![Rolling Eyes :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Qu’est ce qui cloche avec l’euro ? C’est une institution inadaptée, antidémocratique et destructrice des souverainetés nationales.
- inadaptée : la politique monétaire (les taux d'intérêt, le contrôle de l’émission de crédit) dépend de la situation économique. Tous les pays n’ont pas besoin de la même politique au même moment, surtout quand leurs structures et leurs rythmes économiques restent très dissemblables.
- antidémocratique : la banque centrale assure un service public de la première importance, dont la finalité est proprement politique. Quels secteurs de l’économie doit privilégier la politique monétaire. L'industrie traditionnelle ou la « nouvelle économie » ? La production ou la finance ? L’emploi ou les profits ? Or l’euro délègue nécessairement ces choix à une institution non contrôlée démocratiquement, une banque centrale « indépendante » dont la technostructure peut jouer sur la division entre une vingtaine d’états…
- destructrice des souverainetés : le capital a désormais toute liberté de fuir les pays qui lui imposeraient des charges « trop » lourdes pour des pays plus libéraux, tout en conservant le plein accès au marché des premiers. Les entreprises peuvent désormais choisir sans aucune contrainte, aucun risque de change même, le territoire où elle rentabiliseront au mieux leur capital. C’est la loi du « moins disant » social et fiscal. Le seul antidote à cette dictature de la finance serait un état européen fort, capable d’unifier ces règles sociales et fiscales dans toute l’union. Mais comme l’Europe n’existe pas, n’est qu’une abstraction géographique, cet état n’a aucune légitimité pour s’instituer.
Que faire maintenant ? Le drame est que les apprentis sorciers maastrichtiens ont détruit nos institutions monétaires nationales quand nous en avions le plus besoin. Les reconstituer sera en tout état de cause périlleux au milieu du tourbillon de la spéculation internationale. Périlleux mais sans doute indispensable face à une crise plus grave encore.
Il existe peut-être d’autres options :
- la prise de contrôle de la Banque centrale européenne par le noyau dur des quelques états suffisamment proches pour pouvoir réellement mener une politique coordonnée (France, Allemagne, Benelux, Italie, Espagne ?) ?
- La transformation de l’Euro en monnaie internationale, réservée aux échanges commerciaux, qui coexisterait avec des devises nationales non convertibles ?
- ...
Une seule certitude : en toute hypothèse, le système de Maastricht est le pire de tous !
Le débat ne fait que commencer. En attendant, cassons l'outil privilégié des capitalistes, la Constitution... :lenine: