référendum sur la Constitution : Votez Non !

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Terouga » 10 Mai 2004, 09:08

Alors que les gens risquent vraiment de voter NON à la Constitution européenne pour sanctionner deux decennies de sacage social, les oligarques au pouvoir vont peut-être faire un référendum. :roll:

Qu’est ce qui cloche avec l’euro ? C’est une institution inadaptée, antidémocratique et destructrice des souverainetés nationales.

- inadaptée : la politique monétaire (les taux d'intérêt, le contrôle de l’émission de crédit) dépend de la situation économique. Tous les pays n’ont pas besoin de la même politique au même moment, surtout quand leurs structures et leurs rythmes économiques restent très dissemblables.

- antidémocratique : la banque centrale assure un service public de la première importance, dont la finalité est proprement politique. Quels secteurs de l’économie doit privilégier la politique monétaire. L'industrie traditionnelle ou la « nouvelle économie » ? La production ou la finance ? L’emploi ou les profits ? Or l’euro délègue nécessairement ces choix à une institution non contrôlée démocratiquement, une banque centrale « indépendante » dont la technostructure peut jouer sur la division entre une vingtaine d’états…

- destructrice des souverainetés : le capital a désormais toute liberté de fuir les pays qui lui imposeraient des charges « trop » lourdes pour des pays plus libéraux, tout en conservant le plein accès au marché des premiers. Les entreprises peuvent désormais choisir sans aucune contrainte, aucun risque de change même, le territoire où elle rentabiliseront au mieux leur capital. C’est la loi du « moins disant » social et fiscal. Le seul antidote à cette dictature de la finance serait un état européen fort, capable d’unifier ces règles sociales et fiscales dans toute l’union. Mais comme l’Europe n’existe pas, n’est qu’une abstraction géographique, cet état n’a aucune légitimité pour s’instituer.

Que faire maintenant ? Le drame est que les apprentis sorciers maastrichtiens ont détruit nos institutions monétaires nationales quand nous en avions le plus besoin. Les reconstituer sera en tout état de cause périlleux au milieu du tourbillon de la spéculation internationale. Périlleux mais sans doute indispensable face à une crise plus grave encore.
Il existe peut-être d’autres options :

- la prise de contrôle de la Banque centrale européenne par le noyau dur des quelques états suffisamment proches pour pouvoir réellement mener une politique coordonnée (France, Allemagne, Benelux, Italie, Espagne ?) ?
- La transformation de l’Euro en monnaie internationale, réservée aux échanges commerciaux, qui coexisterait avec des devises nationales non convertibles ?
- ...

Une seule certitude : en toute hypothèse, le système de Maastricht est le pire de tous !

Le débat ne fait que commencer. En attendant, cassons l'outil privilégié des capitalistes, la Constitution... :lenine:
Terouga
 
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Message par mael.monnier » 10 Mai 2004, 16:38

(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 10:08 a écrit :Qu’est ce qui cloche avec l’euro ? C’est une institution inadaptée, antidémocratique et destructrice des souverainetés nationales.

Avec ce type de discours, la lutte contre les idées du FN va être renforcée, c'est sûr ! :hinhin:
Pour commencer, l'euro n'est pas institution, c'est une monnaie ! Ensuite, la France n'est pas beaucoup plus démocratique que l'Union Européenne. Quant aux souverainetés nationales : :bleu-vomi: (désolé). C'est quoi la souveraineté ? C'est le "caractère du pouvoir exercé par l'État et ses organes sur les citoyens" selon le dictionnaire Hachette, mot qui vient de souverain et qui désigne une "personne qui exerce le pouvoir suprême dans un État monarchique". Quand on parle de souveraineté, il y a donc oppression étatique. En droit constitutionnel, le "principe de la souveraineté nationale" désigne le fait que "le pouvoir appartient à la Nation, personne morale distincte des individus qui la constituent", ce qui confirme que la Nation est donc au-dessus des individus, qui sont donc opprimés. Il faut certes une organisation sociale, mais cette organisation ne doit ni mettre les individus au-dessus de la société, ni mettre la société au-dessus des individus qui la composent, et il doit y avoir des moyens de médiation adaptés entre les deux. Venir gémir à cause de la destruction des "souverainetés nationales", c'est soutenir la centralisation jacobine qui a fait mourrir la Révolution Française.

(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 10:08 a écrit :
- inadaptée : la politique monétaire (les taux d'intérêt, le contrôle de l’émission de crédit) dépend de la situation économique. Tous les pays n’ont pas besoin de la même politique au même moment, surtout quand leurs structures et leurs rythmes économiques restent très dissemblables.

Ce serait bien plus inadapté si chaque pays de l'UE avait sa propre monnaie sachant que la plupart du commerce extérieur des divers pays de la zone euro se fait au sein de la zone euro. Sans l'euro, il y aurait de la spéculation sur les taux de change, du dumping monétaire au sein de l'UE, etc. En outre, il y a de nombreux palliatifs possibles aux deux problèmes que tu soulignes : zones franches, aides communautaires, taux d'intérêt modulés selon la géographie (plus forts en zone urbaine et moins forts dans les zones éloignées par exemple), création de crédits bonifiés négativement ou positivement selon les régions, etc. De toute façon, en revenant au franc tu aurais les mêmes problèmes de taux d'intérêts et de contrôle du crédit vis-à-vis de l'aménagement du territoire.

(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 10:08 a écrit :
- antidémocratique : la banque centrale assure un service public de la première importance, dont la finalité est proprement politique. Quels secteurs de l’économie doit privilégier la politique monétaire. L'industrie traditionnelle ou la « nouvelle économie » ? La production ou la finance ? L’emploi ou les profits ? Or l’euro délègue nécessairement ces choix à une institution non contrôlée démocratiquement, une banque centrale « indépendante » dont la technostructure peut jouer sur la division entre une vingtaine d’états…

Parce que l'Etat français serait "indépendant" et "démocratique" lui ? L'Etat, quelqu'il soit est toujours au service de la classe dominante financièrement (bourgeoisie, bureaucratie, oligarchie, monarchie & Cie). Si le prolétariat renverse le système, alors il n'y aura plus de classe dominante, et il n'y aura plus besoin d'Etat.


(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 10:08 a écrit :
- destructrice des souverainetés : le capital a désormais toute liberté de fuir les pays qui lui imposeraient des charges « trop » lourdes pour des pays plus libéraux, tout en conservant le plein accès au marché des premiers. Les entreprises peuvent désormais choisir sans aucune contrainte, aucun risque de change même, le territoire où elle rentabiliseront au mieux leur capital. C’est la loi du « moins disant » social et fiscal. Le seul antidote à cette dictature de la finance serait un état européen fort, capable d’unifier ces règles sociales et fiscales dans toute l’union. Mais comme l’Europe n’existe pas, n’est qu’une abstraction géographique, cet état n’a aucune légitimité pour s’instituer.

La réelle antidote, c'est de renverser le capitalisme, et de faire dépérir les Etats en leur coupant les vivres. Et ce n'est pas en votant non que cela changera quoi que ce soit, le Traité de Nice a autant de valeur que la future Constitution européenne qui n'est qu'un Traité avec un nom différent (lire "notre" Constitution française) et le "libéralisme" ou plutôt l'égoïsme y est déjà "gravé". En outre, se rendre à un tel référendum, c'est accepter et légitimer ce système antidémocratique où l'on ne peut dire que "Oui, Non ou Merde", où tu ne peux rien dire d'autre et où tu ne peux pas dire ce que tu veux vu que ça ne rentre pas dans leurs cases.
mael.monnier
 
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Message par Terouga » 10 Mai 2004, 18:21

:hinhin:

Je rigole bien ! Revoilà les défenseurs du prolétatiat en train de retomber dans la même trappe qu'en 92 !

Au lieu de faire le jeu des nationalistes-réac-lepeno-pas beau, on préfère servir la soupe à d'autres "internationalistes" de choc : les actionnaires des multinationales ! Félicitations les gars !

Dans 10 ans quand il s'agira d'abolir la fonction publique et les impôts, certains d'entre vous trouverons encore que c'est réac de se mobiliser. Les impôts, c'est encore l'Etat bourgeois qui les perçoit, hé ! :t3xla:

Et en 40-44, était-ce si réac que ça de résister aux Nazis ? Pourtant, c'est bien de souveraineté nationale dont il s'agissait, non ? :247:
Terouga
 
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Message par mael.monnier » 10 Mai 2004, 19:25

La véritable alternative, ce n'est pas de retourner "à la France d'antan", à la France d'avant 1992, mais de passer à l'action directe (donc en-dehors des urnes) pour renverser le capitalisme à l'échelle la plus large possible pour acquérir notre indépendance sociale (et pas nationale, on en a rien à foutre et la bourgeoisie non plus sauf quand cela l'arrange pour nous opprimer). Contre les multinationales (et les autres), ce n'est pas en votant "non" que cela changera quoi que ce soit. Ce n'est qu'une illusion de répandre cette idée. Pour lutter contre les multinationales, il faut passer à l'action directe la plus massive possible.

(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 19:21 a écrit :
Dans 10 ans quand il s'agira d'abolir la fonction publique et les impôts, certains d'entre vous trouverons encore que c'est réac de se mobiliser. Les impôts, c'est encore l'Etat bourgeois qui les perçoit, hé !

Et ben ? Il n'y a pas besoin d'abolir ! Tu ne les paies pas à l'Etat, tu les paies au CNRS ou à l'école de tes enfants par exemple ou à quelque chose qui te plait (et deux fois si possible pour montrer que ce n'est pas de la mauvaise volonté, comme pour le service militaire) ! Le CNRS, les écoles ou ce que tu veux deviendront ainsi plus indépendants vis-à-vis de l'Etat. Quant à la fonction publique, on en aura encore besoin sous le communisme pour l'enseignement par exemple.

(Terouga @ lundi 10 mai 2004 à 19:21 a écrit :
Et en 40-44, était-ce si réac que ça de résister aux Nazis ? Pourtant, c'est bien de souveraineté nationale dont il s'agissait, non ?

Pour les sociaux-patriotes oui. Mais résister aux nazis, ça aurait été pour moi de lutter contre un pouvoir dictatorial, de lutter pour la liberté en prêtant mains fortes à tou-te-s les camarades qui le demandaient (qu'elles et ils soient de l'autre côté de la frontière ou non).
mael.monnier
 
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Message par Péricles » 10 Mai 2004, 20:51

Excuses moi Caupo mais tu es un peu ridicule avec tes "interventions" façon Thiery Roland. Laisses le débat s'installer. La question de la Constitution Européenne mérite d'être traitée.
Péricles
 
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Message par Thomas » 10 Mai 2004, 22:06

Chers camarades,
désolé de vous interrompre en plein match de foot ! personellement , je ne suis ni un socialtraitre, ni un marxiste parce que républicain mais plutot un républicain parce que marxiste.

Mais pourtant , une constitution qui programme la casse des services publics , clame la propriété privé ,et est incapable d'imposer le droit au travail , je soutiens qu'il faut voter NON !
Mais pas par défense de notre bonne Constitution , de notre magnifique souveraineté nationale ou je ne sais quelle autre foutaise nationaliste, je pense qu'il faut lutter contre tout texte allant à l'encontre des interets des travailleurs et celui ci en fait partie, plus dangereux même puisqu'il est à un échelle internationale.
Thomas
 
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Message par com_71 » 10 Mai 2004, 22:20

Dans l'état actuel des choses, si référendum il y a, c'est que Chirac aura cédé à Sarkozy. Pour emmerder la bourgeoisie ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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