par Valiere » 15 Nov 2004, 13:27
LES FRANCAS ONT SOIXANTE ANS
Pendant l’occupation, la résistance des pédagogues s’organise pour lutter les armes à la main mais aussi pour prévoir l’avenir.
Pierre FRANCOIS, responsable des Éclaireurs de France propose que se constitue un grand mouvement d’enfants.
Les Francs et Franches Camarades vont naître officiellement le 15 novembre 1944 avec l’aide des Éclaireurs, des CEMEA, de la Ligue de l’Enseignement et du syndicat national des instituteurs.
¨ La démarche éducative des FFC repose sur le jeu : « Tout le monde enfantin joue; les animaux jouent; filles, garçons, petits ou grands, ils ont chacun leur manière, mais ils jouent. C’est pour eux une nécessité impérieuse. Besoin de jeu, besoin d’action l’un ne va pas sans l’autre. »
¨ L’objectif est de toucher les milliers d’enfants qui sont dans la rue, créer de nombreux patronages, faire disparaître la formule de garderie pour initier une pratique éducative.
Les comités d’entreprise vont créer après la libération des structures de loisirs. Les syndicats vont prendre une grande place dans l’organisation des loisirs éducatifs et culturels. C’est naturellement en parallèle et conjointement que les mouvements associatifs d’éducation populaire et les syndicats vont agir pour promouvoir des loisirs de qualité et de masse.
Des patros aux centres de loisirs.
· Dans les années 50, les Francs et Franches camarades (FFC) qui organisent des groupes d’enfants sous forme de camaraderies veulent créer une nouvelle structure : le centre aéré comme cadre permanent de loisirs de l’enfant, implanté à proximité de la ville, et ouvert le jeudi et durant les vacances scolaires.
· Les FFC deviennent le 17 septembre 1953 une fédération nationale des patronages laïques, la Ligue de l’Enseignement ne reconduisant pas son UFO patronages.
Les FFC vont mener une campagne publique pour que des espaces pour les enfants, des plaines de jeux et des terrains d’aventure soient prévus et construits, afin que le seul univers des enfants ne soit pas constitué de blocs de béton !
Pour développer des espaces éducatifs de qualité complémentaire à l’école, les FFC vont proposer que les patronages se transforment en centres de loisirs.
C’est en 1970 seulement que les pouvoirs publics vont prendre en compte l’appellation centre de loisirs et il faut attendre l’arrêté du 20 mars 1984 pour que l’on passe des lieux d’accueils aux entités éducatives.
En 1973, le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateurs) et le BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeurs) sont créés.
Les centres de loisirs sans hébergement (CLSH) et les centres de vacances mettent en place et en vie un projet pédagogique en cohérence avec le projet éducatif de l’oeuvre organisatrice (Municipalités, associations)... C’est l’un des acquis de l’arrêté du 20 mars 1984.
Aujourd’hui les centres de loisirs sont appelés à évoluer.
Les mouvements d’éducation populaire : les Francas (nouvelle appellation des FFC) et les CEMEA poursuivent réflexions et expérimentations.
Pour les Francas, initiateurs du concept Place de l’enfant, il s’agit d’œuvrer pour que chaque enfant puisse disposer d’un espace éducatif de qualité et de proximité en relation à la famille et à l’école.
Cet objectif ambitieux demande pour être atteint la mobilisation de tous les éducateurs, enseignants, animateurs et parents, c’est un des enjeux de ce début du troisième millénaire.
Jean-François CHALOT