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, affirmait aussi vendredi la « découvrir ». D’une manière générale, « il serait souhaitable que soit représentée dans la direction toute la nuance du mouvement », a plaidé l’élu de Seine-Saint-Denis.

« Je n’ai été au courant de rien, aucune info, aucun coup de fil », peste en privé un autre pilier du groupe. « J’ai candidaté (pour l’un des pôles) et fait des propositions… sans réponse ».

« Ils créent un machin pour faire diversion »

À côté de cette direction opérationnelle restreinte, va être créé un « conseil politique », lieu de débat sur la stratégie, composé d’élus, personnalités et cadres insoumis. Cette instance sans dirigeant et à la fonction consultative n’était pas prévue jusqu’à très récemment, témoignent plusieurs députés qui ont appris son existence cette semaine.

Qu’ils acceptent d’y siéger n’est pas acquis, prévient un poids lourd du groupe LFI. « Ils ont décidé de nous mettre dehors, du coup ils créent un machin pour faire diversion. Il se réunira tous les mois, c’est une blague… »

Mélenchon codirige le think tank

Jean-Luc Mélenchon a pris la parole dans la matinée devant l’Assemblée représentative pour confirmer qu’il allait codiriger avec la députée Clémence Guetté l’Institut La Boétie, think tank insoumis. Et l’ancien candidat à la présidentielle intègre la « coordination » du mouvement.


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Re: Rififi à LFI !

Message par Gayraud de Mazars » 18 Déc 2022, 07:03

Salut camarades,

Cela tangue à LFI, lorsque Mélenchon par Bompard interposé reprend la main le mouvement... C'est presque la rupture ?

Alexis Corbière : « J’ai un radical désaccord » avec la nouvelle direction de LFI »

https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.html

Fidèle historique de Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-Saint-Denis conteste, dans un entretien au « Monde », la composition de la nouvelle direction de La France insoumise. Il estime qu’il faut l’ouvrir à toutes les sensibilités, notamment la sienne.

Pour la première fois en plus de vingt années d’engagement politique au côté de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière fait entendre des critiques directes sur le mouvement de gauche et les choix du leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le député de Seine-Saint-Denis, écarté de la nouvelle direction de La France insoumise (LFI) – au même titre que François Ruffin, Clémentine Autain, Eric Coquerel ou Raquel Garrido – appelle de ses vœux un fonctionnement plus démocratique.


L’annonce de la nouvelle direction de LFI a déclenché un vent de colère cette semaine. Que s’est-il passé ?

Cette situation insatisfaisante est le produit d’une méthode que j’ai moi-même du mal à saisir. J’ai en tout cas un radical désaccord avec le résultat, conséquence d’un processus qui ne joue pas collectif, n’associe pas assez les militants et n’intègre pas les différentes sensibilités de notre mouvement qui s’incarnent dans certaines « personnalités », comme on dit. Cela nous empêche d’arriver à un consensus. Certains ont beau s’en réclamer, il n’est pas là. Beaucoup de militants sont désarçonnés.

Je serai franc, mon problème ne porte pas sur l’absence de tel ou telle. Même si je ne compte que des amis dans cette direction, le premier désaccord que j’exprime, c’est notamment que dix-huit de ses vingt et un membres sont aujourd’hui parlementaires, avec le plus souvent des profils sociologiques comparables. Pourquoi ne pas plutôt rechercher une forme de « parité sociale » ? Avec des dirigeants issus des zones rurales, des quartiers populaires, des militants syndicaux, associatifs et surtout issus des classes populaires. Pourquoi ne pas avoir quelque chose qui ressemble mieux à la société, à ce que nous sommes et à notre électorat ? Remettons l’ouvrage sur le métier, reprenons la discussion. Et évitons que notre mouvement dit « gazeux » ne devienne un mouvement brumeux. Je lance un appel à l’apaisement, à l’unité. Je veux en être le garant.

Que ferez-vous si vous n’êtes pas entendu ?

Je demanderai une explication. Je ne connais rien d’autre en politique que la discussion pour dépasser les moments de tension. Il faut fabriquer du commun. Il ne sert à rien d’avoir des phrases définitives à ce stade.

Souhaitez-vous rejoindre cette coordination ?

Si ma personne est un problème, je ne suis pas candidat. Ce qui m’intéresse en revanche, c’est qu’une certaine tradition politique y soit portée. Je suis un républicain, social, écologiste, attaché à la laïcité émancipatrice authentique, qui essaie – c’est mon côté prof d’histoire – de rattacher le combat que nous menons à une histoire politique. Je souhaite que ce courant d’idées existe plus nettement dans cette nouvelle équipe dirigeante, non par nostalgie mais parce que je suis persuadé qu’il est une clé pour gagner demain, et en particulier en 2027.

L’exigence démocratique républicaine plus forte, en donnant des droits nouveaux aux citoyens, permet d’aller convaincre chez les 13 millions d’abstentionnistes du premier tour de la présidentielle. François Ruffin ou Clémentine Autain disent des choses stimulantes, d’autres dans lesquelles je ne me reconnais pas. Tous ces tempéraments forts, et d’autres encore, doivent se retrouver dans une équipe de direction pensante.

Vous en avez parlé avec Jean-Luc Mélenchon ?

Pas récemment. Ce n’est pas le plus important. J’aimerais le convaincre de se dire : « Peut-être, continuons à travailler. » « Pourquoi tant de barouf ? Ce n’est qu’une coordination opérationnelle », semble-t-il me répondre. Mais, par la force des choses, cela deviendra une coordination politique. Jaurès avertissait : « Qu’est-ce que l’action sans la pensée ? C’est la brutalité de l’inertie. »

Jean-Luc Mélenchon estime qu’y figurer entraîne « une obligation de discrétion absolue »…

Peut-être, mais la seule discipline que je connaisse en politique, c’est la discipline des consciences, pas celle des armées. Ma devise est : « Unité dans l’action, liberté totale dans la discussion ». Mais je ne reprocherai jamais à mes amis d’avoir pris la parole dans la presse, vu que c’était la seule façon de se faire entendre pour modifier le travail qui nous a été présenté.

Il assume que LFI ne soit pas une avant-garde, ni le reflet d’une société idéale…

C’est peut-être un désaccord que j’ai avec Jean-Luc. Je pense que ce que nous construisons doit être une forme de contre-société. Cela doit annoncer ce que nous ferions si nous dirigions le pays. Il doit y avoir un peu de VIe République là-dedans. Nous menons le combat contre un gouvernement qui refuse de se soumettre au vote. Nous ne pouvons pas théoriser au même moment le fait que nous ne votons pas. Il faudra donc consulter les militants et voter. Il y a dans le pays une puissante soif de démocratie, et elle existe évidemment aussi dans LFI. Ne fabriquons pas quelque chose qui rend confus ce que nous voulons faire demain pour la France. Nous sommes un grand mouvement populaire. Cela doit se retrouver dans la direction. Il faut faire mieux, c’est la consigne donnée.

Pour faire mieux, faut-il que LFI devienne un parti ?

Il y a plusieurs natures dans notre réalité actuelle. Être un mouvement impose que ceux qui l’animent intègrent, associent, élargissent et dépassent les contradictions inhérentes à tout collectif par la discussion. Nous l’avons fait par le passé. Alors, continuons.

Pour les militants, ne pas voter tout le temps est une chose, ne jamais voter en est une autre. D’accord pour brandir la forme mouvementiste, mais il faut produire du consensus. A ce stade, nous n’y sommes pas. La responsabilité de ceux qui animent cette coordination est de l’entendre.

Comment dénouer la situation ?

A la suite de nos discussions et de certaines prises de parole publiques, un groupe de travail de députés volontaires, de différentes sensibilités, s’est mis en place. Je n’en fais pas partie. A l’occasion du séminaire parlementaire de LFI, le 9 janvier [2023], des propositions seront faites au sujet de cette nouvelle direction. Je plaide pour qu’elles dépassent la seule question de la représentation du groupe parlementaire dans la direction.

La crise à LFI menace de déstabiliser toute la Nupes…

L’unité de LFI renforcera celle de la Nupes, qui à son tour nourrit l’unité des syndicats. Les deux permettent ainsi l’unité populaire qui est la condition des victoires, notamment contre la honteuse proposition de retraite à 65 ans. Ce que nous faisons de LFI a donc des conséquences sur l’avenir de millions de salariés, sur notre peuple. Notre responsabilité est énorme, presque écrasante. Aussi, la Nupes est un outil dont je suis plus que jamais un défenseur. Elle a besoin, pour rester forte et unie, que LFI soit forte et unie.

Vos divergences ne menacent-elles pas le combat contre la réforme des retraites ?

La bataille des retraites est un enjeu majeur. Si le camp du travail est battu sans combat, dans la division et la confusion, j’ai peur que nous ouvrions grand la porte à l’extrême droite. Le « désordre injuste » causé par la politique de M. Macron fabrique une polarisation entre l’extrême droite et nous, la Nupes. Si nous ne jouons pas notre rôle historique, la démoralisation sera terrible. Inversement, haut les cœurs, les victoires politiques de demain sont très souvent le résultat différé des victoires sociales d’aujourd’hui, pourvu que l’unité soit là. Mai 68 a produit Mai 81. Les grèves de 1995 annoncent la victoire de 1997.

La Nupes est l’outil qui doit permettre cela. Ce n’est pas qu’un combat social, c’est aussi un combat démocratique. Il faut demander la suppression de l’article 49, alinéa 3, avec lequel le gouvernement imposera peut-être ce brutal recul des droits des travailleurs.

Si la Nupes n’est pas à la hauteur, elle se disloquera et mourra. En revanche, si elle est l’instrument d’une victoire sociale et démocratique, elle prépare une possible victoire politique et électorale.

Est-ce que LFI ne contribue pas à créer des crispations en lançant une « marche pour nos retraites », le 21 janvier 2023 ?

Non. La journée du 21 janvier ne s’oppose pas et ne se substitue pas à la date que proposeront les organisations syndicales. Elle est une sommation face à un gouvernement qui menace d’une guerre éclair pour passer en force des mesures brutales et injustes sur les retraites. J’attends que les organisations syndicales décident d’une date de manifestation, et je leur dis : votre date sera la nôtre.

Le retour d’Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale a été critiqué, tout comme ses déclarations à BFM-TV. Qu’en pensez-vous ?

Mon groupe parlementaire a réussi à adopter par vote une position commune : une sanction politique – la radiation de quatre mois du groupe – après la sanction judiciaire. Nous avons voté trois fois. Ce n’est pas rien. Je veux choyer cette méthode qui réconcilie des positions parfois très éloignées. La position adoptée est donc la mienne. Quant à ses propos récents, c’est sa responsabilité.


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Re: Rififi à LFI !

Message par com_71 » 18 Déc 2022, 08:48

La Coupe du Monde de foot m'intéresse plus que les rififi à LFI, c'est dire !
Corbière a écrit : les victoires politiques de demain sont très souvent le résultat différé des victoires sociales d’aujourd’hui, pourvu que l’unité soit là. Mai 68 a produit Mai 81. Les grèves de 1995 annoncent la victoire de 1997.

Lui-aussi Mitterrandolâtre et Jospinolâtre...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Rififi à LFI !

Message par Gayraud de Mazars » 18 Déc 2022, 08:56

Salut camarade Com,

Peut être que ces Guerres picrocholines à LFI, n'ont pas un grand intérêt pour les travailleurs du rang, seulement à publier, que cela serve de leçon au mouvement ouvrier, les tribuns et élu(e)s de LFI sortent les couteaux pour satisfaire des egos et ambitions - ils ne proposent pas grand choses de révolutionnaire aux travailleurs et à la jeunesse !

Mais ceux qui voudraient diriger la classe et font leçons, ne sont pas sortis du bourbier dans lequel ils sont et ne méritent pas notre estime !

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Re: Rififi à LFI !

Message par com_71 » 18 Déc 2022, 09:01

Gayraud de Mazars a écrit :Mais ceux qui voudraient diriger la classe et font leçons, ne sont pas sortis du bourbier dans lequel ils sont et ne méritent pas notre estime !


Bourbier, bourbier... Ceux-là représentent (ou représenteront) une option politique pour la bourgeoisie.
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