
voila ce que devrait dire les organisations qui prétendent défendre la sécu! Mais il n'y a pas grand monde pour affirmer qu'il n'y a pas de trou de la sécu.
Rouge titre cette semaine : le 'strou" de la sécu c'est pas les travailleurs et sa ligne éditorial colle à 200% à l'appareil de la CGT. Voici l'article dans Rouge :
Le déficit fabriqué, connait pas. Cela arrive en même temps qu'une campagne de la CGT qui affirme qu'ils ne sont pas de ceux qui affirme qu'il n'y a pas de déficit à la sécu. De tous bords, ils sont tous d'accord... :whistling:
Rouge titre cette semaine : le 'strou" de la sécu c'est pas les travailleurs et sa ligne éditorial colle à 200% à l'appareil de la CGT. Voici l'article dans Rouge :
a écrit :La bataille pour la Sécu
Selon les ministres qui se succèdent sur les plateaux de télévision, il y aurait extrême urgence. La survie de notre système protection sociale serait menacée. Douste-Blazy ne cesse d'agiter les "23 000 euros par minute" qui creuseraient le "trou de la Sécu". En sursis après sa défaite des régionales, c'est pourtant à doses homéopathiques que le gouvernement annonce ses projets sur l'assurance maladie. Il a les yeux rivés sur deux dates : les européennes du 13 juin et les départs en vacances du 1er juillet. Il compte sur sa majorité de "godillots UMP" pour adopter sa contre-réforme au Parlement dans la torpeur du mois de juillet.
L'intervention de Douste-Blazy devant la mission parlementaire d'information le 4 mai, puis l'interview télévisée de Raffarin, le 6, ont néanmoins levé en partie le voile sur les projets gouvernementaux. Selon eux, la Sécu serait malade non pas de son manque de recettes mais avant tout de ses dépenses. Le gouvernement est intarissable sur les gâchis dus à une mauvaise organisation et à une "irresponsabilité" des malades.
Si le gouvernement tarde à dire ce qu'il veut, Raffarin a clairement délimité ce qu'il ne veut pas. Pas question de faire payer un sou de cotisation sociale en plus aux patrons, ni de s'en prendre aux profits considérables des trusts pharmaceutiques, ni au paiement à l'acte des médecins libéraux qui incite pourtant à multiplier consultations et ordonnances. C'est le schéma ultralibéral de "réforme" qui est retenu : refus de toute taxe sur le capital, "responsabilisation" individuelle - poursuite du déremboursement des médicaments, paiement d'un euro "symbolique" pour chaque consultation médicale. Chacun se rappelle ce qu'il est advenu du forfait hospitalier "symbolique", passé aujourd'hui à 13 euros...
Le pivot des mesures gouvernementales, c'est la mise en place d'une "nouvelle gouvernance". Douste-Blazy et Raffarin ouvrent ainsi la porte à la privatisation partielle de l'assurance maladie, qui serait désormais gérée par les différents régimes d'assurance maladie obligatoire, les mutuelles, les assureurs privés et l'Etat, au sein d'une "union nationale de l'assurance maladie". Cette "nouvelle gouvernance" est l'outil indispensable pour mettre en place le point clé de la contre-réforme libérale : le "panier de soins". Sécurité sociale, Etat et assurances complémentaires (mutuelles ou assurances) se mettraient d'accord sur le "panier" à rembourser et la répartition entre eux. Le reste serait à la charge du malade ou d'une seconde assurance totalement à ses frais. Il n'y aurait ainsi pas besoin d'une loi pour définir la part prise en charge par l'assurance maladie. Le rôle du gouvernement dans la limitation de la Sécu et l'extension de la part prise en charge par les assurances privées seraient ainsi camouflé.
Pour donner une caution "scientifique" au déremboursement des soins, sera créée une "haute autorité" (réclamée en particulier par la Mutualité française). Quant à la nouvelle carte Vitale et au "dossier médical informatisé", ils enregistreront les "consommations de soins" remboursées... pour le plus grand bonheur des sociétés d'assurances et des patrons, qui pourront ainsi connaître l'état de santé de chacun.
La tactique du gouvernement a été rendue possible par l'extraordinaire passivité du mouvement syndical, qui, après avoir honteusement "partagé" le diagnostic du Haut Conseil, s'est refusé à toute mobilisation ; mais aussi par la complicité active de la grande majorité du mouvement mutualiste qui, par la voix de la Mutualité française, poursuit son travail de sape. Une responsabilité particulièrement écrasante pèse sur la direction confédérale de la CGT, qui a fait de l'assurance maladie un test de son recentrage.
Malgré ces obstacles, il existe une alternative bien réelle au scénario de la défaite sans combat. Le gouvernement auquel s'affronte le mouvement social n'est pas celui qui a pu résister à la mobilisation sur les retraites l'an dernier. Même s'il pratique la fuite en avant, il est très affaibli par sa défaite du 28 avril et le sera très probablement encore davantage au soir du 13 juin. Dans ces conditions, la possibilité de bousculer le calendrier prévu et de mettre au moins provisoirement en échec la contre-réforme existe. Il faut pour cela s'appuyer sur la volonté de lutte au sein du mouvement syndical, prouvée par le succès des états généraux initiés par Attac, la multiplication des réunions sur le thème de l'assurance maladie, la floraison des collectifs unitaires de défense de la Sécu.
L'appel tardif à une journée nationale de manifestation décentralisée le week-end des 5 et 6 juin ne doit pas empêcher de poser dans la succession des "journées d'action" qui s'annoncent (EDF, La Poste, SNCF...) la nécessité de la coordination des luttes.
L'heure est au développement des collectifs unitaires de défense de l'assurance maladie. Il faut faire de la manifestation du 5 ou 6 juin un succès éclatant et rendre ainsi impossible le simple baroud d'honneur que prétend organiser la direction confédérale de la CGT pour se dédouaner. Il faut aussi dès aujourd'hui faire monter la pression sur la poursuite de l'après
5-6 juin, sur la nécessité de la grève et d'une gigantesque manifestation nationale. Le temps est compté.
Jean-Claude Delavigne
Le déficit fabriqué, connait pas. Cela arrive en même temps qu'une campagne de la CGT qui affirme qu'ils ne sont pas de ceux qui affirme qu'il n'y a pas de déficit à la sécu. De tous bords, ils sont tous d'accord... :whistling: