par alex » 05 Mars 2004, 17:05
- Le texte précédent est tiré de METRO-
La conclusion du texte qui suit est incroyable !!!
A Paris, les féministes, divisées sur la question du voile, défileront en ordre dispersé
LE MONDE | 05.03.04 | 12h43
Une noble cause . Et plusieurs mots d'ordre. La manifestation des femmes, samedi 6 mars à 14 heures, à Paris, prélude à la journée du 8 mars, s'annonce ternie par la discorde. Avec, au centre, la question du voile.
La belle union qui avait prévalu en 2003, derrière la bannière des Ni putes ni soumises (NPNS), s'est envolée. Cette année, le mouvement de Fadela Amera, qui vient d'achever son "Tour de France républicain", ne s'est pas associé à l'appel du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), regroupant associations, syndicats et partis politiques de gauche. Parce qu'il ne met pas assez l'accent, selon Mohamed Abdi, secrétaire général de NPNS, "sur la défense de la laïcité, de la République et de la lutte contre l'intégrisme".
L'appel du collectif, signé par quatre-vingts organisations, privilégie, lui, "l'urgence à manifester contre la politique de régression sociale du gouvernement", dont "les femmes sont les premières victimes, à commencer par l'emploi", souligne Maya Surduts, porte-parole. "Nous mesurons la montée de l'intégrisme religieux mais ce n'est pas notre seule préoccupation." Et d'ajouter que les femmes voilées, "qui viendraient groupées, avec la volonté de récupérer la manifestation, poseraient problème".
A la différence de NPNS, qui a pris parti pour la loi antivoile, le CNDF ne s'est pas prononcé officiellement. Entre les deux, la rupture a été consommée à la mi-février, après plusieurs réunions unitaires. "Pour NPNS, il ne faut pas critiquer le gouvernement. C'est un clivage politique", explique Mme Surduts. "Une bataille de génération entre féministes, alors que la priorité est à la défense des valeurs républicaines", rétorque M. Abdi, dont le mouvement défilera avec plusieurs associations dont SOS-Racisme, derrière ses couleurs. Enfin, un troisième collectif, "Une école pour tous-tes", opposé à la loi, défilera en queue du cortège, de la place de la République à Nation.
Issu des débats sur le voile, il associe musulmans et laïques – dont les Féministes pour l'égalité, avec Christine Delphy, figure historique. "Etre féministe, c'est être contre l'exclusion des femmes, voilées ou non, affirme Hamina Ben Sadia, pour le collectif. Cette divergence de visions révèle le malaise du mouvement féministe, qui tourne en rond. On interdit aux filles voilées de se dire féministes. Au nom de quoi ?"
Militante du Collectif des musulmans de France et voilée, Siham Andalouci revendique son droit à défiler samedi, avec "Une école pour tous-tes", "pour les mêmes valeurs".A quand l'union sacrée ?
Delphine Saubaber
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 06.03.04